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26 octobre 2015

Irrational man, le dernier Woody

C'est après avoir entendu l'avis très enthousiaste d'une collègue que je suis allée voir le dernier Woody Allen dont les derniers films, Blue Jasmine et Magic in the moonlight m'avaient enchanté. Ma collègue m'avait annoncé que celui-ci était vraiment exceptionnel. 

Woody Allen a d'ailleurs choisi de faire à nouveau jouer la pétulante et adorable Emma Stone, sa nouvelle muse cinématographique. La jeune ingénue, soyons honnête, possède il est vrai une fraicheur et une candeur qui sied parfaitement à ses personnages. Mais le héros du film est Abe (Joaquin Phoenix) ce prof de philo, quadragénaire, dépressif et alcoolique qui vient enseigner dans cette petite fac de la côte Est américaine (Connecticut). Sa réputation d'homme à femmes le précède et ses derniers succès littéraires provoquent l'admiration chez ses collègues enseignants. 

Pourtant Abe est loin de forcer l'admiration, il boit plus de raison, prend peu soin de son apparence, offre d'ailleurs un ventre proéminent et une tendance suicidaire affirmée. Le prof n'est plus l'ombre que lui-même. Les raisons à cette situation sont aussi nombreuses que les versions des rumeurs qui circulent : la mort de son meilleur ami en Irak ou le fait que sa femme l'ait quitté pour son meilleur ami (le même ? Un autre ? ) - le résultat est là : un blocage psychologique et physiologique. Abe ne peut ni écrire ni bander. Il est bloqué. Une prof de sciences, mariée, Rita (Parker Posey) s'offre d'emblée à lui - il accepte sans se poser question mais la magie n'opère pas. 

C'est une de ses élèves, la très sage Jill (Emma Stone), fille de profs, qui suit ses cours qui va décider de lui redonner goût à la vie. Fiancée à un parfait jeune homme, la jeune étudiante, passionnée de piano, lui consacre tout son temps et très vite, malgré les promesses faites à ses parents ou à son petit ami (Jamie Blackley, découvert dans If I stay), qui l'ont mis en garde, s'amourache de son prof. Ce dernier lui résiste. Un jour, alors qu'ils déjeunent dans un resto, ils surprennent la conversation de la table voisine où une femme désespère de perdre la garde de ses enfants parce que le juge aux affaires matrimoniales est un ami de l'avocat de son époux. Soudainement Abe trouve l'inspiration et le déclic qui vont le sortir de sa longue dépression et lui redonner un goût pour la vie .. mais à quel prix ?


Je n'en dirais pas plus - Woody Allen est capable de transformer une comédie en un véritable thriller. Mais ici, ce n'est pas ça. Un prof de philo qui vous parle de vie et de mort,et qui va trouver dans le crime, ou dans l'idée du crime parfait une nouvelle soif de vivre. Une raison à cette mascarade qu'est la vie. Mais tout acte a des conséquences. En parallèle, Woody laisse toujours le spectateur profiter de cette petite vie de campus, ces enseignants privilégiés qui refont le monde autour d'un verre, sont logés gratuitement et dont les escapades se résument à tromper leur conjoint. Un petit monde où les étudiantes s'amourachent de leurs professeurs et rêvent de pouvoir changer les hommes. Un microcosme, comme celui de Manhattan - un thème récurrent dans l’œuvre de Woody Allen qui aime mettre à mal cette classe privilégiée (cf. Blue Jasmine).

Chaque scène est accompagnée d'une musique très plaisante, du jazz qui donne un goût léger au film dont la noirceur ne cesse pourtant d’envahir peu à peu l'écran.

J'ai passé un agréable moment, je me suis amusée mais je n'ai pas eu cet énorme coup de cœur pour lequel j'étais venue. La musique temporise-t-elle trop le suspense ? Je n'ai pas eu peur pour le personnage principal, est-ce cela qui a bloqué mon entrain ? Je suis toujours fan du travail de metteur en scène- les acteurs semblent toujours donner dix fois plus lorsqu'ils tournent sous sa direction. Joaquin Phoenix est parfait dans le rôle de cet homme perdu, confus et forcément irrationnel. Emma Stone apporte cette touche de fraicheur et d'Amérique puritaine avec talent. Un casting encore une fois impeccable. Et j'allais presque oublier une fin totalement inattendue et même assez drôle (à voir).

Le bémol ? J'avoue que j'ai eu du mal à comprendre pourquoi deux femmes tombent raide dingue amoureuse d'un homme aussi dépressif, égocentrique et ennuyeux. Rien ne l'amuse, rien ne l'intéresse sinon sa bouteille de scotch. Il ne parle que de lui, de sa petite personne. Est-ce le syndrome de l'infirmière qui guide ces femmes ? Croient-elles pouvoir "le sauver" ? Si c'est le cas, ce cliché a quand même pris un sérieux coup de vieux. Ensuite, fort heureusement, le héros reprend goût à la vie et commence enfin à s'intéresser aux autres mais à un prix ...

