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03 février 2014

Dallas Buyers Club

Étrange film que je suis allée voir la semaine dernière.

Un ovni que ce film Dallas Buyers Club  qui m'a transporté en 1985 à Dallas dans un monde qui découvrait à peine le virus du sida. J'avais oublié ces années où le virus allait emporter des centaines de milliers de personnes, virus qui pour beaucoup ne touchait que les homosexuels et venait ainsi punir une vie de "dévergondé". Et puis il y a eu le choc de voir Matthew McConaughey aussi maigre ! Cette apparence si frêle m'a vraiment obsédée pendant les premières minutes du film. Il m'a obsédé pendant tout le film, soyons honnêtes.

Depuis Philadelphia, le cinéma n'avait plus abordé avec autant de franchise le thème du sida.



Ron Woodroof (Matthew McConaughey) vit dans une caravane, électricien dans une exploitation pétrolière, il passe tout son temps libre dans les rodéos où il organise des paris illégaux. Avec son meilleur ami, il enchaine les relations sexuelles sans lendemain et sans précaution. Il est blanc, hétéro et homophobe, comme tous ses potes. Lorsqu'il est lui-même diagnostiqué comme porteur du VIH, il ne comprend pas : il ne se drogue pas et n'est pas homosexuel. Sous le choc, et avec l'annonce de trente jours au plus à vivre, il fuit l'hôpital qui ne lui propose qu'un seul traitement. A l'époque, seul l'AZT est prescrit à forte dose. Le médicament s'attaque au virus mais élimine toute défense immunitaire et les patients meurent rapidement. 


Woodroof se confie après une soirée de beuverie à son meilleur ami et du jour au lendemain perd ses amis et son job. A l'époque le sida fait peur, il se refuse à retourner à l'hôpital mais lorsque le docteur Eve (Jennifer Garner) lui apprend qu'un nouveau traitement expérimental a cours, il tente d'entrer dans le programme. Ne pouvant en faire partie, il se procure illégalement ses doses. Mais il finit de nouveau à l'hôpital où il refuse de mourir.  Woodroof, qui apparait au départ comme un homme rustre, stupide et plein de préjugés commence à faire des recherches sur la maladie et découvre que d'autres pays (la France en premier, Australie) proposent d'autres traitements, mais que ces derniers ne sont pas autorisés à être vendus sur le sol américain par la FDA (agence du médicament américain).

Woodroof traverse alors la frontière mexicaine et fait connaissance d'un médecin américain qui lui procure un traitement qui le remet d'aplomb. Woodroof va non seulement survivre aux fatidiques 30 jours mais va vouloir aider d'autres malades en important ces médicaments. Peu à peu, il va développer - comme d'autres personnes à travers les grandes villes - un club d'acheteurs, le Dallas Buyers Club. En échange d'une adhésion au club de 400$, les membres ont accès librement aux médicaments. 





Parallèlement, il fait la connaissance de Rayon (prononcé Raiyonne), un transsexuel (Jared Leto, formidable) qui va lui permettre d'écouler son stock. Lui qui est plein de préjugés, va finir par devenir le meilleur ami de Rayon et fréquenter la communauté homosexuelle. 

Peu à peu, alors que la FDA et le FBI tentent par tout moyen de le stopper, Eve et d'autres médecins vont prendre conscience de l'effet désastreux de l'AZT à forte dose et le pays va connaître un mouvement protestataire poussant la loi à évoluer.

En écrivant ces mots, l'émotion reprend le dessus. Comme je le disais en introduction, j'ai vraiment été choquée par le physique de Matthew McConaughey, le visage décharné, les traits vieillis, les membres filiformes - il nageait dans ses vêtements. J'avais un mal fou à le regarder et à le reconnaître simplement. Même sa voix avait changé.  Il est évident que l'acteur a pris beaucoup de risques et qu'il mérite amplement sa nomination aux Oscars.

Je ne dis pas que perdre 30 kg vous vaut automatiquement une nomination, c'est surtout la douceur qu'il réussit à faire émaner de son personnage qui m'a touchée. Le personnage qu'il incarne se sait condamné, et l'acteur réussit à transcrire toutes les émotions qui peuvent le traverser. Et lorsqu'il survit, et qu'il parle de ses rêves - comme lorsqu'il s'éprend du docteur Eve - il arrive à la faire sourire, à cacher sa souffrance, il est vraiment épatant. 

Jennifer Garner et Matthew McConaughey

En fait, j'ignore si le vrai Woordroof était ainsi, mais c'est un très bel hommage. Le réalisateur québecois, Jean-Marc Vallée a choisi de démontrer ici l'hypocrisie de la FDA à l'époque et du lobby de l'industrie pharmaceutique mais d'un point de vue humain. Le combat de David contre Goliath. On peut y voir ici un parallèle avec Erin Brokovitch dans son combat ou la comédie douce-amère Love & other drugs sur l'impossibilité aux malades d'avoir accès aux traitements.

J'ai été émue par le désœuvrement de ces hommes et femmes mais aussi des médecins et du personnel médical qui se sent impuissant. Et voir à nouveau les stigmates de la maladie sur le corps m'a marqué.

Jared Leto campe avec brio le rôle de Rayon - il a des jambes sublimes et réussit le tour de force d'avoir l'air "anormal" lorsqu'il revêt des vêtements d'homme pour aller voir sa famille.

Le film à l'issue forcément dramatique, m'a laissé un goût doux-amer, j'ai vraiment eu l'impression de croiser, en la personne de Woodroof une étoile filante, qui aura fait avec peu, énormément. J'espère qu'il l'aura compris avant de nous quitter.

A noter, que dans mes pronostics, j'avais déjà attribué deux statuettes (meilleur acteur et meilleur dans un second rôle) à McConaughey et Leto - et ce, avant d'avoir vu le film. Si je maintiens mon vote pour Jared, j'ai des doutes pour Matthew - car j'ai vu, entre temps, la performance de DiCaprio dans Le loup de Wall Street, pour lequel je vous prépare un petit billet.

Comme quoi, prendre ou perdre des kilos ne signifie pas, pour moi l'obtention automatique d'une statuette. Et puis Matthew et Jared ont déjà été récompensés aux Oscars et aux Screen Actors Guild Awards et Jared a été nominé plus de 40 fois !  Si cela ne vous suffit pas pour vous donner envie d'aller vous promener du côté de Dallas ;-)

Ma note : ♥(♥)



4 commentaires:

  1. Ce film me dit bien, mais malheureusement je ne suis pas sûre d'avoir le temps d'aller le voir... Je vais essayer! ;)

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  2. Dommage ! C'est un film émouvant, très doux - tu ne le regretteras pas !

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  3. celui là il faut que je le voie j'ai des invitations pour y aller, vu que j'avais fait gagner des places chez moi, et le sujet et le casting me tente bien meme si j'ai un peu peur du coté film dossier de l'écran... normalement la semaine prochaine je devrais y aller quand meme...bonne soirée!!

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    1. Vas-y ! C'est "un joli" film tendre qui fait du baume au cœur !

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