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28 novembre 2012

Un secret sans importance

Je ne pensais pas un jour, me retrouver assise, à ne pas savoir comment parler d'un livre, que j'ai lu et que je n'ai pas aimé, ou plutôt dont j'ai aimé une vingtaine de pages et où j'ai souffert pour aller au bout de ma lecture. 210 pages. En cherchant une image de la première de couverture, je tombe sur le blog d'un amoureux des belles pages, qui au contraire, avait adoré le livre. Étrange sensation. Finalement, il a su aimer ce que j'ai détesté.

Je lis peu de romans français, aussi avais-je décidé, il y a quelques temps, de remédier à cette situation en achetant des œuvres de romanciers français, le nom d'Agnès Desarthe revenant souvent au moment de la rentrée littéraire, j'ai trouvé Un secret sans importance en librairie (à 2 €). Je n'ai jamais lu les autres romans qu'elle a publiés, tout juste sais-je que ce roman a obtenu un prix (Prix du Livre Inter en 1996). 

"Par une nuit d'hiver, dans les tourbillons des flocons de neige, les vies de Sonia, Violette, Harriet, Dan, Émile et Gabriel se trouvent à jamais unies (...)" Il est difficile de résumer l'histoire, tout juste suit-on ces personnages, dans l'incapacité de communiquer, et plus particulièrement d'exprimer leurs émotions, ils sont comme englués dans des histoires personnelles qui les poursuivent dans un monde indéfini.

Le livre, ce labyrinthe dont je voulais m'échapper...

Quand l'autre blogueur a aimé ces personnages, finalement tous empreints d'une sorte de folie douce, je n'ai de mon côté jamais pu ressentir la moindre empathie à leur encontre, exceptée faite pour le personnage de Sonia. Malheureusement, son personnage n'apparaît qu'à la fin du livre.

Les autres vivent paralysés, incapables d'agir selon leurs désirs, de tourner le dos à leur passé qu'ils portent comme un véritable fardeau qui les cloue à une sorte d'immuabilité. Ils sont finalement à l'opposé de l'image qu'ils communiquent à l'extérieur, et au final sont tous très malheureux.

Leur monde intérieur est riche, ce qui est forcément un plus - mais l'auteur ne cesse de jongler entre les personnages qu'il est finalement difficile au lecteur de se raccrocher à quelque chose de solide. Le lieu, l'époque sont indéfinis, on devine via les histoires personnelles qu'ils partagent un passé commun : leurs parents sont des survivants des camps, la guerre du Kippour a volé le mari de Violette, etc. mais jamais l'auteur n'a envie de contextualiser son récit.

Moi qui place la lecture au-dessus de tout, j'ai souffert de ne jamais pouvoir m'attacher aux personnages, voir à travers leurs yeux, les accompagner dans leur voyage intérieur. Je n'oppose pas généralement de résistance aux romans dont on suit les pensées des personnages, l'Idiot de Dostoïevski est un de mes livres préférés.  Aussi, me sentir exclure de leur monde m'a rendu malheureuse. 

Compte tenu du faible nombre de pages, j'ai fini de le lire (et j'ai enfin découvert un personnage, Sonia, que j'ai aimé) - j'aurais aimé pouvoir en apprendre plus sur leurs vies, ces "enfants de" qui semblent porter le poids de cet exode sur leurs épaules, mais l'auteur les rend incompréhensibles et inapprochables. Leurs actions sont contradictoires, ils en deviennent même parfois énervants. Ou bien ai-je tout loupé ?

Et cette position de l'auteur sur l'hérédité familiale que je ne partage pas. Ainsi, si je comprends qu'une personne adulte soit "façonnée" par son passé, la culture, l'environnement dans lequel elle a grandi, j'accepte mal que chacun de ses gestes, ses comportements soit guidés uniquement par ce passé, et ne laisse aucune place au libre-arbitre.

Et puis contrairement à l'autre blogueur, j'étais au contraire curieuse d'en apprendre plus sur la religion judaïque et cette première génération après-guerre (j'ai aimé le passage sur l'enterrement), mais je suis restée sur ma faim.

Et puis, j'avoue, je me suis lassée du tourbillon de sentiments de personnages dont finalement je me fichais,  et certaines phrases ou mots m'ont laissé pantois, ex : " le parfum d'oignon frit avait toujours eu sur lui un violent parfum aphrodisiaque".

Bref, peut-être aurez-vous lu d'autres romans qui me permettraient de découvrir l'auteur d'une autre manière, car là c'est comme un soufflé tout raplapla.

26 novembre 2012

Thérèse Desqueyroux

Je ne suis pas très objective, car j'adore Audrey Tautou - en même temps, elle sait toujours choisir ses rôles et elle a eu l'opportunité de jouer dans le dernier film de Claude Miller, décédé en avril dernier.  Ce dernier avait choisi d'adapter au cinéma l’œuvre de François Mauriac, classée parmi les meilleurs livres de la première moitié du XXème Siècle.

Je n'ai pas lu le livre, aussi j'ignorais la chute de l'histoire, tout juste savais-je ce que j'avais aperçu dans la bande-annonce : dans les Landes, fin des années 20, la jeune Thérèse Larroque épouse le fils Desqueyroux - union arrangée entre propriétaires de pin, mariage de raison. Mais Thérèse est différente, elle "réfléchit" et très vite se sent emprisonnée dans cette vie bourgeoise. Elle tentera alors l'impossible pour s'en échapper.

