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30 octobre 2011

Can't stop




Can't stop... thinking about those shoes ! J'aime la mode, mais je ne suis pas une fashion addict, j'aime les beaux vêtements, regarder les défilés de Chanel à la télévision et me faire plaisir de temps en temps en dévalisant les boutiques. Mais je fonctionne surtout, et essentiellement par coup de foudre. Vu dans un magazine, sur le dos (ou les pieds) d'une star ou d'une passante dans la rue, sur un site web, dans un film (ce pull blanc porté par Ashley Judd m'obsède toujours..). 

Je me dis toujours, que demain, j'achèterais moins souvent mais des classiques, vendus par de grandes marques, mais mes coups de foudre se fichent bien du prix. Ces coups de foudre tournent vite à l'obsession, lorsque je trouve mon bonheur dans un magazine, j'arrive vite à pister l'objet tant désiré, la marque, le prix, les adresses de boutique, etc. Sinon, je lui cherche un sosie - cela peut me prendre plusieurs semaines. Imaginez ma satisfaction quand j'arrive à mettre la main dessus.

Tout cela pour vous dire, qu'un jour, il y a environ trois semaines, j'ai reçu dans ma boîte mail un lien vers une boutique, qui est passée à l'ère numérique. Je vais rarement sur les sites de vente en ligne, car j'aime toucher le tissu, essayer le vêtement ou la chaussure, me voir dans un miroir. Aussi, ce fut parce que les couleurs automnales me plaisaient (j'ai une passion pour le marron, du marmotte au brun foncé), que j'ai cliqué sur le lien. Cherchant à remplacer mes bottes marron (en très bon état, mais un talon définitivement cassé, dixit mon pauvre cordonnier), je clique sur bottes, j'arrive alors sur une photo qui va m'obséder pendant très, très longtemps.

La voici, j'ai immédiatement flashé sur les bottines compensées en cuir, et le short. Mais, voilà je venais tout juste de brûler ma carte bancaire après une shopping spree (une folie dépensière), aussi je me refusais de céder. J'ai fini par aller voir ces maudites photos tous les soirs, puis les enregistrer sur mon bureau. Refusant de céder à la tentation (consommer consommer !), je croyais être forte lorsque le coup de grâce se produisit. J'étais déjà allée dans une de leurs boutiques (pour en ressortir sans les bottines, mais avec un manteau soldé) lorsque je retrouve il y a quinze jours une de mes meilleures amies pour déjeuner, et qu'arbore-t-elle aux pieds ?? Mes bottines ! Les miennes ! Le choc est immense. Je ne peux m'empêcher de lui demander de soulever son jean pour vérifier que ce sont bien les mêmes, je ne tarde pas à lui demander la marque.
J'avais fait tous les sites en ligne de marques concurrentes pour en trouver des moins chères. Mais aucune ne leur arrivait à la cheville (ha ha).

Les voir en vrai, les toucher et entendre mon amie me dire qu'elle ne les quitte plus  car "c'est comme porter des chaussons", ne fit qu'augmenter mon désir !

Deux jours plus tard, me voici donc partie en chasse. Les trois boutiques faites, je reviens les mains vides. Mais j'ai demandé à une vendeuse, qui me conseille de les commander en ligne. Le soir même je passe à l'attaque, et surprise le short en suède est soldé ! 4 jours ouvrés pour la livraison, je guette le facteur. Aussi, l'ayant loupé vendredi matin, je ne bouge pas de mon appartement samedi avant d'apercevoir l'utilitaire jaune, je cours lui ouvrir la porte.  Je ne peux que confirmer les propos de mon amie, je les ai essayées chez moi le samedi matin... et gardé jusqu'à mon retour chez moi le soir, tard. Aujourd'hui, je les portées toute la journée (avec le short) comme si elles avaient été taillées sur mesure.

