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03 mars 2011

127 hours

Je suis allée voir "127 hours" réalisé par Danny Boyle avant de voir True Grit.  C'est étrange d'aller voir un film en connaissant déjà l'épilogue, en sachant ce qui arrive au héros et comment le film se termine. Intéressant de voir comment un réalisateur arrive à tourner un film où l'action se déroule au même endroit pendant près de deux heures avec un seul et unique acteur, sans que le spectateur ne s'endorme. Un pari donc pour le scénariste, le réalisateur et le monteur.

Pari réussi.

L'histoire, tout la monde connaît donc je vais aller vite, c'est l'histoire véridique d'un jeune américain, Aron Ralston, féru d'escalade et de nature,  qui a quitté son job d'ingénieur à Intel pour devenir guide dans les parcs nationaux en Utah. En avril 2003, il se rend seul dans le Blue John Canyon, un parc national à l'est de l'Utah. Il part le vendredi soir  pour y passer tout le week-end sans prévenir personne de sa destination. Le samedi, après avoir croisé deux jeunes randonneuses, il se fraie un chemin à l'intérieur d'un canyon, lorsqu'il chute, entrainant avec lui un rocher qui finit par lui écraser l'avant-bras droit. Coincé, il va passer 127 heures coincé, se sachant condamné, à tenter de se dégager et à utiliser sa caméra vidéo pour réaliser un témoignage testamentaire. Désespéré, il finira par prendre une décision majeure : couper son avant-bras pour pouvoir enfin s'échapper et vivre.


James Franco aka Aron Ralson


Danny Boyle a choisi l'acteur James Franco pour interpréter le rôle de cet homme jeune mais très intelligent, et il ne s'est pas trompé. James Franco est impressionnant, on peut lire sur son visage sa douleur, sa peur, sa colère, son désespoir puis sa résignation - et enfin son envie de vivre.  Il méritait bien sa nomination aux Oscars. Le vrai Aron Ralston est un chien fou, et d'ailleurs aujourd'hui encore il skie, fait de l'escalade et vit à cent à l'heure.


Le film démarre sur les chapeaux de roue et on reconnaît bien là l'expérience de réalisateurs de clips de Danny Boyle, la musique est superbe, et lorsqu'il s'élance à VTT à travers le parc, la caméra vissée sur le guidon, c'est un grand moment. Une bonne dose d'adrénaline ! On a tous envie d'être à sa place. Vitesse, jeunesse, liberté.  La bande-annonce nous donne un bon aperçu.

Pour avoir beaucoup voyagé, et traversé plusieurs fois l'Utah, des tas de souvenirs me sont revenus. Le paysage est lunaire, rouge, extraordinaire. La solitude du héros rime alors avec liberté. Puis c'est l'accident, la panique d'abord, puis le raisonnement. Et le temps qui passe, le désespoir, la peur de "perdre la tête", les pensées les plus folles. Et fait étrange, le vrai Aron Ralston avait cette caméra vidéo, aussi aujourd'hui on peut voir quels sentiments et quelles idées lui passaient par la tête pendant ces longues heures puisqu'il s'est filmé. Il y a des moment graves, intenses mais aussi quelques touches de légèreté et même d'humour, et quelques scènes lyriques.

Personnellement, j'avais regardé le Cercle (oui je suis accro à cette émission de critiques du samedi) et l'un des journalistes lui reprochait de n'avoir jamais été à la place du personnage, de n'être pas entré dans le film. Moi si, j'étais coincée avec lui.

Je suis passée aussi par toutes ces émotions, de la rage au désespoir, de la haine à la résignation, à l'envie de vivre. Cet instinct de survie auquel je crois et qui là prend tout son sens. J'y étais aussi un peu trop au moment où il passe à l'acte, et la scène est violente, pas tant par les images (quoique, il ne cache rien - pour information, Aron Ralston n'avait qu'une sorte de mini couteau) mais par la douleur ressentie - ici pas d'anesthésiant. Ses cris, je m'en souviendrais longtemps. Personnellement, je m'évanouis dans les hôpitaux (et accessoirement chez le vétérinaire, le stomato, dans une pharmacie bref je n'arrive plus à rendre visite à des proches hospitalisés) ; et là j'ai fait un léger malaise, je ressentais les premiers signes. J'ai vraiment eu des frissons. Je suis restée jusqu'à la fin du générique. Le film fort heureusement ne se termine pas sur cette scène mais sur la liberté retrouvée, sur la victoire de la vie et j'ai été très émue par la fraternité entre les hommes, le soutien des autres randonneurs, qui courent instinctivement vers lui. La liberté, la voilà.

On a aussi reproché à Danny Boyle d'avoir choisi la technique des flashbacks pour matérialiser les pensées du héros, mais difficile de trouver une autre méthode. Il y en avait peu et ils ne sont pas venus empiéter sur le reste. Ils reflètent ce à quoi pensait le jeune homme pendant ses nombreuses heures  de solitude. J'ai aimé le film pour les mêmes raisons qui m'ont fait aimer The Way back ("Les sentiers de la Liberté") de Peter Weir. A noter, l'apparition presque fantomatique et poétique de Clémence Poésy.

Je tire mon chapeau à Aron Ralston. Un homme incroyable.

2 commentaires:

  1. Tu es vraiment cinéphile toi ! Une vraie passion ! J'irais peut-être le voir, je ne suis pas aussi addict des salles obscures que toi :)

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  2. Oui, en fait parfois il ne sort pas un seul film qui m'intéresse, mais là en ce moment c'est l'inverse !

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