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30 mai 2015

J'ai fait l'expo Flamands & Hollandais à Nantes

Le Musée des Beaux-Arts de Nantes (en travaux) répond cet été à l'invitation du Château des Ducs de Bretagne en proposant aux visiteurs une superbe exposition : Flamands et hollandais, la collection du musée des Beaux-Arts. 

Cette exposition est organisée dans le cadre du Voyage à Nantes. J'ai eu la chance d'être invitée à l'inauguration de l'exposition et c'est magnifique ! Le choix du scénographe du musée d'opter pour des couleurs sombres permet de mettre en valeur ces soixante-cinq chefs d'oeuvre de peintres flamands et hollandais, principalement du Siècle d'Or (16ème au 17ème Siècles) : de Brueghel de Velours à Rubens, mais également les professeurs puis les élèves de Rembrandt (Flinck ou Ovens). 

Le parcours de l'exposition s'organise autour d'étapes thématiques : la peinture d'histoire (religieuse et mythologique), les portraits (Pourbus, Voet, Van Oost l'Ancien), les paysages (Leytens, Fouquières), les marines et puis les fameuses scènes de genre (Droochsloot, Wouwerman) et les indispensables natures mortes (Coninck, Claezc). 

La peinture à l'huile me fascine toujours autant et le travail intense de ces peintres, qui dans des thématiques diverses jouaient avec la lumière et arrivaient à reproduire avec fidélité certains détails, bref tout cela me laisse pantois. Certaines toiles pourraient aujourd'hui être confondues avec des photographies et d'autres vous invitent tout de suite au voyage (spatial et temporel). 

Avant de vous donner les informations pratiques, sachez que je me suis précipitée sur le catalogue (il est cher mais complet, et il est très bien dans mon salon) afin de pouvoir retrouver mes coups de coeur, que je vous livre ici, je vous encourage à aller dénicher les vôtres ;-)

- La peinture d'histoire :

  •   Les vertus théologales de Pieter Lastman. 

Sans doute réalisée après un séjour à Rome, la toile représente les trois vertus théologales (Foi, Espérance et Charité) sous la forme de trois anges entourés d'angelots avec une lumière contrastée. 

  • Saint-Jérôme de Matthias Stom.
Ce n'est qu'en 1943 que cette oeuvre religieuse caravagesque est attribuée à Stom. J'ai été touchée par les sentiments exprimés par le saint. Le peintre traduit parfaitement cette vie d'ascète, ce dévouement à Dieu. L'intensité de la lumière traduit la dévotion du saint (et pas uniquement son érudition) et le détail apporté au corps de ce vieil homme est impressionnant. 



  • Judas Macchabée priant pour les morts de Peter Paul Rubens
Impossible de passer à côté ! La plus grande toile de l'exposition vous impressionnera par la quantité des détails, le jeu des couleurs, la lumière contrastée. 

  • La cène de Gérard Douffet
Le musée de Nantes est propriétaire d'une des toiles les plus mystérieuses et les plus belles que j'ai jamais vues représentant la cène.  Le tableau serait une oeuvre signée Douffet (ou de son entourage) pour les effets de clair-obscur et le choix des coloris (les rouges, les verts et brun chaud qui domine). 
Ne manquez pas ce tableau que je trouve extrêmement moderne (les saints sont assis autour d'une table ronde, comme les Chevaliers et discutent, boivent ...). 


- La peinture de genre : 
  • Jeune homme écrivant de Jacob Van Oost l'Ancien
Mon coup de coeur de l'exposition ! Le monde défilait et moi je restait totalement hypnotisée devant cette toile. Décrite dans le catalogue comme une des peintures flamandes les plus séduisantes, je ne peux qu'acquiescer ! Heureuse de lire dans le catalogue que la nappe aux motifs bleus et rouges "constitue un magnifique détail d'une grande virtuosité".  Il faut absolument la voir en vraie pour apprécier le soin apportée à chaque détail, et surtout aux couleurs et au jeu de lumière. 
Enfin, j'avoue que j'ai trouvé très moderne le portrait du jeune homme, ces cheveux longs retenus en arrière derrière son arrière, son visage. La jeunesse de l'époque est fascinante. Je l'ai imaginé se levant et profitant du paysage flamand. 



