!-- Font Awesome -->

27 mai 2011

Du bois pour les cercueils

Ma mère m'a prêtée ce livre à mon retour de la Rochelle dimanche dernier. Je lis rarement des polars français, je lis principalement des policiers anglo-saxons ou scandinaves. Mais, comme j'adore lire, je ne dis jamais non. J'ai lu ce livre en à peine deux jours (trois en comptant la lecture en transport en commun), j'ai aimé mais sans plus, voilà pourquoi.

Le pitch ? Le directeur d'une usine de transformation de bois est retrouvé mort dans l'atelier de l'usine. Deux policiers sont dépêchés sur les lieux : l'inspecteur attrape rapidement la grippe, c'est donc le jeune Bruchet qui se charge de mener l'enquête. Et très vite, il s'aperçoit que la mort n'a rien d'accidentel, surtout que le patron était universellement détesté dans l'usine...

Le plus ? Le lieu, le Jura, la montagne, la neige, le froid, le monde rude des travailleurs du bois. Un voyage dans une région française que je ne connais pas, avec cette atmosphère pesante, très scandinave parfois. On plonge dans la France profonde, les gens simples. Le meurtre est aussi intéressant : un directeur d'usine retrouvé mort dans l'atelier, avec une palanquée d'assassins possibles. Une usine de transformation de bois : une découverte pour moi.

J'avoue que j'ai eu envie de connaître la fin, le nombre de suspects ne cessant d'augmenter, mais mes années de lecture et de visionnage de séries policières ont malheureusement fait que j'ai deviné un peu avant la fin, je l'ai donc terminé juste pour m'assurer que je ne me trompais pas.
J'avoue aussi que j'ai eu du mal avec le style, trop simple, trop dépouillé, ce qui évidemment sied à l'histoire mais je suis habituée à un style plus soutenu. En fait son histoire m'a fait plus penser à une pièce de théâtre qu'à un film. Laissez-moi m'expliquer : l'histoire se déroule essentiellement (85%) à l'usine et dans l'auberge où les deux policiers logent. A part une randonnée dans la forêt au milieu du livre et à la fin, le lecteur est enfermé dans ces deux lieux, sans aucune issue, de fait j'ai attrapé un rhume et j'ai fini par me demander si ce n'était pas en lien avec la grippe qui cloue le commissaire au lit ;-) Dont le seul remède est le vin du pays (Savagnin) et de la saucisse de Morteau ! J'avoue que je salivais en lisant ces passages, mais je leur reproche leur redondance.

Comme je ne suis pas fan des séries scientifiques, qui nous apprennent qu'un meurtre peut se résoudre du fond d'un labo, je ne suis pas non plus fan des livres où l'action se passe entièrement devant une cheminée à se soigner en buvant et en mangeant allègrement. Il m'a manqué un peu d'action.

Enfin, l'auteur est soit : un ancien employé d'une usine de transformation du bois, soit tombé en admiration devant une usine et j'avoue que là, j'ai été perdue, malgré les descriptions de chaque partie de l'usine, des machines, des termes techniques, je n'arrivais pas à "visualiser" l'endroit. L'auteur aurait pu, soit glisser quelques croquis, soit simplifier ses descriptions, car j'ai toujours eu l'impression de passer à côté de quelque chose.
J'ai ma réponse sur Amazon : Ingénieur dans l'industrie de transformation du bois, Claude Ragon connaît à cœur le massif jurassien, ses habitants et leur caractère âpre. Cet univers minéral, végétal et humain inspire une écriture également rude et attachante.

A noter, le stéréotype du jeune inspecteur fougueux (un peu trop, car partir à la recherche d'un suspect sans téléphone, ni arme me paraît très invraisemblable) et du vieil inspecteur bourru mais très intelligent. Ce partenariat existe depuis trop longtemps pour ne pas lasser un lecteur assidu. Il manque aux personnages une certaine profondeur.

La lecture n'en demeure pas moins plaisante, et je ne regrette pas de l'avoir lu. J'ai découvert un monde et une lieu dont j'ignorais tout, et j'ai aimé "le voyage". J'ai été vraiment dépaysée.  A lire donc sur un transat, au soleil pour être au frais ! 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire