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22 février 2011

Last night

J'avais envie de voir ce film depuis longtemps, car il a été tourné avant Avatar mais ne trouvait pas de distributeur. Le succès d'Avatar a mis en avant l'acteur australien Sam Worthington, et comme j'aime beaucoup Keira Knightley, je ne pouvais manquer leur première collaboration.

Le film raconte une soirée dans la vie d'un couple, où tout peut basculer lorsque le mari et l'épouse passent chacun la soirée avec une personne du sexe opposée qui va remettre en question leur couple.

L'histoire est simple, une sorte de comédie douce-amère avec un New York vivant, agréable et vrai (celui des petits quartiers où l'on connaît les commerçants, où l'on fait ses courses, le NY que j'ai connu et trop rarement montré au cinéma).

On fait la connaissance d'un jeune couple, joué par Sam Worthington (Michael Reed) et son épouse, écrivaine en manque d'inspiration, Joanna (Keira Knightley). Le mari doit régulièrement s'absenter en voyages d'affaires. Lors d'une soirée organisée par son patron, Joanna fait la connaissance de la nouvelle collègue de son mari, la très sensuelle Eva Mendès.  L'épouse remarque immédiatement l'attirance physique de son époux pour cette jeune femme, mais également le jeu troublant de la jeune femme envers son mari. De retour chez eux, le couple a une scène. Ils se quittent à peine rabibochés, Michael repartant en voyages d'affaires avec sa collègue. Joanna rencontre alors le jour même son ancien amour, Thomas, interprété par Guillaume Canet.  Les deux époux vont donc chacun passer cette soirée se mentant à eux-mêmes et à leurs conjoints.


L'histoire est donc presque banale : un couple qui traverse une crise, le doute qui apparaît lorsqu'une personne vous plaît et ne s'en cache pas, lorsqu'un ancien amour inachevé refait surface, mais la réalisatrice a réussi un joli tour de passe passe : tout y est  filmé en demi-teinte, doux amer, calmement. Les personnages sont intelligents.  On ne s'y ennuie jamais, on suit leurs déambulations, leurs hésitations, leurs mensonges, leurs prises de risque. Forcément la question se pose : qui trompera l'autre ? Qui va craquer ? Que ferions-nous ?

Et la tromperie elle-même, avec toujours les mêmes questions : la tromperie physique (une histoire de sexe, sans sentiments) est-elle aussi ou plus grave que la tromperie "du cœur" lorsque sa moitié éprouve encore des sentiment vis-à-vis d'un ex ? La réalisatrice ne nous abreuve ni de morale, ni de leçons, elle nous laisse spectateur, entrer le temps d'une soirée dans la vie d'un couple, qui pourrait être le nôtre ou le vôtre et nous laisse seul juge. Ou plutôt simple témoin. Ni débat, ni jugement, juste la tranche d'une vie.

En repensant à ce film quelques jours plus tard, je le trouve juste.  Aucun zèle, aucune scène grotesque, pas de grosses ficelles. Un film entre quatre personnages (avec en guest-star, le génial Griffin Dunne qui est aussi un "spectateur", en interrogeant Joanna sur son mariage, il obtient les réponses que la jeune femme répugne à donner et que l'on attend). J'espère vivement que cet acteur retrouve un jour des rôles plus étoffés, et il a bien vieilli !

Côté acteurs, je ne suis pas très objective car j'adore Keira Knightley et Sam Worthington. Donc que dire ? En fait, Keira Knightley joue parfaitement cette jeune femme timide, écrivaine en panne d'inspiration qui en l'espace d'une journée quitte un mari plein de doutes, retrouve un ex amant (connu lors d'une séparation provisoire du couple) et voit tous ses sentiments se chambouler. Elle est magnifique (les gros plans sont là pour le prouver). Plus de moue, ni de rire crispé - elle a aussi changé (je viens de revoir Orgueils et Préjugés, tourné en 2005). Ce film prouve juste qu'elle est une femme à présent et qu'elle assume parfaitement ces rôles d'adultes. Un beau cadeau de la réalisatrice.

Sam Worthington, les critiques ont été dures avec lui - à noter que le film a été tourné avant Avatar et le Choc des Titans. On a tendance à oublier que l'acteur australien a une longue carrière derrière lui en Australie comme acteur de théâtre, Shakespearien de surcroît. En fait, il est dans la même situation  qu'a vécu il y a quelques années son compatriote Russell Crowe (Gladiator). Je ne suis pas objective non plus, j'adore Russell Crowe !

J'ai adoré voir le film en version originale, car il laisse libre court à son accent australien (avec l'accent british de Keira et l'accent américain d'Eva Mendes, c'est un pur plaisir). Pour revenir au jeu de Sam Worthington, il interprète bien cet homme marié qui travaille dur, rassure sa femme mais comme tout homme normalement constitué ne peut rester insensible aux charmes d'une collègue aussi séduisante qu'Eva Mendès.

Enfin pour Eva Mendès, je l'ai trouvée bizarrement pas très sexy, ni sensuelle, très loin de son rôle dans Hitch. En fait, je me souviens de deux spectatrices (étudiantes) dans la salle, assises derrière moi, qui une fois le film terminé, n'ont pu réprimer leur déception de voir Eva Mendès si mal fringuée, mal coiffée, bref presque "moche". Leurs paroles m'avaient un peu déroutées au départ, mais avec le recul, elles avaient raison.


Enfin, si on m'invitait à le revoir, je crois que je retournerais. Ah oui Guillaume Canet, j'allais l'oublier ! Il joue bien son rôle de Frenchie, écrivain bobo séduisant mais immature qui fait tourner la tête à la sage Keira. Désolée, mais si je veux faire la "fifille", je ne craque pas sur Guillaume Canet, je craque sur Sam Worthington.  J'achèterai le dvd c'est certain.

18 février 2011

The Friday story

Hey I'm still here !
Je n'ai pas écrit d'histoire depuis un petit bout de temps, un peu trop occupée ailleurs. Mais je ne pouvais pas résister à vous montrer quelques photos et vidéos. Une édition spéciale chats.

I haven't written any Friday story in a while, being too busy at work. But today, I couldn't resist showing you some stuff found on the Internet. A special cat edition.

仕事忙しくて、任意の金曜日記事を書いていないしかし、今日、私はあなたにインターネットで見つけたいくつかのもの示す抵抗することができませんでした唯一の


On l'avait surnommé Voldemog (jeu de mot avec mog, qui signifie minou) pour sa ressemblance au méchant Lord Voldemort dans Harry Potter et beaucoup craignaient que ce chat errant, dont l'absence de museau avait déjà fait fuir plusieurs familles, ne trouverait jamais de maison.  La vie vient  heureusement de leur donner tort.

