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31 mars 2016

My addictions of the week




Apprendre le décès de l'écrivain Jim Harrison et avoir la crève depuis 5 jours, c'est plus que lassant. Mais le boulot a repris et fort heureusement, je connais quelques moments de répits dans la journée. Même si ce goût de métal dans la bouche est fort désagréable. Pas de recettes miracles. Le pire ? Impossible de lire le moindre livre, car mes yeux sont très vite fatigués et je vois double si je lis plus de cinq minutes. Je me repose et profite donc un peu plus de mon téléviseur.

Mais revenons à nos moutons .. 

Au menu : chaton, Endeavour, Tunnel, Banshee, tigre, House of Cards, Clémence Poésy, Les enquêtes de Morse, Vikings


Mes addictions télévisuelles

J'ai vu les deux derniers épisodes de la deuxième saison de Tunnel. J'avoue que j'ai eu un peu de mal à me mettre dedans. La série évoquant un drame terroriste, avec les attentats de Bruxelles, j'avais un peu de mal. Mais les scénaristes ont été comme d'hab' très doués, en plus du jeu impeccable du casting, de l'ensemble du casting, Clémence Poésy et Stephen Dillane, mais également William Ash, l'autre flic anglais surnommé "BB" et la très belle et mystérieuse Erika Klein, interprétée par Laura de Boer, qui va faire tourner la tête à notre héroïne. J'ai pris plaisir à savourer 2 épisodes par semaine et à me laisser piéger comme l'épouse de Karl par l'autre fanatique. Et j'ai adoré les confidences d'Elise à Karl, le couple formé par Poésy et Dillane fonctionne toujours aussi bien !


Canal + Séries continue de diffuser Vikings à mon grand plaisir. Je m'amuse toujours autant à écouter ce vieux français et à admirer la coupe de cheveux de Rollo ! J'aime le fait que la série prend son temps, et qu'il n'y a pas un meurtre ou une trahison toutes les cinq secondes. Et l'hiver semble interminable et ce froid nous enveloppe, apportant une atmosphère vraiment unique à l'ensemble. 

Sinon, avez-vous suivi le retour d'Endeavour  sur la 3 après que Vera ait laissé la place ? Nous revoilà dans le swinging London des années 60 où le jeune Morse va bon gré mal gré reprendre le chemin du commissariat. Je me suis bien amusée avec ce nouvel épisode qui a clairement voulu faire sa propre version de l'histoire de Gatsby Le Magnifique avec un jumeau maléfique en plus. Impossible de ne pas sourire en voyant tous les clins d’œil des scénaristes à ces films. Mais j'ai découvert un acteur pas mal du tout, David Oakes qui prête ses traits au fameux Joss Bigsby (le nom est tout aussi drôle).

Je continue sinon de regarder à mon rythme (généralement deux épisodes à la suite) de House of Cards. Je n'arriverais jamais à regarder 6 ou 7 épisodes à la suite d'une même série. Les acteurs s'en donnent à cœur joie même si j'avoue que le passage dans le coma de cher Frank Underwood m'a quelque peu lassé. J'ai quand même apprécié de voir apparaitre à son chevet quelques unes de ses victimes ;-)

En parlant de Netflix, j'ai regardé les deux premiers épisodes d'une comédie américaine où l'héroïne a été libérée après avoir été gardé séquestrée (enfin l'histoire est plus compliquée) par un gourou dans un abri anti-atomique pendant une dizaine d'années. Unbreakable Kimmy Schmidt si je ne me trompe pas. La jeune femme, jouée par Ellie Kemper, décide de s'installer à NY.  Je me souviens que le série avait été saluée et la jeune femme invitée sur tous les médias, depuis je vois sur IMDB que c'est la chute libre. J'avais envie de légèreté, ce fut le cas. Mais sans doute un peu trop de guimauve. Je sais que ces comédies fonctionnent bien sur certaines personnes, chez moi moins. Les personnages sont caricaturaux à souhait, les sentiments sont tous très bons, l'héroïne sorte de Candide morderne. Le seul personnage qui me plaît est interprété par Jane Krakowski (Ally McBeal), en mère fortunée et totalement égocentrique. Mais je ne pense pas un jour regarder un autre épisode....


