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23 octobre 2011

Polisse

J'avais envie de voir Polisse, le film choc réalisé par Maïwenn, c'est chose faite ! 

Je peux le résumer en une expression : "un film coup de poing", qui vous tient en haleine pendant deux heures, et vous laisse un peu comme la chute du film, à terre.

La salle (la n°1, la plus grande) a ri, pleuré, sursauté et a aimé le film. Il commence comme un docu-fiction, on est plongé dedans via le témoignage d'une petite fille, dont les premiers mots vous font froid dans le dos. Tourné, la caméra à l'épaule, le spectateur suit ces flics dans leurs vies quotidiennes, personnelles, leurs moments de doute, de colère, de désespoir, leurs problèmes personnels et leur boulot, très spécial.

La brigade de protection des mineurs est une section de la police à part, quel drôle de job de devoir écouter tour à tour victimes mineures et bourreaux, aller enlever des enfants à leurs parents, regarder des photos et vidéos pédopornographiques et rentrer le soir, retrouver conjoints et enfants, avec le devoir de tout laisser derrière soi.

Aussi, on comprend tout de suite la fragilité qui parcourt chacun de ces flics, leur solidarité qui finira par éclater sous le poids de tous ces secrets dévoilés. Leur soupape ? Lorsqu'ils sortent le soir faire la fête, danser, chanter, jouer, on les aime et on est tout de suite solidaires avec eux.

Côté prestations acteurs, pour moi Karine Viard et Marina Foïs se détachent tout particulièrement, leurs scènes ensemble sont percutantes, l'une explosant et l'autre intériorisant sa douleur. Joey Starr ne m'a pas subjugué, mais je l'ai trouvé crédible en flic, surtout lors de ses scènes de colère, par contre c'est la première fois que j'ai apprécié le jeu de Duvauchelle, j'ai toujours eu du mal avec lui, je trouvais son physique en contradiction avec sa personne (c'est tout moi) mais là, avec sa binôme, il est parfait.  Et j'ai été ravie de retrouver Jérémie Elkaïm (j'adore sa voix, le timbre et son style, féminin dans sa subtilité), excellent choix de la réalisatrice pour interpréter un bleu au langage châtié.

Maïwenn filme comme une débutante, avec la rage au ventre, elle a passé six mois avec la vraie BPM de Paris et on sent dans chacune des scènes son envie de retranscrire leur boulot - et le résultat est là, les vrais flics se sont bien reconnus, mais pour le spectateur, il était parfois difficile d'être témoin d'autant de crimes sexuels en cent vingt minutes. J'ai, un temps seulement, eu l'impression de too much, mais non, Maïwenn n'a montré que de véritables situations. Évidemment, le témoignage des bourreaux donne souvent envie de vomir.


Mais Maïwenn a réussi son pari en refusant d'en faire des héros, ainsi lorsque le personnage de Joey Starr s'emporte et frappe un suspect, ou lorsque l'équipe ne peut réprimer un gros éclat de rire face à une adolescente, venant raconter que pour récupérer son téléphone portable, elle a du pratiquer une fellation à quatre garçons et surtout qu'elle n'y trouve rien à redire ! Le rire, seule manière de ne pas devenir fous.

Un film choc, mais ponctué de très jolis moments, comme lorsque Maïwenn se lève le matin et sur le balcon, prend des photos d'un quartier populaire de Paris, et j'ai aussi beaucoup aimé les scènes où le soir, les policiers font la fête ensemble. Enfin, le choix excellent du générique du début, le générique de l'Ile aux Enfants.

A voir, vite. Très vite.

4 commentaires:

  1. salut ! je n'ai pas encore vu Polisse, mais j'avais bien aimé "le bal des actrices" et je suis curieuse de voir pardonnez moi demain sur Arte.
    tu as une surprise sur mon blog... j'espère que ça te fait plaisir ;-)

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  2. Ouiiiiii ! Merci Papillote ! Moi qui suis nulle aux quiz d'habitude et en plus sans tricher ;)

    Oui, moi aussi je veux voir "Pardonnez-moi".

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  3. Celui-là j'aimerais beaucoup le voir aussi, mais je ne sais pas s'il sortira ici...:o(
    Bonne soirée!

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  4. J'espère que tu pourras le voir mais je sais que ce n'est pas évident pour toi ! Il a été primé à Cannes. Ça aide non?

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