He was called Voldemog for his resemblance to the Harry Potter villain Lord Voldemort, and many worried that stray cat Charlie, whose noseless face had put off potential new owners, would never find a home. Happily, he has. —Daily Echo

そのnoselessの潜在的な新規の所有者をオフに入れていた野良猫チャーリー決して家を見つけることを、多くの心配は、ハリーポッター悪役ヴォルデモート卿に彼の似ているためVoldemogと呼ばれていました。幸いなことに、彼が持っている

*    *    *    *


Enfin, deux petites vidéos dédiées à nos amis les félins.

At last, two videos dedicated to our feline friends  最後に2つのビデオは、私たちのの友人に捧げ

La première est très sympa qui défend le droit des mecs d'être des "hommes à chat" !
Un petit rappel : la majorité des grands artistes (peintres, poètes, écrivains) avaient des chats.


The first vid shows you it's okay to be a cat guy.  I don't have to remind you that the greatest artists (writers, poets, painters) owned cats. 初のビデオは、男がしてもいいのかを示します。私はあなたを思い出させるために必要がないこと偉大な芸術家作家、詩人、画家中古

La seconde est juste magnifique, une vidéo d'un jeune chat en slow motion (réalisée par PhantomHD) , on dirait un ballet et la musique est superbe.

The second vid is just beautiful : a kitten in slow motion (directed by PhantomHD)
2番目の動画は本当に美しいです:PhantomHD監督スローモーションで子猫




Bon week-end ! Have a nice week-end ! 素敵な週末を!

15 février 2011

My so-called life



En ce moment, je joue au bon vieux "métro-boulot-dodo". Changer de job fut une très bonne décision, j'aime ce que je fais et les gens avec qui je travaille, mais les journées ne semblent jamais assez longues. Les jours s'allongent heureusement, j'aime cette période où lorsque le soleil brille (comme la semaine dernière), on se croit au printemps, et le soir, entre chien et loup, il fait frais et la lune brille de mille feux. De la bonne musique sur les oreilles, un bon livre dans le sac et le monde est à vous.

Lately, I've become a workaholic, spending my time between the busway, the office and the bed. I have no regrets for changing job, I love my new job and my coworkers but days always seem too short. However, I love that time of the year, when you think it's Spring when the sun shines and at night, it still is a little bit frisky with a dazzling moon watching over you. Add some good music, a great book in your handbag and the world is yours.

Et j'ai de bonnes nouvelles, je sais où je pars en vacances, très bientôt, vous devinez ?

And I've got great news, I know where I'll be spending my vacation, pretty soon, guess where !


non, toujours pas ? avec celle-ci ...   You haven't figured it out yet ? See that one


Oui ! Le Vietnam ! Tout s'est décidé à la dernière minute, j'ai eu une proposition le vendredi et le mardi suivant je devais donner mon aval, en ayant l'accord de mon boss évidemment et en réalisant que fin avril je m'envole pour l'Asie.  J'ai beaucoup voyagé en Europe et en Amérique, mais jamais l'Asie. J'ai vraiment hâte, surtout que je vais parcourir le pays de bas en haut, 17 jours de voyage en avion, en train, en bateau, en barque, en pousse-pousse. Si vous êtes déjà allé là-bas, tous les avis sont les bienvenus !

Yeah Vietnam ! No time to think twice, I got the proposal on Friday, had to say yes by Tuesday (got the approval of my boss), I still can't believe it : I am flying for Asia. I've travelled a lot in Europe and in America but I've never made it to Asia. I can't wait to be there, I'll be walking around the whole country, from South to North, 17 days flying, cruising, walking, taking the train, etc. If you've been there, feel free to give me any tip !

En attendant, je viens de voir que 13 films sortent dans les salle cette semaine et que je n'ai que le week-end pour en profiter. Je sais que j'irai voir "Last night" avec Keira Knightley et Sam Worthington (j'aime ces acteurs), la comédie  "Sex friends" avec Natalie Portman me tente et ne me tente pas, apparemment la femme n'y est ni niaise, mais volontaire et assurée (Natalie Portman a toujours refusé les comédies leur reprochant de faire de la femme la béquille du héros masculin), mais je n'aime pas Ashton Kutcher. Enfin, il y a aussi le film avec Fabrice Luchini, "Les femmes du 6ème étage", je vais attendre de lire les critiques des spectateurs pour ces deux derniers films.  J'aimerais aussi voir "Le choix de Luna" dont les critiques sont très positives.

En fait, j'attends surtout les sorties prochaines du "True Grit", le western avec Jeff Bridges (après Tron, l'héritage) et "127 hours" dont les acteurs sont nominés aux Oscars. En mars, j'irai voir "Never let me go" et "Conviction", et "The fighter" (avec Christian Bale méconnaissable et 6 nominations) qui sortent malheureusement après la cérémonie des Oscars.

A ce sujet, les BAFTA (autres récompenses) ont édité un petit flyer sympa, à vous de devinez les quatre films représentés ;)

James Franco, présentateur avec Anne Hathaway de la cérémonie est aussi nominé pour l'Oscar du meilleur acteur (dans 127 heures). Il tourne ses petits clips pour vous mettre l'eau à la bouche. J'avais beaucoup aimé Jon Stewart en présentateur, Hugh Jackman y avait démontré ses talents de chanteur et de danseur, je suis curieuse de voir ce duo à l'œuvre !


Enfin, côté télé, je profite des Tudors, de Damages et des Meurtres à l'Anglaise, rien de neuf, sinon l'arrivée très prochaine de ce cher Dexter ;-)

Et je viens de lire, en l'espace d'un week-end le dernier opus d'Arnaldur Indridason "La Rivière Noire". Cette fois-ci pas d'Erlendur, parti dans les fjords islandais. J'ai beaucoup aimé, je prépare un billet sur ce livre.

Bonne fin de semaine Have a nice week ! 素敵な週間を過ごす

Black Swan

"J'ai toujours eu envie de réinventer l'idée du loup-garou avec cette fois-ci le cygne comme animal de métamorphose, et de transformer Natalie Portman en une sorte de créature".
- Darren Aronofsky, interviewé par Nick James, Sight and Sound, février 2011.

Mission réussie.

Darren Aronofsky est décidément un réalisateur à part, j'avais beaucoup aimé son dernier film, "The Wrestler" avec l'incroyable Mickey Rourke - un acteur  qui a au cours des années transformé son corps et son visage, ce qui ne pouvait pas échapper au jeune réalisateur. Darren Aronofsky semble  aimer filmer le thème du dépassement de soi, ou même l'auto-destruction pour unique objection d'atteindre la perfection. Revenir  une dernière fois au sommet pour le personnage de Mickey Rourke, ou être enfin la prima ballerina pour Nina Sayers (Natalie Portman) au prix d'ultimes souffrances pour les deux héros. Il y avait eu "Requiem for a dream" mais ce film me semble très loin (j'ai pourtant le dvd).





