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12 novembre 2010

Les petits mouchoirs

Je suis allée voir le dernier film réalisé par Guillaume Canet "Les petits mouchoirs" dont tout le monde parle ici. Autour de moi le buzz était très positif. On me disait "à voir absolument".

Je vais essayer d'être claire, afin de tenter d'expliquer pourquoi ce film m'a laissé sur un goût inachevé.

Tous les ans, une bande de potes parisiens partent ensemble en vacances au Cap Ferret, logé gratuitement par l'ainé de la bande, le colérique perfectionniste et riche (Cluzet). Mais la veille du départ Ludo (Dujardin) est grièvement blessé lors d'un accident de scooter, ses amis se réunissent à son chevet et décident (malgré son état gravissime) de partir en vacances, en réduisant de moitié la durée de leur congé. Le soir même, l'un des personnages (Magimel) avoue à un de ses amis ressentir pour lui une attirance amoureuse. Une fois rendu au Cap Ferret, les tensions vont grimper.

Ma première impression : j'ai été marquée par la première scène du film, où l'on suit Ludo alias Jean Dujardin - jusqu'à son accident. Cette scène m'a prouvé que Canet a du talent.

Le genre : comédie dramatique. Une première pour Guillaume Canet, qui est encore pour moi un  jeune réalisateur. Son erreur principale est celle d'avoir choisi de faire jouer ses meilleurs amis et j'ai peur que cela n'ait empiété sur l'histoire, et surtout sur la mise en scène.

Gilles Lelouche, Marion Cotillard et Patrice Laffite

Mes points positifs sont les suivants  : la première scène avec Jean Dujardin (et chacune de ses apparitions), les scènes de comédie et l'interprétation de Benoît Magimel.

La première scène du film nous fait suivre pendant quelques minutes Jean Dujardin. Malheureusement pour moi et les autres, on s'attache rapidement à lui et on est prêt à le suivre plus longtemps. Dujardin est acteur qui remplit vite l'écran (j'aime beaucoup cet acteur, je ne suis pas très objective). Lorsque ses amis décident de regarder des vidéos de leurs précédentes vacances et qu'on retrouve Dujardin à faire le clown, on est heureux de le retrouver.  J'ai lu beaucoup de critiques où les spectateurs ont été frustrés comme moi. 

Alors oui, on est à fond dans le stéréotype du côté des personnages (cf. plus bas) - mais j'avoue que que comme beaucoup de spectateurs, j'ai reconnu les travers humains que l'on a tous dans son entourage (ou en soi), ce qui explique en partie le succès du film (51% de 4 étoiles sur Allôciné). Et au cinéma, les personnages stéréotypés permettent de faire rire. Les scènes drôles sont effectivement très drôles (la scène du permis bateau reste ma préférée). Sur ce, rien à dire. J'ai ri plusieurs fois, et Cluzet joue bien le rôle du type énervé (le perfectionniste de la pelouse), ses chasses à la fouine sont excellentes. 

Enfin, autre point positif (le meilleur) : Benoît MAGIMEL - je l'ai trouvé excellent. En fait, je l'ai retrouvé. Il est soit trop discret, ou mal employé en France ou alors ses choix de carrière font que je le vois peu au cinéma et que j'avais oublié qu'il est doué. Dans le rôle de l'ostéopathe, marié, discret qui avoue ses sentiments amoureux à son ami, il m'a vraiment surpris. Il réussit à faire passer toute l'émotion et la douleur liés à ce sentiment interdit. 

Benoît Magimel

Les points négatifs ?

Je ne dirais pas comme beaucoup de critiques que le film est trop long car les scènes de comédie ont bien rythmé le film.

En premier, je n'ai pas aimé la fin - je ne la dirais pas, mais quand on choisit d'appeler son film "les petits mouchoirs" on s'attend donc à voir les secrets enfin dévoilés mais rien. Les secrets sont là et tous entretenus.