- La nature morte : 

  • Nature morte au singe d'Osias Beert 
Un capucin, petit singe coquin, est confortablement installé sur une table de cuisine à grignoter une pomme. Autour de lui, des assiettes ou coupelles remplies de noix, de pêches, de fraises, de raisins (sublimes) et prunes. Ces mets sont tous périssables (les feuilles fanent). Cette peinture possède une autre lecture où l'on peut voir en cet animal le symbole du pêcheur, glouton et voleur. 
Pour ma part, je suis restée admirative du jeu des couleurs vives et lisses, de la lumière. 




- Le paysage : 

  • Paysage avec lavandières et paysage animé de Cornelis Huysmans
J'ai été touchée par les deux toiles (de petite taille), d'une part  par leurs coloris et d'autre part, par la choix de la scénographie. Ici, Huysmans a eu l'idée de placer en premier plan des forêts denses, sombres et en arrière-plan d'ouvrir le paysage sur une plaine et sur le soleil. Au premier plan, on distingue quelques personnages vaquant à leurs occupations. C'est en m'approchant des toiles que j'ai vu le coup de pinceau du peintre pour faire ressortir ces personnages. Je reste toujours admirative du talent immense de ces peintres et Huysmans en fait partie !


Pour ma part, je compte bien y retourner (en espérant à une heure moins fréquentée) pour pouvoir rester plus longtemps devant mes coups de coeur ;-)


Exposition Flamans & Hollandais - du 30 mai au 30 août
4, place Marc Elder
44000 Nantes
De 10h à 18h, fermé le lundi puis à compter du 3 juillet : 7 jours sur 7 
Exposition uniquement : 5 € (tarif réduit et gratuit pour les mineurs)
Visites guidées (4 €)

25 mai 2015

Le festival des littératures - Atlantide - à Nantes


Le festival des littératures, Atlantide, les mots du monde ouvre ses portes à Nantes du 28 au 31 mai prochains. Le festival investit la ville : programmés au lieu unique, les auteurs iront à la rencontre de leurs lecteurs au Château des Ducs, mais aussi dans 9 librairies du centre-ville (dont Coiffard, Durance, Vent d'Ouest, l'Atalante et Les Biens-Aimés, etc.) et dans les bibliothèques et médiathèques nantaises.

Un programme alléchant avec des rencontres et des lectures à une ou plusieurs voix dont celle de la très belle Irène Jacob.

Communiqué de presse (bien mieux dit que moi...) : 

Quelle que soit sa forme, du roman à l’essai, de l’ouvrage pour la jeunesse au roman graphique, Atlantide met l’accent sur une littérature ouverte au Monde et engagée dans la réalité de son environnement proche ou lointain. Une littérature qui, en se faisant le reflet et le relais de nos grandes problématiques politiques, religieuses, sociales, etc. nous accompagne dans nos questionnements, peurs et colères comme dans nos espérances et nos enthousiasmes. Une littérature qui, parce qu’elle conjugue au passé, présent et futur les mots du Monde, s’adresse à tous et nous concerne tous. 

Placée sous la direction artistique d’Alberto Manguel, écrivain et spécialiste de la lecture, la 3e édition d’Atlantide propose quatre jours de partage avec des grands noms de la littérature, et de découverte d’une génération montante de plumes et dessinateurs d’une vingtaine de nationalités différentes. 

Une cinquantaine d’auteurs invités parmi lesquels : Boris Akounine, Andrea Bajani, Barroux, Aurélien Bellanger, Leopoldo Brizuela, Larry Tremblay (L'Orangeraie), Olivier Rolin, Glen Chapron, Audrée Wilhemy, Kamel Daoud, Daniel Kehlmann, Kerry Hudson, Mario Levi, Amin Maalouf, Andreï Makine, Azar Nafisi, Daniel Picouly, Christoph Ransmayr, Marie-Claire Blais, Enrique Vila-Matas... 