Quelle fut ma surprise de découvrir une œuvre avant-gardiste, un livre féministe ! La salle était pleine, majoritairement de femmes et l'amie qui m'accompagnait a vécu comme moi cette plongée dans la France profonde, celle des propriétaires terriens ou les femmes n'avaient aucun rôle à part celui d'épouse et porteuse de fils héritiers. Or la jeune Thérèse "pense trop", on le lui reproche dès son plus jeune âge. C'est son mariage avec le fils Desqueyroux - et l'amour fou de sa meilleure amie pour un jeune homme, Jean Azevedo (fils de portugais juifs,  haï des Desqueyroux) qui va pousser la jeune femme à commettre l'irréparable.

A la sortie de la salle, nous avons toutes les deux eu besoin de prendre une grande respiration, de sortir de cette prison dans laquelle Thérèse est enfermée. Les mots "emmurée vivante", "prisonnière" me viennent immédiatement à l'esprit. Mon amie m'avoue être ravie de vivre à notre époque, celle où nous avons le choix, en tant que femme, d'avoir enfin le libre arbitre. Le prix à payer pour la liberté en 1930 est un prix inimaginable.


Claude Miller a fait le bon choix en confiant le rôle de cette femme à Audrey Tautou, dont la belle-famille va peu à peu l'asphyxier. Cette dernière, dans son visage parfois très fermé, comme son esprit l'est - ajoute avec son regard sombre, cette part de noirceur qui donne au personnage de l'épaisseur.  Ces gestes, même si l'un est un crime, sont guidés par une soif épanchée de vie, de liberté et lorsqu'elle commet l'irréparable, le spectateur est son complice.

La parenthèse avec Jean - le jeune homme dont s'entiche Anne, meilleure amie et belle-sœur de Thérèse est révélatrice de l'asservissement des femmes dans ces villages reculés.  Les Desqueyroux sont prêts à mentir, maquiller la vérité pour sauver leurs pins, acheter le silence pour protéger leur nom. Tant pis, si au passage, une jeune femme se meurt.

Ce film m'a permis de comprendre mieux cette époque d'avant-guerre dans lequel les femmes étaient des épouses et des mères, et devaient obéir à leurs maris. Les images souvent véhiculées à cette époque (les années Folles, les années 30) étaient des images de Paris, où les femmes coupaient leurs cheveux et portaient le pantalon, fumaient le cigare. Mais Paris n'était pas la France.


L'époux, Bernard Desqueyroux  est interprété magnifiquement par Gilles Lellouche. Il n'est pas méchant, juste l'archétype de ces fils de - obsédés par ses hectares de pinèdes, incapable d'entendre sa femme, elle "palabre" dit-il. Claude Miller permet aux spectateurs de s'identifier à Thérèse, et lorsque son époux souffre (sans doute de tachycardie), les spectateurs, complices, prient pour qu'il ne se relève pas. Il incarne à lui seul tout ce que méprise Thérèse.

Les seconds rôles sont assurés par la divine Anaïs Demoustier, très belle qui interprète la jeune Anne Desqueyroux, pleine de vie mais qui va être rapidement asservie par les siens. Par un Francis Perrin, trop discret au cinéma et le rôle du beau gosse, qui sur son voilier aux voiles rouges, incarne toute cette liberté dont rêvent Thérèse et Anne par le sensuel Stanley Weber. Ces scènes d'amour avec Anne sont magnifiques..


Claude Miller signe un très beau film, sans tomber dans la caricature - comme parfois dans certaines adaptations des films de Pagnol, où l'accent rime avec le soleil, les cigales chantent, la bonne humeur perpétuelle et où l'on oublie qu'il y avait aussi des "taiseux" et que non, contrairement à ce que les nostalgiques voudraient nous faire croire, ce n'était pas mieux avant et surtout pas pour les femmes !

Bref, j'ai été heureuse de voir un film si moderne. De nos jours, on a vite tendance à oublier que l'acquisition de nos droits, en tant que femme, sont au final très récent, au prix de nombreux sacrifices.  Attention, ce film est pesant, l'atmosphère y est lourde. Mais il n'en est pas moins très réussi.

Un coup de cœur ♥♥

25 novembre 2012

A quiet Sunday

Joyeux dimanche ensoleillé, ces jours qui vont font vraiment aimer l'automne avec cette luminosité si particulière...

Et patience, ils arrivent ;)







23 novembre 2012

My addictions of the week

Via Here Kitty, Kitty, Kitty



Addictions. Ce mot me poursuit, à peine ai-je pensé que j'ai réussi à en maîtriser une, qu'une nouvelle arrive. Dur. Elles se sont calmées, côté télévision et musique, et même iPhone -iPad.

Côté drogues culinaires


J'avais déjà consacré un billet à mon intolérance au lactose. Je le digère quand il est en faible quantité (comme dans le beurre), et parfois en fromage, mais ça se limite à ça. Résultat : moi qui adorait les crêpes (n'est pas Nantaise qui veut), j'avais arrêté d'en manger car cela équivalait à des promesses de nuits mouvementées (je vous épargne les détails). Je désespérais donc. Je n'ai jamais essayé de le remplacer avec du lait d'amande ou du lait au soja car les crêpes, c'est sacré. Je les utilise pour d'autres recettes, ou le lait n'est qu'une complément, et là pas de souci.  Et puis, il y a trois semaines, j'ai retenté le coup - une marque de lait propose du lait "matin léger" - avec 0,5 g de lactose pour 100 ml (contre 5g pour 100 ml normalement) et là miracle : j'ai pu de nouveau manger plusieurs crêpes sans être malade toute la nuit. Résultat : j'ai racheté plusieurs bouteilles et tous les week-end, c'est la fête à la crêpe ;)

Concrètement, ce lait est vendu beaucoup plus cher que ses petits copains, mais comme je ne cuisine jamais de flans, clafoutis, crème anglaise, île flottante, riz au lait ou crème brûlée... ;)  Je n'achète quasiment jamais de lait - je peux me le permettre.