Reste à finir sur une note positive : le retour de Banshee pour l'ultime saison sur Canal + la semaine prochaine ! La dernière saison (n°3) avait fini par l'enlèvement de mon personnage préféré, Job donc j'ai hâte de les retrouver ! Pour ceux qui ignore encore le petit bijou qu'est cette série je me souviens lui avoir consacré un billet il y a quelques temps. C'est par ici ! Oui, la série est violente mais je prends mon pied à chaque épisode. Un ovni dans le monde des séries américaines. Loin du très politiquement correct sans verer dans le grand n'importe quoi.

Mes addictions cinématographiques

Je ne me rappelle pas avoir regardé le moindre film ces derniers temps et évidemment j'ai abandonné toute idée d'aller au cinéma. Mais j'ai noté la sortie cet été de l'Age de Glace, j'adore Manny, Diego et Sid mais mon préféré reste Scrat ! Le cinquième volume, Les lois de l'Univers sortira le 13 juillet prochain. En fait, je réalise que je vais probablement le voir à Montréal ou à Québec !



 
Mes addictions animales



Être malade c'est pas drôle, mais j'avoue que j'apprécie d'avoir enfin accueilli à la maison mon tout nouveau tigre, 620 g de terreur ! 

Un billet lui étant consacré (et plus particulièrement sur sa venue) va arriver bientôt. J'apprécie beaucoup le soir lorsque nous sommes enfin seules et qu'elle court comme une folle sur mon lit prêt à attaquer tout ce qui bouge et quand j'entends son mini ronron.

 Mes addictions littéraires 

Mon premier bilan trimestriel de lecture est en ligne, pour les curieux c'est par ici. Le résultat est très positif. J'avais tout un programme de prévu cette semaine mais malheureusement je n'arrive pas à lire ces temps-ci. Une fois guérie, je compte bien me rattraper ! Je croise les doigts pour que ce week-end ce soit passé. 

Un de mes auteurs préférés est de passage à Nantes mais il a bien choisi son jour : le jour des manifestations et à Nantes on ne fait pas les choses à moitié ! Je travaille en plein centre-ville et entre les manifestants, les cars de police et le survol non stop des hélicoptères, j'hésite à me déplacer. Les transports sont coupés et j'ai peur que ça dégénère en soirée... 
 

Bonne fin de semaine à tous !

18 mars 2016

Et puis j'ai lu .. un peu .. beaucoup.. à la folie !

Comme vous le savez, je publie dorénavant mes chroniques littéraires sur mon autre blog, Tombée du ciel, mais de temps en temps j'aime bien venir par ici et faire un petit récapitulatif de 4 ou 5 lectures coup de cœur. 


Un instant de grâce - Éditions Flammarion, 120 pages. 

Je ne connaissais pas Clémence Boulouque, l’auteur du roman mais j’ai tout de suite accroché au style et je me suis laissé entrainé dans livre singulier, écrit avec élégance. Tout en finesse. Le roman, vous l’aurez deviné, est consacré à l’une des plus belles actrices, Audrey Hepburn. Pas besoin de connaître la carrière cinématographique de l’actrice pour lire ce roman, car Clémence Bouloque a choisi de vous proposer un portrait intimiste de la star. Loin de Hollywood et des paillettes, la romancière propose ici de découvrir la personne derrière l’actrice. Celui d'une petite fille, née à Bruxelles, trimbalée ci et là par ses parents, rapidement séparées. Entre internant anglais stricte et les Pays-Bas pendant la guerre, Audrey grandit comme elle le peut... J’ai vraiment aimé l’écriture de cette romancière (il faut que je me procure ses autres livres), très maitrisée et qui reproduit ici la grâce fragile de l’icône cinématographique, lui confiant cette humanité souvent cachée derrière ce visage lisse. Un très joli moment de lecture ! 
Ma chronique complète pour ce roman est par ici.



