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31 mars 2013

Joyeuses Pâques

Joyeuses Pâques !  En cadeau, la sublime interprétation des Chickeneers pour célébrer Pâques, càd Jimmy Fallon et Blake Sheldon et Cie fêtent Pâques à leur façon et apportent le sourire (et un bon fou rire) à défaut de pondre des œufs en chocolat !







30 mars 2013

Twelve Monkeys (l'armée des douze singes)

Je m'étais engagée à vous parler de mes films préférés, ou plutôt de ceux qui m'ont marquée, et Twelve Monkeys (L'armée des douze singes) en fait définitivement partie. J'ai vu ce film lors de sa sortie lorsque j'étais jeune étudiante dans une fac américaine, au Tennessee plus précisément. Ma fac proposait des soirées cinéma, et pour cinq dollars, vous pouviez voir deux films à la suite. Aussi étrange que cela puisse paraitre, j'ai vu en premier Twelve Monkeys et j'ai enchainé avec Leaving Las Vegas où le personnage interprété par Nicolas Cage boit jusqu'à sa mort. Bref, une drôle de soirée qui est restée fortement ancrée dans ma mémoire ! L'amie japonaise qui m'accompagnait n'ayant, en plus, ni compris Twelve Monkeys, ni la fin de Leaving Las Vegas ;-)


Revenons à ce film devenu culte, qui ne connaît pas l'histoire ? Le spectateur est envoyé dans le futur (le film a été réalisé en 1997) en 2035. La population terrienne a été décimée  à 99% en 1996 par un virus, les survivants vivent sous terre car l'air est empoisonné. James Cole (Bruce Willis), un prisonnier d'état se voit offrir la liberté sur parole s'il accepte de voyager dans le temps afin d'empêcher la propagation du virus. La première expérience est un échec, il arrive six années trop tôt, en 1990. Interné dans un hôpital psychiatrique pour ses propos délirants (il ne cesse de répéter que la fin du monde est proche), il rencontre Kathryn Railly (Madeleine Stowe), psychiatre qui a publié un livre sur les théories de fin du monde et un autre interné, Jeffrey Goines (Brad Pitt), le fils dérangé d'un célèbre virologue qui lui parle de singes.

 

Ramené dans le présent par les autorités, il est renvoyé avec succès en 1996 quelques jours avant la date fatidique. Il kidnappe Railly qui finit par douter de sa folie, et à croire à son histoire du fin du monde. Il est obsédé par les graffitis d'un groupe de défense animale extrémiste, l'armée des douze singes (Twelve Monkeys) dont le leader n'est autre que Jeffrey Goines. Mais alors que la psy commence à croire à ses paroles, Cole finit par douter de tout, de sa propre raison, est-il fou ?

Croyez-le ou non, mais je crois que je n'avais pas revu ce film depuis au moins dix ans. S'il a pris un léger coup de vieux au niveau de l'image (le numérique est passé par là), ni l'histoire, ni le scénario n'ont perdu en qualité. L'histoire est prenante, les propos sur la fin de monde que tient le personnage principal le mène logiquement à l'asile. Cole n'arrive pas à convaincre les psys de sa sincérité. Mais qui croirait aujourd'hui un homme tenant de telles paroles ? Je ne suis pas spécialiste comme Cachou des films de science-fiction (d'anticipation ?) mais ici, une nouvelle fois, le monde futur est frappé par une terrible catastrophe. Terminator, nous revoilà !

J'ai toujours eu une relation ambigüe avec Bruce Willis, ici j'ai retrouvé pourquoi j'aimais cet acteur, il est fantastique, et face à lui, un Brad Pitt - époustouflant ! Au revoir le beau gosse, le mec d'Angelina - ici il interprète un type fou, épris de pouvoir, schizophrène, à l'égo surdimensionné. Il est impressionnant, dans sa gestuelle, son regard, sa voix (je l'ai revu en v.o à nouveau). Bref, une interprétation magistrale.


J'ai retrouvé avec énormément de plaisir la sublime Madeleine Stowe, plus connue dans le film Le dernier des Mohicans, moi je l'adore depuis qu'elle a interprété cette femme aveugle dans Blink - un thriller où elle interprète une jeune femme aveugle qui recouvre la vue. Film que j'aimerais d'ailleurs beaucoup revoir.

Pour revenir au film de Terry Gilliam, largement inspiré du film "La jetée" (1962) qui traitait aussi du voyage dans le temps, où le personnage devait également tenter de déjouer l'acte qui mènerait à la guerre mondiale, et il est comme habité par un souvenir d'enfance. Le personnage de Cole est aussi obsédé par un souvenir, où avant la terrible épidémie, il avait été le témoin d'une scène violente dans un aéroport avec le regard d'une femme aux cheveux blonds. Peu à peu les pièces du puzzle prennent place.
 

Le suspens est présent tout au long du film, le spectateur souhaite évidemment que le personnage arrive à déjouer la fatalité, comme il souhaite savoir qui est la femme mystérieuse, ou arrêter les extrémistes de l'armée des douze singes, mais le scénario prend toujours des routes différentes et la fin est spectaculaire et très réaliste, ou disons "européenne" si je puis m'exprimer ainsi. Pas de super héros dans ce film.

L'action n'a d'ailleurs pas lieu à New York ou à Los Angeles, mais à Baltimore - le film est particulièrement noir, j'avais oublié cette absence de lumière. Ainsi, lorsque le personnage de Cole remonte le temps et peut à nouveau respirer un air sain, ses yeux ont du mal à s'habituer au soleil mais dès son arrivée, le soleil vient à disparaitre - le héros plonge à nouveau soit dans les couloirs sans fin de l'hôpital psychiatrique et ses néons éblouissants ou plus tard dans les conduites souterraines sales et sombres.
J'ai revu ce film avec un immense plaisir, j'ai maintenant envie de revoir d'autres films de cette époque très productive en matière de cinéma. C'est à la sortie de Looper (toujours avec Bruce Willis), l'an dernier - que beaucoup de gens autour de moi ont commencé à parler de Twelve Monkeys et à vouloir comparer les deux films. Je n'y ai pas pensé en voyant Looper, je n'avais pas encore revu Twelve Monkeys, la question est pourtant la même : peut-on et doit-on retourner dans le passé pour changer le présent ?