Et pour les plats salés, je le remplace par du lait de soja.

Attention : le lait reste du lait, ennemi n°1 pour Bibi ! Je ne supporte pas longtemps son odeur, et je crise de le voir à même dans un verre (les buveurs de lait frais sont pire que des vampires assoiffés de sang). Et si malheur, il en reste un peu, il est vidé directement dans l'évier (j'ai les yeux fermés, l'eau très chaude coulant pour masquer toute odeur).

Apparemment, la marque Lactel a réussi son coup. Bon, elle conseille (sur leur site, ils expliquent l'intolérance au lactose) de continuer à consommer des produits laitiers, pour éviter les carences de calcium et de certaines vitamines, et ils ont raison. Mais pour les gens comme moi, on peut trouver ces vitamines ailleurs, car elles sont présentes naturellement dans beaucoup d'aliments.

Ce billet n'est nullement sponsorisé, car comme je vous l'ai dit, je n'achète que très rarement du lait et jamais de yaourts, ou autres produits laitiers. Mais, merci encore car voici ce que j'ai encore mangé ce week-end :

Copyright The Flying Electra

Côtés drogues webbesques

J'avoue, que je suis accro à un drôle de site - le plus adorable des "voleurs de temps" ("the cutest time sucker"). Ce site vous hypnotisera. Et il faut en profiter, car bientôt la vidéo n'existera plus. Une association américaine de protection (féline) place des chats et chatons dans des familles d'accueil - l'une d'elle a eu l'excellente idée de placer une caméra, qui filme en continue la maman, Rosemary, un chat errant et ses 4 petits.

Évidemment, il se peut que lorsque vous vous connectiez, ils soient en pleine sieste, ou cachés dans l'angle mort de la caméra, mais lorsqu'ils sont de retour ...  on est scotché devant son écran ! J'ai ainsi pris l’habitude d'ouvrir le lien dans un onglet, et de regarder de temps en temps, tout en continuant de surfer ou répondre à mes mails.


Pour les curieuses, il y a bien 4 chatons : Basil (presque entièrement roux), Mace (roux et beaucoup de blanc), Sage, un crème et la seule fille, Pepper (noire et blanche).. La maman, Rosemary, un chat errant, est très douce, elle les lave, les câline et les laisse l'embêter... 

Ils sont nés le 5 octobre dernier. L'adoption est prévue dans peu de temps, quand ils auront deux mois révolus, et pèseront un certain poids. Ils seront adoptés la semaine suivante. Et disparaitront ;)  Que deviendront leurs 18 000 fidèles ?

Bon, avouez-le, vous aussi vous voulez aller les voir ?

Cliquer sur le lien et patienter quelques secondes, le temps que votre ordinateur se règle sur la caméra et enjoy ! (vous pouvez cliquer sur full screen pour en profiter encore plus).

C'est ici !

21 novembre 2012

Conséquences

Je viens de finir la lecture de ce roman australien dont le titre original est Angel Rock. J'avoue que je ne connaissais ni l'auteur, ni l'histoire avant d'avoir croisé cet ouvrage dans une librairie. La quatrième de couverture m'a intriguée et je l'ai acheté.

Concrètement, c'est aussi le premier roman australien que je lis et c'est aussi une des raisons qui m'a poussé à l'acheter. J'aime les dramaturges américains du Sud des États-Unis et j'avais envie de me plonger dans l'outback australien et voir si j'allais retrouver cette même atmosphère.

Le livre a été publié en 2002, il lui aura fallu donc 11 ans pour arriver dans nos bacs. L'auteur, Darren Williams a été récompensé par un prestigieux prix australien pour son premier roman, Swimming in Silk, en 1994.

Darren Williams a pris le suicide d'une jeune fille, Darcy Steele, comme point de départ d'une "enquête" menée par Gibson, un policier en pleine dépression, pour venir ici dévoiler les secrets qui pèsent sur la petite ville d'Angel Rock.

Le policier, originaire de Sydney, vient ici annoncer le décès brutal d'une jeune fille à sa famille, et tente de comprendre son geste. Hanté par le suicide de sa sœur ainée quand il était enfant, il est obsédé par l'absence d'explication. A son arrivée, la petite ville se remet à peine de la disparition de deux jeunes frères dans l'outback.  La réapparition de l'aîné Tom, un garçon timide et rêveur, n'explique pas leur brutale disparition et l'absence du plus jeune, Flynn. Tom est incapable de se souvenir de quoi que ce soit. Son beau-père noie son chagrin dans l'alcool et sa mère se mure dans un silence effrayant. Tom est alors invité à venir vivre chez le shérif, Pope qui vit avec sa femme et sa fille Grace, la meilleure amie de Darcy.


Tom est le personnage principal de ce roman, comme Grace, la fille du shérif et Darcy Steele. Ces enfants sont victimes de générations de violence, de mensonges et de secrets et ils en paient le prix. Les fantômes à Angel Rock sont aussi nombreux que leurs habitants. L'auteur arrive à dépeindre avec tact et douceur les espoirs ou les égarements de ces jeunes gens. J'ai vraiment aimé le début du livre et même le récit de leur disparition.