Difficile d'ignorer la performance de Natalie Portman, elle a déjà remporté plusieurs récompenses et part grande favorite à la cou
rse à l'Oscar à la fin du mois. J'ai sans doute eu un regard différent, car je pense que quiconque a fait de la danse classique porte un regard différent sur le film. Car c'est un art, comme la boxe - un art qui vous consume, fait de vous un esclave à la douleur pour créer, le temps d'un ballet un moment de grâce qui transportera le public.

Le personnage de Natalie Portman, Nina Sayers - est un exemple de dévotion et d'acharnement à vouloir obtenir le rôle principal du Lac des Cygnes.  Elle y consacre sa vie entière, ne sort pas, ne fréquente personne. Elle a encore douze ans, elle vit chez sa mère, ultra protectrice, dans sa chambre rose, entourée de ses peluches et sa boîte à musique. Le temps ne bouge plus, elle ne vit qu'à travers la danse. L'obtention du rôle principal, l'achèvement d'une carrière pour toute danseuse de ballet sera chez elle synonyme de basculement.


Nina Sayers (Natalie Portman)

Dans la folie ? Nina est-elle schizophrène ?  A présent, des plumes lui poussent sous la peau, ses pieds se transforment ...  La force du réalisateur est de ne jamais donner au spectateur une explication, il nous laisse assister à cette métamorphose. Il fait de nous un témoin silencieux de cette lente et douloureuse transformation  physique en un cygne. Cette peau qui part en lambeaux, ces scènes d'auto-mutilation où chaque geste est d'une violence extrême pour le spectateur (NB : autant un film d'horreur où des têtes volent ne produit aucun effet sur moi, autant les scènes où elle s'arrache des petits bouts de peau me font horriblement mal).  

J'ai été curieuse de voir à la fin qui avait eu l'idée de cette histoire, une fable à l'intérieur d'un conte cruel, le Lac des Cygnes.
On la doit à un réalisateur et à trois scénaristes (Mark Heyman, Andrès Heinz et John McLaughlin) qui écrivent sur la danse classique pour exprimer de multiples émotions : la jalousie entre les danseurs, la peur de ne pas plaire (professionnellement et physiquement), la peur du vieillissement (qui ici rime avec fin de carrière à 30 ans).




Le personnage de Natalie Portman explore chacun de ses aspects avec ses partenaires principaux. Ainsi la scène du baiser avec Thomas (un superbe Vincent Cassel, que j'ai adoré dans ce rôle)  traduit de manière intense la sexualité refoulée de la danseuse (elle est incapable d'interpréter Odile, le cygne noir, Black swan, la femme tentatrice). Puis auprès d'une Wynona Ryder première danseuse évincée pour son âge (qui ne supportant pas d'être rejetée se brise les jambes, comme un oiseau ses ailes).

Enfin, lorsqu'elle croise Lily (Mila Kunis), jeune danseuse libérée de toute convention et de toute morale, mangeuse d'hommes et de femmes, Nina va définitivement basculer. Mila Kunis excelle  à  interpréter cette jeune femme si sensuelle et qui rend tous les hommes fous d'elle lorsqu'elle danse  - elle est le cygne noir face à une Natalie Portman qui joue à la perfection une femme frigide.



Le film ne m'a pas laissé indifférente, presque dérangeant. A noter la musique de Tchaikovski (exceptée pour la scène du night club) est prégnante, elle suit chaque scène du film, chaque émotion.

Pour ceux qui n'aiment ni les opéras, ni les ballets, le film peut sembler plutôt lent et long et éreintant.  Comme au ballet, la vie monacale de l'héroïne n'est que répétitions : lorsqu'elle ne danse pas, elle répare ses pointes et s'échauffe.
Elle vit cloitrée. Le monde extérieur (New York) ne semble pas exister ou alors il est sombre et dangereux.




Ma scène préférée du film est la scène où finalement la transformation prend place. Odette et Odile, le cygne blanc et le cygne noir. La tension monte, comme la musique, la transformation est sublime. Natalie Portman y est magistrale. A noter que le réalisateur a su respecter la nationalité française de Vincent Cassel et Benjamin Millepied, le danseur étoile.  Ainsi lorsque le premier engueule le second, c'est en français et c'est agréable.

Un rôle à Oscar pour Natalie Portman, forcément, mais comme son héroïne obsédée par la technique, elle a su aussi "se lâcher" dans le film, et joue toute une palette d'émotions, ce qui pour moi vaut bien une petite statuette.

En conclusion, un film dérangeant, mais dans le bon sens. A voir.

13 février 2011

Tron Legacy

J'ai enfin vu "Tron, l'héritage" (Tron Legacy) ! J'attendais ce moment depuis des mois, ma moitié geekette étant toute excitée à l'idée de replonger dans la "Grille" (the grid) et retrouver Kevin Flynn (Jeff Bridges). Et je n'ai pas été déçue !

Attention ! Le scénario est tellement prévisible (le père retrouve son fils et forcément il y sera question de sacrifice pour sauver le monde) - donc ne pas chercher à analyser l'histoire, il faut juste accepter de se laisser embarquer dans ce voyage numérique, et d'apprécier la technologie : la meilleure utilisation 3D - les scènes de combats (à moto) sont exceptionnelles, la musique de Daft Punk envoutante : un trip de 2h08 dans le meilleur night club au monde ! Daft Punk a tout à fait assuré et j'ai en plus apprécié de revoir, un de mes acteurs préférés, Jeff Bridges remonter la machine du temps, pour avoir de nouveau 35 ans.

Si vous n'aimez pas les histoires de geek, de monde parallèle, d'univers numérique, de combats entre l'homme et la machine, alors passez votre chemin mais si vous voulez vous éclater pendant deux heures, foncez ! Un super moment de détente, avec un casting impeccable. Le choix de mettre en avant un acteur presque inconnu, Garrett Hedlund, dans le rôle du fils prodigue Sean Flynn (la première scène du film est époustouflante, la course poursuite à moto dans notre monde) était très judicieux. Je me suis retrouvée projetée dans le temps lorsque Sean retourne dans la salle de jeux de son père, fermée depuis sa disparition, il y a 20 ans. Lorsqu'il enclenche la lumière et que toutes les machines clignotent, c'est le trip assuré -  seule exception à Daft Punk, on replonge direct dans les 80's avec la voix envoutante d'Annie Lennox. Tout y est. Et la suite est géniale.



La prestation de Jeff Bridges, qui a accepté le rôle car il était curieux d'avoir à nouveau 20 ans de moins (Clu 2.0) a tenu toutes ses promesses. Il est rare de voir la suite d'un film tournée plus de 25 ans plus tard ! C'est là que les progrès cinématographiques sont impressionnants, en plus de la 3D. Les scénaristes ont eu la bonne idée d'engager Bruce Boxleitner (spécialiste des séries télé des années 80) pour le rôle d'Alan Bradley/ Tron, on le voit également jeune. Je n'ai pu retenir un sourire en voyant ce clin d'œil aux années 80.