Du fond de mon cœur - Lettres à ses nièces - Editions Finitude, 175 pages.

Une autre lecture très "fille" puisqu'il s'agit ici d'un recueil de lettres signées Jane Austen et adressées à ses nièces. J’ai découvert l’œuvre de la romancière anglaise à la fac en étudiant la littérature anglaise. Je m’attendais à de la guimauve, j’en suis repartie avec des bonbons très acidulés, comme de la menthe blanche. Jane Austen avait le don incroyable de retranscrire la mesquinerie, l’orgueil et tous les autres défauts qui font de l’être humain un personnage parfait pour la fiction. De ces défauts, elle en faisait des atouts et recréait le petit monde de la bourgeoisie de cette Angleterre victorienne. Je ne me suis jamais vraiment intéressée à sa vie et ce recueil m’a permis d’en mieux saisir la portée – sa vie familiale fut sans aucun doute une source inépuisable d’idées pour ses romans.
J’ai vraiment appris énormément sur la vie à l’époque à travers ces lettres. Jane donne des nouvelles de tous ses frères mais aussi de ce qui se passe dans leur société, ce qui fait rougir ou ce qui embarrasse, comme ce qui fait sourire ou pleurer. Jane avait une vie plutôt rangée.
En lisant ses lettres, j’ai découvert une personnalité vive (sauf sur la fin de sa vie, quand elle se sait malade), drôle et piquante comme je me l’étais imaginée.
Bref, j’ai dévoré la présentation de Marie Dupin, ses notes de bas de page et j’ai trouvé intéressant que les rares témoignages sur leur tante défunte, soient joint à ce recueil.
Ma chronique complète pour ce roman est par ici.



Le lagon noir - Éditions Métailié, 320 pages.

Comme il  me tardait de retrouver Erlendur  dans des nouvelles aventures ! Je guettais depuis fort longtemps la sortie de ce nouveau roman. Reykjavik, 1979. Erlendur, 33 ans, est un jeune inspecteur à la brigade d’enquêtes criminelles lorsqu’il est appelé car on vient de repêcher le corps sans vie d’un homme, dans un lagon bleu près d’une centrale géothermique. L’homme n’a aucune pièce identité, sinon une paire de santiags aux pieds.L’homme travaillait à la base américaine de l’aéroport de Keflavik. Erlendur et Marion Briem doivent enquêter dans une période fortement marquée par la guerre froide et où les autorités américaines sont tout sauf coopératives. Mais Erlendur ne serait pas Erlendur sans une autre obsession. Toujours aussi passionné par les disparitions mystérieuses, le jeune inspecteur décide d’enquêter en parallèle sur une vieille affaire non résolue : la disparition d’une jeune fille un beau matin, il y a près de vingt cinq ans (1953) alors que la base américaine s’installait et apportait dans ses valises les premiers disques de rock et les premiers jeans...
Les fans, comme moi, de la première heure, seront toujours ravis d’en apprendre un peu plus sur le personnage d’Erlendur et ses premières années à la criminelle (il mentionne aussi sa précédente enquête), comme le prénom de ce petit frère ou sa relation, encore débutante, avec Marion et puis sa fille qui apparait pour la première fois. Enfin, si j’ai, j’avoue, trouvé le rythme un peu lent au milieu, la fin est parfaite, avec même une scène plutôt violente, assez surprenante quand on connaît l’auteur.  Encore un très bon cru ! 
Ma chronique complète pour ce roman est par ici.



