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20 novembre 2011

Moneyball

Hier, je suis allée voir Le Stratège (pour une fois que j'aime la traduction), ou Moneyball, car j'ai vu le film en version originale. Inspirée d'une histoire vraie, et du livre éponyme, le film raconte l'histoire d'un GM (general manager), sélectionneur d'une équipe de base-ball, les A's d'Oakland.

La ville d'Oakland est méconnue en France, il faut dire qu'elle est cachée par son énorme voisine, San Francisco. C'est la ville industrielle à côté de la cité touristique. C'est la ville où en 2001, une équipe de base-ball doit faire face à un challenge de taille, arrivée aux playoffs, elle perd une fois de plus face à un géant, mais surtout face à une équipe beaucoup plus riche qu'elle. Car les chiffres sont dévoilés dès le départ, Billy Beane, le sélectionneur doit monter une équipe avec une trentaine de millions d'euros, face aux grands, qui peuvent aligner 4 fois plus.

Le film pourrait faire peur à ceux qui n'y connaissent rien au sport américain par excellence, le base-ball, mais le film ne montre que très peu de scènes de matches. Il faut dire que le film suit de A à Z les faits et gestes, et les tergiversations de son personnage principal, Billy Beane, ex joueur de base-ball. Il y a une ou deux scènes, où j'ai bien remarqué que j'étais la seule à saisir ce qui se passait sur le terrain, ainsi lorsque à deux reprises, il y a un home run (balle qui frappée si fort sort du terrain, atterrit généralement dans le public et permet à l'équipe de marquer un point, le joueur peut alors parcourir le terrain de base en base, en prenant tout son temps), j'étais la seule à sauter de joie sur mon siège.

Non, le film se concentre à la fois sur la vie même de Billy Beane, parcours d'un joueur annoncé comme le prochain messie, qui va refuser une bourse d'études dans une des facs les plus huppées (Standford) pour aller tenter sa chance chez les pros et sur sa carrière de sélectionneur, arrivé à moment stratégique, où il devra opter pour un choix radical, quitte à tout perdre. Sa carrière ne se passera pas comme prévue, et elle sert de miroir aux autres joueurs engagés chez les A's.

Billy Beane voit ses meilleurs joueurs partir pour de meilleurs salaires, et ne sait plus quoi faire pour arrêter l'hémorragie. Il va alors croiser le chemin d'un jeune diplômé de Yale en économies, Peter (joué par l'excellent Jonah Hill). Celui-ci défend une théorie très particulière où croit aux chiffres, aux statistiques, qu'il exploite sur un logiciel qui lui permet de croire à des joueurs, pourtant mal côtés et souvent relégués sur les bancs.

Ensemble, ils décident de monter une toute nouvelle équipe, en virant leurs anciens joueurs, et en recrutant parfois des bras cassés, des anciennes idoles, ou en mettant en première base, un ancien receveur blessé (le très bon Chris Pratt). Ses choix vont rendre fou l'entraîneur, interprété brillamment par Philip Seymour Hoffman, que je soupçonne être un extra-terrestre, vu son talent inégalable de se glisser dans la peau d'un entraineur baragouineur, mangeur de chewing-gum, sourd aux exigences du sélectionneur.

Brad Pitt tire vraiment très bien son épingle du jeu, il interprète Billy Beane tout en subtilité, il sait parfaitement exprimer les doutes, et la volonté de cet homme, qui devra faire face à l'hostilité et la défiance de son équipe, de son staff, des médias et des autres sélectionneurs. Le film vous entraine dans une histoire passionnante, où une théorie mise en pratique va permettre à des hommes destinés à être oubliés de devenir de véritables gloires et leur permettre de retrouver leur fierté. Le film met en face l'ancienne école, où les joueurs recrutés peuvent réussir comme faillir, mais où ce sont les hommes qui font et défont les équipes. Le film permet de mieux comprendre le boulot de sélectionneur, mais également la vie de ces joueurs, vendus, échangés comme des morceaux de viande.

Philip Seymour Hoffman
Billy Beane lui reste toujours insatisfait, sa morale protestante l'empêche de comprendre l'exploit qu'il vient de réaliser, il vise toujours plus haut, et, particularité très intéressante, n'assiste jamais à aucun des matches, il part se promener, faire du sport, allumant de temps en temps une petite radio, persuadé de porter la poisse à ses joueurs. Son évolution personnelle est très bien filmée, le scénario est intelligent, et le spectateur vibre avec les spectateurs face aux exploits de David contre Goliath.

Pour en revenir à Brad Pitt,  qui a annoncé cette semaine vouloir arrêter sa carrière d'acteur dans trois ans, je dois avouer qu'il va me manquer. Car son nom a sans doute permis de financer de vrais petits bijoux.  Sa filmographie parle pour lui.  Il aurait pu devenir le beau gosse du cinéma, mais il a su faire oublier son physique pour opérer des choix plus stratégiques, en choisissant des rôles à contre emploi, je le revois ainsi en vampire dans Entretien avec un vampire, en jeune pêcheur à la mouche dans Et au milieu coule une rivière, en tueur sadique dans Kalifornia, en inspecteur maudit dans Seven, en homme fou dans l'Armée des 12 singes, en organisateur de combats clandestins dans Fight Club, en tueur de Nazis dans Inglorious Bastards, en Benjamin Button qui doit accepter de vivre une vie à l'inverse des autres, en voleur de haut vol dans la série des Ocean, en espion dans Spy Game, en terroriste irlandais dans Ennemis Rapprochés, en faucheuse dans Meet Joe Black, et en père autoritaire dans The Tree of Life ;-) et je m'arrête là !

Au final, je dirais simplement, allez voir ce film intelligent, l'histoire d'un héros ordinaire, d'un homme qu'on peut admirer, interprété par un grand acteur, entouré lui-même d'une belle brochettes de génies du cinéma, avec l'apparition, toujours aussi agréable de la belle Robin Wright.

1 commentaire:

  1. On a peu parlé de ce film mais ta critique n'est pas la première qui m'incite fortement à y aller! Merci d'en parler car sinon je serait passée complètement à côté...
    Quant à Brad Pitt, j'espère en effet qu'il changera d'avis ;o)

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