Plus de 40 grandes rencontres, moments d’échanges et de débats entre ces écrivains seront l’occasion d’aborder des thèmes littéraires et quelques grands enjeux de nos sociétés : 

• Liberté d’expression, censure et répression : l’éternel combat 

• Qui donne la parole à ceux que la société prive de voix ? 

• À quoi bon lire Voltaire aujourd’hui ?

• Humour et ironie en littérature 

• Je te hais au nom de Dieu,… 

Je vous invite à découvrir le site dédié au festival ici et pour les curieux le programme détaillé (avec une présentation des auteurs participant). Si vous avez prévu de venir passer le week-end à Nantes, profitez-en ! Moi je suis très curieuse de rencontrer Larry Tremblay et d'écouter la jolie voix d'Irène Jacob.


20 mai 2015

My addictions of the week


Ciao Mad Men !

Mad Men a tiré sa révérence après sept années de bons et loyaux services. Adieu Don Draper, Joan Holloway, Betty, Peggy, Stan et tous ceux qui m'auront fait vivre les années 60 à New York - la cigarette au bec. Hier soir, j'ai donc regardé les deux derniers épisodes (j'avais sauvegardé l'avant-dernier) en évitant d'aller sur Internet ou tout autre réseau social pour profiter des derniers instants d'une de mes séries préférées. 

Un grand merci à Matthew Weiner pour m'avoir fait rêver pendant toutes ces années et quels soins apportés aux détails. Un énorme boulot. 

J'ai même regardé le dernier épisode une deuxième fois. Plus particulièrement pour Peggy - qui m'aura fait rire jusqu'au bout et où j'ai trouvé la scène de la révélation tellement drôle et j'ai aussi une pensée émue pour Birdy

15 mai 2015

Laggies (Girls Only)

Hop ! Du retour du ciné, où je suis allée voir Girls Only (Laggies en vo). A l'aube de ses trente printemps, Megan (Keira Knightley) est toujours en couple avec son petit ami du lycée et fréquente encore ses trois meilleures amies de l'époque. Mais contrairement à celles-ci, l'une déjà mariée et enceinte, l'autre à la vielle de son mariage, la vie de Megan semble stagner.  La jeune femme, doublement diplômée se cherche toujours. Elle n'a toujours pas de vrai job et préfère passer ses journées sur le canapé à regarder la télé. Le réveil, brutal, vient lorsque son petit ami lui propose de l'épouser et qu'elle découvre le même soir son père en délicate situation. Megan prend alors ses jambes à son cou et fait par hasard la connaissance d'Annika (Chloë Grace Moretz), 16 ans et de ses amis (Misty, Patrick et Junior).

Retombant avec joie dans l'adolescence, Megan vient habiter chez Annika et partage avec elle sa vie de lycéenne.  Jusqu'au jour où elle rencontre le père d'Annika (Sam Rockwell)...

J'avoue sans détour que je m'attendais à voir une comédie américaine typique (on rit pas mal mais c'est tout) et que je me suis entièrement trompée ! Et quelle joie de s'être trompée à ce point. La scénariste dresse ici un portrait très juste, non seulement des jeunes femmes d'aujourd'hui (30 ans) mais aussi des adolescents. Ici pas de caricature de l'adolescent américain ou de la jeune femme à qui tout réussit. Ici ce sont des gens de chair et d'os un peu perdus et qui se raccrochent à d'autres âmes perdues.