Sean Flynn and Quorra (Garrett Hedlund et Olivia Wilde)

Enfin, j'ai noté une Quorra sexy interprétée par une autre actrice de série Olivia Wilde (surtout dans la scène finale, le monde actuel lui va bien) et une interprétation (je ne le savais pas) très drôle de James Frain, transfuge des Tudors (Thomas Cromwell).

Petite anecdote amusante dans le film lorsque Quorra exlique quel est son auteur préféré : le plus génial des Nantais est cité deux fois, Jules Verne

Voilà, la seule envie que j'ai eu en quittant la salle de cinéma, était de retourner voir le film une deuxième fois ! Apparemment même les critiques assassins du vendredi soir sur Canal Plus, surtout ce cher Xavier Le Herpeur (Cinélive) qui d'habitude a une sainte horreur des films sans scénario ont tous adoré (il le préfère même à Black Swan, c'est tout dire). Il a adoré être embarqué dans cette odyssée, comme moi, sans doute a-t-il eu l'impression d'avoir à nouveau douze ans ?

Le plus moderne des Disney (même le château de la Princesse y passe) et surtout un film de divertissement pur et dur (entertainment) qui ne cherche pas à être autre chose, et c'est ce que j'ai réellement apprécié.  Pour moi, ce film a tenu toutes ses promesses, et j'avais vraiment la pêche en sortant de la salle.

Je vous laisse avec l'extrait musical officiel du film et la géniale musique des Daft Punk - je ne le répèterai pas assez mais le film est absolument à voir en 3D et sur grand écran, avec la musique à fond dans les oreilles ;-)


Daft Punk dans son propre rôle

11 février 2011

Les Tudors, The final Seduction

Toute a une fin, même les Tudors.  Je suis ravie de retrouver Jonathan Rhys Meyers dans son rôle d'Henri VIII, le Roi d'Angleterre le plus célèbre (les autres qui ont laissé une empreinte seront désormais des femmes, dont ses propres filles).

En fait, ce qui me plaît dans cette série, c'est que si le personnage principal est un Roi sans scrupules, violent, assoiffé de pouvoir et de sexe, ce sont les femmes qui mènent la danse. Séduisantes, fortes, intrigantes, elles font tomber tour à tour les hommes du Roi, l'entrainant aussi parfois au bord du précipice. On voit en lui un ogre car il aura épousé six femmes et en aura décapité deux, mais il faut comprendre à quel  degré il est obsédé par le "sexe faible" et guidé par cette obsession, il sera amené à prendre des décisions politiques et religieuses inimaginables à l'époque (la scission avec l'Église Catholique, Rome, qui lui refusait l'annulation de son premier mariage).

Retrouver lundi soir la cour d'Angleterre en 1540 fut un plaisir, j'ai vraiment apprécié qu'il résume la saison précédente, car j'avoue que j'étais un peu perdue - il faut dire qu'en l'espace de trois saisons, il s'est marié quatre fois et a eu 4 enfants de trois épouses différentes (trois légitimes et un fils illégitime, décédé). Lors de la fin de la troisième saison, il se séparait de sa quatrième épouse, Anne de Clèves, une jeune femme pieuse protestante en faisant annuler l'union et en coupant la tête de Cromwell.

On peut dire que dans cette nouvelle saison, celui qui semblait avoir du mal à se remettre du décès prématuré de sa troisième épouse, Jane Seymour, a été rattrapé par le démon du Midi. Curieuse, je suis allée vérifier si les faits sont véridiques, le Roi a 48 ans et sa nouvelle épouse en a 17 (en fait, sa date de naissance reste une grande inconnue, mais elle avait 20 ans tout au plus). La série prend évidemment des libertés avec l'histoire, mais le fond reste quand même véridique.

Sarah Bolger, alias Mary Stuart, fille ainée du Roi

Je ne vous en dirais pas plus, mais il règne toujours une atmosphère chargée de tension sexuelle, de complots politiques, de vengeance et de guerres. La jeune Mary, future Mary 1ère Reine d'Angleterre et d'Irlande, interprétée par Sarah Bolger, fille ainée du Roi est vraiment impressionnante en jeune femme pieuse, vêtue de noire et dont le regard trahit sa haine pour cette nouvelle reine. On y croise aussi (rapidement) son demi-frère Edward (futur Roi, fils de Jane Seymour) et sa demi-sœur Élisabeth, née de son union avec Anne Boleyn (qu'il a fait décapiter). 


Le Duc de Norfolk (Henry Cavill) est toujours le meilleur ami du Roi même s'il a vieilli, et semble désabusé par le Roi et par sa propre vie. Tous deux vieillissent quand même beaucoup mieux que le vrai Roi dont j'adore regarder les photos. Avouez qu'il est difficile de croire qu'on trouvait cet homme, dont l'obésité et l'odeur pestilentielle de son ulcère étaient célèbres, séduisant ? Il m'est un peu plus facile de comprendre pourquoi deux de ses épouses lui furent infidèles.

Une des mes scènes préférées a lieu dans la 3ème saison (enfin je crois) lorsqu'il rend visite à ses filles, Mary et Élisabeth à la campagne, où elles sont élevées. A cet instant-là, elles sont dans un champ, la petite Élisabeth, âgée d'à peine 4 ans court dans l'herbe, sa fille ainée n'est pas loin. Lui qui ne jure que par la naissance d'un "mâle" (il n'a pas encore de fils à ce moment, héritier mâle que lui donnera Jane Seymour) ne voit pas dans ses filles des Reines en devenir. 

Ironique, non ? Il ne saura donc jamais que ses deux filles prendront tour à tour le pouvoir, et rentreront définitivement dans l'Histoire en devenant les premières Reines d'Angleterre, puissantes et redoutées, elles assureront l'essor du Royaume en régnant à elles deux pendant presque cinquante longues années. Un record. 

Je suis passionnée par ce volet de la dynastie Tudor.


Car lorsque Henry VIII décède, son unique fils, Édouard VI devient roi à l'âge de 9 ans - il est aussi le premier souverain Protestant à accéder au trône, avec un Conseil de Régence. C'est pendant ses quelques années, que la scission devient définitive avec l'Église catholique de Rome. Lorsqu'il tombe malade et meurt à l'âge de 15 ans, le Conseil de Régence lui fait rédiger un testament empêchant la prétendante légitime, sa demi-sœur Mary, Catholique,  d'accéder au trône. Ce dernier désigne alors sa cousine, la très jeune Jeanne Grey (Lady Jane) pour lui succéder, écartant de fait de la succession ses deux demi-sœurs. Mais Mary, n'aura besoin que de 9 jours pour reprendre le trône, après avoir soulevé une armée de 20 000 hommes. Cette jeune femme déterminée, devenue Reine Marie 1er n'aura aucun scrupules à faire décapiter la jeune Jeanne Grey, son époux et le Régent. Son accession marquera le retour en force du catholicisme, et en digne héritière de son père, elle n'hésitera pas à faire exécuter des centaines de protestants principalement en vertu d'une loi sur "l'hérésie".  Elle sera alors surnommée par ses ennemis, Bloody Mary (Marie la sanglante). Aura-t-elle ainsi vengée sa mère, Catherine d'Aragon ? Mariée, elle tentera sans succès d'avoir un héritier (ses grossesses nerveuses seraient à l'origine de son décès). Sa demi-sœur Élisabeth prendra finalement le pouvoir en 1558.