Mais la comparaison s'arrête là, les deux méritent entièrement leur place dans ma cinémathèque. Twelve Monkeys est une vraie réussite, un casting parfait, une réalisation efficace et un scénario diabolique. A voir et à revoir.


25 mars 2013

Rosa candida

J'ai beaucoup entendu parler de ce livre à sa sortie, je ne cesse de voir Rosa candida cité sur la blogosphère. Aussi, lorsque j'ai découvert ma nouvelle bibliothèque de quartier suite à mon déménagement, j'ai choisi de l'emprunter immédiatement.

L'auteur islandaise, Auður Ava Ólafsdóttir signe ici un roman salué par la presse et la critique, je serais, pour ma part, plus réservée. Je n'ai rien à dire sur le style que j'ai vraiment aimé. La romancière possède un vrai don pour raconter ce road movie mélangeant ésotérisme, horticulture et religion. 

L'histoire ? Difficile de résumer, on suit ici un jeune homme, Arnljotur, quitter son père presque octogénaire, son frère jumeau autiste et la serre où il partageait sa passion des roses avec sa mère, récemment décédée pour un pays inconnu. Il quitte la seule maison qu'il ait jamais connu, sa famille, ses repères pour aller rénover la roseraie mythique d'un monastère. Dans ses bagages deux ou trois boutures de la rosa candida (rose à huit pétales qu'affectionnait sa mère) et la photo de son enfant, un bébé de huit mois qu'il a eu accidentellement avec Anna, amie de son meilleur ami, par une nuit d'été dans la serre familiale.

Comme je le disais en introduction, le style de l'auteur est fluide, réaliste, très islandais - sans fioritures, je retrouve ici une écriture proche de celle d'un autre auteur islandais que j'apprécie énormément. Pour autant, l'histoire est empreinte de poésie et d'une forme de mysticisme avec comme fil conducteur une date clé (celle de la naissance et de la mort de la mère et de naissance la fille du héros) et un lieu magique : un monastère retiré dans un pays jamais cité, dont l'accès est long et difficile, et où les habitants parlent un dialecte local. Vous l'aurez compris, l'auteur nous emmène dans un pays imaginaire. Voyage initiatique d'un jeune homme à la recherche de son identité.

Bref, j'ai vraiment aimé l'histoire et le style de l'auteur, le seul point négatif étant, à mes yeux, le personnage principal. Il m'a très vite énervé, mais vraiment énervé, j'ai cru même un instant cesser ma lecture. Je ne regrette pas d'avoir insisté, j'ai fini le livre et j'ai tempéré mon jugement. Mais certaines de ses pensées m'ont particulièrement gênées, disons importunées. Apparemment, les autres lecteurs ne l'ont pas vu ainsi, mais il est foncièrement égocentrique et misogyne. Il ne l'est pas volontairement, ne l'est-on pas à son âge ? Ainsi sa vision de la femme est pour moi très réductrice.

Je dois dire que mon billet aurait été très différent si je n'avais pas lu la troisième de couverture qui tempère mon jugement. La maison d'édition décrit le personnage comme "tendre, cocasse" et surtout "candide, ingénu". Cela, bien évidemment, me force à revoir mon jugement. Soit, il sort d'une vie de reclus, où il vivait exclusivement auprès de ses parents avec les visites de son frère le week-end. Il s'échappait dans la serre familiale où il partageait la passion de sa mère pour les plantes, et les roses en particulier, au grand dam de son père. Le décès de cette dernière le force à voir le monde, lui qui n'avait presque pas de vie sociale. Mais en choisissant d'aller s'occuper d'un jardin dans un monastère, il recherche à nouveau une vie solitaire. Il va y trouver une figure paternelle en la personne de Frère Thomas, moine cinéphile qui lui apprend la vie.

En écrivant ces mots, je ne peux m'empêcher de penser à ces quelques phrases qui m'ont presque fait sauter de mon siège dans le tramway, ai-je mal interprété le livre de bout en bout ? J'ai lu et étudié Candide dans ma jeunesse, et je ne me souviens pas lui avoir attribué de la misogynie. Ici, c'est pourtant le cas. A 22 ou 23 ans, il est totalement obsédé par les femmes, au sens physique, puisqu'il avoue ne penser qu'à ça, ainsi les femmes ne l'intéressent que dans cet objectif : coucher avec. Il ne s'en cache pas, et là, il s'écoute.

Ce parcours est évidemment initiatique et il s'interroge sur ces obsessions et entame une sorte d'analyse. Mais rapidement j'ai eu l'impression qu'il est incapable d'éprouver de l'empathie, il ne cherche jamais à comprendre les sentiments des autres, et particulièrement les femmes, il les cantonne dans des rôles : l'auto-stoppeuse appelée "la comédienne", sa mère ou la mère de son enfant, qu'il appelle accessoirement "la généticienne", mais jamais de mots tendres, pour moi, il est extrêmement froid et distant. Et s'il entame une démarche, elle reste centrée sur sa personne.


L'un des passages qui m'a le plus choqué fut lorsqu'il raconte la naissance de sa fille. Anna, la mère de l'enfant est évidemment fatiguée après l'accouchement et a les yeux brûlants "comme si elle avait traversé une épreuve que je ne pourrais jamais comprendre". Euh oui, mon cher - à moins d'être une femme, tu ne sauras jamais ce que c'est de donner la vie. Et lorsqu'il remarque qu'Anna tient l'enfant dans les bras, "le regard ailleurs comme si elle pensait à autre chose, comme si elle avait fait son devoir et voulait aller se coucher". Quoi, elle aurait du se mettre debout et sauteur à pieds joints avec lui ? Oui, elle est fatiguée, elle vient d'accoucher. C'est là que j'ai commencé à me poser des questions sur le personnage, et je n'ai jamais vu le côté candide du personnage. Erreur tragique de ma part ?

