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27 mai 2012

My so-called life




De retour de Paris ! La chaleur était bien au rendez-vous, accompagnée de ses habituelles alliées, moiteur, soif, lascivité.. Fort heureusement, mon hôtel était situé à quelques pas de mon déplacement professionnel, je pouvais donc apercevoir le ciel bleu, au milieu d'une Place de la République, transformée en chantier international - comptez dix minutes pour comprendre comment se rendre d'une rue à l'autre au milieu de ce vacarme, sous une chaleur de plomb évidemment.

J'aime les grandes villes (la preuve, je vis dans le centre d'une très grande ville), j'aime les capitales, j'aime Paris - mais c'est assurément une des villes où l'on a parfois des difficultés à respirer, toujours à la recherche d'un carré de verdure. Fort heureusement, mon amie de la blogosphère a eu la bonne idée de m'emmener à Bercy, prendre un vrai bol d'air - dans un parc, pour ensuite baver pendant une demi-heure devant le menu d'un restaurant japonais, et manger avec toujours autant de plaisir maki, sushi et sashimi. Nous avons passé une excellente soirée, et j'ai hâte de recommencer ! 



 J'ai donc pris le métro à petite dose, exceptée le vendredi soir quand il a fallu regagner la merveilleuse gare Montparnasse.

Je savais qu'en cette veille de week-end prolongé, par ce temps magnifique annoncé, la gare serait bondée, mais cet adjectif ne rend pas au millième l'immense marée humaine qui se jetait dans la gueule ferroviaire ! Nous étions des milliers à converger vers ces quais, serrant fort nos bagages, sur le qui-vive en attendant, comme des Schumacher sur la ligne de départ, qu'apparaissent enfin le n° de la voie. Et là, c'était la course... car ces jours-là, ce n'est pas tant votre place qui pose souci (lorsqu'elle est réservée, ce qui est presque toujours mon cas), mais la place qu'il vous restera pour glisser votre valise ! Je n'ai pas dérogé à la règle, scotchée devant ce légendaire panneau où les petites lettres et les petites chiffres défilent en faisant ce cliquetis, j'ai foncé vers le quai n°5, maugréant les personnes trop lentes à mon goût autour de moi qui m'empêchaient d'avancer à mon allure. 

Une fois installée dans ce train (vive les TGV avec climatisation) côté fenêtre, un homme, sexagénaire, l'air assez sérieux, a pris place à ma gauche. Je ne pensais pas échanger avec lui excepté évidemment les mots de politesse lors de son arrivée. Nous voilà donc en route pour un air pur, le soleil, la mer, et son petit chez soi (que j'adore toujours autant retrouver) lorsque environ quinze minutes après notre départ, le train ralentit pour finir par s'arrêter complètement. J'échange alors quelques paroles avec mon voisin, puis l'annonce tombe : une bonne et une mauvaise nouvelles, la bonne : notre TGV n'est pas en panne.. la mauvaise ? Celui qui nous précède l'est.

Je ne sais pas s'il faut en rire ou pas, le conducteur nous annonce un début d'incendie dans la cabine du conducteur et dix à trente minutes de retard maximum. Nous surplombons une autoroute et je vois toutes les voitures rouler vite, et nous là - coincés au milieu de nulle part, un vendredi soir. Certains partent immédiatement faire leurs réserves de boissons et nourritures au bar, on ne sait jamais. J'ai déjà prévu le coup avant de prendre le train. 

Le TGV a fini par redémarrer et une speakerine (apparue de nulle part) a annoncé fièrement que des 25 minutes de retard, notre vitesse nous permettrait d'en avaler quinze et que toutes les correspondances étaient assurées... en ajoutant comme mot de la fin "enfin, si évidemment tout fonctionne jusqu'au bout" ... ce qui a fait sourire plus d'un voyageur.
Je ne me suis pas ennuyée une seconde, car mon voisin a énormément voyagé, dans les mêmes pays que moi (et plus..) et nous avons passé 2h30 à raconter nos anecdotes de voyage (bagages perdus, trains ou avions ratés), nos impressions sur les pays, les peuples, leurs cultures. Ce fut très agréable.


