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28 novembre 2012

Un secret sans importance

Je ne pensais pas un jour, me retrouver assise, à ne pas savoir comment parler d'un livre, que j'ai lu et que je n'ai pas aimé, ou plutôt dont j'ai aimé une vingtaine de pages et où j'ai souffert pour aller au bout de ma lecture. 210 pages. En cherchant une image de la première de couverture, je tombe sur le blog d'un amoureux des belles pages, qui au contraire, avait adoré le livre. Étrange sensation. Finalement, il a su aimer ce que j'ai détesté.

Je lis peu de romans français, aussi avais-je décidé, il y a quelques temps, de remédier à cette situation en achetant des œuvres de romanciers français, le nom d'Agnès Desarthe revenant souvent au moment de la rentrée littéraire, j'ai trouvé Un secret sans importance en librairie (à 2 €). Je n'ai jamais lu les autres romans qu'elle a publiés, tout juste sais-je que ce roman a obtenu un prix (Prix du Livre Inter en 1996). 

"Par une nuit d'hiver, dans les tourbillons des flocons de neige, les vies de Sonia, Violette, Harriet, Dan, Émile et Gabriel se trouvent à jamais unies (...)" Il est difficile de résumer l'histoire, tout juste suit-on ces personnages, dans l'incapacité de communiquer, et plus particulièrement d'exprimer leurs émotions, ils sont comme englués dans des histoires personnelles qui les poursuivent dans un monde indéfini.

Le livre, ce labyrinthe dont je voulais m'échapper...

Quand l'autre blogueur a aimé ces personnages, finalement tous empreints d'une sorte de folie douce, je n'ai de mon côté jamais pu ressentir la moindre empathie à leur encontre, exceptée faite pour le personnage de Sonia. Malheureusement, son personnage n'apparaît qu'à la fin du livre.

Les autres vivent paralysés, incapables d'agir selon leurs désirs, de tourner le dos à leur passé qu'ils portent comme un véritable fardeau qui les cloue à une sorte d'immuabilité. Ils sont finalement à l'opposé de l'image qu'ils communiquent à l'extérieur, et au final sont tous très malheureux.

Leur monde intérieur est riche, ce qui est forcément un plus - mais l'auteur ne cesse de jongler entre les personnages qu'il est finalement difficile au lecteur de se raccrocher à quelque chose de solide. Le lieu, l'époque sont indéfinis, on devine via les histoires personnelles qu'ils partagent un passé commun : leurs parents sont des survivants des camps, la guerre du Kippour a volé le mari de Violette, etc. mais jamais l'auteur n'a envie de contextualiser son récit.

Moi qui place la lecture au-dessus de tout, j'ai souffert de ne jamais pouvoir m'attacher aux personnages, voir à travers leurs yeux, les accompagner dans leur voyage intérieur. Je n'oppose pas généralement de résistance aux romans dont on suit les pensées des personnages, l'Idiot de Dostoïevski est un de mes livres préférés.  Aussi, me sentir exclure de leur monde m'a rendu malheureuse. 

Compte tenu du faible nombre de pages, j'ai fini de le lire (et j'ai enfin découvert un personnage, Sonia, que j'ai aimé) - j'aurais aimé pouvoir en apprendre plus sur leurs vies, ces "enfants de" qui semblent porter le poids de cet exode sur leurs épaules, mais l'auteur les rend incompréhensibles et inapprochables. Leurs actions sont contradictoires, ils en deviennent même parfois énervants. Ou bien ai-je tout loupé ?

Et cette position de l'auteur sur l'hérédité familiale que je ne partage pas. Ainsi, si je comprends qu'une personne adulte soit "façonnée" par son passé, la culture, l'environnement dans lequel elle a grandi, j'accepte mal que chacun de ses gestes, ses comportements soit guidés uniquement par ce passé, et ne laisse aucune place au libre-arbitre.

Et puis contrairement à l'autre blogueur, j'étais au contraire curieuse d'en apprendre plus sur la religion judaïque et cette première génération après-guerre (j'ai aimé le passage sur l'enterrement), mais je suis restée sur ma faim.

Et puis, j'avoue, je me suis lassée du tourbillon de sentiments de personnages dont finalement je me fichais,  et certaines phrases ou mots m'ont laissé pantois, ex : " le parfum d'oignon frit avait toujours eu sur lui un violent parfum aphrodisiaque".

Bref, peut-être aurez-vous lu d'autres romans qui me permettraient de découvrir l'auteur d'une autre manière, car là c'est comme un soufflé tout raplapla.

2 commentaires:

  1. Écoute, c'est un bouquin qui traine chez moi depuis.... Je n'ose plus compter, rien à faire il ne m'attire pas (on me l'a offert..)Je n'ai rien de plus à dire là ^^

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    1. Ne te fies pas uniquement à mon billet, plus j'y pense, plus je me dis que je n'étais pas en "phase", après tout il a reçu un prix et un autre blogueur a adoré, et comme je le dis, je n'ai pas lu d'autres romans, bref tu peux le lire et l'adorer ! Comme tu peux aussi le laisser trainer chez toi ;)

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