La preuve ? J'ai même noté mentalement le numéro des pages où j'ai lu des passages qui m'ont énervés. Certains sont maladroits, je sais qu'il est jeune, pas du tout ouvert au monde, mais quand il s'étonne de voir son amie être devenue mère si vite, où qu'il lui reproche qu'elle a l'air souvent "absente", j'ai l'impression de déceler chez lui une incapacité à analyser ou percevoir les sentiments des autres. Il est enfermé dans son propre monde, où sa mère est devenue une icône, indétrônable. Il reste le fils à sa mère. Cette mère est idéalisée.

Mon analyse du personnage (c'est la mienne) m'a empêché de ressentir justement de l'empathie pour le personnage, j'ai recentré mon attention sur le lieu, son amie Anna, sa fille, Flora Sol - je n'ai pas eu l'impression qu'il ait appris quoique ce soit. Et point d'humilité chez lui, sa fille, extrêmement intelligente et vive (à 9 mois elle parle et marche) lui renvoie encore une image de lui-même positive.

Je reste donc mitigée après cette lecture, j'ai beaucoup aimé le style et l'histoire mais je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal. J'aimerais sans doute lire d'autres romans de l'auteur, car j'ai vraiment accroché à son style mais j'espère ne pas retrouver les mêmes traits de caractère chez ses personnages.

Ce billet a été écrit il y a deux semaines environ, je l'ai repris ce matin.


22 mars 2013

Au bout du conte...20 ans d'écart

Quelques petits mots sur deux films que j'ai vus cette semaine au cinéma. Je me rends compte que je suis allée pas mal dans les salles obscures ces temps-ci, le temps sans doute, et en plus pour des films français. 

J'avais autour de moi des personnes qui me disaient grand bien du dernier film d'Agnès Jaoui - par exemple, la pétillante Marie Sauvion, journaliste, qui se fichait pas mal des faiblesses du scénario, trop excitée par les apparitions du grincheux le plus célèbre du cinéma français, Jean-Pierre Bacri ;)

Je me suis donc laissée tenter par cette comédie, sorte de conte moderne où Agnès Jaoui règle ses comptes avec les contes de notre enfance où un beau prince charmant vient enlever la belle jeune fille pour vivre "toujours heureux et avoir plein d'enfants".
J'avoue que le début du film m'a un peu fait peur, je n'ai pas accroché aux premières minutes du film, et puis la magie a opéré. Il est indéniable que j'ai eu énormément de plaisir à retrouver Bacri - et l'histoire de son personnage est à la fois très drôle et émouvante. A l'enterrement de son père, il croise par hasard une voyante qui vingt ans plus tôt lui avait prédit la date de son décès, le 14 mars. Et justement c'est cette année ! Cartésien, le personnage de Bacri se moque au départ de ce présage mais très vite il commence à douter, et si - oui si, la voyante avait raison ?  L'évolution de son personnage est très bien filmée et Bacri interprète à merveille cet homme cartésien en proie au doute. L'acteur a su s'écrire un très beau rôle.

L'autre histoire en parallèle, celle de la nièce de Jaoui, interprétée par la jeune Agathe Bonitzer (une rouquine !) qui tombe amoureuse d'un garçon, pour se laisser troubler, petit chaperon qu'elle est (elle porte la cape rouge) par le grand méchant loup (le toujours troublant Benjamin Biolay), m'a laissée plus perplexe. J'avoue également qu'aujourd'hui, les histoires d'amour au cinéma ont évolué, et la jeune fille n'est plus la quiche d'autrefois - bref, je n'ai rien trouvé de révolutionnaire au scénario.
 
J'ai bien aimé la jeune actrice, Agathe Bonitzer mais j'ai toujours du mal par avec Arthur Dupont qui joue le jeune homme, comme Romain Duris, cet acteur me laisse complètement de glace.

Au final, j'ai bien rigolé à chaque apparition de Bacri, les scènes de leçon de conduite sont très amusantes.

Une bonne comédie donc mais auquel il manque, selon moi, une touche de piment. Un grand Bacri et un superbe Benjamin Biolay.
*  *  *


Puis ma sœur m'a emmenée voir 20 ans d'écart avec Pierre Niney, de la Comédie Française - le jeune acteur qui monte, monte et Virginie Efira, qui trouve ici le rôle parfait : celui d'une quadragénaire coincée qui va entamer une aventure avec un jeune homme de vingt ans son cadet. L'histoire n'est pas révolutionnaire, j'ai déjà vu des téléfilms sur M6 raconter cette "fausse" histoire au départ qui se transforme..en véritable.. mais je m'arrête là. Mais ici ça fonctionne bien, même très bien. J'ai trouvé les deux acteurs particulièrement doués,  le film joue avec plein de clichés (le coiffeur homo, l'artiste égocentrique, le rédac chef à l'ouest, le monde de la presse féminine réduit à des cerveaux atomisés avec des femmes hystériques) mais il les utilise à son avantage et on rit énormément. Les acteurs semblent avoir pris énormément de plaisir, et tous ont un vrai potentiel comique, que ce soit Niney, Efira ou Berling.

Certaines scènes sont particulièrement drôles, d'autres plus touchantes et si on devine rapidement la fin de l'histoire, on ne s'ennuie pas une seconde. La scène du repas où le personnage d'Alice arrive complètement stone est génialissime, comme celle avec la photographe, Patrick interprétée par l'excellente Blanche Gardin, découverte dans la série de Canal +, Working girls.

L'histoire n'épargne aucun personnage, ainsi les ex ou les parents sont tous aussi barrés les uns que les autres - dans un monde où de nos jours, on émet encore un jugement lorsqu'une femme sort avec un homme beaucoup plus jeune qu'elle, le réalisateur montre les hommes d'âge murs obsédés par les jeunes femmes, en pleine crise existentielle qui ne cessent de se ridiculiser. Bref, chacun en prend pour son grade. Une mention spéciale pour Charles Berling qui excelle ;)


Vous aurez compris, j'ai bien rigolé. En écrivant ce billet, plein de moments me reviennent. Une vraie bonne surprise. Je vois déjà son adaptation aux USA avec Cameron Diaz dans le rôle principal ;)

Ces deux films ne sont pas pour moi des films marquants, mais ils ont parfaitement rempli leurs missions : me faire passer un agréable moment, n'est-ce pas ce que l'on attend du cinéma ?