Et depuis le soleil, la chaleur, la verdure, le bon air sont au rendez-vous ! Bonne fin de week-end prolongé à vous tous ;)


24 mai 2012

Back to Paris

Demain, chaude journée en perspective ! J'ai bien choisi mon jour pour aller faire un tour à Paris. En fait, je n'ai rien choisi, mon déplacement professionnel tombait ces deux jours prochains jour. J'ai regardé la météo, 28°C annoncés, et à Paris avec la pollution et l'absence de brise marine, c'en est presque désagréable ! 

Bon, j'exagère un peu - et puis en soirée, je vais aller retrouver une amie dans un espace aéré, un parc, avec de l'eau et j'espère une bière bien fraiche ;)

Je reste trop peu de temps à Paris, mon cousin ne peut me loger cette fois-ci, mais je vais prévoir un long week-end (quand mon chiot sera un peu plus âgé) pour pouvoir profiter au maximum de la capitale, et les bonnes adresses d'une blogueuse célèbre.

Je remercie Océane pour avoir déniché une des rares photos de Sir McQueen que je ne ne connaissais pas, il avait en tout cas trouvé la solution la plus radicale pour se rafraichir !

J'ai vu les deux derniers épisodes de Luther, ce cher Idris me manque déjà ! C'est toujours très agréable de découvrir une série bien écrite et bien réalisée, avec de surcroit de bons acteurs.

Je suis de loin le Festival de Cannes, quelques films m'ont fait de l’œil et  j'aimerais les voir à leur sortie : Cosmopolis de Cronenberg (et pas pour le fameux Robert P. de Twilight, qui bizarrement me dérange physiquement) mais bien pour le réalisateur et le thème de son film et Sur la Route, le classique du classique, je n'ai pas vu la bande-annonce de Paper Boy, mais j'aime bien Kidman lorsqu'elle quitte son rôle d'Australia pour endosser de vrais rôles (dans le film de Lars Von Trier ou dans To Die For de Gus Van Sant).

Il y a sûrement d'autres films qui méritent toute mon attention, mais ces derniers temps, je suis pas mal absorbée par d'autres trucs. Bon, là je dois aller me coucher, car je me lève dans moins de cinq heures... j'ai prévu le netbook, le Macbook reste à la maison. Je croise les doigts pour que le connexion wifi fonctionne à l'hôtel ;)

Enfin, que vous dire de plus ? Que mon chiot a eu la bonne idée ce soir, de faire ses besoins devant l'ascenseur au deuxième sous-sol (où se trouve ma voiture) :) J'ai donc du ramener le chiot, et redescendre fissa nettoyer le tout avec du vinaigre blanc (j'imagine déjà les voisins reniflant l'odeur demain matin en partant travailler...)

Je remercie enfin le Président du Festival pour avoir mis à l'honneur, mon actrice préférée, enfin star préférée, la sublime Marilyn ;)  Cela a bien marché, car de nouveaux livres sont sortis et cinquante ans après son décès (date anniversaire qui s'approche...), elle reste définitivement au firmament. Je connaissais cette photo, et j'aime le fait qu'elle est y naturelle (le jour de ses 30 ans), pas dans un mode portrait glamour. Pourquoi ce choix de la part du Festival ? L'histoire ici.

©Corbis/Bettmann

21 mai 2012

Un dimanche pluvieux

Je regarde cette photo prise le 7 mai dernier, une journée très ensoleillée, chaude, les pâquerettes et boutons d'or recouvraient la pelouse, et je compare à ces deux derniers jours, froids et pluvieux, et je finis par douter de l'arriver un jour du printemps !

Comme vous pouvez le constater, je passe beaucoup de temps à promener mon chien, et donc moins devant mon ordinateur, mais c'est aussi agréable de quitter le monde virtuel pour le monde réel ;)

Cependant, mon cadeau d'anniversaire m'incite encore à regarder des films dans mon salon. En effet, on m'a offert une nouvelle télévision HD, qui me permet aujourd'hui de profiter de mon lecteur blu-ray et des multiples possibilités de ma box. Et bonne nouvelle, le programme cinéma de Canal est très intéressant.

Les séries télévisées continuent, Desperate Housewives va bientôt se terminer pour de bon, et les épisodes ont déjà ce goût doux-amer, Luther est une bonne série britannique, et Idris Elba est excellent. 