Le camp des morts - Éditions Gallmeister, 376 pages

Il n’y a rien de mieux pour commencer ses vacances que de partir retrouver Walt Longmire, Henry Standing Bear et leurs amis dans le Wyoming. Hélène, du blog Lecturissime avons décidé de partager avec vous cette lecture commune. J’ai commencé ma lecture en fin de matinée et je l’ai achevée ce soir. J’ai quand même reçu entre temps des amis pour déjeuner mais j’étais ravie de rejoindre à nouveau les montagnes des Big Horns où, il est vrai, on se sent presque comme chez soi.
J’ai lu deux ou trois autres romans de Craig Johnson mais je dois avouer de suite : il s’agit de mon préféré ! Un énorme coup de  pour cet opus qui met en avant la compassion, la gentillesse et l’humour tordant de Longmire (et mordant de son meilleur pote Henry).  
On est loin ici de Las Vegas et des technologies, ici on traite de l’humain. Ainsi, lorsque son ami Lucian, ancien shériff et résident d’une maison de retraite, lui demande de regarder de près la dépouille d’une amie à lui, décédée dans la nuit, Walt obéit. La victime s’appelait Mari Baroja, d’origine basque, elle avait 74 ans et fumait trois paquets de cigarettes par jour. Mais le nouveau coroner fait bien son boulot et découvre rapidement qu’elle a été empoisonnée. Si ce roman m’a tant plu, c’est qu’ici, on est toujours aussi loin des enquêtes cyber criminelles, ici on enquête à la méthode des anciens et avec l’aide d’un pisteur hors pair, Henry. Et c’est souvent des histoires de rancune, de haine qui remontent à loin, permettant à Johnson de nous faire traverser plusieurs décennies. Et puis, Longmire se fiche souvent des règles, ainsi accepte-t-il souvent l’aide de Henry et même celle d’un contremaitre sur un chantier. Un énorme coup de cœur pour ce roman.
Ma chronique complète pour ce roman est par ici


16 mars 2016

Room


J'avais très envie d'aller voir Room dès sa sortie au cinéma suite aux nombreuses critiques très positives. Je suis assez prévisible, dès que j'ai un coup de coeur après une séance ciné, je cours rédiger ma chronique. Et bien ce coup-ci, j'ai totalement oublié ! Mauvais signe me direz-vous .. eh bien ..

Room, réalisé par Lennie Abrahamson est une adaptation du roman éponyme d'Emma Donoghue. L'histoire est celle de Jack, un petit garçon de 5 ans, vif, drôle et très curieux qui vit avec sa maman (Brie Larson). Celle-ci s'occupe de lui du mieux qu'elle peut, car Jack et sa mère sont enfermés dans une seule pièce, d'environ 10m2.  Un velux est leur seule source de lumière naturelle et la trace des saisons qui défilent, avec la neige, la pluie ou le vent qui déposent les feuilles, vertes ou rouges. La maman de Jack, "Ma", a créé tout un univers pour son fils. 
Le monde est cette unique pièce, les gens dans la petite télévision dont l'image saute éternellement ne sont pas réels. Seule cette pièce l'est. Et ce vieux Nick qui vient régulièrement rendre visite à Ma, est-il réel ? Jack se pose la question. A chacune de ses visites, Jack est couché dans la penderie, portes fermées. Interdiction pour lui de s'approcher. L'homme parle peu et son humeur est très volatile. 
La vie de Jack est donc confinée dans cet espace, son unique espace, l'espace des jeux et de l'apprentissage. L'amour fusionnel de sa mère semble suffire à Jack qui fête ses cinq ans. Mais son esprit ne cesse de grandir et la curiosité de pointer le bout de son nez. 

Ma ne supporte plus les visites de Nick et les crises (colère, tristesse) de son fils. Il grandit et elle n'arrive plus à lui mentir. Elle décide alors de tenter le tout pour le tout en organisant l'évasion de son fils. 

Si vous n'avez pas vu la bande-annonce ou lu le livre, vous pouvez vous arrêter de lire car après, je livre une part importante du film : la seconde moitié de l'histoire. Jack et Ma vont devoir, après des années d'enfermement (8 ans pour Sue et 5 ans pour Jack), affronter un autre challenge : le monde extérieur. 