Canal + rediffuse actuellement Magic in the moonlight et je l'ai déjà revu deux fois - c'est cette étincelle qui m'a manqué ici. Mais Woody reste Woody et je ne peux que vous conseiller de le voir !

Mon avis : 


22 octobre 2015

My addictions of the week




Au menu cette semaine : Nina Hoss, Tunnel, Clémence Poésy, Surréalistes, Carrie, Alex Lutz, Librairie La Vie devant soi, Lucy, Chloé Grace Moretz, Homeland, Claude Cahun, Etienne Cournault, WallanderIf I stay .... 


12 octobre 2015

Sicario

Denis Villeneuve sait y faire ! Depuis Prisoners, il ne cesse de développer son talent et nous emmène, une fois encore, dans une balade sombre et violente, mais terriblement passionnante. Sicario signifie de nos jours tueur à gages - j'avoue que je n'ai pas immédiatement compris la nécessité de nous expliquer l'origine et la signification de ce mot jusqu'à une scène bien particulière du film.  J'avais hâte de retrouver Benicio Del Toro, Emily Blunt et Josh Brolin à la frontière américano-mexicaine. 

Kate (Emily Blunt) est un agent du FBI qui mène des opérations de libération d'otages à Phoenix en Arizona. Lors d'une mission, Kate et son collègue Reggie découvrent par hasard un véritable charnier, lié au trafic de drogues. La guerre menée par le FBI ne semble pas mener ses fruits et la violence se propage dorénavant sur le sol américain. Le chef présumé du trafic de drogues côté américain s'appelle Manuel Diaz et semble intouchable mais lui-même répond du grand Hefé (le chef) au Mexique. Elle accepte alors d'intégrer une mission spéciale pour retrouver l'auteur de ce massacre. Le groupe d'intervention d'élite est dirigé par un agent gouvernemental plutôt atypique, la barbe, la chemise ouverte et les tongs au pied, Matt Graver (Josh Brolin) parle peu et il ne quitte pas d'une semelle un consultant énigmatique, Alejandro (Benicio del Toro).

Kate commence alors à douter du bien-fondé de cette mission. Partie pour El Paso (au Texas), elle se retrouve soudainement à Ciudad Juarez, de l'autre côté de la frontière, dans la ville la plus dangereuse du monde. Sa mission : ramener le frère de Manuel Diaz. La mission finit bien mais les pertes sont nombreuses et Kate comprend que toutes ses convictions ne valent rien fasse à ces hommes, ancien Marine ou Rangers du Texas et surtout ces deux agents qui ressemblent plus à la CIA (qui n'a pas le droit d'intervenir sur le sol américain) qu'à des agents normaux. Mais tout s'emballe et Kate plonge ...



Kate - c'est le visage magnifique d'Emily Blunt et surtout c'est le visage du spectateur que Villeneuve embarque dans une mission secrète et totalement illégale. Face à ces cartels puissants qui massacrent chaque jour des centaines de personnes au Mexique et ailleurs, le gouvernement américain a décidé de frapper fort et en dehors de toute juridiction légale - je n'en dirais pas plus, mais n'oubliez pas la signification de Sicario !

Denis Villeneuve signe une réalisation soignée, sans faute. Les survols en hélicoptère au-dessus de ces terres arides et assassines confortent une ambiance pesante et stressante. Dès les premières images, la musique en fond, j'ai commencé à sentir mon coeur battre la mesure. Villeneuve aime toujours frapper fort au début de ses films. Il aime les personnages torturés et ici il a trouvé son compte ! Kate est prévenue par Alejandro au tout début quand il lui dit : "tout ceci restera incompréhensible pour toi l'Américaine", Alejandro s'adresse à nous, tous les Occidentaux qui vivons dans des Etats de droit et c'est vrai dès l'entrée dans Juarez, les corps décapités, démembrés pendus dans le vide vous accueillent .. 

A vous de juger, moi, j'ai craqué pour le regard de chien battu de Benicio et sa voix. Il me manquait le bougre.  Le jeu impeccable de Josh Brolin et une Emily Blunt qui est en train de devenir une grande actrice - tout y est! Denis Villeneuve livre un film dur mais poignant, violent mais réaliste et j'ai pensé au personnage de Matt qui disait que tant qu'une minorité occidentale continuerait de sniffer de la drogue dans des soirées huppées, des familles entières continueraient d'être décimées... 