J'ai regardé également le documentaire The Interrupters mis en place par la ville de Chicago pour lutter contre le crime. Chicago (j'y ai séjourné pendant un été) est une des villes malheureusement les plus violentes. 90% des victimes par balle sont des jeunes afro-américains issus des quartiers difficiles. Face à l'hécatombe (plus de 360 victimes en trois ans), un programme est né, il regroupe d'anciens leaders de gang qui ont décidé de changer de vie et peuvent aujourd'hui aller mener des opérations de prévention. Le documentaire est saisissant, ces médiateurs connaissent donc parfaitement le monde dans lequel évolue ces jeunes gens, et agissent souvent pour éviter des actions de représailles. En effet, lorsqu'un membre d'un gang est assassiné, son gang (ou les membres de sa famille) vont vouloir se venger, c'est à ce moment qu'interviennent les médiateurs. On le suit aider les familles à organiser les funérailles, et prendre la parole, en s'adressant aux proches de la victime. Ils sont tous très connus et respectés, mais parfois le jeu est dangereux, et deux d'entre eux ont fini à l'hôpital. Les voir, tous réunis autour d'une table partager leur expérience, et leurs histoires et surtout raconter le moment clé dans leur vie, où ils ont décidé de quitter leur ancienne vie (qui pourtant leur rapportait des milliers de dollars) a été très instructif. Lorsque l'un d'eux plaisante, qu'à eux tous réunis, ils doivent cumuler trois cent années de prison est très parlant, mais cela signifie aussi que chaque personne peut changer, même un chef de gang peut un jour déménager en banlieue, fonder une famille et aller travailler tous les jours comme une personne ordinaire.

Quelle tristesse d'assister à ces histoires d'adolescents assassinés, parfois sans aucune raison, certains étaient juste là au mauvais moment, au mauvais endroit, et assister à l'impuissance de la police. Un monde que je n'ai pas vu lorsque j'ai séjourné dans cette ville. Ce qui m'a frappé c'est de voir en effet cette jeunesse prisonnière de leur quartier, incapable de pouvoir s'en extraire. L’Amérique est un immense pays mais ces jeunes semblent comme enchainés à cette vie, comme des condamnés à de longue peine qui finissent par ne sentir rassurer que dans les 8m2 de leur cellule. Or tant que le déclic ne vient pas d'eux, il n'y a rien à faire. Un superbe documentaire.          

Côté lecture, je viens de finir Un long silence, la biographie de la famille Gilmore, écrite par le benjamin, Mikal.  En France, le nom de Gilmore ne signifie rien, mais aux États-Unis, il est entré dans l'histoire avec un grand H à la fin des années 70. Gary Gilmore, le frère cadet a mis fin à un moratoire national sur les exécutions, en souhaitant être exécuté par le gouvernement de l'Utah. Son histoire avait fait la une de la presse nationale, car en plus de refuser tout appel et demandé à être exécuté après sa condamnation à mort, il avait opté pour le peloton d'exécution (d'où le titre original : Shot in the heart). Mais l'histoire des Gilmore, est plus complexe - interpellé par leur personnalité à part, le romancier Norman Mailer avait rencontré Gary Gilmore et sa famille quelques jours avant la date fatidique (janvier 1977), et en avait puisé l'inspiration pour son roman Le chant du bourreau. Ce livre remporta le Prix Pulitzer en 1981.


Mikal Gilmore a choisi de prendre la plume pour raconter cette odyssée américaine (cf.photo à gauche), et croyez-moi le Parrain à côté, c'est de la guimauve. Le père de Mikal était déjà un homme âgé quand il est devenu père, et lorsque Mikal est né, il avait déjà une soixantaine d'années. Son père était une sorte de mystère, élevé par une médium, ancienne danseuse, il avait grandi, balloté de cirque en cirque, croyant que son père était le magicien Houdini. Très vite, il avait commencé à jouer à Bonnie et Clyde, il voyageait d'état en état dans les années 20 et 30 en arnaquant tous ceux qu'ils croisaient. Lorsqu'il rencontre Bessie, il a déjà marié plusieurs fois, sous de faux noms, a déjà eu pas mal d'enfants, reconnus ou non, et approche de la cinquantaine. Elle est à l'opposée de sa vie, mormone, elle a grandi dans une famille très pratiquante de l'Utah et rêve de s'échapper, mais cette nouvelle vie va vite tourner au cauchemar. Les enfants naissent et grandissent dans des dizaines de ville, sous des faux noms, et le père finit par se mettre à boire et devenir violent. La mère, bercée par les histoires terribles de la persécution des mormons, et de sa foi, voit des fantômes dans toutes les maisons et est persuadée que sa famille est maudite. Elle n'a pas tort, très vite, Gary (ensorcelé par le diable selon elle lorsqu'il était bébé) devient violent, comme Gaylen, le troisième frère. L'ainé, Frank Jr subit comme ses frères les foudres du père, qui les bat violemment, mais également celles de sa mère qui semble haïr son propre fils. Les récits de violence paternelle sont effrayants, chaque enfant va réagir différemment, leur souffrance est terrible, et dans ces années cinquante, on envoie les enfants dans des centres de redressement où la torture et les viols sont fréquents.