Tous les personnages sont extrêmement attachants - ils ont ce point commun de se chercher encore, d'essayer de trouver un sens à leur vie. Megan et Annika deviennent très proches et c'est très rapidement qu'Annika confie ses soucis, pas uniquement ceux d'une ado de seize ans (sauf peut-être sa première histoire d'amour) ainsi elle pense beaucoup à sa mère qui les a abandonnés il y a sept ans et dont elle continue de croiser le visage dans des magazines de lingerie. Son père ne s'est jamais vraiment remis de cette rupture et essaie tant bien que mal d'assumer son rôle de figure paternel. Megan est une jeune femme qui s'est laissée longtemps portée par la vie mais réalise qu'il faut un jour prendre soi-même les décisions même si cela inclut un changement de vie radical.

Chacun s'y reconnaître forcément, même les rôles secondaires sont touchants comme le père de Megan, ou Patrick (Dylan Arnold), l'ami d'Annika qui déprime, ses parents étant en plein divorce ou Misty (Kaitlyn Dever) qui apporte ici une vraie touche de fraicheur avec cette personnalité si forte.



Bref, j'ai vraiment passé un super moment en compagnie de ces adolescents pour une fois intelligents, profonds et gentils (chose rare aujourd'hui, une vraie gentillesse) et de ces adultes un peu paumés.

Evidemment, une de mes raisons de mon déplacement était la présence de Keira Knightley qui je l'avoue m'enchante à chaque apparition. Dans ce film, elle passe la moitié de son temps en pyjama et dieu que ça lui va bien ! Elle apporte ici une touche de simplicité à Megan et sait très bien interpréter tout ce chamboulement qui lui traverse la tête.

J'ai aussi remarque l'extraordinaire alchimie entre elle et Sam Rockwell - je les ai trouvés parfaits ensemble. Enfin, Chloë Grace Moretz incarne avec talent cette adolescente troublée.

Un bémol cependant, le film a été traduit "Girls only" (?) - Laggies était le nom que la scénariste Andea Siegel et ses meilleures amies de lycées s'était donné et je le préfère largement. Et l'affiche indiquant "20 ans, 30 ans, quelle importance?" ne montre ici qu'une façade de l'histoire (la partie comédie) oubliant tout le reste, qui pour moi était nettement plus important. C'est pour cela que je préfère nettement l'affiche américaine.



Une très jolie comédie douce-amère sur le passage à l'âge adulte, et sur l'amour.  A voir et à revoir !

Mon avis : 

13 mai 2015

Les dix films de mon enfance


Mon amour du cinéma remontre à très loin. Il est viscéralement lié à mes parents qui m'ont emmené voir mon premier film au cinéma, Le livre de la Jungle. J'avais cinq ans et malheureusement je n'en ai gardé aucun souvenir. Mais ma mère s'en souvient très bien. J'étais assise seule dans la rangée d'à côté (salle pleine), et lorsque Balou s'évanouit, j'ai du croire qu'il était mort puisque je me suis levée, je suis montée sur mon siège et j'ai hurlé son nom dans toute la salle ! 

J'ai décidé de classer ici les dix films de mon enfance, par enfance j'entends les films vus avant l'adolescence (10 ans), époque où je suis devenue accro au cinéma, à la séance du dimanche soir (aux western et aux films noirs). Je réalise que je n'ai inscrit aucun dessin animé, mais à part Blanche-Neige dont je me souviens principalement car c'était la seule héroïne brune de Disney à laquelle je pouvais m'identifier (à l'époque, avant Pocahontas, Jasmine...).  

C'est parti !

11 mai 2015

Et puis j'ai lu... un peu... beaucoup .. à la folie !



Dorénavant, je publie en majorité mes chroniques littéraires sur mon autre blog, entièrement dédié au plaisir de la lecture, Electra's amazing flying books. Je continue néanmoins à partager ici mes gros coups de cœur, comme ce le fut récemment pour Pike, La rivière de sang ou Virgin Suicides.


Depuis, je n'ai pas arrêté de lire.... Je lis chaque jour et je me dis que comme pour la course à pieds, mon cerveau doit libérer une hormone qui me rend totalement accro !  J'avais 9 livres à vous présenter, j'en ai finalement sélectionné quatre et une bande-dessinée : Rouge comme neige, Une disparition inquiétante, L'homme de la montagne, Des hommes en devenir et Faillir être flingué.