Mon amie les portait encore vendredi, me demandant si je les avais reçues, on déjeune une fois par semaine ensemble aussi m'a-t-elle accordé "le droit" d'acheter les mêmes (en me torturant un peu ! Il faut dire que j'ai aussi craqué pour le même portefeuille que sa sœur, vivant en Angleterre, lui avait offert. J'ai fini par le trouver sur eBay (la collection datait de deux ans)).  Mais, je vous rassure, je porte souvent des vêtements dénichés dans des boutiques de seconde main, ou de grandes marques soldées, et pour beaucoup achetés lors de mes voyages à l'étranger, et j'ai donc droit à "où as-tu acheté ..". Ce sont les deux seules fois où j'ai craqué sur les mêmes affaires qu'elle, mon amie a flashé la même semaine que moi, mais la chance a été de son côté car elle a trouvé la seule paire disponible en boutique.

Mes obsessions portent aussi sur des livres, bijoux, dvd, etc. Je pense qu'il va être difficile de ne pas les user rapidement, tellement je les aime. Rassurez-moi, je ne suis pas la seule ?

Sinon, j'ai lu le livre de Delphine de Vigan en deux jours, et j'ai vu aujourd'hui La Couleur des Sentiments.  Bref, un vrai programme de fille, fille qui aime toujours autant regarder le rugby (j'ai déjà revu trois matches) et des films de guerre !

23 octobre 2011

Polisse

J'avais envie de voir Polisse, le film choc réalisé par Maïwenn, c'est chose faite ! 

Je peux le résumer en une expression : "un film coup de poing", qui vous tient en haleine pendant deux heures, et vous laisse un peu comme la chute du film, à terre.

La salle (la n°1, la plus grande) a ri, pleuré, sursauté et a aimé le film. Il commence comme un docu-fiction, on est plongé dedans via le témoignage d'une petite fille, dont les premiers mots vous font froid dans le dos. Tourné, la caméra à l'épaule, le spectateur suit ces flics dans leurs vies quotidiennes, personnelles, leurs moments de doute, de colère, de désespoir, leurs problèmes personnels et leur boulot, très spécial.

La brigade de protection des mineurs est une section de la police à part, quel drôle de job de devoir écouter tour à tour victimes mineures et bourreaux, aller enlever des enfants à leurs parents, regarder des photos et vidéos pédopornographiques et rentrer le soir, retrouver conjoints et enfants, avec le devoir de tout laisser derrière soi.

Aussi, on comprend tout de suite la fragilité qui parcourt chacun de ces flics, leur solidarité qui finira par éclater sous le poids de tous ces secrets dévoilés. Leur soupape ? Lorsqu'ils sortent le soir faire la fête, danser, chanter, jouer, on les aime et on est tout de suite solidaires avec eux.

Côté prestations acteurs, pour moi Karine Viard et Marina Foïs se détachent tout particulièrement, leurs scènes ensemble sont percutantes, l'une explosant et l'autre intériorisant sa douleur. Joey Starr ne m'a pas subjugué, mais je l'ai trouvé crédible en flic, surtout lors de ses scènes de colère, par contre c'est la première fois que j'ai apprécié le jeu de Duvauchelle, j'ai toujours eu du mal avec lui, je trouvais son physique en contradiction avec sa personne (c'est tout moi) mais là, avec sa binôme, il est parfait.  Et j'ai été ravie de retrouver Jérémie Elkaïm (j'adore sa voix, le timbre et son style, féminin dans sa subtilité), excellent choix de la réalisatrice pour interpréter un bleu au langage châtié.

Maïwenn filme comme une débutante, avec la rage au ventre, elle a passé six mois avec la vraie BPM de Paris et on sent dans chacune des scènes son envie de retranscrire leur boulot - et le résultat est là, les vrais flics se sont bien reconnus, mais pour le spectateur, il était parfois difficile d'être témoin d'autant de crimes sexuels en cent vingt minutes. J'ai, un temps seulement, eu l'impression de too much, mais non, Maïwenn n'a montré que de véritables situations. Évidemment, le témoignage des bourreaux donne souvent envie de vomir.


Mais Maïwenn a réussi son pari en refusant d'en faire des héros, ainsi lorsque le personnage de Joey Starr s'emporte et frappe un suspect, ou lorsque l'équipe ne peut réprimer un gros éclat de rire face à une adolescente, venant raconter que pour récupérer son téléphone portable, elle a du pratiquer une fellation à quatre garçons et surtout qu'elle n'y trouve rien à redire ! Le rire, seule manière de ne pas devenir fous.