Le roman prend une tournure mystique, dramatique et s'éloigne rapidement de l'enquête classique - les secrets du passé refont surface, les vieilles rancœurs, les fantômes réapparaissent... La peur de Dieu, les prédicateurs ou des animaux effrayants viennent peupler ce récit. Il règne une atmosphère pesante sur la petite ville. J'avoue que la description de ces petites villes ou des personnages m'a énormément rappelé les petites villes du Sud américaines, aussi étais-je surprise à chaque fois que le policier se voyait offrir un thé - même par des brutes épaisses - ou que la ville de Sydney était citée. J'oubliais vite que j'étais en Australie. J'ai lu le livre en français (car je compte l'offrir), sans doute que la lecture en version originale aurait empêché toute divagation de ma part ;)

Comme dans le film Animal Kingdom, l'auteur offre ici une vision plutôt sombre de l'Australie. Ce film abordait aussi l'histoire d'une famille gangrenée par la violence et dont la question de la transmission de cette violence était au centre.

J'ai fini le livre aujourd'hui, l'auteur a un style que j'ai aimé, il vous invite dans ces paysages mythiques. Il m'a fait penser un peu à Kem Nunn que j'adore pour ses envolées lyriques. J'aime ces auteurs qui ont ce formidable talent de vous faire sentir la rosée du matin, voir la brume matinale sur le lac, écouter la nature. 


Le roman est sombre mais il offre aussi une petite lueur d'espoir, et je remercie l'auteur d'avoir écrit la fin dont je rêvais ! 

Un coup de cœur :
♥♥

20 novembre 2012

Les stars du refuge - épisode 3

Chose promise, chose due ! Je cours un peu en ce moment. Voici donc une présentation des différents singes (dont les cris résonnent encore à mes oreilles) et à la fin du billet une galerie d'images. 

Je voulais juste aborder les animaux les plus nombreux au refuge. Ils sont répartis, par espèce dans des cages, à quelques mètres de nos locaux pour une partie, les plus malheureux sont en quarantaine à l'opposé et puis, il y a le paradis. Dans une forêt, d'immenses cages (où les arbres ont pu pénétré) accueillent des singes, souvent des couples, et parfois un petit. Le but du refuge est si possible de les relâcher dans la nature, malheureusement 80% resteront à vie au centre.

Les singes accueillis au refuge, originaires de Thaïlande sont des gibbons, des langur (nom vernaculaire désignant les plus mignons des singes !) et des macaques. Concrètement, les gibbons sont immenses, leurs bras sont impressionnants - une immense cage (d'une dizaine de mètres de hauteur) en accueille une vingtaine. Certains sont isolés, car ils ne sont pas habitués à la vie en collectivité. Ils sont d'une rapidité exceptionnelle - il leur faut à peine 2s pour traverser leur cage. Ils peuvent se balancer à l'aide d'un seul bras pendant des dizaines de minutes. Le gibbon est un animal assez noble. J'ai découvert que pour apprendre à se connaître, ils vous montrent leur dos, afin que vous le caressiez. Plusieurs l'ont fait avec nous, c'était drôle de voir des touffes de poil orange traverser les grilles. 


Les langur, mon coup de foudre simien - sont des petits singes, noirs et gris, très malins. Un système de "couloirs" leur permettent d'aller de cages en cages. Contrairement aux autres singes, ils sont allergiques au fruits ! Ils mangent donc des légumes et raffolent du maïs. J'ai pris des centaines de photos d'eux, comme beaucoup de bénévoles. Ils sont très joueurs, et un jour, alors que je les nourrissais, j'en ai vu un, installé tranquillement au-dessus d'un autre bénévole qui se préparait à lui attraper les cheveux. J'ai juste eu le temps de prévenir Gavin ;)


Les loris, qui appartiennent à la famille des lémuriens, sont de touts petits singes, très lents, qui vivent la nuit. Régulièrement, le centre accueille ou un deux petits, victimes du trafic international. Et ce n'est pas une rumeur, il se déplace très lentement - par contre, je l'ai vu attraper un insecte très rapidement et le croquer sans sourciller.  Bébé, il est habitué à être en permanence sur sa mère, ici le bras d'une bénévole (il s'accroche tout seul) ou une peluche font l'affaire.

Enfin, les macaques. Vous savez, ils ont des callosités fessières. Ils ont aussi des abajoues qui leur permettent d'emmagasiner de la nourriture. Certaines espèces ont des queues très longues, d'autres plus petites (les pigtails - queues de cochon). Ils sont super mimis bébés mais adultes, ils deviennent dangereux. Les adultes essaient de vous attraper et mordent très fort (plusieurs bénévoles en ont fait la douloureuse expérience). Vous pouvez les voir, bébés, sur les marchés pour attirer les touristes. Évidemment, ayant vu des petits au centre, je confirme : ils sont adorables. Les touristes ne voient donc pas de mal, mais croyez-moi ils sont bien mieux dans leur habitat naturel. Leurs mères sont tuées et ils sont adoptés petit. Ils grandissent vite et leurs maitres finissent par en avoir peur. Résultat : ils finissent enfermés à vie dans de petites cages. Beaucoup arrivent avec de gros problèmes de santé. En effet, le collier qu'on leur a mis petit (une chaine en fer) finit par pénétrer la peau et la chair de l'animal, qui lui grandit. 