Les personnages sont tous trop stéréotypés : Cluzet est le type qui a réussi et est toujours en colère, Gilles Lellouche (que je n'aime décidément que très moyennement, il mimique Dujardin mais c'est raté, j'aurais préféré que ce soit lui Ludo) est le dragueur de jupons dont le regard se pose sur chaque nana et ne comprend pas pourquoi sa femme le quitte, le personnage joué par  Patrice Laffite est le romantique chieur qui est tellement égocentrique que cela en devient très énervant.

Exception faite du personnage interprété par Benoît Magimel : Vincent. Le seul que j'ai aimé, car sensible, discret, intelligent et qui en proie à des doutes (marié, il éprouve des sentiments pour un de ses meilleurs amis) va vivre un véritable enfer. Le seul rôle intéressant qui sort des sentiers battus, le seul auquel j'ai cru et eu envie de m'attacher.
 
Le sujet ? Une bande de potes qui abandonne à son sort l'un de leurs meilleurs amis (en soins intensifs) Je ne veux pas moraliser, mais on ne pas choisir le thème de l'amitié et ne pas les faire plus réfléchir à leurs actions. En fait, ils sont tous égocentriques - tous englués dans leurs problèmes personnels, le personnage de l'amoureux transi en est un exemple terrible.

Quand ce même amoureux transi décide de faire le tout pour tout pour récupérer son ex, j'ai été très étonnée de voir à quel point Canet ne s'est pas foulé : son discours suffit à la faire revenir. Je trouve que sa présence n'apporte rien au film, sinon nous faire rire.

Les femmes ne font que de la figuration, sans aucune profondeur (soit elles maternent maris et enfants ou parlent bio) et Marion Cotillard minaude - seul personnage féminin un peu plus épais (encore un stéréotype : la célibataire qui fait fantasmer tous les mecs de la bande). La mise en scène est là : elle est bien filmée, mais j'y vois plus une déclaration d'amour d'un réalisateur envers sa compagne.

Guillaume Canet et Marion Cotillard
Autre point négatif : l'homosexualité. C'est un sujet  malheureusement encore utilisé dans les comédies (françaises et américaines) pour faire rire.  Je ne dis pas que Canet se moque des homosexuels, il se moque de la réaction de celui qui est aimé. Mais je ne comprends pas pourquoi il a choisi que l'amoureux éprouve ces sentiments à l'égard du moins séduisant et du moins intéressant des personnages. Et la réaction de ce dernier finit par lasser. 

Conclusion :

Je suis honnête : le film sait jouer sur la corde sensible, il est rempli de de bons sentiments (excepté pour moi ici l'amitié n'existe pas, ils sont tous égoïstes) et à la fin difficile de ne pas laisser échapper une larme.  J'en ai versé. J'ai bien ri aussi, et je ne me suis pas ennuyée. Non, j'ai bien aimé le film, ce n'est pas aussi catastrophique que le disent certaines critiques. Je lui accorde un C.
J'ai su que je n'avais pas ressenti le même coup de foudre cinématographique que les autres spectateurs lorsque le film lorsque l'ostréiculteur arrive et s'apprête à vider un sac sur le cercueil de leur ami, j'ai cru alors qu'il allait le recouvrir d'huîtres ;) 

Voilà, j'en ressors avec une impression mitigée mais j'ai été ravie de revoir Benoît Magimel.

Et mon billet est super long :(

3 commentaires:

  1. Moi aussi, j'ai pensé qu'il allait verser des huitres :-) Je te raconte pas l'odeur après huit heures dans le coffre en plein soleil :-D

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  2. et moi itou ...un fou-rire m'a pris en imaginant le bruit fait par le sac vidé sur le cercueuil ..!!! ....( pas du goût de mes voisins ..)

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  3. Ouf vous me rassurez ! Je croyais être la seule à avoir eu cette idée saugrenue ;)

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