Un film choc, mais ponctué de très jolis moments, comme lorsque Maïwenn se lève le matin et sur le balcon, prend des photos d'un quartier populaire de Paris, et j'ai aussi beaucoup aimé les scènes où le soir, les policiers font la fête ensemble. Enfin, le choix excellent du générique du début, le générique de l'Ile aux Enfants.

A voir, vite. Très vite.

18 octobre 2011

It's Monday !

Felicity Jones, actrice

Un petit billet, un lundi - un joli lundi du mois de mai, non d'octobre en fait. Mais avouez, une terrasse, une jolie rivière, des péniches, le soleil, la chaleur .. Difficile de se croire en automne ! Encore plus dur de retourner travailler après une telle pause ;)  Le méchant monsieur Météo m'a dit ce soir que c'était ter-mi-né, que demain les nuages et le froid arrivaient pour chasser définitivement cet été indien.

Je voulais donc partager avec vous ces quelques photos prises ce week-end, où je me suis crue au printemps - il faut dire que l'été fut mousson, le printemps estival, et l'automne comme dans la chanson de Joe.....






J'ai donc investi dans une nouvelle paire de chaussures, car lorsque je porte des chaussures, ça tourne à l'obsession, tous les jours de la semaine, j'achète mes vêtements en fonction de mes chaussures. Mais au bout de six aller-retour chez le cordonnier, elles finissent toutes par rendre l'âme. Aussi, je les paie chères ces foutues godasses, mais je les amortis !

C'est ma maman qui m'a fait remarquer, que j'avais de nouveau acheté une paire (les noires, au milieu) de richelieus, presque identiques aux précédentes (les semelles et la marque diffèrent), mais que voulez-vous ? J'ai une paire presque identique, mais de couleur marron, et des low boots. Les talons, les lacets, les bouts ronds, une obsession. En les alignant ainsi, j'ai aussi vu que oui, j'aime les talons, tous les jours sauf les week-end où je perds quelques centimètres, le plat c'est chez moi ou l'été en tongs.  Et vous ?  Là, je cherche des boots compensées, car parfois ça devient du sport de marcher à talons ! Mais je ne peux pas aller travailler avec des chaussures plates, c'est juste impossible. Je ne me l'explique pas.
Mes chaussures, portées jusqu'à la mort

Enfin, juste une petite histoire que j'aime bien et qui me fait toujours sourire, elle court sur la toile, je la traduis et je vous souhaite une bonne semaine !

C'est une véritable conversation radiophonique, entre un navire de l'armée américaine et les autorités canadiennes de Terre Neuve en octobre 1995 :
Les Canadiens : s'il vous plaît, déviez votre direction de 15 degrés sud afin d'éviter une collision.
Les Américains : Non, on vous recommande de dévier votre chemin de 15 degrés nord afin d'éviter une collision.
Les Canadiens : Négatif. Vous devez obligatoirement dévier votre direction de 15 degrés sud afin d'éviter une collision.
Les Américains : Ici le capitaine d'un navire de guerre américain. Je vous le dis encore une fois : déviez VOTRE route.

Les Canadiens : Non, je vous le répète : à vous de dévier VOTRE route.
Les Américains : Ici le porte-avion US LINCOLN, le deuxième plus grand navire de toute la flotte des États-Unis. Nous sommes accompagnés de 3 destroyers, 3 cruisers, et plusieurs autres navires de soutien. J'EXIGE que vous changiez votre route de 15 degrés nord. Je le répète - 1-5 degrés nord, sinon des mesures coercitives seront prises à votre encontre afin d'assurer la sécurité de ce navire.
Les Canadiens : Nous sommes un phare. A vous de voir.

Ah, si un petit post-scriptum de plaisir, mon équipe préférée est en finale. Les All Blacks, oui, vous avez bien lu ! Depuis plus de dix ans, alors un petit haka (kapa o pango) encore tout chaud de dimanche dernier de plaisir et que le meilleur gagne !