16 mars 2013

Jappeloup

J'avais regretté de ne pas avoir vu Sport de filles, film sur le monde du cheval avec Marina Hands. Quand j'ai appris la sortie d'un biopic sur le cavalier Pierre Durand et son cheval Jappeloup, j'ai réservé mon vendredi ;)

Qui ne connaît pas l'histoire fantastique de Jappeloup, ce "petit" cheval qui mena la France, et son cavalier, Pierre Durand vers une médaille d'or aux J.O de Séoul ? J'étais très jeune mais je me souviens de cette victoire et la célébrité de ce cheval unique. Guillaume Canet a écrit ici le scénario librement inspiré de la vie de Pierre Durand en y insufflant sa propre vie.

Je ne vais pas m’appesantir sur cet aspect, mais on ne peut pas ne pas évoquer le passé des deux acteurs principaux et du réalisateur, tous anciens cavaliers émérites de compétition. Guillaume Canet aura connu Marina Hands lors de concours hippiques. Je crois qu'elle avait été choisie pour monter un des chevaux du comédien Jean Rochefort, ami de la famille de Guillaume.

Guillaume a écrit le scénario en y intégrant donc des morceaux de sa propre vie, car Pierre Durand quittera aussi à l'âge de 19 ans le monde du cheval pour devenir avocat, mais la passion le rattrapera et la rencontre avec ce cheval au fort tempérament sera synonyme de déclic pour cet homme, dont le père et la mère auront tout sacrifié pour qu'il puisse vivre de sa passion.

Le film raconte donc la vie de Pierre, issu d'une famille modeste, dans le monde des concours hippiques, la relation très proche avec son père, joué par Daniel Auteil, son amour pour Nina, cavalière elle-même et ses difficultés de se trouver en tant qu'homme déchiré entre deux vies (avocat ou cavalier). Guillaume Canet disait que lui-même, une fois la compétition abandonnée pour devenir acteur, avait même cessé de faire des ballades à cheval. On a la compétition dans le sang.

J'ai beaucoup aimé le film, l'histoire est connue mais j'ai tremblé avec le cavalier lors des compétitions, la route vers l'or est longue et compliquée. Le film est découpé en deux parties, avant les Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 et après. Certaines critiques ont reproché au film de ne pas rendre assez hommage à Jappeloup et de se concentrer trop sur le cavalier.

Je ne suis pas d'accord, car le film raconte exactement la difficulté du cavalier à nouer une relation avec son cheval, Jappeloup. Le réalisateur s'attache à montrer un homme introverti, perfectionniste et très compétitif. Lorsque Jappeloup refuse de sauter la dernière barrière au J.O de Los Angeles, mettant ainsi fin à tout espoir de médaille de bronze, le cavalier comprend enfin qu'il n'est pas assez bon cavalier pour ce cheval incroyable. Comme le dit son concurrent américain, ce cheval ne saute pas, il "vole" car Jappeloup était une curiosité dans le monde hippique, il culminait à 1m58 au garrot, presqu'une tête de moins que les autres mais possédait une détente, une dextérité et une musculature exceptionnelles.

Son lad, la jeune Raphaëlle, première propriétaire de Jappeloup finira donc par expliquer ses torts au cavalier prêt à vendre l'animal suite à cette humiliation. Ce dernier va alors entrer dans le box et nouer une relation toute autre avec le cheval.  Le réalisateur a donc restitué ici une vision différente de la compétition. Le cheval n'est jamais oublié. Le film s'attache aussi à nous faire découvrir l'équipe de France et ce sport olympique.

Un grand chapeau à Guillaume Canet et Marina Hands, qui retrouvent ici tout leur talent de cavaliers, les scènes hippiques sont sublimes, le réalisateur, lui-même ancien cavalier, a su filmer la compétition et le cheval, son regard, la tension dans ses muscles, le son des sabots frappant le sol.. Les sauts sont impressionnants et le suspense monte alors que tout le monde connaît la fin. Le réalisateur sait nous plonger dans ce sport méconnu du grand public, et pourtant magique et surtout mixte, où hommes et femmes sont présentés .. après leur cheval !

Tous les acteurs sont formidables, à noter la présence sympathique de Jacques Higelin et un Jean Rochefort rajeuni pour l'occasion ! Daniel Auteil interprète un père entièrement dévoué à son fils. Je ne peux m'empêcher de parler de Marina Hands, une actrice que j'aime énormément (depuis Lady Chatterley).
 

J'adore le cheval vous l'aurez compris, j'aime l'animal et l'équitation. J'ai pris la décision de reprendre cette activité, cessée il y a cinq ans suite à une mauvaise chute, et ce film ne fait que conforter cette passion pour cet animal sublime. J'ai hâte de pouvoir vous en reparler.

A noter que j'ai même versé une larme, et pas au moment dramatique du film, mais lorsque Jappeloup prend peur (je ne vous dirais pas pourquoi) et fuit sur une autoroute, là j'ai tout simplement craqué, ayant très peur l'animal !

Ma mère m'a dit qu'enfant, elle m'avait surpris devant un western à pleurer, non pas parce que le cavalier avait été tué mais parce que le cheval était blessé. Cet animal sublime incarne pour moi force, puissance et liberté. J'ai toujours en tête les images sublimes de Black Stallion, film tourné en 1979 et qui résume parfaitement l'amour que j'ai pour cet animal (et une chance pour moi je ne mange pas de plats surgelés !).

14 mars 2013

La ferme des Neshov

Je vous ai parlé il y a peu du premier volet de cette trilogie norvégienne, La terre des mensonges, écrit par Anne B.Ragde.