 


Des hommes en devenir fut mon gros coup de coeur de ce premier trimestre 2015. 
L'an dernier, j'avais choisi comme mon livre de l'année 2014 préféré son premier roman, Le sillage de l'oubli. Il m'aura fallu du temps pour découvrir ce recueil de nouvelles (10) mais quel plaisir ! Je ne pensais pas retomber à nouveau en amour, comme disent nos cousins québecois. Bruce Machart est une perle rare, un diamant brut de la littérature américaine. Faulkner, Steinbeck .. et aujourd'hui ...  (suite par ici)

Des hommes en devenir, Bruce Machart, Gallmeister



Autre lecture super plaisante et surprenante : Faillir être flingué, un western signé Céline Minard. Une petite française qui vous emmène dans l'Ouest américain découvrir les balbutiements d'une petite ville de l'Ouest à travers ses habitants. 
Un souffle parcourt les prairies du Far West, aux abords d'une ville naissante vers laquelle toutes les pistes convergent. C'est celui d'Eau-qui-court-sur-la-plaine, une Indienne dont le clan a été décimé, et qui, depuis, exerces ses talents de guérisseuse au gré de ses déplacements. Elle rencontrera les frères McPherson, Jeff et Brad traversant les grands espaces avec leur vieille mère mourante dans un chariot tiré par deux boeufs opiniâtres ; (....) Et tant d'autres dont les destins singuliers se dévident en une fresque sauvage où le mythe de l'Ouest américain, revisité avec audace et brio, s'offre comme un espace de partage encore poreux, ouvert à tous les trafics, à tous les transits...  (la suite par ici)

Faillir être flingué, Céline Minard, Rivages  

 

 Restons dans le domaine du western mais cette fois-ci avec une bande-dessinée, Rouge comme la neige, signée Christian de Metter. 

Voici le lecteur plongé en 1896 au Colorado. La veuve MacKinley élève seul son fils après la mort de son époux George à la bataille de Wounded Knee et la mystérieuse disparition de sa fille Abby peu de temps après. Un jour, elle reçoit la visite d'un homme qui lui on annonce la prochaine tenue du procès d'un ancien soldat (....). L'accusé, Buck Macfly reste totalement passible le jour de son procès qui le condamne à la pendaison. Le soir même, un homme vient chercher la veuve et son fils car Macfly souhaite lui parler avant son exécution : il possède le médaillon de sa fille Abby et lui promet qu'il lui qu'il l'emmènera à elle à condition qu'elle le libère....                             (la suite par ici)                                                                                                               
Rouge comme la neige, Christian de Metter, Casterman




J'attendais patiemment de pouvoir lire ce policier suite au billet très positif de Marie-Claude. Une disparition inquiétante - Première enquête du commandant Avraham (la suite est donc déjà annoncée) se déroule à Holon en Israël. 
Avraham "Avi" Avraham (vous lisez bien) est commandant à la brigade des mineurs de la ville d'Holon. Un soir, une dame très effacée Hannah Sharabi vient signaler la disparition de son fils aîné, Ofer. Celui-ci, âgé de 15 ans est parti au lycée comme tous les matins mais n'est pas revenu....                                  (la suite par ici)
 Une disparition inquiétante, Dror Mishani, Editions Seuil



Image du film Zodiac - un autre tueur en série basé à San Francisco

Un roman signé Joyce Maynard que j'ai découvert avec Et devant moi, le monde dont j'ai publié la critique ici. Ici, elle signe un roman fiévreux et envoutant.
Eté 1979, Californie du Nord - de l'autre côté du pont de San Francisco. Rachel, treize ans et sa soeur Patty, onze ans s'apprêtent à passer leurs deux mois d'été à vagabonder dans la montagne, s'inventant telles ou telles péripéties. Leur père policier, héros de leur enfance a quitté leur mère, qui depuis s'enferme dans sa chambre, laissant les deux gamines livrées à elles-mêmes.

