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27 décembre 2013

Tel père, tel fils

J'ai eu envie de voir ce film après avoir vu des images lors du Festival de Cannes où il a été projeté et a obtenu le Prix du Jury. Tel père, tel fils raconte l'histoire d'un échange de bébés à la maternité qui va venir bouleverser la vie de deux familles japonaises six ans après. Si le thème de l'histoire a déjà été utilisé pour raconter l'histoire véritable de plusieurs familles (américaines ou européennes), le réalisateur japonais Kore-eda Hirokazu offre au spectateur 2 heures d'émotion, de douceur et de pudeur. 

Où un réalisateur occidental sera tenté par le mélodrame, le réalisateur japonais opte pour la pudeur et une certaine rigueur. Le spectateur découvre la famille Nonomiya, une famille bourgeoise, le père Ryota (Masaharu Fukuyama) est un architecte dévoué corps et âme à son employeur, comme tout bon japonais - sa femme Midori (Machiko Ono) élève leur fils unique, Keita (Keita Ninomiya). On comprend qu'elle travaillait dans la même entreprise mais a du abandonner son métier.

L'éducation du petit Keita est traditionnelle dans le sens où "on entend l'éducation japonaise" : peu de temps pour le jeu, l'enfant doit apprendre le piano, et réussir les tests pour entrer dans une école privée. Contactés par l'avocat de l'hôpital où Midori a accouché, ils apprennent que leur fils unique n'est pas leur enfant biologique. Une infirmière les a échangés à la naissance. L'avocat organise alors une rencontre avec l'autre famille, les Saiki, Yudai (Lily Franky) et Yakiri (Yoko Maki), parents de trois enfants dont Ryusei (Shogen Hwang), leur fils ainé.




Parallèlement au règlement des indemnités devant le tribunal, les deux familles, à la demande de l'avocat, se rencontrent et découvrent au fil des mois leurs enfants biologiques. Encouragés par l'avocat de l'hôpital, ils se préparent à "échanger" leurs enfants tant qu'ils sont encore jeunes. Si Ryota semble accepter cette idée, son épouse a beaucoup plus de mal et se rapproche de Yakiri, l'autre mère qui vit le même calvaire. Ryota souhaite récupérer son fils biologique et garder le petit Keita, reprochant aux Saidi leur mode de vie, beaucoup plus simple, et très éloigné du leur. Le père possède une petite droguerie mais préfère jouer avec ses enfants.

Le film suit l'histoire de ces deux familles, les premiers week-end passés ensemble, puis les premiers week-end "de garde partagée", la découverte de "l'autre". Puis vient l'échange et surtout l'après. Le réalisateur a su, au travers de deux familles, extrêmement différentes, évoquer toutes les émotions qui submergent des parents lors de ce genre d'évènement. Il livre également un portrait très intéressant de la société japonaise, une société faite des codes, de règles - si Ryota représente un Japon très traditionnel, où le père se dévoue entièrement à son travail et en oublie femme et enfant, Yudai est beaucoup plus moderne choisissant de privilégier le temps en famille. 

De même, dans une société où exprimer ses émotions en public est très mal vécu, il montre un tsunami vécu de l'intérieur comme je l'ai rarement vu, une dignité à toute épreuve. La relation père-fils va évoluer avec le temps, et le lien du sang, la filiation si importante dans la société japonaise est soudainement mis à mal lorsque Ryota est séparé de Keita.



Les acteurs sont tous formidables, et les deux enfants également - ils sont les seuls à exprimer à voix haute leur incompréhension lors de l'échange. 

Le film est une vraie réussite, une pépite - j'ai tout aimé : le portrait du Japon est extrêmement bien réalisé, comme l'histoire et le jeu des acteurs est subtil, humble et pudique. Un bémol ? Sans doute la répétition intensive de la même musique au piano tout au long du film qui m'a gênée à la toute fin du film (qui pouvait se passer de musique). Le rythme lent du film peut gêner un spectateur habitué à plus de dynamisme.

Le spectateur assiste ici à la rencontre d'un père et d'un fils, la découverte de l'amour paternel. La fin est magnifique. Et encore un grand bravo aux six acteurs principaux, vraiment formidables. On ne peut qu'aimer ces deux familles.

Enfin, si vous voulez voir un bel homme, l'acteur principal, Masaharu Fukuyama est vraiment très agréable à regarder. 

Ma note :  



2 commentaires:

  1. J'espère avoir le temps d'aller voir ce film, il me tentait déjà avant mais ton article a achevé de me convaincre! ;)

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    1. Oui c'est un superbe film ! Il est magnifique, très émouvant - subtil, tendre. Bref, il fera partie de mes films préférés 2013 !

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