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22 novembre 2016

My addictions of the week

 
Kitty Genovese
Ils s'appellent Eddy, Natascha ou Leïla, elle s'appelait Kitty et lui Matthew. Je les ai tous suivi dans des documentaires que j'ai regardés. Passionnant. Ainsi, après trois jours passés au fond de mon lit, cette foutue crève aura eu le mérite de me faire regarder de nouveau le petit écran. J'ai vraiment apprécié d'avoir reçu en cadeau un superbe écran plat pour ma chambre et d'avoir accès à toutes les chaines de ma Freebox (grâce à leur mini décodeur) et surtout à Netflix ...


Mes drogues télévisuelles

Je retrouve avec plaisir le dimanche soir les enquêtes de Vera - j'adore l'actrice principale et l'atmosphère - celle de la lande du nord de l'Angleterre - celle souvent décrite dans les romans classiques anglais. Il y vente sans cesse, il pleut, il fait froid. Toujours avec son thermos de thé (je suppose) et sa bonne vieille boutique de whisky, Vera doit gérer la disparition soudaine d'une jeune enquêtrice de son équipe. 


Sinon, clouée au fond de mon lit - trois jours entiers - j'ai décidé de regarder la septième saison de Gilmore Girls avant la diffusion, vendredi prochain (oui déjà) de 5 nouveaux épisodes. J'avais déjà regardé les trois premiers il y a une semaine, j'avais zappé qu'à une époque .. fort lointaine .. les séries comptaient 22 ou 23 épisodes par saison ! Je suis tellement habituée aux séries de 8 ou 12 épisodes. J'ai donc enchainé à partir du 4ème en passant avoir fini vite - il m'aura fallu 2 jours pour tous les voir : 19 épisodes en 2 jours ! Mon record personnel devant mon petit écran. 

Bon, si j'attends avec impatience ces nouveaux épisodes, je me prépare à un changement physique, surtout celui de Lorelai. J'adore Roy (Alexis Bledel) - que j'ai retrouvée par la suite dans Mad Men

Mais j'ai trouvé le temps d'espacer avec de bonnes siestes, une bonne nuit de sommeil et surtout des documentaires - mon dada. Et là j'ai trouvé mon dieu : Netflix

Au total, j'ai regardé 3 documentaires sur Netflix et un en replay sur France . Les voici ! 


Quand le jeune Trayvor Martin s'est effondré sous les balles d'un habitant de Floride, qui a confondu cet adolescent noir qui tenait un sac de bonbons à la main avec un cambrioleur (il marchait le long de sa pelouse...), j'ai lu dans les journaux américains qu'il s'agissait d'un nouveau "Kitty Genovese". Je ne savais pas qui était cette Kitty - je l'ai découvert à travers le documentaire intitulé "The witness" - réalisé en 2015 et produit son jeune frère, Billy. Née à Brooklyn, ainée d'une famille de 5 enfants, la jeune femme avait 28 ans lorsqu'elle fut assassinée en pleine rue, tout près de son appartement, dans le quartier de Kew Gardens le 13 mars 1964.

Ce furent les circonstances de son meurtre qui la rendirent célèbres et font que 50 ans plus tard, on parle toujours d'elle dans les journaux. L'article du New York Times, publié deux semaines après sa mort évoqua ces circonstances qui déclenchèrent alors une énorme polémique dans toute le pays : un pays "apathique". Car la mort de la jeune femme est, il est vrai, tragique. Attaquée dans la rue par un homme, poignardée deux fois dans le dos, la jeune femme hurle à l'aide - à deux reprises. Un habitant, réveillé, ouvre sa fenêtre et voit l'homme prêt à la frapper à nouveau et lui crie d'arrêter. L'homme s'enfuit. Kitty, blessée mais vivante, se relève - la jeune femme réussit à marcher de nouveau et à tourner dans la rue afin de regagner son domicile mais l'homme réapparait et la poignarde à neuf reprises, dans le bas de l'escalier de son immeuble, avant de la violer et la laisser pour morte. 