La jeune Élisabeth, fille d'Anne Boleyn (deuxième épouse du Roi Henry VIII pour laquelle il avait rompu avec l'Église Catholique) accède donc au trône à l'âge de 25 ans sous le nom d'Elisabeth 1ère d'Angleterre et va règner, fait extraordinaire plus de 44 ans sur le trône ! Surnommée la "Reine Vierge" par ses partisans, elle refuse toutes les propositions de mariage des nombreux prétendants (dont Ivan le  Terrible, 1er Tsar et Philippe II, Roi d'Espagne). Elle fera de l'Angleterre une des plus grandes puissances mondiales. L'intransigeance de l'Église catholique de Rome à ne voir qu'en elle une fille illégitime l'amènera à soutenir l'Anglicanisme de son père.  En digne héritière, elle fera exécuter sa cousine Reine d'Écosse, Mary Stuart, catholique fervente.  Avec sa mort en 1604, s'éteint définitivement la Maison Tudor

Les dignes filles de leur père, non ?

09 février 2011

The road by Cormac McCarthy (La Route)

Je ne suis pas forcément adepte des Prix Goncourt ou des Prix Pulitzer, mais j'avais toujours eu envie de lire "The road" (La route) de Cormac McCarthy, même avant que le livre ne remporte le Prix Pulitzer en 2007.

L'histoire : un homme et son jeune fils tentent de survivre dans un paysage post-apocalyptique, où ne survivent que quelques rescapés et des bandes de hors-la-loi. La terre, désolée, brûlée est recouverte de neige, et les quelques survivants sont peu à peu poussés à commettre l'irréparable : manger l'autre. Le père garde malgré tout espoir  de trouver un monde meilleur en allant vers le sud, malgré le froid, le vent, les hors-la loi et surtout la faim.

Je vous déconseille de le livre si vous êtes déprimé, la vision post-apocalyptique est si noire, si désespérée (des gens sont kidnappés puis retenus dans des garde-manger en attendant d'être dévorés par d'autres survivants), que j'ai parfois eu du mal à tourner les pages. Mais le livre n'est pas pessimiste, il est l'opposé en fait. Il souhaite démontrer que l'espoir, l'amour et la solidarité sont les forces qui guident les pas des personnages et leur permettent chaque jour de parcourir ces kilomètres sans jamais céder au désespoir.

Mais c'est aussi de ma faute, j'ai voulu lire ce livre tous les jours, en prenant le bus, or depuis que j'ai changé de boulot, mon temps de lecture s'est réduit à une peau de chagrin, une petite dizaine de minutes, et j'ai rarement une place assise. Il m'a donc fallu du temps pour le finir, finalement j'ai décidé de consacrer une grasse matinée à ce livre, et j'ai lu la dernière moitié d'une traite, avec plaisir et sans regret.

Image du film "La route" adapté du livre (avec Viggo Mortensen)
J'aime le style dépouillé de l'auteur, j'ai lu le livre en anglais et je n'ai pas eu de souci particulier de ce côté-là. Son style est adapté à l'histoire du livre : un monde brutal, froid, dangereux où les échanges du père et son fils sont courts et espacés. Et terriblement honnêtes. Leur seule richesse se résume à un chariot qu'ils remplissent avec des objets pratiques (couvertures, boîtes de conserves, tournevis, bidons, eau, pétrole, etc.). Le fils demande souvent à son père s'ils vont mourir,  ou comment l'on meurt de faim, et demande à être quotidiennement rassuré : "Are we the good guys ?" "Sommes-nous des gens biens?", comparés aux voleurs cannibales qui ajoutent à leur voyage infernal une dose de peur supplémentaire.

Une fois plongée dans la lecture, j'ai eu du mal à lâcher le livre et j'ai enfin compris le succès du livre. Aussi étrange que ce soit, l'auteur ne nous pousse pas à nous identifier aux personnages, enfin c'est mon sentiment. J'ai eu plus l'impression d'être un spectateur, comme un oiseau, qui suit ces survivants lutter jour après jour, heure après heure contre le froid et la faim, dans un climat de désolation.  Et si chaque jour finit par se ressembler, si rien ne change fondamentalement, si les rencontres sont toutes des échecs, si la faim et le froid reviennent chaque jour,  l'auteur réussit néanmoins à nous faire espérer, comme ses personnages, qu'une page va se tourner, que derrière cette ville, cette rivière, cette montagne de cendres, les héros vont trouver un autre monde.

Il réussit là son tour de force : faire comprendre au lecteur que l'être humain est intrinsèquement  croyant, pas dans le sens religieux, mais que dans sa chair, il a toujours espoir d'un meilleur lendemain,  il veut croire en un monde peuplé d'hommes "biens".  C'est cette force, cette foi qui le pousse à résister, à avancer tous les jours, comme nos ancêtres il y a des milliers d'années. Je ne savais pas comment écrire ce billet, alors je suis allée lire les commentaires sur Amazon,  et j'ai vu l'engouement des autres lecteurs pour cette œuvre originale et forte.

Le style très dépouillé, les descriptions sont succinctes, et redondantes (d'une forêt en cendres à des centaines de maisons et hameaux désertés), et ces dialogues qui témoignent à la fois du lien  fort et émouvant entre un père et son fils mais aussi de leur extrême solitude (les rêves n'existent plus, le passé ne se raconte plus) peuvent effrayer des lecteurs potentiels.

Finalement, même si j'avoue avoir eu du mal à "commencer" le livre, une fois décidée, j'ai mis à peine deux heures à le finir, et j'ai  beaucoup aimé ce que j'ai lu. Ayant toujours eu envie de lire le livre avant de voir le film, je n'ai donc toujours pas vu l'adaptation cinématographique de l'œuvre même si j'aime beaucoup l'acteur Viggo Mortensen. En fait, j'ignore si elle arrive à retranscrire fidèlement ce que le livre réussit à transcrire en 287 pages : l'instinct de survie de l'homme guidé par un fol espoir en l'homme et en la vie qui est plus fort que tout.

J'ai lu hier une interview du comédien Benoît Poelvoorde que j'aime beaucoup, et qui disait que la vie est comme un course cycliste, et que parfois l'homme a envie d'arrêter de pédaler, lorsqu'il ne voit pas le bout de la route, qu'il ne sait plus pourquoi il pédale, mais que finalement il continue toujours de pédaler, parce que c'est ainsi qu'il est fait.