J'avais eu un véritable coup de foudre pour cette sage familiale. Je suis donc retournée chercher les deux autres volumes. La ferme des Neshov est le deuxième. Je ne lis pas le troisième, je le garde pour après, afin de retrouver avec encore plus de plaisir les Neshov, famille décomposée et cette ferme familiale, porteuse de tous les secrets.

Je vous invite à relire mon premier billet pour comprendre l'histoire qui unit les différents protagonistes. Je dois préciser ici qu'il me parait difficile de comprendre l'histoire sans avoir lu le premier roman. Les personnages sont dorénavant tous liés à cette ferme, suite au décès de la mère de famille.

Chacun tente de reprendre la vie où il l'avait laissé mais leur destin les a définitivement rattrapé, et la ferme agit sur eux comme un aimant. J'aime le côté rude et âpre du roman et la passion de Tor pour ses cochons, et puis surtout je craque pour Erlend, le fils homosexuel vivant à Copenhague et sa collection de figurines de cristal Swaroski.
J'adore le détail de chacune de ses pensées, de ses obsessions, l'attention toute particulière que lui porte l'auteur - j'ai le sentiment qu'elle a pris vraiment du plaisir à décrire avec minutie chaque pensée de cet esthète, passionné d'art et de bonne chère. Honnêtement, c'est un des personnages les plus étonnants et fascinants qu'il m'ait été donné de rencontrer depuis longtemps.

L'histoire, évidemment ne s'arrête pas là, le destin continue de rapprocher les personnages et il me reste donc un dernier roman (déjà !) à lire, j'ai hâte ! Je vous réinvite donc à plonger rapidement votre nez dans ces romans et découvrir cette romancière norvégienne.

Pour ceux qui aiment aussi découvrir de nouvelles cultures, le livre foisonne d'anecdotes historiques et culturelles, Erlend, norvégien installé au Danemark compare ainsi souvent les deux pays, et ajoute les Suédois .. bref un aperçu très intéressant de la Scandinavie.

Autre découverte, j'ignorais en écrivant ce billet que les fameuses figurines de Swaroski qui obsèdent Erlend existent réellement. Je viens de les trouver, et je craque aussi !
http://www.swarovski.com/Web_FR/fr/07/category/Figurines.html;sid=L2IhGnM1o3chGiJ3acO6PBo_jejAQf_egx86bs5hZi6z6Q==?BannerID=06000841.200&gclid=CJSZ1dGY_bUCFcrHtAodn3cAzg
Je vous invite donc à aller faire un tour sur leur site ! Les prix varient, du tout au tout, de 35 euros à 11 500 euros ! Mais bon moi, je craque, les Emotis, Disney, des figurines du monde terrien (les koalas), aquatiques (je craque pour l'hippocampe)....

12 mars 2013

My addictions of the week




Voici ma tronche ce midi, en voyant les flocons tomber .. et surtout le froid et le vent venir fouetter mon visage ! Wtf ??? Dire que samedi nous avions 20 degrés à l'ombre et que je me prélassais dans un jardin au soleil... Bref, me voilà de nouveau au chaud chez moi ..

Mes drogues culinaires
Aucune drogue spécialement, je continue cependant de rêver de crêpes et je me retiens donc d'en faire tous les soirs !

Par contre, j'ai découvert un blog culinaire, d'une autre Nantaise qui me passionne ! Sa passion pour le pain et les viennoiseries est étonnante, ses photos sont très belles, bref j'ai du passer deux heures à lire son blog ;)

En ce moment, elle est à la recherche de la brioche parfaite ! Son nom : Pauline, et son blog Yes Mademoiselle se trouve ici



*  *  *


Mes drogues télévisuelles

Récemment je vous ai parlé des dernières séries télévisées que j'avais envie de découvrir, vu qu'en fait, je regarde essentiellement les séries du jeudi soir sur Canal ou les mini séries sur Arte, toujours le jeudi soir.  Voici donc un premier avis, mais avant je vous parle aussi des séries en cours : 

Dexter - la dernière saison, j'avoue qu'en ce moment, Dexter me passe un peu au-dessus de la tête. Ma sœur m'avait prévenue, dorénavant Dexter doit sans cesse protéger ses faits et gestes, sous la surveillance accrue de sa sœur. Les autres flics ne sont pas non plus en grande forme. Le jeudi soir, jour de diffusion, je trouve toujours mieux à faire, ce qui n'est pas bon signe. Je les regarde plus tard, ce soir par exemple. Mais encore ce soir, je préfère appuyer sur pause et écouter de la musique.. pas bon signe !

L'inspecteur Lewis - bouh.... France 3 diffuse depuis dimanche dernier... des rediffusions ! J'ai rêvé ou la chaîne a diffusé quoi, 5 nouveaux épisodes ?

Castle- ma série "repos" que je regarde de temps en temps. Ici les enquêtes passent au second plan, j'aime le couple formé par Castle et Beckett et j'aime aussi les personnages secondaires, bref je les trouve sympa. Je hais les lundi et avec eux, je retrouve de la légèreté. J'ai vu la fin de saison qui s'est donc terminée par une véritable déclaration d'amour et les deux héros qui finissent enfin ensemble - on l'attendait, enfin moi. Cette scène a divisé les spectateurs, certains auraient voulu qu'ils continuent leur jeu de '"je t'aime, moi non plus" et d'autres ont enfin obtenu leur récompense.
Peu de séries ont décidé de sauter le pas, la plus célèbre étant celle de Bruce Willis et Cybill Sheperd dans Clair de lune (Moonlighting), série des années 80. Leur histoire d'amour sonnera le clap de fin de la série - ce qui marquera longtemps les producteurs.  J'ai une autre série en tête des années 90, avec des fringues catastrophiques (flashy et épaulettes) avec un couple mixte de flics, Rita et quelque chose, à Palm Beach qui finiront aussi par s'avouer leurs sentiments. La chance ne suivra pas, puisque le flic mourra peu de temps après, laissant une veuve enceinte éplorée.

Donc, le pari est relevé !