Le journaliste du New York Times déclara que cette nuit-là 38 témoins entendirent les cris de la jeune femme et qu'aucun n'intervint. Aucun coup de fil à la police et personne ne descendit lui porter de l'aide. 
La famille de Kitty avait quitté la ville, trouvant que New York était devenue dangereuse, mais Kitty majeure à l'époque avait décidé de rester. Les parents de Kitty refusèrent d'assister au procès et envoyèrent leurs plus jeunes enfants, dont Billy ailleurs pendant plusieurs mois. On ne reparla plus de Kitty à la maison.
 

Billy s'engagea au Vietnam et perdit ses jeux jambes au combat. 50 ans ont passé et Billy, qui était le petit frère préféré (il avait 9 ans au moment de son décès) veut savoir qui était ces 38 témoins qui n'ont rien fait - Kitty était vivante et aurait pu être sauvée après la première attaque. Contre l'avis de sa famille, il retourne dans le quartier du Queens - retrouve les lieux exacts et interroge les derniers témoins en vie. Sa famille n'ayant pas assisté au procès, Billy va découvrir des choses qu'il ignorait et peu à peu comprendre que le journaliste du New-York Times cherchait aussi "la publicité" en ce temps-là. Peu à peu les langues se délient, la vérité se dévoile et surtout derrière le visage, le sourire et la personnalité de Kitty réapparaissent.

La jeune femme était très populaire au lycée et on la voit ainsi s'amusant avec ses camarades de classe - elle cachait aussi un secret : sa colocataire était aussi sa compagne. Je n'ai pas pu m'empêcher tout du long de faire le parallèle avec le film Carol, qui se passe à la même époque. C'est très troublant. Ce documentaire est un moyen pour la famille de parler enfin de Kitty, non de sa mort brutale mais de sa personne. Les enfants de Billy et leurs cousins entendent parler pour la première fois de cette tante qui chérissait ses frères et en particulier Billy. Une jeune femme moderne et indépendante.

Le documentaire est passionnant de bout en bout comme lorsque son frère apprend d'où vient la photo qui illustre la couverture de son documentaire et très émouvant quand il apprend que quelqu'un était à ses côtés quand elle est morte. J'avoue que la scène de la reconstitution du crime m'a vraiment marqué. Son cri déchire la nuit.

Mon avis :


Ce documentaire "Récit d'une captivité" retrace le calvaire vécu par une petite fille Viennoise de 10 ans, enlevée et séquestrée pendant des années dans un sous-sol avant de s'enfuir. Je crois qu'on connaît tous le nom de Natasha - pour ma part, je me souviens de sa libération - j'avais oublié l'année, c'était en août 2006. Le monde entier découvrait que la petite fille, enlevée en mars 1998 avait passé huit ans entre les mains de Wolfgang P. Huit longues années.  La jeune femme a écrit un livre 3096 jours dans lequel elle raconte cette épreuve. 

Si on était déjà au courant d'enlèvement et d’assassinat d'enfants, l'idée que l'on pouvait garder quelqu'un en captivité si longtemps était une découverte. J'ai aimé ce documentaire (qui date de 2010) car il redonne la parole à celle qui n'a jamais voulu être une victime et qui, d'ailleurs, même enfant n'a jamais cédé face à la peur et à l'horreur. Enfermée dans le sous-sol, dans le noir complet, avec un taux d'humidité impressionnant, l'enfant ne s'est jamais laissé mourir. Elle le dit elle-même : son fichu caractère, son refus d'obéir l'ont sans doute sauvé. Elle aura attendu 8 ans pour qu'il baisse un jour sa garde - en laissant ouvert par inadvertance la porte -le bruit de l'aspirateur (elle était son esclave) couvrant son départ, elle a retrouvé l'air libre, le soleil, l'odeur de la pluie, le vent (tout ce qui lui manquait) à l'aube de ses 18 ans. Une sacrée leçon de vie pour nous tous. Et elle règle ses comptes avec tous ces "fanas d'horreur" : non pas de réseau de pédopornographie, pas de vidéos et apparemment l'homme était plus obsédé par la propreté qu'autre chose. En voyant ce documentaire, je me demande si la solution n'est pas un changement de nom pour elle ?

