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16 janvier 2011

Les émotifs anonymes

Ce fut un week-end cinéma puisque je suis également allée voir avec des amis "Les émotifs anonymes" de Jean-Pierre Amérys avec Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde.

L'histoire : Jean-René, patron d’une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs.
C’est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner.
Mais ils surmonteront leur manque de confiance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments.
(Allociné)

Cette comédie romantique, en est-ce une ? raconte l'histoire de deux émotifs anonymes, qui vont tomber amoureux alors que l'un et l'autre ignorent qu'ils sont atteint de la même maladie. Ce qui va bien entendu entraîner toute une série de quiproquos et des scènes drôles et surtout très tendres. Tout cela autour du chocolat. Et j'adore le chocolat !

Le film ne dure qu'1h15 ce qui peut sembler peu, mais il possède suffisamment de magie et de tendresse pour excuser cette fin un peu hâtive, quoique très drôle. Le réalisateur, qui dans une interview avouait lui-même être un grand émotif s'est entouré d'une brochette d'acteurs formidables, dont les deux principaux : Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde.



Les scènes sont cocasses, et le regard porté sur les personnages est sensible et intelligent.  Le nombre restreint de personnages m'a fait penser à une pièce de théâtre, proche du vaudeville puisque basé sur des quiproquos.

Le scénario peut toutefois sembler prévisible et le style n'est pas révolutionnaire, mais il apporte une touche de gaieté et de fraicheur.  Et si les scènes chantées peuvent surprendre, elles traduisent aussi les vagues d'émotions qui submergent les personnages. Les scènes de réunion des émotifs anonymes sont excellentes.

Le film a une touche désuète (et/ou rétro) avec sa fabrique de chocolats, ses employés gentils et habillés à l'ancienne, il y a comme un faux air d'Amélie Poulain mais rassurez-vous le film ne sombre pas dans la guimauve, et les scènes de dégustation du chocolat vous donnent l'eau à la bouche !

 J'aime beaucoup Isabelle Carré qui avec son physique passe-partout et son talent, s'efface derrière chaque rôle pour laisser vivre pleinement ses personnages, ici Angélique, grande émotive qui va se retrouver malgré elle commerciale, le pire boulot pour une timide maladive. Je la trouve vraiment excellente dans tous ses films, et j'avais beaucoup aimé lire une interview dans un magazine, où elle s'ouvrait et où j'ai découvert une personne discrète, humble, avec ses propres doutes et manies.

Benoît Poelvoorde m'a vraiment plu dans ce rôle, je l'avais aussi beaucoup aimé dans le rôle d'Etienne Balsan dans "Coco Chanel" - je l'aime quand il est sérieux. Son talent et son physique lui permettent d'interpréter toutes sortes de personnages, mais ici j'ai aimé voir un homme sérieux, un chef d'entreprise qui confie à son psy "je n'ai rien contre les femmes, elles me terrorisent, c'est tout". Il joue parfaitement le rôle de cet homme qui cache ses émotions derrière un paraître froid et distant, mais qui vit intérieurement un enfer. La scène du restaurant est culte, il est époustouflant.  On comprend  dans cette scène le handicap que peut devenir une trop grande émotivité, et j'ai tout de suite éprouvé de la sympathie pour les deux héros. Cette scène résume à elle-seule le film.  Le réalisateur a choisi de témoigner en utilisant comme outil le rire, mais il a su ne pas provoquer la moquerie, mais la compréhension et l'attachement à ses personnes. 

Benoît Poelvoorde est pour moi un acteur incontournable de sa génération, que l'on voit plus dans des rôles comiques (et j'imagine que le prochain film tourné avec Dany Boon ne va pas arranger les choses), or pour moi il est formidable dans des rôles d'homme sérieux, amoureux. C'est la deuxième fois que je le vois comme un homme capable de séduire, ainsi je l'avoue, dans une des scènes lorsqu'il porte son costume noir et sa chemise blanche, je l'ai trouvé vraiment séduisant. Je ne voyais plus le personnage, ni l'acteur célèbre, mais un homme avec un charme indéniable. J'espère le voir donc très prochainement dans une histoire d'amour.

Il me fait penser à Albert Dupontel, autre acteur génial qui pour cacher sa grande timidité et son humilité se réfugie dans la provocation. Je me souviens d'une interview où il avait du mal à accepter tout compliment, mais il suffit de le voir dans "Deux jours à tuer" pour réaliser qu'il est un immense acteur.  Sa filmographie est impressionnante, pourtant, comme Benoît Poelvoorde, les médias ne voient qu'une facette de leur jeu. 

Jean-René et Angélique

Au final, je ne dirais pas qu'il s'agit d'un grand film mais il permet de passer un excellent moment, et de réaliser à quel point les deux acteurs principaux sont d'immenses acteurs, mention spéciale à Benoît Poelvoorde qui m'a vraiment séduite dans ce film.

4 commentaires:

  1. Le réalisateur est venu présenté le film au ciné de ma ville mais je n'ai pas pu y aller car je bossais tôt le lendemain. J'ai vu la BA sur la jolie chanson d'Angus et Julia Stone (album à écouter soit pour se réveiller en douceur soit pour s'endormir mais pas en roulant sur une autoroute la nuit!), lu pas mal d'interview et je me dis ben mince je serai bien allée le voir! B. Poelvoorde est très bon quand il n'en fait pas des caisses, attention il émet le désir d'arrêter le cinéma :-( J'aime l'univers barré de Dupontel et aussi ses one-man shows.

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  2. Tu as rencontré le réalisateur ? super ! Je ne connais pas Angus et Julia Stone mais je vais aller faire un tour sur Youtube pour les écouter. Oui, j'ai vraiment découvert Poelvoorde dans ce film, je n'avais jamais pensé à lui comme à un homme ayant du charme ;)

    Le film obtient des critiques mitigées mais moi j'ai bien aimé et j'adore le chocolat.

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  3. Hélas non je n'ai pas pu aller à la séance avec le réalisateur... Première et Studio ont écrit de bonnes critiques.
    PS:The Social Network a cartonné aux Golden Globes :-)

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  4. Oui, j'ai regardé hier soir les meilleurs moments de la cérémonie, Ricky Gervais a été très loin dans ses commentaires.

    J'étais ravie pour The Social Network, et pour Jeremy Renner (The Town) et Annette Benning (the kids are all right) car j'avais vu ces deux films et les a trouvé super. Maintenant, il y a encore plein de films à avoir avant les Oscars !

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