Et les nouvelles ?

Hit and Miss sur Canal + le jeudi soir en fin de soirée. Une vraie pépite, une véritable bonne surprise. Le premier épisode m'a un peu dérouté mais les personnages sont tous brillamment écrits et interprétés. J'adore l'actrice principale, Chloé Sevigny qui est juste parfaite dans le rôle de ce transsexuel, Mia, tueuse à gage, dont l'ancienne vie de garçon se rappelle à elle sous la forme d'un fils et de trois autres enfants à élever au décès de leur mère. Je me réserve cette série pour le dimanche.


The whole truth - vu l'heure de diffusion (très tardive), j'ai regardé par curiosité un épisode qui reconstitue un procès, avec les deux points de vue - l'avocat de la défense et l'Etat représenté par le DA - district attorney, enfin l'ADA - l'assistant, sorte de Procureur. J'attendais un peu mieux du procès en lui-même , car chaque partie finit par une longue tirade qui peut faire basculer le jury, mais en fait la série se concentre plus sur ce qui précède la dernière audience, donc je ne suis pas emballée. J'aime bien Maura Tierney....

Person of interest - je n'ai pas prévu de regarder cette série, mais je garde d'excellents souvenirs de Jim Caviezel dans The thin red line de Terrence Malick. Il a bien vieilli. Je n'ai pas encore regardé, j'aime bien le principe de cette série, mais je me lasse vite des séries qui se répètent et ici apparemment le principe est toujours le même.

Donc, je reste sur mon jeudi soir ! Arte et Canal ;)


Bon maintenant, je repense au film de Malick, donc je ne peux pas m'empêcher de glisser une photo ...


* * * *


Mes drogues musicales

J'écoute à nouveau beaucoup de musique de films - je vous ai déjà embêté avec ma passion pour les bandes originales, que je préfère à toute autre forme de musique. Il suffit d'écouter certains morceaux pour être comme entrainé à nouveau dans le film, même des années après, c'est magique. A chaque fois que j'écoute un morceau de Danse avec les loups, j'entends les pas des bisons, j'aperçois John Dunbar jouer avec le loup dans la pleine ..
 
Ainsi, l'adagio de la b.o du film No way back reste ancré en moi, à chaque écoute, je ressens la même émotion - toutes les images du film me reviennent, du lac Baïkal, au désert de Gobi, aux montagnes de l'Himalaya, aux visages marqués par le froid ou la chaleur du désert, le regard des personnages.. que dire sinon que Burkhard Dallwitz a réussi un tour de génie en composant cette musique ;)
Bonne semaine !






10 mars 2013

A la merveille de Terrence Malick

Terrence Malick est probablement mon deuxième réalisateur préféré. De retour avec To the wonder, il ne laisse personne indifférent. J'avais vu Badlands sans savoir qui était le réalisateur puis j'ai pris une claque en allant voir The thin red line, qui signait son retour au cinéma. Enfin, The Tree of life a remporté la Palme d'Or et mon cœur.

Je ne suis pas d'accord sur le pitch, ainsi on vous annonce une sorte de triangle amoureux. Faux ! J'en reparle plus loin. C'est l'histoire d'amour entre un américain et une jeune femme française, sous forme de flashback.

Si vous n'avez pas aimé The tree of life, n'allez pas voir celui-ci ! Je crois que s'il a tourné aussi rapidement ce film, c'est qu'il avait déjà commencé à travailler son sujet dans le précédent film.  Malick semble obséder par une Amérique qui disparait peu à peu, l'Amérique dans laquelle il a grandi, celles des années 50, que l'on retrouve dans The tree of life, où il aborde aussi la perte d'un frère. A la merveille s'attaque au couple, et plus précisément à l'amour. Et Malick retourne sur les terres où il a grandi, celles de l'Oklahoma.

J'ai aimé le film, mais je ne cacherais pas que je lui ai trouvé des longueurs, et que concrètement mon cœur bat toujours plus pour The tree of life. Le réalisateur américain utilise les mêmes techniques cinématographiques pour filmer cette histoire d'amour, le film est essentiellement composé de traveling avant et arrière, la lumière occupe toujours un rôle primordial - Malick est le meilleur quand il s'agit de film un lever ou un coucher de soleil, une onde sur le Mont St Michel, les mains de l'héroïne qui viennent toucher ce soleil. Les images sont sublimes.

La nature est évidemment à l'honneur, et lorsque l'hiver s'abat sur l'Oklahoma, les images sous la neige sont sublimes, et cet instant suspendu lorsque deux des protagonistes se retrouvent au milieu d'un troupeau de bisons est sublime.

Ce film me touche particulièrement car j'ai vécu dans une région similaire en Amérique, et pour la scène des bisons, j'ai eu la chance d'approcher ces animaux, en fait, de me réveiller au milieu d'un troupeau lorsque je campais dans le parc du Yellowstone. Ces images ont donc double résonance chez moi.

L'histoire ? Neil (Ben Affleck) rencontre une jeune femme française, Marina, interprétée par Olga Kurylenko, mère d'une petite fille, en France. Un véritable coup de foudre qui les emmène au Mont St Michel puis en Oklahoma, où vit Neil.  Marina, et sa fille, ne se retrouvent pas dans ce pays des badlands - des maisons construites presque nulle part, la lande immense, le vent et puis l'isolement vont pousser Marina à rentrer en France. Neil rencontre une autre femme, jouée par Rachel McAdams mais lorsque Marina le contacte, il retourne vers elle. Parallèlement, le prête, joué par Javier Bardem, de l'église où vont Marina et Neil, cherche désespérément à retrouver la foi.

Je n'en dirais pas plus, mais sachez qu'il n'y a pas de triangle amoureux, le personnage de Rachel McAdams n'est qu'une parenthèse dans la vie de Neil, il n'aime que Marina, ils s'aiment mal mais ils s'aiment. Malick filme cette femme, sans cesse guettée par la dépression, toujours dans l'attente, celle de pouvoir être aimée autant qu'elle aime.