En premier lieu, la première partie du film est vraiment pesante. Même si Jack est drôle, sautille, s'amuse et semble trouver normal de vivre dans une seule pièce dont l'entrée est farouchement gardée par une porte munie d'un digicode, reste la détresse de sa mère. L'horreur même de sa situation, qui perdure depuis des années et les visites de ce vieux Nick. Ici, rien n'est caché. La maman de Jack a de fréquentes crises de désespoir et son fils et elle s'affrontent de plus en plus, la promiscuité faisant son oeuvre.

La seconde est tout aussi intéressante, Jack et sa mère découvrent (ou redécouvrent) le monde, vaste, moderne, bruyant .. et j'ai surtout aimé la famille de Sue, sa mère (formidable Joan Allen), le beau-père qui va jouer un rôle essentiel dans le développement de Jack, son ouverture aux autres. 

Après, que dire ? Que tout est prévisible? On ne peut pas sortir de 8 ans d'enfermement sans s'écrouler après. Qu'attendais-je de ce film ? Je crois avoir lu trop de choses, autour de cas réels déjà très médiatisés comme la jeune Natacha Kampusch ou les trois américaines séquestrées pendant dix ans (Michelle, Amanda et Gina) dont une aura un enfant également.  Je parle ici donc de la mère dont l'évasion se traduira peu de temps après par une grave dépression. Mais est-ce surprenant ? Pas pour moi. Alors oui, je me suis sentie triste pour elle.  Je trouve sa réaction presque plus normale que celle de l'enfant qui semble vivre tous ces changements comme il vivait sa vie précédente, sans se poser de questions. 



La seule scène qui m'a tenu en haleine, où j'ai, comme le reste de la salle (et même si je connaissais la suite dans ses grandes lignes) est la scène de l'évasion. Les quelques répétitions où l'enfant refuse d'apprendre les gestes, les gestes qui sauvent (ici cette expression prend tout son sens) et en face la farouche détermination de la mère de sauver son fils sont des scènes impressionnantes.
Elle est prête à se sacrifier et à lui offrir une vie, une vraie vie. Ces dix minutes (peut-être moins ou plus) m'ont vraiment scotchées.

Et le jeune acteur Jacob Tremblay est formidable, même si je trouve un peu malsain sa soudaine notoriété, ou du moins son exposition à celle-ci depuis le succès du film. 

Alors comment vous dire, sinon, que j'ai été à plusieurs reprises gênée.  La mère décide, et on ne peut que trouver ça magnifique, de mentir à son fils en créant de toute pièce leur univers, qui se limite à cette pièce. Derrière les murs, rien n'existe. La télévision, idem. Tout est faux. Elle invente des jeux, et l'enfant semble heureux. Il s'amuse, rit.  Et voilà, pendant quelques secondes, mon esprit malsain me joue un drôle de tour : je me surprends à penser que n'importe quelle personne dérangée (pédophile) va avoir ici la preuve que finalement enfermer une personne dans dix mètres carrés n'est pas une si mauvaise idée. 

Ses drôles d'idées vont réapparaitre encore, par exemple lorsque la journaliste lui demande si elle a pensé au suicide, non car son fils l'a sauvé et hop idée nauséabonde : faites-lui un gosse (alors qu'elle même est encore une adolescente) et elle sera calmée et heureuse... bref, le manuel du parfait enlèvement. Non mais, c'est tout moi ça. 

Attention, n'importe quelle personne normale verra ici les traumatismes mais moi je me dis qu'aujourd'hui, tout le monde va au cinéma. Tout le monde. Ainsi, il me paraît normal que Jake demande sans cesse à sa mère à quel moment ils vont retourner vivre chez eux. Mais la manière, enfin j'ignore pourquoi mais encore une fois, l'image est pour moi ambivalente. Je ne suis pas folle une seconde : le film est entièrement tourné vers le dévouement d'une mère pour son fils, prête à tout pour le protéger et le film dénonce l'horreur vécue et les traumatismes profonds, mais la manière dont cela est fait, raconté, m'a, personnellement, perturbé. 