Religion, trahison, vol, arnaque, brimade, amour, désespoir, tout y est. On est à la fois effrayé et en même temps comme hypnotisé par leur histoire, Mikal tente, avec les témoignages des quelques survivants de retracer leur vie, mais le père, véritable mystère aura fait fi de cacher ses faits et gestes sous de multiples pseudonymes. Leur vie semble être vouée à l'échec, le narrateur a voulu s'approprier son histoire pour comprendre la racine du mal, comprendre pourquoi deux de ses frères sont décédés de mort violente et le troisième aura disparu pendant plus de dix ans. Un film The executioner's song, a été adapté de la vie de Gary Gilmore, Tommy Lee Jones interprétait cet homme qui aura choisi d'expié ses pêchés en versant son sang (comme l'exige la religion mormone), mais Mikal ne le trouve pas satisfaisant. Il lui reproche de ne pas vouloir expliquer ce qui motivait le jeune Gary depuis sa tendre enfance. Lorsque les frères se retrouvaient, même après le décès de leur père, ils ne pouvaient que parler de cette violence paternelle et de leur manque d'affection. Mikal, devenu le rédacteur en chef du magazine Rolling Stones en conclut que le seul moyen de mettre fin à ce cycle infernal aura été qu'aucun des quatre fils ne créé sa propre famille.

Ce livre m'a beaucoup marqué, cette biographie vous permet de voyager de l'Amérique pendant près de cent ans, de la fin du 19ème siècle à la fin du 20ème. C'est l'Amérique que décrivait Tennessee Williams, avec le regard journalistique d'un Truman Capote - une Amérique de bandits, d'escrocs, de fanatiques religieux, d'espoir et de désespoir.

20 mai 2012

Moonrise kingdom

Je n'avais pas vraiment entendu parler de Moonrise Kingdom - j'ai juste aperçu les acteurs et Wes Anderson sur les marches de Cannes, j'ai vu quelques images et le lendemain, jour férié et jour de pluie, j'entrais dans la salle de cinéma. J'avoue que le casting m'a tout de suite attiré et l'atmosphère acidulée également.

L'histoire ? Je me souviens des premières images du film, et j'ai encore envie de rire. Le narrateur du film fait plusieurs apparitions, tel un fil rouge, il ressemble à un nain de jardin croisé avec Jacques Cousteau ! Je n'ai pas été la seule à le penser car la salle a éclaté de rire en le voyant.

Mais revenons à l'histoire, nous sommes en 1965 sur une petite île de Nouvelle-Angleterre où vivent une famille un peu spéciale, les Bishop, avec Bill Murray (Walt) et Frances McDormand (Laura) et leur quatre enfants, un camp de scout mené tambour battant par Scout Master Ward alias Edward Norton méconnaissable (sa petite chemise, sa coupe de cheveux sont à mourir de rire), et un policier mélancolique, amoureux désabusé joué par un Bruce Willis attendrissant. Notre narrateur nous annonce la tempête du siècle lorsque deux enfants, un jeune scout orphelin, Sam et la fille Bishop, Suzy disparaissent. Les deux jeunes gens, âgés de douze ans sont tombés amoureux et ont décidé de fuir sur une autre île de l'archipel. Les parents, la police et les services sociaux (génialissime Tilda Swinton) partent à leur recherche, effrayés par la tempête grandissante.