Leur quotidien va être soudainement bouleversé par l'arrivée dans la montagne d'un tueur en séries qui va s'en prendre à de nombreuses jeunes filles et femmes....                                     (la suite par ici)      
L'homme de la montagne, Joyce Maynard, Editions Philippe Rey


08 mai 2015

J'ai fait l'expo La libération des camps nazis 1945

Il y a soixante-dix ans la seconde guerre mondiale prenait fin. Mais 1945 n'est pas uniquement l'année de l'armistice, c'est aussi celle de la libération des camps nazis. L'exposition organisée par l’association des Amis du Musée de la Résistance de Châteaubriant (où furent exécutés 48 des 50 otages) a pour objectif de raconter aux visiteurs la libération des camps nazis mais surtout le retour des déportés et la découverte du système concentrationnaire.

On a tous en mémoire les images de la Shoah : la découverte des camps de concentration nazis, les soldats américains ou soviétiques choqués, vomissant, aidant les derniers rescapés. Ces images insoutenables de ces êtres si fragiles et si maigres. L'exposition (et le superbe livret fourni avec) se penche sur ces libérations et rappelle qu'entre le premier camp libéré et la libération du dernier, Mathausen, plus de dix mois se sont écoulés. Qu'entre temps, les Nazis ont organisé des marches de la mort pour évacuer les déportés vers d'autres camps. Qu'à quelques jours de la libération,  quelques heures, des milliers de figures anonymes et d'autres plus connues comme Anne Frank ont succombé. 

Mais ici, l'exposition s'attache à raconter le parcours et le témoignage de déportés locaux, de la Loire-Inférieure (Loire-Atlantique auj.), comme Marcelle Baron, Jules Besson, Gisèle Giraudeau ou Raoul Giquel. Leurs témoignages sont poignants (les convois, l'arrivée au camp, la violence, la faim, les brimades..) puis cette libération tant attendue et ce retour qui sera finalement aussi difficile et éprouvant. 

Ainsi, à l'entrée de l'exposition (j'ai malheureusement oublié de prendre des photos) une plaque émouvante : la liste de tous les habitants du Département ayant été déporté (avec en mention : mort en camp ou revenu, ou parcours inconnu). Voir le nom de femmes, d'enfants, prénommées Sarah ou Rebeca à jamais disparus... 


J'ai appris que si le rapatriement des prisonniers de guerre et des déportés du travail (STO : des français étaient envoyés en Allemagne à partir de février 1943 pour servir de main d’œuvre)  est organisé en priorité, celui des civils (juifs, tziganes, intellectuels, communistes, résistants, etc.) n'a pas été prévu par le gouvernement français. Les conditions de rapatriement s'avèreront compliquées, entre rapatriement collectif ou individuel. Ainsi, j'ai découvert que certains mettront plus d'un an à retrouver Nantes ou ses alentours. Un an !

J'ai découvert que plusieurs des rescapés Nantais auront transité par la Suède ou le Danemark avant de retrouver le sol français.

Leur retour est compliqué, car les français veulent tourner la page et ne veulent plus entendre parler de la guerre. Les journaux ont mentionné la découverte des camps et les atrocités commises mais en parlent peu. Les déportés civils sont donc laissés seuls.Outre les séquelles physiques et psychologiques, reste pour beaucoup la culpabilité d'avoir survécu. 

Libération du camp d'Auschwitz - Source : mémorial de la Shoah

Petits rappels en date : 
- 24 juillet 1944 : libération du camp de Lublin-Madjanek
- 23 novembre 1944 : libération du camp du Struthof par les troupes américaines (camp trouvé vide)
- 27 janvier 1945 : libération du camp d'Auschwitz par les troupes soviétiques
- 11 avril 1945 : libération du camp de Dora et celui de Buchenwald (abandonné par les SS)
- 29 avril 1945 : libération du camp central de Dachau par les troupes américaines ...
- 30 avril 1945 : libération de Ravensbrück par les trouves soviétiques ..