Les macaques sauvages sont eux victimes régulièrement des lignes à haute tension, résultat : ils arrivent au centre avec d'importantes brûlures et doivent être amputés de plusieurs membres. 

Les bénévoles ont comme tâche de les nourrir, deux fois par jour et changer l'eau. Ca peut paraître peu, mais en fait c'est l'inverse ! Les singes mangent beaucoup de fruits, et selon les espèces, pas les mêmes fruits, les langur mangent des légumes pour leur part. Il fallait préparer une centaine de bols, contenant au minimum 5 fruits différents, épluchés et coupés. Cette préparation est assez intense, mais toujours dans la bonne humeur, une dizaine de bénévoles y étant affectés. La nourriture et l'eau sont à l'extérieur des cages, accrochés aux grillages, les singes pouvant passer leurs mains pour les attraper. Le jeu consistant à changer la nourriture et l'eau quand ils ne sont pas là ! Or évidemment, ils deviennent fous en vous voyant arriver avec leur déjeuner ! Il faut donc faire preuve d'inventivité et rester très attentif. Et pour l'avoir fait, croyez-moi que j'ai eu plusieurs fois la frousse, surtout des macaques, ils essaient d'attraper vos cheveux ou vos mains.


Et voici la galerie ;)



14 novembre 2012

L'avenue des Géants


Embarquez-vous pour un road trip en Californie dans les années 60... avec comme chauffeur, un tueur en série.

Cette phrase résume le livre de Marc Dugain - L'avenue des Géants, publié l'an dernier. J'avais eu très envie de le lire, mais par manque de temps, j'ai repoussé ma lecture jusqu'au mois dernier. J'avais lu la quatrième de couverture et découvert que le romancier s'était largement inspiré de l'histoire véridique de l'Ogre de Santa Cruz, surnom donné à un tueur en série qui avait sévi de la fin des années 60 au début des années 70.
Avant de vous parler de cet homme, j'ai envie de vous parler du roman. Construit sur la double narration, l'auteur a pris le pari de vous raconter l'histoire de cet assassin à travers ses mots, son regard. Pari réussi. J'avoue que j'ai été gênée au début de me retrouver dans la peau de cet homme, dont on connaît la face sombre. J'ignorais cependant beaucoup de choses de lui.

Le roman se déroule de nos jours, il est emprisonné depuis des décennies, ayant  échappé à la potence. Son arrestation ayant eu lieu en 1973 lors d'un moratoire sur la peine capitale. Il accueille au parloir depuis plus de vingt ans, la même visiteuse, qui lui apporte des livres. Sa grande passion. Vous assistez à leurs échanges, il lui raconte qu'il écrit son autobiographie et qu'il cherche un éditeur. Deux livres et deux films (je ne sais plus trop) lui ont été consacrés, et il veut maintenant donner sa vérité. Le "je" commence lorsqu'il entreprend de lui raconter son enfance, sa jeunesse jusqu'à son arrestation à l'âge de 25 ans.

Le choix du "je" était osé, car l'homme en question, est tout sauf commun, mais ce style narratif va permettre aux lecteurs d'entrer dans la personnalité de cet homme, et mieux comprendre ce qui l'a mené à commettre ces crimes. Les tueurs en série fascinent beaucoup. Moi, ils me mettent mal à l'aise. On a vite fait de les cataloguer malades mentaux. Narcissiques, beaucoup se prêtent aux jeux des interviews et des analyses psychiatriques, et celui-ci n'y échappe pas. Il sera diagnostiqué schizophrène paranoïde.

Mais le génie de Dugain est de ne raconter qu'un volet de l'histoire. Celle du tueur.  Aussi, je l'avoue - j'ai eu du mal à "rentrer dans le livre", j'ai cru même un instant abandonner ma lecture, un peu déroutée par le choix de l'auteur, et puis comme par magie, j'ai basculé - je me suis retrouvée dans l'incapacité de reposer le livre. J'ai découvert la plus étrange des personnalités, après celle d'un autre homme (pas un tueur en série) dont je parlerai plus tard (*).

Résultat, il m'a été difficile de reposer le livre, et en même temps, j'ai été fascinée de découvrir après coup, que même si Dugain a écrit ici une fiction, presque cent pour cent est véridique. Kemper devrait en aimer la lecture, car il a toujours été affable et le spécialiste français des tueurs en série (que j'ai découvert à la télévision, son nom m'échappe) l'a rencontré à plusieurs reprises, comme des agents du FBI et des psychiatres, qui essaient tous de comprendre comment fonctionnent ces assassins. Et Kemper est toujours prêt à en échanger.

C'est donc un livre coup de cœur ! Et même en connaissant son histoire, le livre vous étonnera, ce qui fait sa grande force.
♥♥♥♥


Maintenant, cessez votre lecture si vous voulez, comme moi, ne pas en savoir trop sur cet homme ...

Vous êtes curieux ?

Edmund Kemper est né en 1948 - dans une famille américaine atypique, le père ancien des Forces Spéciales mesure 2m10 et la mère 1m90. C'est elle qui domine, physiquement et mentalement. Elle déteste son fils, et très tôt le fait habiter dans la cave, près du fourneau dont les flammes ne cesseront d'effrayer, enfant. Ses parents finissent par divorcer et le fils rejoint son père, remarié. Mais sa nouvelle épouse a peur de cet enfant, beaucoup trop grand, silencieux, qui a tué les chats de sa mère, et le jeune Ed est envoyé vivre à Santa Cruz, chez ses grands-paternels. Son premier passage à l'acte sera dirigé contre eux, à l'âge de quinze ans, il les assassine et avoue son crime à ses parents. Il est interné pendant cinq ans dans un hôpital psychiatrique où il noue une relation particulière avec le psychiatre. Il finit par sortir, déclaré apte à vivre en société.