Benoît Poelvoorde aimerait ce livre.




07 février 2011

The King's Speech (Le Discours d'un Roi)

Je suis allée voir "The King's Speech" (Le Discours d'un Roi) ce week-end au cinéma, le film nominé douze fois aux Oscars, était diffusé au troisième étage, dans une des salles moyennes du cinéma ; les deux plus grandes étant réservées au dernier film de Dany Boone.  Douze nominations ne suffisent donc pas, fort heureusement il était diffusé en version originale.

J'étais curieuse de voir Colin Firth remporter des prix d'intérprétation pour son rôle du Roi George VI, héritier du trône après l'abdication soudaine de son frère ainé en 1937. Il est nominé pour l'Oscar du Meilleur Acteur et avant de voir le film, je ne comprenais toute cette agitation autour de lui. Et puis j'ai vu le film, et j'ai compris.

Le film raconte l'histoire véridique du Prince Albert (surnommé "Bertie"), deuxième héritier du trône du Royaume-Uni (plus de 38 colonies à l'époque) après son frère ainé, le Prince Edouard (un discret mais génial Guy Pearce).

Bertie est le deuxième fils, dans une fratrie de six enfants qui a un sérieux handicap : il est bègue. Toute sa vie, il a donc évité de prendre la parole, et les rares fois où il a du prononcer des discours, ce fut un enfer. La première scène du film s'ouvre sur un de ses discours célèbres (dans les années 20) où devant un parterre de personnalités venues célébrer le Commonwealth, il n'arrive pas à articuler deux mots. Son épouse, Élisabeth, mère de leurs deux filles, (Élisabeth et Margaret) le soutient du mieux qu'elle le peut, et décide de prendre l'attache d'un orthophoniste aux méthodes peu orthodoxes, un australien acteur raté, Lionel Logue.

Leur collaboration sera longue, compliquée, interrompue, puis devenue soudainement indispensable lorsque son frère ainé Édouard, devenu le Roi Edouard VIII à la mort de leur père George V en 1936 décide d'abdiquer (cf. photo à gauche) afin de pouvoir épouser Wallys Simpson, une roturière américaine deux fois divorcée.
Je connaissais cette histoire peu ordinaire mais ici j'ai découvert que ce couple était loin de ressembler à deux tourtereaux. Ce fut le gouvernement Britannique qui décida d'évincer le Roi, en lui refusant l'union avec cette femme "de mauvaise vie".  Bertie se retrouvait donc subitement Roi - le Roi George VI malgré lui.

George V, Édouard et Bertie, Édouard VII
J'ai découvert une page d'histoire méconnue, curieuse je suis allée ensuite sur Internet et j'ai pu vérifier que ce qui est dit sur son enfance est véridique. J'ai aussi découvert que Bertie avait également une sœur et deux frères plus jeunes (le troisième est cité dans le film, décédé à l'âge de 13 ans).

Ces deux plus jeunes frères sont cités au générique, or à part la scène où le Roi George V décède, et où toute sa famille est autour de lui - je ne me souviens pas les avoir vus. J'ai cru honnêtement pendant le film que le famille se réduisait à trois frères, j'avoue que j'aurais aimé que Bertie, lors de ses conversations évoque ces autres frères. Suis-je la seule ? 


Mais je m'égare, Colin Firth mérite-t-il un Oscar ?  Oui - j'ai trouvé le film réjouissant, un vrai moment de bonheur, Colin Firth sait jouer toutes les émotions. Ces scènes de colère sont extraordinaires - il peut être extrêmement froid et violent, puis doux, effacé et émouvant. Sa collaboration avec un Geoffrey Rush (parfait) est magnifique, ces deux hommes que tout oppose deviennent de formidables alliés. L'humour du personnage de Lionel Logue est délicieux.

Le film n'est pourtant pas exceptionnel mais j'avoue que j'ai été soudainement submergée par l'émotion, bizarrement pas lors du fameux discours (celui d'entrée en guerre contre l'Allemagne) mais avant lorsqu'on voit le Roi se préparer  à son couronnement.  Un Roi qui sait parfaitement décrire sa situation : il ne peut prendre aucune décision politique (le Prime Minister et son gouvernement le font) mais reste l'homme sur lequel le peuple Britannique se repose.

A noter l'interprétation sans faille d'Helena Bonham Carter, en tant qu'épouse dévouée du Roi - j'ai été à la fois surprise de voir qu'elle avait obtenu une nomination à l'Oscar (elle est parfaite, il n'y a rien à redire dessus) mais parce que son rôle est vraiment secondaire, on la voit beaucoup mais on l'entend peu. Sa présence est néanmoins essentielle, elle est le lien entre les deux hommes. Son accent, sa prestance, elle est toujours aussi douée.  Décidément, les costumes lui vont à ravir. J'adore cette actrice depuis ses premiers rôles (dans "A room with a view" (Une chambre avec vue), puis "Lady Jane" et"Maurice", plus récemment dans "Fight club" et les films de Tim Burton). 

Alors je comprends mieux maintenant pourquoi ce film a remporté plusieurs nominations. Les critiques lui reprochent d'être "prévisible", ce n'est pas un film "culte" (je pense à Fight Club). Il ne bouleverse pas le cinéma. C'est juste l'histoire d'un homme qui a du s'adapter à ses nouvelles fonctions et surmonter son handicap. Mais j'ai aimé.


Le vrai couple royal

05 février 2011

The Conspirator and Rabbit Hole

Le casting de The Conspirator


James McAvoy
Il n'existe encore pas d'affiche officielle du prochain film de Robert Redford, mais la bande-annonce est sortie, le film a été présenté lors du Festival de Toronto. Robert Redford a fait appel à un casting très hétéroclite et je retrouve plusieurs acteurs que j'aime beaucoup : James McAvoy, Robin Wright, Kevin Kline et Alexis Bledel.

Robert Redford a décidé de s'attaquer à l'histoire américaine (vous aurez reconnu le Président Abraham Lincoln), en se penchant sur le procès des assassins du Président (1865). Sept hommes et une femme se retrouvent sur les bans des accusés, tous considérés comme des ennemis de la nation américaine, dans le contexte violent de la Guerre de Sécession. Mary Suratt (Robin Wright) est la seule femme inculpée, propriétaire d'une pension de famille où l'assassin du Président, John Wilkes Booth et ses complices se sont réunis pour fomenter leur crime. Jeune avocat, héros de la guerre, Frederick Aiken (James McAvoy) est contraint d'accepter de la défendre devant le tribunal militaire. Et si tout les opposent au début, Aiken va bientôt douter de la culpabilité de sa cliente et sera amené à remettre en cause le système judiciaire de son pays. 

James McAvoy et Robin Wright
Pour votre information, Mary Suratt a réellement existé et a bien été jugée pour l'assassinat du Président. Je connais donc la fin de l'histoire mais ce n'est pas le sujet principal du film.