4 mai 1945 - "Fin imminente, nuit très mauvaise, batailles avec russes, épuisement" - 6 mai 1945 : "départ sous pluie sans manger, marche puis camions, supposons notre livraison aux Alliés, voyage infernal toute la nuit, village tchèque libéré, plus de kapos, de coups, de hurlements, de contraintes, ne réalisons même pas tout notre bonheur. On nous appelle : monsieur."
Marcel Letertre, Auschwitz n°185940


Une exposition bien nécessaire en ces temps-ci où certains osent remettre en cause cette période cruciale de l'histoire de l'humanité.

Je vous invite à aller faire un tour sur le site de l'association (cf. premier paragraphe de mon billet) pour découvrir les autres manifestations organisées en ce triste anniversaire, celle-ci ayant pris fin aujourd'hui.


06 mai 2015

Le labyrinthe du silence

Francfort, 1958 - Johann Radmann, jeune procureur ambitieux s'ennuie à ne régler que des infractions routières lorsqu'il croise par hasard le chemin d'un journaliste, Thomas Gnielka, accompagné de Simon Kirsch. Ce dernier, rescapé d'Auschwitz a reconnu l'un de ses bourreaux, devenu professeur dans une école. Lorsque le journaliste interpelle le parquet, aucun procureur ne veut s'en mêler. Radmann accepte de mener l'enquête et exige le renvoi du professeur (les SS Nazis étaient interdit d'enseignement) mais le professeur est toujours à sa place. Presque 15 ans après la guerre, l'Allemagne, en pleine reconstruction, veut tout oublier. D'ailleurs, personne ne sait ce qu'est Auschwitz, le jeune procureur lui-même croit qu'il s'agissait d'un simple camp de travail. 

Au contact de Gnielka et de Kirsch, il découvre avec horreur toutes les atrocités commises par les Allemands et apprend que la majorité des Nazis responsables du camp sont libres comme l'air. C'est en mettant la main sur des documents officiels d'Auschwitz (les Nazis notaient absolument tout, les tentatives d'évasion du camp (traduction : assassinat) ou les violences physiques) que le jeune procureur, soutenu par le plus haut magistrat va décider d'ouvrir un procès à l'encontre des Nazis ayant servi à Auschwitz. Aucun procès n'a jamais été mené par le parquet allemand contre les anciens Nazis. Mais Radmann va être vite isolé, condamné par ses pairs et le peuple entier qui refuse de voir la vérité. 

Je suis restée scotchée devant plus de 2h devant ce film qui aborde un sujet fort peu traité au cinéma : l'après-guerre et le refus pour le pays vaincu de faire face à ses démons. Aujourd'hui 70 ans après, l'Allemagne a fait un pas gigantesque, musées, mémorial.. L'Allemagne a su affronter son histoire mais à l'époque, à peine vingt ans après, le peuple allemand refuse de voir la vérité. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : plus de 8 000 allemands travaillaient à Auschwitz. La plupart étaient de simples gardiens, mais aucun d'eux n'avait de fusil collé à la tempe. Et lorsqu'on les interroge sur leur passivité à l'époque, ils répondent qu'ils ne faisaient qu'obéir. Certaines paroles sont très dures à entendre, comme cet homme jugé comme trieur à l'arrivée des déportés en gare - il décidait de qui allait vivre (donc travailler) et qui partait directement en chambre à gaz. Son avocat déclare qu'ainsi "il sauvait des vies" (SIC). 


Contrairement à certains films, ici aucune image violente, d'ailleurs lorsque le jeune Radmann (Alexander Fehling) et Gnielka (André Szymanski) se rendent à Auschwitz - celui-ci est à l'époque abandonné, l'herbe a envahi le camp, les fleurs sauvages ont repoussé. L'effroi, l'horreur, le spectateur les voit simplement à travers les regards échangés lors du témoignage des rescapés (plus de 200) avec le procureur ou la greffière. Impensable, inimaginable. 