11 octobre 2011

My addictions of the week


Après un été indien, l'automne est venu se glisser subrepticement dans nos vies, et le premier signe chez moi, c'est une bonne crève. Trois jours que je profite de tous ces symptômes fort sympathiques : angine, rhume, forte toux (je crois qu'à chaque fois, mes poumons vont se décrocher), mal de tête, fièvre, tremblements et depuis ce matin nausées !  Ces deux dernières semaines ont été éprouvantes, fatigantes, et la chute de température alliée à une grosse fatigue me clouent à la maison aujourd'hui. J'en ai profité pour inter changer mes vêtements été/hiver. J'aime avoir mon armoire (penderie et étagères), prête à l'emploi ! Je peux l'ouvrir le matin, et afficher jupes, chemises, vestes et pulls disponibles. A moi de jouer les entremetteuses !

Des idées pour soigner cette bonne crève ? Car j'ai de gros défauts : en plus d'être allergique à l'aspirine, les pastilles à sucer me bousillent l'estomac à chaque fois, je hais les médocs et côté soins naturels, je n'aime pas le thé, ni le miel et itou pour le lait,  je sais, je suis terrible !

I'm sick - really sick, like the flu with all the symptoms, a nice way to welcome the Fall ! I'm stuck to my bed. The only good thing I was able to do was to switch my summer clothes and my fall/winter clothes ! I'm a terrible ill person, I hate tea, milk and honey, and drugs, so how am I supposed to heal ? LOL
私はうんざりだ - 本当に病気すべての症状を伴うインフルエンザ歓迎する良い方法のように私のベッドこだわっている私がすることができた唯一の良いことは、私の私の/冬服切り替えることでした私はひどい病気の人私は紅茶ミルク蜂蜜そしてを嫌うので、どのように癒すことが出来るのですか?
*  *  *  *

Mes drogues culinaires ont une touche très américaine cette semaine, de la Philadelphia's cream cheese (0,5% de lactose donc ça passe..) et des bagels, héritage de mes années passées là-bas. Je suis ravie de pouvoir les trouver aujourd'hui facilement et ce, tout près de chez moi ! J'ai d'ailleurs offert ces bagels et cette pâte à tartiner comme cadeaux d'anniversaire à deux proches, qui les ont découvert lors d'un séjour récent outre-Atlantique, ils étaient ravis ;)


On trouve souvent les bagels transformés en sandwich, ma sœur adore la version saumon, moi j'avoue que je le préfère version nature, pour le petit-déjeuner.

典型的なアメリカンブレックファーストベーグルクリームチーズ
*  *  *  *

Mes drogues télévisuelles :

J'en avais parlé récemment, je regarde donc The Ev3nt tous les jeudis soir sur Canal +.  Elle offre le même suspense, et le même rythme intense que j'avais aimé dans Flashforward en son temps. Le thème des extraterrestres peut parfois paraitre farfelu, mais il est ici bien amené. Excepté pour un épisode la semaine dernière, où j'ai relevé plusieurs faiblesses (je joue trop bien les scénaristes !), je ne m'ennuie pas une seconde, et je trouve les acteurs excellents. Ah si, elle me fait aussi penser à la série Les 4400 en son temps.


J'attends aussi de découvrir la nouvelle série phare produite par la quatrième chaine, la fameuse sage des Borgia - je dois avouer que, malgré le nombre importants d'adaptation (livres, bande-dessinées, séries télé, films), je ne connais pas l'histoire de cette famille ! Je connais juste leurs noms, origine (Italie) et siècle (XVème Siècle). Apparemment, il s'agit de trahisons, inceste, fratricide, empoisonnement, de quoi évidemment m'occuper les lundi soirs pendant plusieurs semaines ! En espérant que le casting sera à la hauteur de celui pour les Tudor. Et que j'arrive à rester éveillée suffisamment longtemps pour regarder la télé....

I'm watching the Event, an American tv show (about aliens) and will watch the French tv produced show, the Borgia. Hopefully I'll be able to stay awake long enough !