Sans diplôme, sans projet - son seul plaisir étant de parcourir à moto les routes de Californie (il n'a plus le droit de quitter l’État), il part vivre chez sa mère. Cette mère qu'il hait de toutes ses forces, mais dont il semble ne pas pouvoir se défaire.

Edmund Kemper (en photo) trouve un travail dans une station service et se lie d'amitié avec un flic. Car il rêve d'être policier, comme il rêvait d'intégrer l'armée - mais ses espoirs sont anéantis à cause de sa grande taille, car en 1965, il mesure 2m06 et possède un QI supérieur à celui d'Einstein. Une anomalie. Une force de la nature, qui a pour effet de l'isoler des autres. Il n'a pas d'ami. Il fait peur. Sa mère travaillant sur un campus, il s'achète un van et profite de ce mouvement hippie (qu'il déteste) pour commencer à embarquer des jeunes femmes qui font du stop pour aller rejoindre des communautés qui poussent comme des champignons dans cette Amérique en pleine révolution. Il sort avec la fille d'un capitaine de police, chargé d'enquêter sur un tueur en série, qui s'attaque justement à des femmes, en les tuant puis les démembrant.

Il se fiance à la fille du capitaine, Wendy, et intègre la police comme "conseiller". Il arrive en effet à établir un portrait-robot d'un tueur qui sévit en Californie et qui mènera à son arrestation. Son intelligence lui permet aussi d'obtenir que son casier judiciaire soit effacé lors d'un passage devant une Commission. Malgré tout, il est incapable d'avoir des relations sexuelles, incapable de ressentir le moindre sentiment amoureux, et reste obsédé par sa mère, qui ne manque pas à chaque occasion, de lui rappeler qu'elle a su, dès sa naissance, qu'il était le fils du diable et qu'elle le hait.

Son dernier assassinat sera, justement, celui de sa mère - celle dont tous les psys s'étaient accordés, comme étant en grande partie, responsable des actes de son fils. Malheureusement, Kemper aura fait d'autres victimes, sur une courte période (de mai 1972 à avril 1973).

Ce qui ressort de cette autobiographie, c'est non seulement, le jugement d'un homme sur une époque, celle du mouvement hippie que Kemper détestait - lorsqu'il raconta comment il rassurait les jeunes femmes pour qu'elles montent dans son van - il déclara qu'elles étaient toutes naïves et finalement ne méritaient pas de vivre, car elles offraient leur corps comme on offre un bonbon. Et que chaque personne qui acceptait de monter avec lui, remettait sa vie entre ses mains.

2m06 et 163 kg et toujours calme

Kemper n'a jamais été heureux, il dit préférer l'enfermement et d'ailleurs ne regrette pas d'avoir passé les dernières quarante années derrière les barreaux, ne trouvant dans la vie aucune source de plaisir. Ces seuls instants de liberté, il les trouva, au volant d'une moto à traverser les forêts et à remonter l'avenue des Géants, comme si sa place était là, au milieu des séquoias, ces arbres gigantesques.

(*) L'homme qui me fascine, et dont j'aimerais un jour écrire un billet, possède plus d'une vingtaine de personnalités.


PS : je n'ai écrit que deux autres billets dans le cadre de ce challenge, ce qui est ridicule, car j'ai habité dans cinq états, et visité une bonne trentaine ;) Je vais essayer de me rattraper !
Si vous êtes curieux, cliquez sur les noms d’États que je donne ci-dessous.


12 novembre 2012

Les stars du refuge - épisode 2

Chose promise, chose due ! Avant de vous inviter à une journée complète auprès des éléphants, voici une présentation des autres stars du refuge thaïlandais où j'ai été bénévole en juillet dernier.

Le refuge accueille environ trois cents animaux, principalement des singes, mais également des ours, un tigre, des éléphants, des oiseaux, des reptiles (dont un crocodile), une loutre, des cochons. 


Certains de ces animaux ont acquis une certaine notoriété, par leur parcours, leur sauvetage ou leur personnalité propre ! Je ne me souviens plus exactement de leurs noms mais qu'importe.

Il y a une vingtaine d'ours malais au centre. Comme je l'avais dit précédemment, ils sont utilisés comme "ours de garde", la réalité : ils passent toutes leurs vies dans des cages minuscules. Le plus célèbre, Boombaï (ou un nom proche) est célèbre au centre. Il est en fait très peu fréquentable, isolé des autres, il est impossible de l'approcher. Il y a plusieurs couples dans la partie basse, dont Pepsi et Cola. Je n'ai jamais su distinguer Pepsi de Cola ! Par contre, j'ai trouvé adorable qu'un autre couple, dont l'enclos était en contrebas, le partage avec deux chats. Amusant de voir ces derniers se frotter à eux !

Ces photos sont toutes privées, sous copyright (le mien et celui d'une autre bénévole). Aussi, je vous remercie de me contacter si vous souhaitez les rééutiliser. Merci.


Voici Boombaï !
 


Ici Pepsi et Cola, j'aime leur "rondeur", debout l'ours malais est petit, mais ses pattes sont extrêmement puissantes donc il convient toujours de faire très attention ! Le refuge accueille également des ours du Tibet, ils ont les poils longs noirs, une sorte de col blanc et une tête très différente, mais ils sont très beaux également.