Wes Anderson a réussi son pari : je n'ai jamais vécu en 1965, mais tout y est - les détails sont saisissants, et sa réalisation est parfaite. Le travelling au tout début du film est époustouflant, j'ai cru à une maison de poupée avant de réaliser qu'il s'agit d'une vraie maison, celle des Bishop. Wes Anderson nous offre une jolie histoire, une bulle où l'on peut s'échapper en ces jours maussades : l'amour innocent de deux jeunes gens. On rêve avec eux, on fuit avec eux - j'ai adoré le détail, le soin apporté à chaque scène. Les personnages sont tous uniques et très drôles, les acteurs, on le sent, ont sans doute eu beaucoup de plaisir à interpréter ces personnages très particuliers. Wes Anderson s'est fait plaisir en faisant participer Jason Schwartzman, qu'il avait déjà fait tourné dans The Darjeeling Limited et le trop rare Harvey Keitel, assez comique dans le rôle du grand chef des scouts.

Son autre talent est d'avoir voulu que la caméra, elle aussi, date des années soixante - il me semble qu'en disant non aux effets spéciaux, le spectateur est plus facilement transporté dans cette époque où le monde est encore préservé, sur cette île - où les règles des scouts semblent être perpétuelles. Cet amour interdit va bouleverser tous les codes, mais faire aussi prendre conscience aux adultes de leurs limites et de leurs erreurs.


J'ai adoré la scène de la plage, et j'ai été très surprise d'entendre la voix de Françoise Hardy envahir l'écran. Le casting était parfait et j'ai été, comme à chaque fois, ravie de retrouver Bill Murray - un de mes acteurs préférés. N'hésitez donc pas à aller voir ce film, tant qu'il fait encore moche !

Bon dimanche !

15 mai 2012

La muraille de lave

J'ai fini le livre vendredi dernier, et je l'ai immédiatement prêté à ma mère, tout aussi impatiente que moi de retrouver les aventures de ces policiers islandais et l'écriture si particulière d'Arnaldur Indriðason.

Avec La Muraille de lave, Arnaldur Indriðason nous replonge dans la vie de ce commissariat, en nous emmenant suivre l'enquête de Sigurdur Oli. Pour ceux qui l'ignorent, l'inspecteur Erlendur est le personnage principal, mais il y a deux romans de cela, il a choisi de partir en expédition dans les fjords islandais et n'a plus donné de nouvelles depuis. L'auteur nous a alors invité à suivre l'enquête menée par Elinborg, la collègue d'Erlendur dans son roman La rivière noire. Alors que la jeune femme s'occupe d'une affaire de viol, Sigurdur Oli se voit confier une mission particulière par un ami d'enfance.

Petit résumé par l'éditeur :

La Muraille de lave à laquelle fait allusion le titre est une falaise de basalte au pied de laquelle des courants violents engloutissent toutes les embarcations qui s'en approchent. Tandis que Elinborg, la fine cuisinière, s'occupe d'une affaire de viol (La Rivière noire), Sigurdur Oli, le moderne formé aux États-Unis, reconnaît par hasard dans la rue l'un des témoins de l'affaire de pédophilie en partie résolue dans un autre roman, La Voix. Ce même jour, un ami lui demande d'aider un couple de cadres qui, pratiquant l'échangisme, fait l'objet d'un chantage. Troublé par ses problèmes de nouveau divorcé, Sigurdur Oli va cependant aller jusqu'au bout d'une histoire qui lui révèle la cupidité qui s'est emparée de la société islandaise avec l'expansion mondiale des modèles financiers. Commencé comme un polar classique, La Muraille de lave tisse les trames de plusieurs affaires et entraîne le lecteur dans les tourbillons de la perte de critères moraux et de l'impudeur de l'amour de l'argent. 
 
L'auteur a choisi en effet un angle assez intéressant : présenter en filigrane ce qui a mené à la crise économique islandaise à travers le regard d'un jeune policier aux méthodes américaines, fasciné par la réussite de ses anciens camarades étudiants devenus traders. Sigurdur Oli réfute tout ce qui lui rappelle qu'il est islandais. Formé en partie aux USA, il se nourrit de fast-food, de musique américaine, de séries télévisées en v.o et avoue envier la réussite économique de ses anciens camarades employés dans le monde de la finance. Mais en voulant aider un de ses amis, il va mettre le pied dans l'engrenage et découvrir bientôt le monde réel qui se cache derrière cette muraille de lave.