Sinon, j'aime beaucoup cette affiche, je sais vous allez croire que je suis complètement infuated with him (dingue de lui), mais non donc oui encore Ryan Gosling, mais cette fois-ci il partage littéralement l'affiche avec George Clooney. Le film sortira probablement l'année prochaine en France, mais cette photo est un excellent produit de communication. La bande-annonce est visible ici.


*  *  *  *

Côté addictions musicales, j'en ai parlé dans mon dernier billet - j'adore écouter en boucle la même chanson, et principalement des musiques de film comme celle électro de Drive. J'ai récupéré l'excellente bande-annonce de la série produite par Tom Hanks The Pacific, que j'ai adorée et signée par le grand Hans Zimmer, aussi mes goûts sont quelque peu éclectiques, vous l'aurez deviné !

I love movie soundtracks and I enjoy charcoal drawing, and when the two come together like here, I really enjoy it ! 私は映画のサウンドトラック愛し、私は木炭画楽しむ二人、ここのように一緒に来るとき私は実際にそれをお楽しみください!

Moi, qui dessine au fusain, j'avoue que j'adore cette bande-annonce, elle est sublime, en plus de la musique.


Sinon, j'aime bien Macklemore, un jeune américain rappeur, originaire de Seattle, un petit blond qui commence à faire son chemin en racontant sa ville, son enfance. Je l'avais découvert grâce à un de ses premiers hits connus The Town, hommage à sa ville natale. J'ai choisi un autre titre, car on y voit bien Seattle, cette ville que j'adore et où j'aimerais beaucoup retourner :)



Enfin, encore la musique de Drive (le lien mène à mon article d'il y a deux jours) bonne fin de semaine à vous tous !

09 octobre 2011

iMourn*


So much sad, originally uploaded by The 10 cent designer.
J'ai grandi avec des ordinateurs, des PC que mes amis informaticiens démontaient, complétaient. Puis, j'ai découvert l'iPod Nano - et iTunes, et enfin tout l'univers Apple. Mon goût pour les belles choses a justifié l'achat d'un Macbook, un iPhone 4 blanc et bientôt un iPad. Mes amis et ma sœur, tous geek et informaticiens leur trouvent des défauts et de bien meilleurs concurrents, face à cette communauté un trop exclusive. Puis Steve Jobs est mort. Et voilà l'ami de ma sœur regarder de plus près mon iPhone, et avouer que oui au niveau design, aucun doute, c'est le plus bel objet créé à ce jour. Il va changer de téléphone, quittera-t-il le monde des androïd pour la petite pomme ?  RIP Steve Jobs.

(iMourn : jeu de mots avec le verbe to mourn, pleurer la disparition d'une personne)

08 octobre 2011

Drive

Un peu étrange de reparler aussi vite de ce cher Ryan Gosling ! Mais j'ai craqué, je suis allée voir Drive ce matin au cinéma, pas tant pour lui que pour l'histoire et la bande-annonce (la musique, le rythme) qui m'obsédaient un peu. Et mon obsession a été largement récompensée.

Nicolas Winding Refn
a réussi un tour de force, transformé un film d'action (les courses poursuite en voitures) en film noir, sombre. Il nous a imposé un rythme lent opposé à celui que laisse prévoir l'histoire d'un cascadeur qui gagne sa vie en jouant au chauffeur pour des braqueurs. Ce jeune réalisateur danois un su donc insuffler un rythme particulier - qui donne toute son intensité à l'histoire et offre un merveilleux rôle à Ryan Gosling. 

Je crois qu'il ne doit pas prononcer plus de cinquante mots pendant tout le film, et pourtant il occupe la majeure partie de l'écran, oui (Papillote) Ryan Gosling a du charisme, j'en doutais un peu auparavant (excepté pour son rôle dans Calculs Meurtriers), il occupe le devant de la scène tout en restant perpétuellement silencieux, anglo-saxon, il s'exprime peu avec des gestes, mais son regard, sa précision, sa façon de tenir le volant, de porter ses gants, de prendre soin de sa voiture, d'accrocher sa montre au volant - tous ces gestes infimes rendent son personnage mystérieux, violent, amoureux, vengeur, désabusé, et très attirant. Une palette d'émotions que la nouvelle coqueluche d'Hollywood a su jouer, très loin de son rôle précédent de séducteur !