Olga Kurylenko est sublime dans le film, elle est aussi le centre du film, filmée en steady caméra, elle illumine l'écran - je l'ai énormément aimée dans ce film, son corps, sa gestuelle expriment son profond désarroi, son regard est transcendent. J'ai trouvé Ben Affleck plus en retrait, mais il est exclu du cadre par le réalisateur, il est rarement filmé de face.

Enfin, je ne peux pas ne pas parler de Javier Bardem, car je l'ai trouvé excellent dans le rôle de cet homme d'église, qui a perdu la foi et qui est sans cesse confronté à la maladie, la vieillesse, la mort. Il est magnifique. La religion est un thème ici beaucoup plus présent que dans The Tree of Life qui s'intéressait à l'origine de la vie. Ici, c'est plutôt la mort, ou en général la fin de quelque chose qui obsède le réalisateur. 

Le film aura divisé les critiques de l'émission Le Cercle, ainsi trois ont adoré, les trois autres ont détesté, dont ma chouchou, Marie Sauvion. Mais je comprends qu'on puisse lire ce film de plusieurs manières, si l'on est pas sensible au lyrisme, alors on peut s'ennuyer fermement. Marie Sauvion semble avoir pris ce film au premier degré, elle est restée bloquée par le comportement étrange de l'héroïne qui danse dans tous les endroits possibles. Le lyrisme est omniprésent, et contrairement à ce que la critique de Marie France pense, pourquoi est-ce qu'une héroïne de cinéma devrait elle représenter toutes les femmes ? Non, elle n'est pas féministe. Elle ne vit que pour l'amour, elle est incapable d'être une femme indépendante, elle est accro au sentiment amoureux, et n'a justement pas assez d'estime de soi pour vivre seule. Elle recherche désespérément l'amour, ne s'aime que dans le regard de l'autre.

J'avoue cependant que j'espère secrètement que Terrence Malick a fini cette forme d'introspection et ira de nouveau vers des films différents, tout en gardant ce lien avec la nature.

Ce film ne laisse pas les spectateurs indifférents. A voir, mais vous êtes prévenu !

08 mars 2013

The perks of being a wallflower

J'ai terminé la lecture de ce livre il a déjà une semaine. Ce livre est sorti en 1999, et a été un peu oublié, mais son adaptation au cinéma l'an dernier lui a redonné une seconde vie. On a souvent comparé l’œuvre de Stephen Chbosky à celle de J.D Salinger pour The catcher in the rye (l'Attrape-coeurs), aussi j'étais très curieuse de le lire.

J'ai lu l'Attrape-coeurs en première année de fac, il y a donc assez longtemps, j'avais vraiment aimé le livre publié en 1951, mais encore plus le style et j'avais donc enchainé avec Franny et Zooey, qui allait devenir mon livre préféré. Un livre que je relis régulièrement, et qui pour une raison encore inconnue à ce jour, dévoile à chaque fois de nouveaux éléments et en même temps continue de m'échapper. D'où mon obsession, et mon amour inconditionnel pour J.D Salinger.

Longtemps considéré comme l’œuvre essentielle sur l'adolescence américaine, The catcher in the rye a été ensuite quelque peu décrié, et son héritier contemporain serait donc The perks of being a wallflower. Mais pour moi, ce sont deux excellents livres, qui ont pour thème commun l'adolescence, la difficulté à passer à l'âge adulte, mais la comparaison s'arrête là.

Où le héros de Salinger, Holden Caufield, expulsé de son école, décide de ne pas rentrer chez ses parents et va passer trois jours dans les bas-fonds de New York où il fera des rencontres qui le marqueront, Charlie, le héros de Chbosky intègre le lycée, lieu qu'il aime et craint en même temps, et rentre chez lui chaque soir chez ses parents qu'il aime comme il aime son frère et sa sœur. Pour moi, cette différence est significative mais les parcours des héros sont extrêmement intéressants et leurs maux fort bien expliqués. 

Pour revenir à l'objet de ce billet, on découvre ici un personnage terriblement attachant, le jeune Charlie, qui ne s'est jamais remis de la mort accidentelle de sa tante adorée, partie lui chercher un cadeau d'anniversaire la veille de Noël. Le choix de l'auteur d'utiliser ici la forme épistolaire tout en maintenant ce mystère autour du destinataire (qui a été choisi par le héros suite à des paroles tenues en classe par une autre élève) est à la fois troublant et logique. On dit toujours qu'il est plus facile de se confier à un inconnu qu'à une personne proche dont on craint le jugement. Charlie a trouvé ici le lecteur de ses états d'âme et lui raconte sa vie quotidienne, ses joies, ses craintes, ses doutes et témoigne surtout sa profonde gentillesse et naïveté.


Pour en revenir à l'autre roman,
Salinger témoigne de l'amour inconditionnel de Holden pour sa petite soeur Phoebe, comme Charlie aime inconditionnellement son frère et sa soeur mais également ses parents, et de longues séquences leurs sont consacrées, contrairement au roman de 1951, qui témoignait d'un désir d'émancipation du héros.

Avouez-le, avez-vous déjà rencontré un Charlie ? Le lecteur comprend qu'il est suivi par un psychiatrique et a été interné plusieurs fois, rongé par une forme de culpabilité et surtout la peur de grandir, car vieillir c'est dire au revoir à son enfance, et donc à sa tante. Le roman est juste, doux et emprunt d'une certaine nostalgie, sans doute celle de l'auteur.

Ce qui m'a surpris le plus, c'est la douceur du héros, j'ai rarement rencontré de jeunes garçons aussi émotifs, qui à l'âge des premiers rapports sexuels, de conduire (16 ans outre-Atlantique) réagissent souvent comme un enfant de douze ans, mais la magie a opéré sur moi. Aussi, je ne m'étonnne pas du succès de ce livre, et de son adaptation au cinéma. Je serais d'ailleurs curieuse de voir le film.