Arnaldur Indriðason a réussi ici à décrire les premiers signes qui ont précédé la crise économique et financière qui a frappé violemment le pays il y a quelques années. Un pays qui s'est laissé entrainer dans le délire capitaliste, un monde où l'on emprunte pour rembourser d'autres emprunts, où la cupidité de certains hommes va entrainer la chute du plus grand nombre. En contrepartie de cette réussite si facile, il va faire réapparaitre un autre personnage, déjà aperçu dans un autre roman, la Voix. Il incarne ici la déchéance sociale du pays, Drési l'enfant abusé est devenu adulte le clochard alcoolique, qui même propriétaire d'un appartement, ne vit que d'alcool et de remords, et traverse la vie au côté d'autres âmes perdues comme lui.

Sigurdur Oli, qui jusqu'ici ne supporte pas la misère humaine ou l'échec, et n'affiche que mépris pour ceux qu'il arrête, va alors prendre conscience de cette réalité et commencer à défendre le faible plutôt que de l'accabler. L'histoire se déroule au moment où sa collègue enquête sur l'affaire de viol, et où on évoque en filigrane le départ de l'inspecteur Erlendur, et l'inquiétude grandissante face à son absence prolongée.

J'étais très impatiente de retrouver mon commissariat islandais dans ce pays si singulier où la population, si petite, ne se connaît qu'à travers ses prénoms et où, malgré son statut insulaire dans la mer du Nord, il connaît aujourd'hui toutes les vicissitudes du monde moderne, ses tentations et ses failles.

Au bout de quelques pages, j'étais heureuse de retrouver le style si clair, si limpide, si épuré de l'auteur et son refus du sensationnalisme. Chacun de ses romans apporte une vision historique, politique et sociale d'un pays qui garde, encore pour moi aujourd'hui, sa part de mystère. J'ignore si l'auteur nous emmènera dans une prochaine aventure rejoindre Erlendur dans les fjords, mais nul doute que j'achèterai encore les yeux fermés son prochain roman.

05 mai 2012

My so-called life


Comme Marlon, j'ai retrouvé le sourire ;)

Je dois toujours écrire ce billet sur le dernier volet des aventures de Kurt Wallander, mais difficile de dire adieu à celui qui m'a accompagné ces derniers mois. Mais aujourd'hui j'ai trouvé mon bonheur :


Je me répète mais je suis l'une des plus grandes fan d'Arnaldur Indriðason, et de son héros policier, Erlendur. Après avoir sorti deux romans à la suite, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, Indriðason nous a laissé sans nouvelles d'Erlendur, disparu dans les fjords islandais depuis plus d'un an et demi. Entre temps, son éditeur avait eu la bonne idée de ressortir un roman écrit il y a longtemps, Bettý (cf. mon billet). Je me souviens que ma mère et bon nombre de personnes avaient cru à la suite des aventures d'Erlendur, ce qui n'était absolument pas le cas (même si l'auteur y faisait référence une fois). Bref, je vous ai plusieurs fois fait part de mon impatience... ou plutôt de cette attente forcée et là enfin ! La muraille de lave. Si Erlendur est apparemment toujours porté disparu, on retrouve ses deux collègues, et cette fois-ci on s'attache à suivre le jeune Sigurdur Oli (la dernière fois, on suivait les aventures d'Elinborg, la fine cuisinière) dans plusieurs affaires. Voilà, j'ai acheté le livre et depuis, je l'ai là, entre mes mains, je le regarde, comme un enfant à qui on offre sa friandise préférée.

J'attends ce soir, d'être confortablement installée dans mon lit pour commencer ma lecture. Et quel pouvoir, cet islandais ! Depuis que j'ai rapporté son livre, les nuages et la pluie ont laissé place au soleil ;)

J'ai profité de cet achat pour me procurer un autre roman, élu Meilleur Polar étranger 2011 par le magazine LIRE  Tijuana Straits de Kem Nunn. Je ne connais pas ce romancier qui signe ici son quatrième roman, mais la quatrième de couverture m'a convaincue et la critique de Christine Ferniot m'a donné envie de le lire, je vous la livre : "cet auteur trop rare à l'écriture lyrique, le sens du détail et de l'accélération. Du très grand roman noir".