Le réalisateur ne sait donc pas tromper en offrant le rôle au jeune acteur canadien. J'ai l'impression étrange parfois que son visage, ses traits très fins, sa coupe de cheveux, ne lui appartiennent pas. Qu'il n'a pas le physique de sa personnalité, me fais-je bien comprendre ? C'est pour cela sans doute, que ce rôle à la fois physique et psychologique aurait été à merveille porté par Steve McQueen, un visage plus masculin, plus de testostérones mais avec une certaine douceur et candeur dans le regard. Parfois, Ryan me fait penser à un acteur des années quarante, ce visage fin à la Errol Flynn, alors qu'en fait, il est beaucoup plus mâle en vrai !

Le spectateur est emmené dans les rues de Los Angeles - une ville immense, où les gens sont effroyablement seuls, comme le héros.  Dès les premières images du film, et la première musique, j'ai été transportée dans cet univers particulier, j'ai adoré le suivre dans ses virées nocturnes. Moi qui ai un point faible pour les perfectionnistes (car je vois en eux cette faille, cette peur qui les anime), j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le voir si bien maitriser la conduite lors des courses-poursuites. La première scène est phénoménale.

On le suit tomber amoureux puis être rattrapé par son destin, celui de rester pour un toujours un être solitaire. Les seconds rôles sont tous excellents, j'ai apprécié Carey Mulligan, qui a su se fondre avec son personnage, une jeune mère toujours en retrait, elle aussi victime de sa propre vie. Je ne l'avais pas aimée dans Never let me go, là j'ai retrouvé celle qui m'avait plu dans Une éducation.

Bryan Cranston
qui interprète Shannon le mentor et meilleur ami du héros (qui, comme je vous l'avais déjà dit auparavant, n'a pas de nom - on le surnomme "kid" - très symbolique de sa situation d'homme vraiment très seul et que personne ne connaît réellement) est un excellent transfuge des séries télé et j'ai adoré le jeu de taré de Ron Perlman (un autre transfuge du petit écran, Clay dans Sons of Anarchy), son physique atypique ajoute beaucoup à son personnage.

Enfin, Christina Hendricks, la bombshell de Mad Men (la voluptueuse secrétaire Joan) retrouve ici un rôle contemporain, elle y est si fragile, son physique tout aussi unique - crève l'écran. Sa voix est toujours douce, elle accompagne notre héros un temps avant d'être happée par la violence.

Mais les deux autres personnages principaux en dehors du kid, sont bien évidemment la ville de Los Angeles, cette pieuvre immense qui devient un terrain de jeu au meilleur pilote de rallye, ses highways qui s'étendent dans l'espace comme d'immenses tentacules. Le travail apporté à la lumière, les choix techniques du réalisateur lui rendent un hommage magnifique. et puis la musique.

J'avais adoré le film Tron, et j'y retrouve plusieurs éléments - ces ralentis, le silence privilégié à la parole, ce choix de costumes et lumières qui fait penser aux seventies et enfin, et non des moindres, cette musique électro que l'on retrouve - elle ouvre le film et accompagne le héros dans ses pérégrinations nocturnes, le choix musical est excellent. Le réalisateur danois, bien que représentant l'histoire ces jours-ci, lui a apporté une touche rétro, ainsi le choix particulier de faire porter à son héros, un blouson doré (si si), avec ce scorpion dans le dos, qu'il ne quittera jamais même lorsque celui-ci est entaché de sang lui confère une touche d'intemporalité.

Le réalisateur privilégie les scènes de nuit, où les néons clignotent, les bars de strip tease font briller sa veste, et les énormes ampoules rappellent cette période glam. L'électronique est peu utilisé, comme les téléphones portables ou les ordinateurs, car dans le monde des voyous, on privilégie les montres et le travail fait à l'ancienne.

Certains vous citeront la nuit nous appartient de James Gray, il y a quelque chose en effet, et le film bascule clairement dans la violence, alors surtout n'emmenez pas vos enfants.