J'avoue cependant que le parcours initiatique de Charlie m'a moins marqué que celui du héros de Salinger, sans doute parce qu'adolescente, je me sentais plus proche de Holden (je suis partie seule aussi affronter le monde). Et si je dois encore me répéter, j'aime les mots de J.D Salinger - ils me "parlent" dans tous ses écrits (roman et nouvelles, comme Raise high the roof beam, the Carpenters - an introduction, Seymour où l'on retrouve la même famille dysfonctionnelle de Franny and Zooey).

Aussi, je vous invite à lire les deux romans ;)

Mais Chbosky m'a vraiment fait craquer pour son Charlie, et m'a fait penser à mon Charlie, que j'ai connu au lycée, un visage d'ange, qui n'avait passé que quelques mois dans ma classe avant de disparaitre mystérieusement, il était aussi doux et gentil que le héros du roman.

02 mars 2013

Möbius

Parfois on attend trop d'un film, et ce fut le cas pour moi concernant le dernier film d'Eric Rochant, Möbius.  Déçue je fus, et si j'ai attendu une journée pour écrire ce billet, c'est pour avoir du recul et éviter de faire un faux procès au film.

Premièrement, je ne suis pas fan des films français, mais après avoir vu pas mal d'interview et de buzz annonçant ce film comme un vrai film d'espionnage à la largeur internationale avec une histoire d'amour extraordinaire (et Tim Roth au casting !), j'avais commencé à imaginer le film de l'année.

Je pique le pitch à Allociné : Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré, sous la fausse identité de Moïse. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

La rencontre ne s'est pas faite, en tout cas, de mon côté. Suis-je passée à côté ? Avant de passer aux critiques, je veux aussi dire du bien : j'ai vraiment aimé la prestation de Jean Dujardin - j'ai pris beaucoup de plaisir à le voir endosser ce rôle d'espion, même si parfois je regrette de ne pas le voir faire une grimace à la OSS 117. Je l'avais dit en son temps, je n'avais pas aimé The Artist (j'étais la seule) - fan de Ginger Rogers et Fred Astaire, je n'avais rien appris dans ce film. Ici, j'ai vu l'acteur que j'aime. Les rôles sombres lui vont bien. Pour moi, il est l'atout principal du film.

J'ai aussi l'aimé le scénario, j'adore les films d'espionnage, et s'il faut s'accrocher pour comprendre comment les espions se piègent entre eux dans ce film (une guerre entre le FSB, ex-KGB et la CIA) , le film y gagne en suspens, et évidemment l'histoire d'amour en parallèle.


J'ai adoré entendre parler russe, car j'ai étudié cette langue pendant longtemps, et Dujardin excelle ! J'ai vraiment apprécié revoir Tim Roth qui lui semble se "balader" dans le film, aucun souci pour lui. Bref, oui le film n'est pas nul, loin de là.

J'aime beaucoup Cécile de France, je l'ai déjà vu dans plusieurs films. J'ai lu beaucoup sur elle dans ce film, comment Eric Rochant souhaitait faire d'elle une femme fatale. Chez moi, ça n'a pas opéré. Je l'ai trouvé mille fois plus sublime dans le Secret. Ici, elle campe avec succès Alice, cette femme d'affaires qui a fait chuter avec Goldman et Sachs en 2008. Elle devient ici "crapule", une marionnette aux yeux des russes e un pion pour la CIA qui obtient en échange d'un passeport, sa coopération.

Cécile de France est belle, au naturel, elle a ce quelque chose, mais ici, en tailleur pantalon et veste, elle m'a refroidi. Je n'aime pas ses tenues, je la trouve trop sévère. La sensualité, je ne la vois pas. L'assurance, oui - l'amour, oui mais pas la sensualité. Une scène brève résume à elle seule ce moment lorsqu'elle entre dans un restaurant, sa démarche est tout sauf féminine ! Une démarche de déménageur. Bref, un décalage entre les gestes et le personnage. Je l'aime lorsqu'elle se laisse aller avec Moïse (Jean Dujardin), amoureuse, elle est de nouveau belle, avec sa petite voix mutine.

Et puis, faute à moi, ayant vécu longtemps aux États-Unis, impossible de croire à sa nationalité américaine (son père est américain), j'aime les échanges qu'ils ont via Skype mais l'accent de l'actrice est trop fort ! Elle s'exprime correctement, mais sépare chaque mot, il n'y a pas ce flot que l'on retrouve chez les personnes qui parlent couramment deux langues (pour information, son personnage vivait aux USA jusqu'en 2008, donc on peut assumer qu'elle doit parler couramment). Bref, des détails qui m'ont empêché de croire totalement à son personnage.

L'histoire d'amour est belle, très belle - ils sont très beaux ensembles, j'emploierais le mot "touchant". Ils m'ont ému, mais quand je vois le foin qui a été fait autour des scènes d'amour, là je dois mettre mon hola ! Ai-je trop vu de films ? Car elles n'occupent que dix minutes de film, n'espérez pas voir le beau corps de Dujardin, ni celui de l'actrice belge. Vous ne verrez que leurs visages, le sien, lorsqu'elle jouit. La scène où elle se lève pour aller s'habiller, c'est une doublure. Et puis, surtout les deux scènes sont identiques, là je ne comprends pas. Le réalisateur est tombé amoureux de l'actrice, car il ne filme qu'elle. Le personnage masculin lui n'a droit à aucun regard, il est doué et c'est l'extase pour la jeune femme.

Les scènes sont belles mais j'ai vu au cinéma des scènes beaucoup plus sensuelles, fortes, intenses. Là, j'ai été extrêmement déçue et comme je l'ai dit, il film les deux scènes à l'identique, fixé sur le visage de la jeune femme et sur ses spasmes (car la deuxième fois, ça finit par ressembler à ça...).

Bref, le film m'a laissé une sorte de goût doux-amer, impossible de dire que je n'ai pas aimé, ou que j'ai aimé. La scène finale n'a pas résolu ce conflit, même si elle est belle, on reste sur notre faim (elle ouvre sur plusieurs interprétations).

En tout cas, je sais dorénavant que M.Dujardin fait partie de mes acteurs "chouchous" (non trop facile celle-là !)