Fort heureusement, comme je le dis, l'histoire remet les choses à leur place, je parle ici du père de Sue (William H. Macy) dont la réaction peut choquer mais qui, selon moi, rappelle les huit années de maltraitance, de viols, subis par sa fille que le père ne peut oublier. Même si je suis ravie de voir que sa mère et son beau-père l'accueille à bras ouverts et réagissent tout à fait différemment. Les deux réactions me semblent parfaitement sensées et rappellent qu'ici rien n'est normal, même si on fait tout pour le faire croire. 

Au final, si j'ai trouvé l'histoire forcément touchante et éprouvante, je suis quand même passée un peu à côté du film.

Sinon, rien à redire, sur la réalisation, très soignée, un casting formidable - mon coup de coeur va quand même à la mère, enfin grand-mère Joan Allen, trop rare au cinéma et à Brie Larson, qui mérite grandement son Oscar de meilleure actrice.  

Mais, à part la scène de l'évasion, le film ne m'aura pas tant marqué. Ou alors faut-il être une mère pour mieux saisir l'histoire ? Je ne le pense pas. Je pense d'ailleurs que chaque femme vivrait une telle situation différemment, qu'un viol qui engendre une naissance est vécu de manière unique par chaque personne. Bref, impossible ici de pouvoir prétendre se mettre à "la place de". 

Au final, je conseillerais de voir le film, il m'a permis d'avoir une pensée pour Natascha et toutes les autres femmes, victimes d'enlèvement et de viols. 


Mon avis (sur la réalisation) : ♥(♥)





09 mars 2016

Ave César !

Je suis plutôt fidèle aux films des frères Coen, je vais les voir dès leur sortie même si je les trouve parfois plus inspirés ou au contraire, un peu moins facétieux.  J'ai lu pas mal de choses sur leur dernier film, Ave César ! et vu les débats dans l'émission du Cercle. Les deux journalistes qui s'étripaient avaient au final, à mes yeux, tous deux raisons. Les Coen ont toujours aimé voyager dans le temps (O'Brother where art thou? True Grit, Inside Llewyn Davis) et le Hollywood des années 50 ne pouvaient leur échapper.

Qui est Eddie Mannix (Josh Brolin) ? C'est le fixer officiel des Studios Capitole. Son job ? Il est chargé de régler (fixer) tous les problèmes et risques inhérents à chaque film tourné dans les studios, que ce soit une comédie musicale avec le célèbre Bert Gurney (Channing Tatum), un ballet nautique avec la star DeeAnna Moran (Scarlett Johansson), une pièce de théâtre adaptée par le célèbre réalisateur Laurence Laurentz (Ralph Fiennes) avec en tête d'affiche la star montante du western Hobie Doyle (Alden Ehrenreich), Mannix négocie, prévient, empêche toutes les bourdes inimaginables. Ces stars boivent, couchent à gauche et à droite ? Eddie les récupère, les envoie se "reposer", et empêche tous les paparazzis de publier les photos compromettantes. 

Ce jour-là, Eddie doit recevoir les responsables des communautés religieuses pour faire valider leur adaptation visuelle de la Bible en technicolor, avec en vedette la star des studios : Baird Whitlock (George Clooney) mais Baird est enlevé par des hommes mystérieux. Eddie doit enquêter tout en devant gérer l'énorme crise de colère de Laurence Laurentz qui se voit affubler dans son film, le jeune acteur Hobie Doyle, cavalier émérite et héros de western mais qui est incapable de jouer une seule scène. Ajoutez-y la star des ballets nautiques, DeeAnna qui jure comme un charretier et se retrouve enceinte sans le père de l'enfant pour l'épouser et la faire rentrer dans le droit chemin. 



Mannix va alors user de toutes ces ficelles pour sortir une fois de plus les studios Capitole d'une mauvaise passe. Les horribles soeurs jumelles, Thessaly et Thora Thacker (Tilda Swinton) s'étant promises de publier dans la presse des révélations sur Baird et sa prétendue homosexualité !

J'ai passé un bon moment en compagnie de George, qui est enlevé par une bande de scénaristes devenus communistes dont le chef n'est autre que le célèbre... bon j'arrête là, mais les Coen auront réussi à glisser un sous-marin soviétique dans leur film !