La surprise est arrivée avec la naissance surprise d'un ourson deux mois avant mon arrivée. Le refuge n'est pas un zoo et n'a pas de programme de reproduction. Mais, avouez qu'il était difficile de résister face à cette adorable peluche ;)

Les reptiles sont nombreux, victimes du trafic international car tous ces animaux ne sont pas endémiques (originaires) à la Thaïlande. J'ai nettoyé les cages des iguanes, toujours impressionnée par leur capacité à rester immobiles (que ce soit l'iguane ou le crocodile), je les surveillais toujours d'un œil car lorsqu'ils passent à l'attaque, c'est à la vitesse éclair ;)






















Les iguanes sont très difficiles lorsqu'on aborde la nourriture, il faut faire attention à ce qu'on leur donne et pour l'avoir préparé, ils sont servis comme des rois ! Voici un plateau préparé une fois par jour pour ces drôles de bêtes (un plateau par iguane, et il y a en avait cinq ou six).

Enfin, les oiseaux (dans l'épisode suivant, je vous présenterais les singes, car ils sont très nombreux, et l'énorme préparation de leur nourriture quotidienne). Les oiseaux sont en petit nombre, et symbolisent l'énorme problème qu'est le trafic international d'oiseaux exotiques : un toucan ultra timide, une cacaotès sublime, très douce et discrète, Blue, l'ara bleu du Brésil avec qui j'ai noué une sorte d'amitié quand je lui chantais des berceuses et
des aigles de Thaïlande (dont le cri incessant est plutôt désagréable). Blue répond très bien à son nom et sait dire "Hello" et quelques grossièretés ;)



















Enfin, la star Ollie - la loutre du refuge. Le seul animal qui est provoqué en moi un vrai sentiment de tristesse. En effet, Ollie est seul et dépérit - il ne supporte pas la solitude et passe son temps à hurler de douleur. Nous nous relayons pour l'occuper (en jouant avec lui avec un jet d'eau, en lui apportant des poissons vivants). Ollie avec un copain mais en mars dernier, le gouvernement Thaï est venu saisir une centaine d'animaux (sous des prétextes obscures, l'affaire est aujourd'hui au tribunal, et les autorités incapables de s'en occuper les ramène aujourd'hui au compte goutte). Depuis, Ollie hurle, et sa cage étant proche de nos lieux de vie, je vous avoue que c'était très difficile de l'entendre et se sentir aussi impuissant. J'ai vu des loutres joueuses à l'aquarium de Bangkok, elles ne sont pas non plus dans leur milieu naturel, mais au moins elles ne sont pas seules.  Le refuge accueille des cerfs, des antilopes chinoises, des biquettes, la liste est interminable !

To be continued

11 novembre 2012

A quiet Sunday

J'espère que vous passez un excellent dimanche, aussi ensoleillé qu'ici ! Car après un début de journée maussade samedi, le soleil s'est enfin installé avec un grand ciel bleu aujourd'hui. Hier, le soleil est arrivé au moment où je partais sortir ma petite saucisse (si, si, regardez bien, elle est sur la photo - à droite, le petit boudin noir) avec ma mère et son chien, une super whippet. La lumière automnale est décidément la plus belle, les couleurs des arbres, l'air frais et le soleil dans les yeux.


Ensuite, nous sommes allées dans une ferme biologique. C'était le dernier jour pour ramasser des fraises, oui des fraises. Une barquette de fraises, des pommes et des œufs fermiers (à manger à la coque tellement ils sont bons).


Quelques photos pour vous prouver ma bonne foi, en vous souhaitant une excellente fin de week-end ;)




 

Et parce que j'adore ça, des noix et des noisettes ;)


Et la première photo de ma petite saucisse, sans laisse ! Libre comme l'air. Bon, je l'ai récupérée en pleine occupation : manger du pudding de canard (vous aurez vous-même compris de quoi il s'agit). 



08 novembre 2012

Argo

J'avais très envie de voir Argo, la dernière réalisation de Ben Affleck. J'avais partagé ici à quel point j'aime les films de Ben Affleck, Gone Baby Gone et The Town. Je n'étais pas particulièrement fan de l'acteur, mais j'avais été emballée par le réalisateur. Avec cette dernière réalisation, il s'impose dorénavant dans le cercle restreint des acteurs passés avec succès derrière la caméra.
Mais le réalisateur n'oublie pas l'acteur, et il s'est offert ici un rôle épatant, celui d'un agent de la CIA qui a sans doute créé une des plus folles expéditions d'exfiltration de tous les temps.

Le pitch? Le 4 novembre 1979 après des mois d'instabilité, la révolution iranienne, menée par un peuple en colère contre l'Occident pour avoir accordé l'asile au Shah, réussit à pénétrer dans l'Ambassade Américaine de Téhéran. Impuissants, les employés ne peuvent que tenter de détruire tous les documents compromettants. Dans la panique, face à cette marée humaine d'hommes et de femmes en colère, les six employés chargés de délivrer les visas décident dans la confusion la plus totale de fuir. Ils vont finalement trouver refuge dans la maison de l'Ambassadeur canadien. Les autres employés (une cinquantaine) seront pris en otage, déclenchant une des plus longues crises entre l'Iran et les États-Unis. Les jours, puis les mois passent. Les révolutionnaires organisent une véritable chasse aux sorcières, des traites sont lynchés publiquement, des hommes et femmes arrêtés pour trahison. Le Secrétaire aux Affaires Étrangères fait alors appel à la CIA pour valider leur projet d'exfiltration pour les six américains dont la sécurité devient problématique. Tony Mendez, un agent spécialiste de l'exfiltration, va alors avoir l'idée la plus folle : faire passer les six américains pour une équipe de tournage canadienne en repérage pour un film de science-fiction. Le titre de ce faux film ? Argo.