Car me connaissant, et ayant devant moi un week-end prolongé, et si Indriðason signe un grand roman comme à l'accoutumée, j'aurais probablement fini ma lecture dès dimanche soir, et je ne m'imagine pas sans autre livre à lire.

Sinon, je continue de bien rigoler en suivant les aventures des Working Girls sur Canal, ce qui me fait du bien, car les derniers épisodes des Desperate Housewives sont vraiment très tristes. Je ne dirais rien, mais on sent bien que la fin est proche. Voilà, sinon un ciné mardi soir et un autre ce week-end si le temps est trop pourri pour des vide-greniers et un tour dans mon ancien quartier pour aller voter.

Bon week-end !

04 mai 2012

Les anonymes

Après en avoir dit adieu à Kurt Wallander, j'ai décidé de lire un autre roman signé de la plume de R.J Ellory, les Anonymes. J'avais lu de bonnes critiques et j'avais envie de quitter les paysages boisés de Suède pour retrouver l'Amérique, sa capitale et ses policiers yankees.

R.J Ellory a choisi ici de superposer plusieurs histoires, leur lien est une femme assassinée, Catherine Sheridan. Persuadée d'avoir à faire à un tueur en série, Miller et Roth, policiers à Washington organisent une chasse à l'homme à la recherche du tueur "au ruban" qui a assassiné 4 femmes célibataires. Si le modus operandi est identique, rien ne les relie. C'est la dernière victime, Catherine Sheridan qui va mener les policiers sur une piste. L'auteur offre un narrateur au lecteur, cet homme est invisible, on comprend vite qu'il est l'assassin de Catherine Sheridan, mais c'est leur rencontre, et leur recrutement il y a plus de vingt ans à la CIA qu'il décrit avec minutie, et il va peu à peu dévoiler toutes les opérations secrètes menées en Amérique latine au nom de l'agence.

Le lecteur suit donc deux histoires en parallèle, celle de cet homme, qui décrit ces anonymes, ces agents secrets, qui en plus de commettre des assassinats en terre étrangère presque impunément, agissent également sur le territoire américain, contrairement à leurs obligations. Et celle de l'inspecteur Miller qui, avec une simple photo va trouver un fil et dérouler lentement la pelote de laine, et s'approcher dangereusement de ces anonymes qui feront tout pour le rester.

J'avais déjà lu un livre de R.J Ellory, The anniversary man il y a quelques temps. J'avais adoré ce thriller, l'auteur avait su créé un véritable suspense, le timing était le bon. Ici, il m'aura fallu plus de temps. J'avoue que la confession intime du narrateur m'a parfois un peu lassée, je l'ai trouvée parfois longue et trop prévisible mais c'est moi. Comme je l'ai dit précédemment, j'adore les enquêtes et les policiers, donc je me suis raccrochée à l'enquête policière et j'ai continué ma lecture, en prenant patience. R.J Ellory sait parfaitement nous faire aimer ses personnages de flics, un peu déboussolés mais qui, tenaces, se battent pour révéler la vérité, même si dans cette histoire le monstre est trop gros pour eux.


Et j'ai été happée par la fin de l'histoire lorsque ces deux hommes se retrouvent - et je n'ai plus lâché le roman. Avec un grand sourire aux lèvres. J'avais cependant un peu deviné, non la scène finale, mais le rôle réel du narrateur dans cette histoire. J'ai le choix narratif de l'auteur, j'ai aimé ce jeu du chat et la souris, le choix de l'auteur de nous emmener dans les multiples univers des personnages, et d'aborder un sujet toujours aussi controversé, à savoir le rôle de la CIA dans le trafic de drogue et le contrôle des gouvernements des pays d'Amérique latine.

Après quelques heures de réflexion (j'ai lu les dernières pages ce matin au lit), je réalise que j'ai vraiment aimé le livre, et l'un des personnages principaux, Robert Miller. Parfois, j'en veux aux romanciers qui créent des personnages très intéressants mais qui n'existeront que dans un unique roman, comme le héros de The anniversary Man ou ici, Robert Miller.  Ce qui explique mon goût pour les séries policières où l'on retrouve dans chaque roman le même héros policier.
Je comprends à présent qu'il ait reçu le Prix des Lecteurs - sélection 2012.

Et j'avoue avoir adoré la taille du livre, 725 pages ! Les policiers sont à mon goût souvent trop courts. Pas ici.