Mon avis : 

Matthew Shepard is a friend of mine est sorti en 2015. J'ignorais qui était Matthew jusqu'à ce Michele, son amie, décide de lui consacrer un documentaire. Pourtant son nom, fut comme celui de Kitty, associé avec un traumatisme sociétal en Amérique. Matthew est né en décembre 1976 à Casper, une petite ville du Wyoming - il est mort 21 ans plus tard à Fort Collins le 12 octobre 1998. Étudiant, il a été torturé et assassiné par deux jeunes gens en raison de son homosexualité.  Ce meurtre bouleversa l'Amérique et tous les médias s'emparèrent de l'affaire. Une veillée regroupant plus de 5 000 personnes prit place sur les marches du Capitole à Washington D.C. De nombreux chanteurs lui dédièrent une chanson.
 
Son amie Michèle a voulu redonner plus qu'un visage et un nom à ce jeune homme plutôt timide, petit (1m60) qui a eu une vie courte mais bien remplie. On découvre qu'il vécut avec ses parents en Arabie Saoudite, étudia dans un pensionnat suisse et voyagea à travers le monde. Passionné par la politique, il aimait aussi le théâtre. Son homosexualité - Matthew n'en parlait pas sauf à son conseiller. Mais après des années de dépression, il venait enfin de trouver la force de s'ouvrir aux autres, il participait à une association d'étudiants gays à sa fac - retrouvait enfin le sourire et la confiance. Sa naïveté lui coûtera la vie. Ce qui choque dans ce reportage, ce sont les manifestations de haine lors de son enterrement, voir ces hommes et femmes avec des pancartes criant que Matthew est voué à l'enfer, qu'il n'est qu'un "pédé".. On est en octobre 1998.
 
Mais le documentaire est aussi profondément émouvant - les parents de Matthew ont toujours soutenu leur fils, même après qu'il leur ait annoncé son homosexualité (leur réaction positive l'aida à sortir de sa dépression).  Et puis leur compassion envers ses meurtriers, je les admire car j'ignore si à leur place, j'aurais pu invoquer la clémence (l'un des deux risquait la peine de mort). 
 
Mon avis :

Impossible de ne pas parler du documentaire "A voix haute" diffusé sur France 2, en deuxième partie de soirée mercredi dernier. Réalisé par Stéphane de Freitas, le documentaire suit une dizaine d'étudiants de l'université de Saint-Denis (93) inscrits au concours "Eloquentia", qui a pour but d'élire le meilleur orateur du 93. Je n'avais jamais entendu parler de ce concours, qui existe depuis 2013. Aux USA, les joutes verbales où des jeunes s'affrontent en argumentant pour ou contre un sujet existent depuis longtemps. Les voici donc arrivées en France et c'est tant mieux. 

Ici, des étudiants de tout cursus (droit, lettres classiques, théâtre, etc.) décident de participer et vont avoir une préparation (6 semaines avant la date) en compagnie d'orateurs professionnels : un avocat, un slameur, une scénographe.. Le but : apprendre non seulement à s'exprimer en public mais surtout à pouvoir défendre, argumenter un point de vue. Se réapproprier le langage et en faire un outil, un arme. Et même les "grandes gueules", les tchatcheurs, les rappeurs en herbe vont voir ici qu'il ne suffit pas de savoir rythmer - il faut savoir argumenter.  Pour ou contre les maisons closes ? Pour ou contre la Saint-Valentin ? Les exercices varient. Il faut toujours trouver trois arguments. Pas toujours facile cet exercice de la rhétorique, surtout devant un public exigeant. 

J'ai adoré les voir prendre la parole une première fois, timide, blagueur, bloqué .. puis au fil du temps se libérer, s'affirmer et pouvoir ainsi aborder entre eux de sujets graves (se moquer de la religion) sans s'étriper. Mettre des mots à la place des coups. Elhadj, qui a vécu dans la rue, le reconnaît : il lui a manqué des mots à certains moments-clés de sa vie, quand un homme l'a insulté. Il admire ceux qui "parlent bien" car ils peuvent faire passer leurs idées à des milliers de personnes. Il est d'un calme qui force le respect.