J'ai adoré le film,  j'ai été emballée par cette pépite de fin d'année. Le scénario est vraiment bien ficelé, le casting plus que réussi et Affleck signe une troisième mise en scène proche de la perfection. Le film est palpitant, et le spectateur est ravi de faire partie de cette mission secrète, prêt à s'embarquer dans une mission les plus dingues qu'il soit, où l'on risque à chaque instant sa vie, et celle des autres.





Affleck a également réalisé un film intelligent en racontant l'histoire de ce pays, un peu comme Marjane Satrapi et son Persépolis en présentant en avant-propos une bande-dessinée couplée d'images d'Histoire de l'Iran moderne, jusqu'à la chute du Shah, sa fuite et l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeiny - jusqu'à ce fameux 4 novembre 1979. Puis il emmène le spectateur dans les murs de la CIA à la rencontre de Tony Mendez (Ben Affleck), l'agent qui va alors créer une opération hallucinante pour exfiltrer les six américains avant leur probable arrestation. Mendez va alors s'allier l'aide précieuse d'un de ses meilleurs amis, maquilleur à Hollywood (John Goodman) et persuader son chef, interprété par Bryan Cranston. En 1979, Hollywood s'est entiché des films de science-fiction, faute à la Guerre des Étoiles. Mendez va alors avoir cette idée de génie : prétendre être une équipe canadienne venue en repérage pour un film mêlant exotisme (les paysages iraniens) et science-fiction.
 
L'histoire est véridique - le véritable Tony Mendez a depuis écrit un livre, après que le gouvernement de Clinton en 1991 a autorisé à révéler cette opération rocambolesque. Je ne vous en dirais pas trop, mais sachez qu'il a réussi à persuader un véritable producteur hollywoodien (Lester Siegel) interprété par le génial Alan Larkin. d'acheter les droits d'un scénario (complètement nul), intitulé Argo. Le producteur va accepter de créer une fausse agence de production, acheter les droits du film, organiser une conférence de presse, inviter de véritables acteurs, afin que la presse s'arrache ce projet. Un vrai faux film.


Le Cabinet du Président ... et un Kyle Chandler méconnaissable !

Sachez que cette mission restera secrète, et qu'après avoir fui, l'ambassadeur canadien et son épouse furent reconnus, comme leur nation, comme étant les seuls et uniques sauveteurs des six américains. Il faudra attendre donc près de vingt ans pour que la vérité sorte enfin.
 
Le rythme est intense : les six américains doivent en l'espace de deux jours se créer de fausses identités canadiennes, se faire passer pour une équipe de tournage face aux soldats de la révolution qui les testent. La dernière partie du film sur leur fuite est palpitante ! Mon ami qui m'accompagnait m'a même pris le bras, trop tendu !





Côté réalisation, Affleck a le souci du détail - nous replongeons en 1979, et tout y est - les fringues, les voitures, les premiers ordinateurs, absolument tout. Et surtout le choix de la caméra, du film, du "grain" - qui fait qu'il peut à sa guise mélanger images d'archives (impressionnantes) et images du film. 

Affleck respecte l'Histoire et ne livre pas une analyse simplifiée de la situation géopolitique, ni une caricature du peuple iranien. Bien au contraire, ceux qu'il fait passer pour des idiots, ce sont les bureaucrates de Washington D.C qui auront sans doute l'idée la plus stupide pour faire sortir les américains.

Comme il ne faut pas manquer le début du film, il faut aussi - bien rester pendant le générique de fin ! La moitié des gens était sortie de la salle, lorsqu'une interview du vrai Tony Mendez commence et les photos des véritables six héros est diffusée, ainsi que celles de l'ambassadeur et son épouse, qui ont pris de véritables risques.

Je ne vous cache pas que j'ai l'intention d'acheter le livre de Tony Mendez qui doit être passionnant. 




Car dans ce film, on tremble pour eux mais on rigole aussi beaucoup, et c'est là qu'il est fort. Le trio Affleck - Larkin - Goodman est irrésistible ! J'adore John Goodman (vu encore dans Damages) qui interprète l'ami maquilleur, et Alan Larkin campe le producteur hollywoodien Lester Siegel avant une de ses classes !

Mais il faut aussi reconnaître que l'ensemble du casting est parfait. Les aficionados de série reconnaitront Kyle Chandler au Cabinet du Président - Tate Donovan comme l'un des six américains (de la série Damages), Bryan Cranston (dans le rôle du chef de Mendez à la CIA) héros de Breaking Bad et du film DriveVictor Garber (le chef dans la série Alias), ici l'incroyable Ambassadeur canadien.

Donc, surtout allez voir ce film !  Bon j'avoue, j'aime les films historiques (j'avais beaucoup aimé Munich et l'Affaire Rachel Singer), ces films qui vous font voyager dans le temps - et qui vous permettent de raconter des histoires avec le recul nécessaire.

et argofuckyourself ! (pour comprendre, faut voir le film en vo)  ;o)

Mon verdict : ♥♥♥♥♥♥