Les frères Coen ont eu un malin plaisir à nous entrainer dans les coulisses de plusieurs tournages, si on assiste à des scènes magnifiques, comme le ballet nautique ou le numéro de claquettes et de chant tonitruant - qui sont, je le pense, un hommage à Hollywood et le rêve caché des frères Coen de pouvoir tourner ce genre de scènes. Mais les Coen jouent un jeu à double face et on assiste aussi à une franche rigolade : les Coen livrant aux spectateurs les dessous du spectacle.  

La superbe naïade qu'est Scarlett jure comme un charretier et perd tout de son aura dès qu'elle ouvre la bouche. Baird Whitlock, la star du film, est un idiot patenté, qui finit par se rapprocher de ses ravisseurs et par défendre leurs valeurs avant de nous livrer une scène de fin de film mémorable ! 

Un de mes moments les plus rigolos est lorsqu'Eddie met au tour d'une table un prêtre, un pope orthodoxe, un rabbin et un protestant pour faire valider le scénario de ce film inspiré de la Bible. Jésus apparait à Baird (si si) mais Jésus existe-t-il ? Est-il le fils de Dieu ? Les chefs religieux finissent par s'engueuler autour de cette question et se fichent totalement du film.


Mais le moment le plus drôle du film reste pour moi la scène où Laurence Laurentz, un réalisateur célèbre doit composer avec le jeune Hobie Doyle, qui est à l'affiche d'un western où ses actes de bravoure sur son cheval sont aussi très amusants. L'acteur apprend le jour même qu'il doit rejoindre un autre studio pour y tenir son premier rôle dramatique. Décision du Président des Studios. Mais le jeune homme vient du terroir, un accent Texan à couper le souffle et la démarche du cavalier, les jambes arquées, il est infoutu de tourner une scène et encore pire de prononcer une phrase (à voir en vo absolument). Le réalisateur lui fait répéter sa phrase et la scène est excellente ! J'ignore comment les deux acteurs, Ralph et Alden ont fait pour ne pas éclater de rire.

Le bémol du film vient selon moi de son manque de rythme, pas l'absence de rythme mais son changement, mal géré. Une scène drôle n'est pas suivie par une autre scène drôle ou exaltante et notre bonne humeur retombe comme une crêpe. J'aurais vraiment souhaité un rythme plus enlevé, comme dans Brother, where art thou? Ici, on alterne entre scènes trop calmes et scènes de comédie. La facétie des Coen ne s'exprime que très rarement. Leur chance ? Les acteurs s'en donnent à coeur joie. 

Que ce soit Clooney, qui joue l'idiot, toujours aussi parfaitement ou la révélation du film, Alden Erheinreich qui dans les bottes de ce cowboy, pas méchant pour un sou, prend un accent et des mimiques exceptionnelles ou Channing Tatum qui apprend les claquettes et le chant, tout le monde s'est donné à fond. Mais le scénario ne semble pas abouti. Mon ressenti est mi-figue, mi-raisin. 

Je n'ai pas détesté, mais je n'ai pas adoré. Les portraits des acteurs de cette époque sont drôles mais on le savait déjà - pas de vitriol ici, les Coen les regarde avec l'amour pour cette période du cinéma qui reste éternelle.

Un bon moment, mais sans la petite étincelle qui me fait d'habitude adorer leurs films. Dommage.

Mon avis : 

Edit : ce billet a été rédigé il y a presque deux semaines mais totalement oublié ! 

07 mars 2016

My addictions of the week


Le soleil est de retour, il manque encore quelques degrés, mais on sent le Printemps venir enfin pointer le bout de son nez ! 

Au menu cette semaine : Netflix, Charlize Theron, The Offence, Clémence Poésy, Apple TV, Dark Places, Vikings, Sharp Objects, Tunnel, Tye Sheridan, Stephen Dillane, Twinsters, Nicholas Hoult, House of Cards, etc.