Il y aussi Léïla, une jeune femme d'origine Syrienne, étudiante en lettres classiques, elle m'a vraiment surprise - passionnée de littérature (forme où elle excelle), elle craint la prise de parole mais elle a des idées surtout le combat qu'elle mène pour les droits de la femme et elle veut les défendre, comme le port du voile. On la sent émue. Une très belle âme et j'ai hâte de lire ses écrits (oui car elle va écrire c'est certain) et puis Eddy. Le gosse de la campagne, qui marche 10 km matin et soir pour rentrer chez ses parents. Étudiant en théâtre, il a sans doute l'avantage d'aimer jouer, d'aimer la scène mais c'est un bosseur qui quand il parle de son père, vous ravit le cœur. La date du concours approche, le public est présent et c'est l'envol. Magique. Cette France, c'est la France de demain. Elle est belle, la jeunesse !
 
Le documentaire diffusé dans l'émission Infrarouge est encore disponible en replay ici. Sans doute jusqu'à mercredi.

Mon avis :

Voilà, au final - si je n'ai pas pu lire pendant 5 jours (mes yeux s'embuaient et un mal de crâne qui réapparaissait), j'ai pu néanmoins utiliser cette pause forcée pour m'éduquer, m'émouvoir, rire et pleurer.

6 commentaires:

  1. je connaissais l'histoire de Kitty Genovese, triste et glaçante... J'essaierai de regarder le docu, qui doit être prenante et émouvant.
    J'espère que tu te remets de ta semaine de rhume ? Pas évident de lire dans cet état :/ Vitamine, miel bio et patience ! je t'embrasse !

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    1. Merci ! aujourd'hui petite rechute : nez toujours bouché et mal de crâne et puis fatigue (dormi 10h la nuit dernière un record..) et surtout blocage lecture qui me rend un peu dingue - je suis trop triste ..
      mais bon sinon oui son histoire est glaçante et il faut que tu voies le documentaire (en fait tu peux le trouver aussi en ligne sur le site THE WITNESS mais je pense qu'il est anglais)
      merci en tout cas (je ne t'embrasse pas, je dois être contagieuse!)

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  2. Bravo pour tout ce billet avec migraine et nez bouché ! Ai déjà vu Vera, pas emballée... Je conseille plutôt Paranoïd (ITV) et surtout Hinterland (BBC-Wales).
    Je ne connaissais pas l'histoire de Kitty Genovese, destin terrible. Je n'ai pas Netflix, les séries que j'aime ne sont pas au catalogue français (pity !) mais Sundance Channel programme des docs intéressants et du cinéma indépendant passionnant...

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    1. ah moi emballée par Vera, donc je reste sur la 3 :-) Je vais regarder les deux autres mais le titre Paranoïd ne me tente pas et puis je ne passe pas tant de temps devant ma télé d'habitude !

      j'ai pris Netflix car je peux tout regarder en vo total ce qui me plaît - et j'adore le choix énorme en matière de documentaires.
      J'ai entendu parler de Sundance Channel aussi, ça a l'air d'être très bien comme chaîne ;-)

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  3. Je suis moi aussi malade : maux de tête et de gorge, fièvre, la totale. Impossible de lire et malheur, les deux premiers jours (les plus durs), j'étais loin de chez moi, sans télé et sans connexion... Incapable de lire à cause des maux de tête et de la fièvre... Là, j'arrive à sortir du lit pour aller sur le canapé, et j'ai retrouvé mon home sweet home, avec mon écran et ma connexion. J'adore les documentaires et tu me donnes des idées pour demain! Je vais commencer par celui sur Kitty Genovese, ça devrait me plaire. Et j'aime bien Vera!

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    1. ah toi aussi ! Oui, j'ai enfin réussi à relire depuis HIER SOIR seulement (une quarantaine de pages) et un peu ce matin.. c'est horrible d'être malade et de ne pas pouvoir lire et toi sans connexion ma pauvre ! La double peine ! Bon, heureusement tu vas pouvoir te rattraper (et puis avec Netflix tu peux arrêter un programme et quand tu retournes dessus, il repart du moment où tu t'es arrêtée, je trouve ça super)
      J'espère que tu vas aimer celui sur Kitty mais je pense que oui et Vera, yes !!!! Courage !

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