Robin Wright (anciennement Wright-Penn) est une actrice magnifique que j'aime depuis son premier grand rôle dans les Anges de la Nuit  (1990) et beaucoup d'autres (dont Toys, Forrest Gump, Crossing Guard, She's so lovely, Par effraction, The Princess Bride, Jeux de Pouvoir et plus récemment les Vies privées de Pippa Lee). Pour moi, il s'agit d'une actrice incontournable du cinéma américain mais dont le talent est sous-estimé, pourtant si l'on étudie sa filmographie de près, il est évident que sa carrière ferait rêver n'importe quelle actrice. Robert Redford ne s'est donc pas trompé en l'engageant pour ce rôle. 

J'aime aussi beaucoup l'acteur James McAvoy. Les critiques du Festival de Toronto pour cette performance ont été plus qu'élogieuses. Je suis ravie de le retrouver dans des rôles dramatiques où il peut exprimer tout son talent. 
 
Alexis Bledel
Enfin, Alexis Bledel joue la fiancée de James McAvoy.  J'ai suivi les sept saisons des Gilmore Girls et j'ai toujours beaucoup aimé cette actrice, qui malheureusement ne semble pas trouver de rôles à sa hauteur depuis son passage au cinéma. Elle semble en effet être cantonnée dans des rôles d'étudiantes, j'espère que ce rôle, même s'il n'est que secondaire va l'aider à percer. Kevin Kline est un acteur également trop discret à mon goût, je l'ai revu l'an dernier avec Sandrine Bonnaire dans "Joueuse" où il jouait pour la première fois en français. J'ai donc, vous l'aurez compris, hâte de voir ce film.

Le film n'a pas encore de date officielle de sortie en France (premier trimestre aux USA).  Mais alors qu'est-ce que "Rabbit Hole" dans le titre de mon billet ? Il s'agit d'un autre film, mais d'abord la bande-annonce de The Conspirator :


Rabbit Hole
est sorti en fin d'années aux États-Unis, ce film raconte le drame vécu par un couple (Nicole Kidman et Aaron Eckhart) qui perdent leur jeune fils dans un accident. Inspiré d'une pièce célèbre de David Lindsay-Abaire, le film raconte le deuil vécu par les parents, l'absence et le chemin que chacun va  devoir parcourir pour surmonter cette tragédie.

Le film a reçu d'excellentes critiques, et surprise il a encensé Nicole Kidman, au point de lui offrir une nomination pour le Meilleur Rôle Féminin aux prochains Oscars ! J'avoue que Nicole Kidman, une des actrices les plus célèbres est pour moi un cas à part à Hollywood. Car si elle est une des actrices qui travaillent le plus, ses films rencontrent à l'inverse peu de succès et certains sont très critiqués. Elle peut enchainer de vrais rôles (et des films très intéressants) puis des films trop lisses (Australia) où elle ressemble à une caricature d'elle-même. Elle vient d'annoncer qu'elle avait arrêté le Botox, sans vouloir s'attacher à ce détail, j'avoue que son passage à sa période blonde hitchockienne avait eu sur moi un effet négatif. J'ai hâte de le voir dans ce dernier film, où  apparemment on retrouve l'actrice talentueuse, celle de The Others (Les Autres) et de The Hours, où il y a quelques années de To die for (Prête à tout).

Voici la bande-annonce :



Je tente un sondage, j'ignore si ce truc-là marche vraiment ;)






01 février 2011

The way back (Les Chemins de la Liberté)

The way back ou Les Chemins de la Liberté est le dernier film réalisé par Peter Weir, un de mes réalisateurs préférés. Inspirée d'une histoire vraie, il raconte l'histoire de six échappés du goulag en 1941 qui vont parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour gagner leur liberté.  Je suis allée le voir samedi dernier.

D'abord, un petit rappel sur l'œuvre de Peter Weir, réalisateur australien célèbre, il tourne peu mais il tourne bien, voici quelques unes de ses plus célèbres réalisations, d'abord son premier succès américain Living Dangerously (L'année de tous les dangers)** 1982 avec Mel Gisbon et Sigourney Weaver, dans un film d'action sur fond de guerre civile en Indonésie - puis Witness (***), où Harrison Ford campe un policier chargé de protégé un jeune garçon dans la communauté Amish - Mosquito Coast (****) où Peter Weir retrouve Harrison Ford dans un de ses meilleurs rôles, avec le regretté River Phoenix. Un de mes films préférés.  Puis en 1989 un de ses plus grands succès, récompensé d'un Oscar : Dead Poets Society (Le Cercle des Poètes disparus****), j'étais ado et ce film m'a beaucoup touchée. Le moins connu Fearless (État second) avec le génialissime Jeff Bridges. Plus récemment, The Truman Show, que j'ai aussi beaucoup apprécié avec un Jim Carrey émouvant (**). Avec Master and Commander en 2003, Peter Weir remonte le temps et nous offre un film magnifique et une excellente interprétation (ps : je suis fan de Russel Crowe). Puis Peter Weir s'est offert une pause, et nous revient ces jours-ci avec The way back.

En étudiant sa filmographie, on comprend que Peter Weir est fasciné par l'être humain,  il aime propulser son héros dans des situations où il va perdre tous ses repères et où il devra puiser dans toutes ses ressources pour surmonter les obstacles. Qu'il adapte le récit de ses survivants n'est donc pas surprenant de sa part.

Pour information, l'histoire de ces échappés du goulag est inspiré du livre de Slavomir Rawicz "The long walk : the true story of a trek to freedom" (La longue marche : l'histoire véridique d'une randonnée pour la liberté).  Le livre est polémique, car Slavomir Rawicz a déclaré avoir fait partie de cette odyssée, mais beaucoup de faits remettent en doute son témoignage, principalement celui-ci : son nom figurait sur la liste des prisonniers libérés par les alliés à la fin de la guerre. Mais l'histoire serait vraie. Slavomir Rawicz aurait appris l'évasion de ses hommes pendant son internement. L'histoire raconte comment plusieurs prisonniers décident de tenter leur chance en fuyant le goulag pour rejoindre la Mongolie, puis le Tibet pour gagner l'Inde, seul pays allié en temps de guerre.

Peter Weir n'a pas souhaité alimenter la polémique, il a donc changé les noms, et les raisons personnelles qui ont amené les héros au goulag. Maintenant, passons au film.

De gauche à droite : Ed Harris, Jim Sturgess, Colin Farrell, Gustaf Skarsgard, Saoirse Ronan, Dragos Bucur caché par Alexandru Potecean

Le casting d'abord, Peter Weir s'est entouré de quelques acteurs célèbres : Jim Sturgess, Ed Harris et Colin Farrell, et de seconds rôles presque inconnus mais dont j'ai voulu absolument connaître le nom à la fin du film. 
 

