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18 mars 2011

(The) Fighter

J'ai vu "Fighter" en français (The fighter en v.o) il y a bientôt une semaine. J'ai été depuis pas mal occupée, mais me revoilà. Ce film est pour certain un petit chef d'œuvre, pour d'autres, qui en général n'aiment pas le cinéma américain, ni l'Actors Studio, y voient l'exemple type du film trop formaté, trop "américain". J'ai pour ma part toujours aimé les films américains, même si les thèmes sont récurrents (loyauté, chute, renaissance, pardon, etc.).

Ce film est inspiré de la vie réelle du boxeur Micky Ward, interprété brillamment par Mark Wahlberg, que j'apprécie de plus en plus (après La nuit nous appartient et Les Infiltrés). Micky Ward, entrainé par son frère Dicky Eklund (Christian Bale), ancien champion de boxe devenu accro au crack, et sa mère Alice Ward (Melissa Leo, formidable) manager féroce et mère de 9 enfants, genre pitbull. Micky Ward végète, sa mère ayant du mal à lui trouver de véritables matches, la rencontre avec Charlene (Amy Adams) et un nouveau manager et un nouvel entraineur va changer sa vie, et le pousser à réfléchir à propre vie.

Tous les américains connaissent la vie de Micky Ward, passé de l'anonymat à la célébrité, il représente à lui seul cette Amérique où tout est possible, où un jeune homme d'origine irlandaise, paumé, ayant grandi dans une famille pauvre, nombreuse, avec un frère drogué va réussir à remporter le titre de champion du monde. Bref, vous aurez compris, tout y est. Mais tout est bien fait.
Mark Wahlberg alias Micky Ward

En premier, les acteurs, ils sont tous formidables. Mark Wahlberg méritait amplement sa nomination aux Oscars, il joue tout en réserve, toute en nuances le rôle de ce boxeur incapable à 30 ans de dire non à sa mère, qui ne peut gagner qu'avec sa famille autour de lui (les sept sœurs sont effrayantes, à noter que certaines sont les vraies sœurs de Micky Ward). Pour moi, il aurait même du gagner l'Oscar.
 
Christian Bale qui a perdu plus de 20 kilos pour le rôle, fait peur à voir. Je n'ai jamais caché que je l'adore, mais là, il est impressionnant, un vrai accro au crack, le visage émacié, les yeux exorbités, la calvitie - j'ai eu du mal à le regarder au départ. Il est formidable, il joue à merveille cet homme brisé par la drogue, dont la seule heure de gloire en boxe le pousse à croire que les reporters de HBO sont venus pour voir sa renaissance (ils réalisent en fait un documentaire sur les ravages du crack). Pour moi, il est le rôle central du film. Son arrestation, sa rupture avec son frère, la diffusion du documentaire vont lui faire prendre conscience de sa propre vie. Et sa rédemption est frappante, seul il va remonter la pente et ne va jamais abandonner son petit frère. Tous deux sont saisissant de justesse.

Melissa Leo alias Alice Ward et Christian Bale alias Dicky Eklund

Une mention spéciale pour Melissa Leo, qui interprète leur mère - elle a obtenu l'Oscar, je l'avais déjà vue au cinéma (Frozen River et 21 grams) mais là elle est parfaite. Par contre, contrairement aux critiques, je ne la trouve pas méchante, mariée plusieurs fois, elle s'est toujours occupée de ses enfants, elle vit par exemple très mal l'addiction de Dicky, ses sept filles sont les vraies harpies. Elles sont à la limite de la folie, aucune n'est mariée, et toutes ne vivent que dans l'ombre de leur mère, et dans l'admiration devant leurs frères. Je repense aujourd'hui au film, les images de Dicky (Christian Bale), qui filmé par les reporters de HBO déambule les rues victorieux, faisant le zouave, alors qu'il n'a plus que la peau sur les fesses me reviennent en mémoire. Saisissantes.

Pour les combats, Mark Wahlberg avait racheté les droits du livre il y a plusieurs années, et s'est entrainé à la boxe pendant cinq ans, ce qui laisse tout loisir au réalisateur de filmer le combat sous tous les angles, la caméra faisant un travelling autour du ring. Un vrai plaisir, je réalise à quel point Will Smith était nul sur un ring, en jouant Mohammed Ali !

J'aime donc les films américains, et j'ai aimé celui-ci. Jamais une relation fraternelle (depuis Brothers) n'avait été aussi bien filmée, leurs liens sont tellement forts que l'un ne peut vivre sans l'autre, et les deux vont remonter ensemble vers la lumière. Le réalisateur nous offre le plaisir de voir à la fin du film les vrais Micky Ward et Dicky Eklund, avec Dicky qui n'a jamais replongé dans l'enfer du crack. Merci.

PS : un photo de Christian Bale, en pleine santé ! J'en ai besoin.

2 commentaires:

  1. Encore un film à voir... mais pas encore prévu à mon petit ciné décidément :-( Ta bonne critique me frustres d'autant plus!!!

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  2. Merci, oui j'ai aimé. Ça m'a un peu rappelé The Town, avec cette middle class américaine touchée par la crise, avec plein d'enfants. Très réaliste de ce côté-là.

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