Le film a opté pour un format classique, se concentrant sur l'histoire et le travail minutieux (nous sommes tout début des années 60, pas d'ordinateur) de ces quelques personnes désireux de rendre enfin justice à toutes ces victimes et surtout de refuser le droit à ces soldats Nazis de se cacher derrière un ordre, derrière Hitler. Le film est évidemment didactique, ainsi découvre-t-on que les Nazis (10 millions d'Allemands ont adhéré au parti à l'époque) documentaient absolument tout et que leurs archives sont soigneusement conservées par les Américains. 

Le talent du réalisateur est de mêler ici l'histoire personnelle (celle de Kirsch, sa femme et ses enfants assassinés), celle de Radmann (qui devra aussi affronter sa propre histoire), celle de Gnielka qui cache un lourd secret face à la grande Histoire et au plus grand génocide jamais orchestré. Radmann, dont c'est le premier procès va, au fur et à mesure qu'il comprend toute l'horreur, plonger dans une forme de dépression, chaque Allemand qu'il croise est forcément un ancien Nazi, comment la jeunesse peut-elle danser et boire quand des millions de victimes reposent tout près ? Dans le plus grand silence ?


Un autre point fort du film est son obsession envers Mengele, le "médecin" Nazi du camp d'Auschwitz qui commit les pires atrocités sur des centaines d'enfants ou de jeunes adultes et qui réussira à fuir à l'étranger mais qui à cette époque-là pouvait encore revenir en toute impunité en Allemagne. 

Entre l'ignorance de la jeunesse allemande à qui on a tout caché, et à la chape de plomb posée sur la guerre par leurs parents, le réalisateur met en avant une époque totalement oubliée par les historiens et la première lueur d'espoir via ce procès. La première fois que les Allemands (le procès de Nuremberg avait été entièrement orchestré par les Alliés) vont jugé leurs pairs. 

Un mot sur les acteurs : j'ai découvert Alexander Fehling, bon j'avoue quand même que son physique, particulièrement agréable (et la mode des années 50 lui sied à ravir) m'a parfois fait un peu oublier l'histoire (mais où se cachait-il?). Je dirais que le charme d'André Szymanski dans le rôle de Gnielka opère pareillement. Tous les autres acteurs sont formidables. 

Une mise en scène classique et sobre signée Giulio Ricciarelli, qui refuse tout misérabilisme, ou sensationnalisme et qui transforme ici un formidable récit historique en un film captivant. et passionnant. 

Ce qui m'a énormément plu dans ce film, c'est de voir ici les prémices de ces Allemands qui ont refusé de croire que les vainqueurs "avaient maquillé les faits", qui ont voulu et obtenu que leurs ainés soient jugés et condamnés pour leurs actes, qui ont fait part de contrition et qui ont permis d'avoir aujourd'hui, comme les meilleurs alliés de la France, leur pays. 

Ma scène préférée est celle de la prière juive dans la prairie verte polonaise. Vous comprendrez quand vous verrez qui la professe. 

Un film à voir absolument.   Sur Nantes, il est diffusé au Katorza en v.o. 

Mon avis : 


03 mai 2015

A quiet Sunday (with David Hasselhoff)

Avouons-le : deux jours de pluie, de vent non stop ont de quoi vous mettre au tapis. En attendant, la météo est plus clémente aujourd'hui, je vais en profiter pour aller voir une expo et entamer un nouveau livre (le meilleur ami d'un temps pluvieux). Mais je ne pouvais pas vous laisser passer un dimanche sans ce cher David Hasselhoff qui effectue un retour phénoménal avec son titre True Survivor, bande-originale du film Kung fury, un ovni qui aura les honneurs de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.

Déjà plus de 9 millions de vues sur Youtube.  Pour les plus anciens, ce voyage complètement déjanté dans les années 80 vous fera penser à K2000... Pour les autres, courage ! 




Bon dimanche à tous!