Le casting est international car les réfugiés étaient eux-mêmes de nationalités différentes, Jim Sturgess interprète le rôle principal, celui d'un militaire polonais Janusz, entouré de deux compatriotes Kazik et Tomasz (que j'ai beaucoup aimé, il est joué par un roumain Alexandru Potecean), d'un Letton nommé Voss (l'excellent Gustaf Skarsgård, suédois comme vous l'aurez deviné), d'un Yougoslave Zoran (Dragos Bucur, acteur roumain), d'un américain M.Smith (Ed Harris, dont le visage devient avec le temps fascinant) et enfin d'une jeune femme Irena (Saoirse Ronan, très jeune actrice 16 ans, vue dans Lovely Bones) et pour finir Valka, un malfrat russe interprété par Colin Farrell. 


M.Smith et Irena
J'ai vu le film en vo, il est en plusieurs langues, polonais, russe, letton et enfin en anglais lorsque les fuyards discutent entre eux. Ils ont tous un accent, excepté Ed Harris, mais qui parle couramment russe dans le film et Colin Farrell qui adopte un accent russe assez fort mais chante dans un russe parfait dans une très jolie scène du film. Sans oublier Jim Sturgess qui parle dans les trois langues. Honnêtement, je n'ai eu aucun mal à croire que chacun était ce qu'il disait être, évidemment Colin Farrell reste Colin Farrell, mais contrairement à ce que j'ai pu lire ci et là, j'ai beaucoup aimé son interprétation.

Je suis allée voir le film, juste après avoir vu la critique dans l'émission Le Cercle sur Canal + et ils n'ont pas été tendre avec ! Encore moins avec Colin Farrell. Mais je peux dire que fort heureusement, le film a balayé toutes mes appréhensions et toutes leurs critiques ! J'ai beaucoup aimé le film. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, et toutes les personnes présentes ont été émues (tous les personnages ne survivront pas à cette odyssée) et la salle n'a pu réprimer un "oh" en découvrant les paysages du film.

J'ignore le nom des critiques, mais l'un d'eux s'en est pris plus particulièrement à Colin Farrell. Car Colin a le corps recouvert de tatouages, et pour lui l'acteur se contente "d'exhiber ses tatouages", j'ai trouvé sa remarque ridicule, et teintée d'un soupçon de jalousie. Ils le trouvent peu crédible - j'avoue que Colin Farrell peut complétement rater une interprétation mais l'acteur irlandais peut aussi être convaincant. Il joue le rôle de Valka, un Urik - membre des gangs mafieux et fascistes russes, son corps est  donc logiquement recouvert de tatouages, comme tous les autres. Il est violent, impétueux, irascible et Peter Weir ne tente jamais de lui racheter une âme. J'ai envie de répondre aux critiques : ils n'ont jamais mis les pieds en prison aux USA, Mexique ou en Russie, ou les membres des gangs latinos, néo-nazis, etc. ont leurs corps recouvert de tatouages, signes de leur appartenance au gang ou témoignages de leur "succès". Ils n'ont qu'à voir un de mes films préférés, Sin Nombre, sur les gangs mexicains pour se cultiver un peu ;-)

Un autre critique n'aime pas les "films à paysages", sa place n'était donc pas dans la salle. Car après les acteurs, l'autre attrait principal de cette odyssée sont ces paysages extraordinaires : la Sibérie, le lac Baïkal, le désert de Gobi, l'Himalaya. On en prend plein la vue, et moi j'ai adoré. C'est pour cela que le film a toute sa place sur grand écran, lorsque les héros arrivent en Mongolie, ils s'arrêtent paralysés par ce qu'ils ont devant eux : le plus grand désert au monde, le désert de Gobi. Et croyez-moi, tous les spectateurs (moi y compris) n'avons pu retenir un "oh" d'admiration et d'appréhension pour l'épreuve qui attend nos personnages, rendus attachants par le réalisateur.


Janusz alias Jim Sturgess

Un autre critique en a eu marre de voir "les héros avoir chaud, puis froid, puis chaud" bref de souffrir ! Remarque que j'ai trouvé tellement stupide (ce critique ne doit donc regarder aucun film sur les camps, la guerre, etc.). Ces hommes ordinaires deviennent des héros car ils ont parcouru plus de 6 000kms affrontant le froid sibérien, le désert mongole, les montagnes himalayennes pour gagner un pays libre et leur liberté. Alors, j'avoue qu'un critique de cinéma (tel qu'il se nomme) fasse un remarque aussi stupide m'a vraiment surpris. Ces hommes vont effectivement souffrir, certains vont mourir mais leur soif de liberté est admirable.

Les thématiques du film sont simples (la survie, le dépassement de soi, la soif de liberté et l'esprit d'équipe, d'entraide) et très souvent utilisées dans les films. Il n'y a donc rien de "nouveau". Mais j'avoue que j'ai été très émue en voyant l'un de mes personnages préférés ne pas survivre, je ne m'attendais pas à réagir avec autant d'émotion. Je retiens une phrase du film, qui est malmenée et plus que galvaudée au cinéma mais qui ici prend tout son sens "Il est mort en homme libre".

Car si l'odyssée est souvent difficile et parfois presqu'impossible à regarder (leurs corps brûlés, leurs pieds décharnés), elle n'est pas plus violente que le goulag lui-même. Peu de films au cinéma se sont attachés à montrer les goulag. J'avoue qu'il est difficile d'ignorer les victimes des camps de concentration, mais il ne faut pas oublier que de 1940 à 1953 plus de 6 millions d'hommes et femmes furent déportés dans ces camps soviétiques (53 goulags et 423 camps de travail) et plus d'un 1 million n'en revinrent pas. Les conditions climatiques (la Sibérie) expliquent en grande partie le fort taux de mortalité,  le peu de nourriture, les violences (des gardiens mais aussi au sein des prisonniers) sans oublier les conditions de travail qui étaient inhumaines. Peter Weir résume tout lorsque Janusz arrive au camp : nul besoin de barbelés, personne ne peut survivre au climat et aux bêtes sauvages.

Une des images qui m'a le plus frappé

Mon avis est comme toute opinion, purement subjectif et personnellement j'ai toujours aimé les films sur le dépassement de soi et ces hommes-là nous ont prouvé que l'être humain peut accomplir des miracles pour être libre.  De plus ici, ce sont des anonymes qui le temps de cette épopée vont devenir des êtres extra ordinaires pour retomber ensuite dans l'anonymat. Un film optimiste qui m'a fait beaucoup de bien.




J'ai aussi apprécié le jeu de chaque acteur, tous parfaits (même ceux dans le camp), et la musique de film est superbe. J'avais écrit récemment sur ma passion pour les musiques de films, et celle-ci est aussi pregnante que les paysages du film. Merci au compositeur, Mr. Buckhard Dallwitz. J'avoue que j'ai déjà acheté plusieurs titres (sur Amazon, non disponible sur le site de la Fnac).
Dès les premières notes, toutes les images me sont revenues.




Un grand merci à Peter Weir !