Je n'ai pas été claire ? J'ai beaucoup aimé le film, il mérite pleinement son prix de la mise en scène à Cannes. Un coup de foudre - j'enchaine les bons films. Celui-ci est réussite en son genre. Décidément, encore une pépite cinématographique en 2011. Vous pouvez voir la bande-annonce ici si vous avez oublié. Et évidemment la musique !!!

Alors, j'ai eu vite fait en sortant de télécharger la musique du film, et depuis je suis obsédée par ce titre, que je vous montre (écouté trente fois aujourd'hui). Il faut dire qu'allier aux images d'une voiture roulant vers l'infini, on a ce sentiment de liberté qui nous étreint, et on a très envie de se glisser sur le siège du passager et de disparaître avec lui, dans la nuit, vers l'inconnu.




We need to talk about Kevin

Parfois, seulement parfois - il y a des films qui vous filent une grande claque

Le film We need to talk about Kevin est une adaptation d'un best-seller de Lionel Shriver, que je possède depuis longtemps, dont j'avais lu une ou deux pages, puis abandonné car en pleine révision. Et c'est tant mieux, ainsi j'ai découvert le sort des personnages, et j'ai pu me plonger dans le film sans comparer l’œuvre à l'adaptation. Et donc, me prendre une claque.

Attention, je raconte une grande partie du film, donc à ne pas lire si vous vous voulez ne pas savoir ! Le spectateur est amené à suivre le destin d'une femme, jouée par l'impressionnante Tilda Swinton - dont la vie va s'effondrer en une fraction de seconde. On la retrouve deux ans après, transformée en zombie. Sa vie est devenue un vrai un cauchemar, et elle tente péniblement de sortir la tête de l'eau. La réalisatrice, va à coup de flashback nous raconter l'histoire de cette femme, dont l'histoire est intimement liée à sa progéniture.


C'est une femme intelligente, indépendante, éprise de liberté que le spectateur découvre au début du film, elle a parcouru le monde entier, s'est laissé porter (littéralement) par les autres cultures. Mais elle croise l'amour à New York et va perdre son identité, celle d'une nomade au profit d'une vie rangée, de femme mariée et mère dans une banlieue, dans une maison qu'elle déteste. La réalisatrice va alors nous plonger, par bribes dans le quotidien de cette femme, dont la vie va se résumer à un jeu de massacres avec un seul adversaire, son fils, Kevin. Il aura tous les âges à l'écran, 3 ans, 6 ans puis 15 ans. Leur relation est une épreuve de force quotidienne, un jeu destructeur entre le fils et la mère.

On ignore d'où vient son comportement, le baby-blues (ou dépression post-partum) aurait-il définitivement coupé ce lien invisible entre une mère et son enfant ? Kevin serait-il autiste ? Il ne parle pas, ne joue pas. Il réagit pourtant facilement à la présence de son père, mais avec sa mère, aucun lien, aucun échange. Toujours ce même regard, vil. Aucune affection, la mère se sent coupable de ne pas réussir à établir de lien avec son enfant, et celui-ci prend plaisir à lui faire mal. 

Ces scènes virent au massacre, et difficile pour le spectateur, de ne pas avoir dans ces yeux d'enfant le visage du diable. La famille vient pourtant s'agrandir, et Kevin "doit s'habituer à sa petite sœur, sinon l'aimer" comme sa mère avec lui, selon ses propres mots. La petite sœur est un ange, un bol d'air frais, dans cette maison, peu décorée, qui joue les antres de l'enfer.


Kevin a grandi, sa seule passion : le tir à l'arc. Il partage ses loisirs avec son père, toujours totalement admiratif de son fils. Incapable depuis la naissance de son fils, de répondre à la demande perpétuelle de son épouse "we need to talk about Kevin". L'époux refuse de voir la réalité et d'admettre cette terrible vérité, il refuse d'ailleurs toute plainte de sa femme et lui reproche son attitude envers Kevin. En totale admiration devant son fils, il reste aveugle à la morbide et violente évolution de son fils, dont le comportement rappelle celui d'un psychopathe.