Mon billet n'est pas très gai mais j'espère vous donner envie d'aller voir ce film qui marque magnifiquement mon retour au cinéma ! 

Mon avis : 



08 octobre 2015

My addictions of the week

Per Kjerstad
Pas mal, non ? Bon, il faudra lire mon billet pour savoir qui est cet homme.. En attendant, il a la chance de ne pas avoir de tendinite au bras le loustic ! Entre deux séances kiné (qui me font ensuite dormir comme un bébé), j'essaie de ne pas trop solliciter mon bras droit. Mais c'est presque mission impossible.

Au menu cette semaine : Alexander Fehling, braderie de livres, Témoins sous silence, Homeland, Elisabeth Vigée le Brun, The Big Bang Theory,



Mes drogues télévisuelles 

Champagne ! Homeland est enfin de retour - nous voilà projeté dans le futur. Franny a bien grandi, et Carrie (Claire Danes) a décidé de s'installer à Berlin. Elle a quitté la CIA et s'occupe de la sécurité d'un milliardaire, Düring, dont les activités sont parfois contestées. Saul travaille toujours à la CIA, et Quinn est infiltré depuis deux ans en Syrie. J'avoue que la première image de Quinn (Ruper Friend), assis dans un couloir à attendre qu'on l'appelle, m'a fait trembler de plaisir ! Trop heureuse de le revoir, toujours aussi indomptable. Carrie mène une vie tranquille auprès du très bel avocat de Düring, Jonas Happich, lorsque son boss lui demande d'assurer sa sécurité au Liban. Il veut visiter un camp de réfugiés syriens, camp tenu par le Hezbollah. Carrie refuse cette mission mais doit finalement accepter. Elle se rend à l'agence de la CIA de Berlin, tenu par Allison Carr avec qui elle avait partagé sa dernière mission à Bagdad. Mais Allison refuse de l'aider. Elle croise alors Saul qui lui reproche ses activités présentes et le fait d'avoir quitter la CIA et de l'avoir privé du poste de directeur. Carrie souhaite alors rencontrer l'un des chefs du Hezbollah qui se cache à Berlin... C'est ici-même qu'un hacker arrive par hasard à pénétrer le site internet de la CIA et à voler plus de 1 300 documents dont un qui prouve que l'Allemagne laisse la NSA espionner ses citoyens. Une fois e vol révélé, les Allemands décident d'interrompre leur accord. Le document a été transmis à une journaliste, amie de Carrie et de Jonas. Celle-ci décide de le publier, malgré leurs injonctions. Arrive Quinn qui pour mission d'éliminer plusieurs personnes appartenant à la mouvance terroriste.. L'accord secret étant révoqué, Quinn agit désormais seul...

Que dire? Sinon que soudainement, le monde de Carrie s'effondre - tout son passé remonte à la surface et qu'on adore ! Quel plaisir de retrouver Carrie, Quinn et Saul. Et surtout, le bel homme à la barbe rousse qui joue le compagnon de Carrie me disait quelque chose (cf.photo) .. il s'agit d'Alexander Fehling, découvert dans l'excellent film Le labyrinthe du silence dont je vous avais parlé précédemment.

J'ai également regardé le premier épisode de la neuvième saison de The Big Bang Theory - c'est la seule série de ce format (20') que je regarde. C'est la première fois que la série nous revient avec un goût doux-amer. Car si vous vous souvenez de la fin de la huitième saison, Leonard et Penny étaient en route pour Las Vegas afin de se marier en toute hâte lorsque Leonard avait avoué avoir embrassé une autre femme... Le mariage aura-t-il lieu ? A Los Angeles, Sheldon doit également assumer la décision d'Amy de mettre un terme à leur relation .....  J'aime bien les regarder, ils m'accompagnent à mon petit déjeuner du samedi matin.

Odin Waage

Sinon, je dois faire un mea culpa : j'ai regardé les trois derniers épisodes de la mini série norvégienne diffusée sur Arte : Témoins sous silence et c'était génial ! Autant les premiers épisodes m'avaient semblé un peu longuet, autant là j'étais scotchée devant mon téléviseur - incapable de détourner le regard ! Une réalisation soignée, un fin éprouvante mais très belle avec en fond l'amour de ces deux jeunes ados et un casting génial. Je connais aujourd'hui pas mal d'acteurs suédois et danois mais aucun norvégien. Faute réparée. Aussi je vous donner leurs noms : Odin Waage (cf.photo), Tobias Santelmann (Lars, le flic) et enfin Per Kjerstad (le beau mec du transat en une de mon billet).