Les flashbacks vous replongent dans le présent, et si l'on sait avant que tout va basculer, on doit assister au quotidien de cette "non vie" du personnage de Tilda Swinton, qui rejetée par la société,  doit sans cesse affronter la haine, les regards et la violence des habitants. Recluse dans une vieille bicoque, elle passe des heures à se remémorer sa jeunesse. La réalisatrice filme magnifiquement cette solitude. Tilda Swinton arrive à jouer chaque émotion, elle est perpétuellement sur le fil du rasoir.

D'autres scènes fortes sont lorsqu'elle rend visite à son fils, en prison. La caméra filme deux êtres, séparés par un acte indicible, enfermés dans leur malheur. Ils ne se regardent pas, pas un mot n'est prononcé.

Ces scènes de flashback sont comme des coups de poing, et lorsque au milieu du film, l'histoire nous rattrape enfin - on la voit avoir peur pour ce fils qui n'a jamais su avoir un geste tendre envers elle,  elle réagit comme une mère, et c'est pour découvrir que c'est lui, l'auteur de ce massacre.

Je ne mentirai pas, j'étais dans une petite salle - et mon "voisin" n'a pu s'empêcher de faire des "oh" et des "ah" d'horreur et de sursauter, à chaque fois que l'on voyait Kevin brandir son arme. La scène ne montre que lui, et sa mère détruite. J'ignorais alors la suite, il y a en une.

Kevin (as a toddler, a kid and a teen) and his mom
Mais où la réalisatrice, réussit un vrai tour de force, c'est de basculer entièrement la tendance. Alors que ces deux êtres semblent se haïr depuis leur première rencontre, alors que l'enfant a tout brisé, une petite graine semble germer dans l'esprit de sa mère. Elle reprend peu à peu goût à la vie.  Elle finit par voir une sorte de lumière, des gestes de tendresse humaine ci et là, une confiance, et finalement l'envie de vivre.

Et puis, quand on revoit leurs derniers moments ensemble dans cette maison, on peut déceler alors tout l'amour qu'elle porte à cet enfant, qui ne communique que par la violence. Une scène forte du film est lorsqu'elle est, une fois seulement, violente physiquement avec lui. Kevin caresse souvent cette cicatrice au bras, mais en prison, il lui dit merci pour l'avoir puni. Kevin a grandi persuader que sa mère ne l'aimait pas, incapable d'exprimer ses émotions, il va en faire son pire ennemi, afin d'établir une relation - même si elle basée sur la violence.

Il a besoin de sa mère, une seule fois, on le verra enfant, aller vers elle. Tout devient clair et limpide pour le spectateur, sans discours, sans sous-titres. J'ai aussi compris qu'il n'aimait pas son père, malgré tout l'amour et la dévotion que celui-ci porte à son fils. Mais il ne lui apporte ni autorité, ni repères, et Kevin finit par le mépriser. Ce fameux jour, Kevin aurait pu tuer sa mère. Il ne l'a pas fait.
J'avais au départ cru que son acte entier était destiné à la détruire, mais en fait, il l'a sauvée, toujours avec cet espoir fou, de pouvoir enfin se rapprocher d'elle. Il s'agit de ma propre interprétation, peut-être ai-je tout mal compris ! Il faut dire que pendant la moitié du film Kevin et sa plus jeune version font réellement peur au spectateur !! L'acteur Ezra Miller m'a complètement chamboulée, comme sa version plus jeune Jasper Newell. Ces deux enfants ont un regard noir et sombre, la révélation cinématographique de l'année. Impossible de détacher mes yeux de son regard, et la réalisatrice arrive à nous faire faire l'impensable, ressentir envers lui de l'amour, de la compassion. On voit peu à peu l'être humain, enfermé dans un carcan, tentant l'irréparable pour en sortir.

Son armure cassée, il va alors laisser une chance, à cette mère, qui a fait le même parcours en sens inverse, d'aller vers lui, et je vous avoue que cette scène est la scène la plus forte que j'ai vue en plusieurs années de cinéma, elle me hante.

Un film, à voir, absolument.