Sinon, au programme : deux documentaires (je ne vous embête plus avec le rugby). 
Le premier, diffusé sur Arte est consacré à Louise-Elisabeth Vigée Le Brun, la plus grande artiste peintre française. Élisabeth est née à Paris en 1755 et décédée en 1842 est considérée comme la plus grande portraitiste française, d'égal à égal avec Quentin de la Tour ou J.B Greuze. Sur 900 tableaux, 660 furent des portraits. Fille d'un artiste pastelliste, Elisabeth démontra très tôt son talent pour la peinture, vendant ses premiers tableaux dès l'âge de 14 ans. Ce fut donc une femme indépendante financière, dont les commandes ne firent qu'augmenter. Elle se lia alors avec la Cour et la Reine Marie-Antoinette - mais la grande Histoire la rattrapa et elle dut fuir la France peu de temps après la Révolution. Un exil de 13 années au cours duquel elle continua à vendre ses portraits, en Italie, en Autriche et en Russie. 

Élisabeth était restée fidèle au Roi et surtout à sa Reine (elle aurait aimé une constitution monarchique) et ne se remit jamais de la montée au pouvoir de Napoléon Bonaparte.  Je la connaissais de nom mais j'ai découvert le portrait d'une femme au destin unique en son temps, qui traversa des époques cruciales, fréquenta plusieurs cours et écrivit ses mémoires. J'adore ses auto-portraits (à gauche). Elle maitrisait parfaitement son art et surtout celui de l'utilisation des couleurs. A l'époque, il était impossible de les conserver et Élisabeth savait savamment mélanger les ocres et les huiles car des siècles après le couleurs sont magnifiquement conservées. Autodidacte, son père étant essentiellement pastelliste, Élisabeth a su maitriser le clair-ombre et on voit sur ces toiles arriver le mouvement romantique.

Autre documentaire, mais totalement éloigné du premier (si ce n'est pour les luttes de pouvoir), celui consacré sur France 3 :  A l’Élysée, un temps de président. Honnêtement, ce n'est pas le genre de documentaire qui m'attire mais suite aux nombreuses réactions (je l'ai découvert sur un autre blog), j'ai eu envie de voir le travail d'Yves Jeuland qui a suivi le Président et son cabinet d'août 2014 à janvier 2015 (jusqu'aux attentats de Charlie Hebdo). Je ne suis pas la seule, plus de cinq millions de spectateurs l'ont vu. Certains ont été déçus de ne pas "tout voir" mais quoi, on a déjà les micros espions de la Nasa - il ne manquait plus qu'on filme les réunions où l'état-major décidait du lieu des prochaines attaques au Mali ou en Syrie .. Non, on ne montre jamais tout. J'ai cependant trouvé l’exercice passionnant et je ne me suis pas ennuyée une seconde. 

J'ai sans doute un regard différent sur le sujet, puisque j'ai travaillé (un peu moins ces jours-ci) avec les élus et je connais très bien le fonctionnement d'un cabinet. Je n'ai donc pas été surprise par leur méthode de travail. On y découvre le fameux Gaspard Gantzer - le conseiller en communication, devenu la coqueluche des réseaux, qui ne quitte plus d'une semelle le Président. La preuve, je l'ai aperçu hier lorsque Hollande s'est rendu dans le Sud suite aux intempéries. 36 ans, énarque de la même promotion (2004, Senghor) que ce cher Emmanuel Macro, Gaspard est partout. Un peu trop ? Sachez, citoyens qu'ils existent partout ces types-là, à tous les niveaux de la Mairie à la Métropole de votre ville, dans les conseils régionaux et départementaux, et avec tous les candidats potentiels à l'élection présidentielle. Si vous avez loupé le documentaire, je vous conseille de lire l'article du Nouvel Obs. qui résume très bien ce documentaire.
 Mes drogues littéraires

La Braderie de livres de Nantes !



Je comptais m'y rendre mais j'hésite finalement  au vu de la publicité organisée autour de cet évènement ...
Le réseau de bibliothèques municipales (1 médiathèque et 7 bibliothèques, plus l’École des Beaux-Arts) met en vente 15 000 ouvrages (livres, livre d'art, bande-dessinée, lecture jeunesse) samedi prochain. 

L'an dernier, l'évènement avait lieu à la Manufacture et n'avait fait l'objet que d'une publicité restreinte (un mini article dans la presse) et .. j'avais du rebrousser chemin, la file d'attente courait jusqu'à la gare, un kilomètre plus loin ! Plus de 3 000 personnes s'étaient pressées - quand on dit que le livre est mort, ça vous prouve le contraire !  Donc vu que je ne cesse de voir la publicité cette année (Facebook, réseaux sociaux, presse gratuite et payante), je me dis que ça va être pire.. à moins de se lever à 6h.. un samedi matin ! A voir donc....   A noter le prix des livres très raisonnables (0,20 cts le livre de poche et 2 € pour les plus beaux ouvrages).