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03 août 2011

Summer readings


L'été est parait-il la saison propice à la lecture - fort heureusement, les vrais lecteurs n'ont pas besoin des rayons du soleil pour dévorer les pages après les autres. Même si le soleil a fini par faire son retour (la chaleur avec), j'ai du mal à imaginer les heures de lectures allongées sur la plage définitivement perdues. Pour ma part, je travaille (les vacances arriveront plus tard), donc c'est principalement dans le busway et le bus que je lis quotidiennement.

J'ai retrouvé Jo Nesbø  avec "Le sauveur", une nouvelle enquête de l'inspecteur Harry Hole. J'ai fait connaissance assez récemment avec l'inspecteur Harry Hole, célèbre enquêteur norvégien. Je vous avoue qu'étant une grande fan d'Irnaldur Indriðason et son inspecteur islandais Erlendur, j'avais peur de le "tromper" en allant lire les autres auteurs nordiques.

Mais j'ai craqué un jour, en lisant "Le bonhomme de neige" pour lequel je n'ai écrit aucun billet. Ce dernier est en fait plus récent (2008) que celui pour lequel j'écris un billet ce soir  (2007). J'avoue que l'idée de retrouver un policier parfois cynique, blessé, solitaire m'effrayait un peu, tant je tiens à Erlendur. Mais les deux personnages sont distincts, pas le même âge (voir Harry Hole parler d'amour, savoir qu'il n'a qu'une petite quarantaine m'a bien perturbé) et surtout l'Islande et la Norvège sont deux pays aux cultures différentes.

"Le sauveur" est unique dans le sens, où tout en suivant une enquête suite à un assassinat, on quitte la Norvège pour aller en ex-Yougoslavie, à Vukovar suivre le destin d'un tueur à gages, qui va s'accaprer la vedette, Jo
Nesbø ayant choisi par instant de mettre son héros de côté. L'intrigue est bonne, un tueur à gages, ex-enfant de la guerre atterrit à Oslo pour tuer un membre de l'Armée du Salut, mais à une heure de son départ, sa mission rondement menée, il découvre qu'il s'est trompé de cible, et doit absolument terminer le travail, avec dans les pattes l'inspecteur Harry Hole.

L'auteur permet à des lecteurs infidèles comme moi, de prendre un livre au hasard et de s'y plonger, si certaines allusions sont faites sur ses précédentes enquêtes, le lecteur n'est pas ignoré et l'auteur n'hésite pas à fournir des détails permettant de comprendre les relations compliquées de l'inspecteur avec sa hiérarchie ou son ex-compagne. J'ai également aimé le fait que l'auteur nous fasse pénétrer un peu plus dans son pays, j'ai ainsi découvert la puissance et le mystère entourant l'Armée du Salut norvégienne. Une société bien différente de la nôtre, avec cette atmosphère propre aux auteurs nordiques. J'ai réalisé à quel point, comme beaucoup d'autres lecteurs, je suis devenue moi-même accro aux romanciers nordiques. A la différence prêt pour le norvégien qu'il aime ouvrir ses enquêtes aux autres pays, et utilise intelligemment la violence, n'hésitant pas à tuer des personnages secondaires importants.

J'ai eu du mal à entamer le livre au départ, puis impossible de le lâcher, j'ai réussi à le terminer dans les meilleurs conditions, un transat à l'ombre, une boisson fraiche à la main, loin du froid glaçant et meurtrier d'Oslo.  Ville et pays que j'avais depuis longtemps envie de visiter (depuis toute jeune, merci A-ha), et je le ferai certainement, pays où, oui les policiers ne sont pas armés, où les journées sont plutôt calmes, où l'alcool fait plus de dégâts que les armes. La fin de ma lecture a coïncidé avec la tragédie qui les a frappés. J'ai vraiment hâte d'aller là-bas.

Puisque j'étais partie sur les lecteurs nordiques, j'ai enchainé avec un livre en anglais, "The dogs of Riga" du célèbrissime Henning Mankell.  Pour les mêmes raisons que j'avais ignoré le norvégien, j'ai longtemps ignoré le suédois. J'ai donc découvert l'auteur un peu par hasard, en allant à la médiathèque rendre mes livres (j'ai emprunté trois autres livres), je suis tombée sur cet exemplaire, en anglais et dont la quatrième page de couverture m'a donné envie. J'ai longtemps étudié le russe et l'histoire de la Russie et de l'Empire soviétique, et étant allée en Finlande, j'ai découvert la proximité des pays Baltes (Riga étant la capitale de la Lettonie). 

Il ne s'agit donc pas de la première aventure de Kurt Wallander, l'inspecteur suédois d'une petite ville provinciale mais qu'importe. Ayant lu ce livre à la suite de celui de
Jo Nesbø, je peux définitivement dire que oui, il s'agit bien du même genre - des romans policiers avec comme héros des policiers éculés, solitaires, cyniques, désabusés écrits par des auteurs scandinaves mais au style vraiment différent. C'est ce qui me fait tant aimer le genre policier, il ne cesse de renouveler malgré les ressemblances. Kurt Wallander vit seul, ancien alcoolique, il s'occupe de son père veuf et se pose la question de quitter son job de policier provincial pour un poste bien payé dans la sécurité, lorsque un canoë de sauvetage avec à son bord deux lettons assassinés échoue sur la plage. L'enquête va mener Kurt Wallander à quitter sa petite vie pour aller découvrir la Lettonie, Riga en 1991 à la veille de leur indépendance.

Mankell explique en épilogue la naissance de ce livre, suivie quelques mois plus tard, au printemps 1991 du coup d'état qui allait mener à l'indépendance des trois pays Baltiques. L'histoire a donc fini par rattraper son retard, Mankell a en effet dans son livre émis plusieurs fois ce développement. Il envoie donc son héros, seul, affronter un pays encore sous la coupe du régime soviétique, où les chiens de Riga représentent ces hommes à la solde du pouvoir, prêts à tout pour le sauvegarder, où les opposants sont kidnappés, torturés et tués.
Ystad

Le personnage même de Kurt Wallander est intéressant, car il vit dans une petite ville suédoise, il n'est pas armé, et est assez désabusé par son métier. Il a finalement peu de crimes à résoudre, plus souvent des affaires de violence conjugale, et a un vrai problème avec l'alcool. Comme son homonyme norvégien, il tombe amoureux, est encore jeune (mon héros islandais a pris tout à coup un coup de vieux) et prend des risques énormes.

J'ai découvert la Suède avec Stieg Larsson, et son Millénium - pas la Suède de la capitale Stockholm, mais celle de la province, très intéressante. J'ai donc cherché sur une carte la petite ville d'Ystad où ont lieu les enquêtes, ville tout au sud de la Suède, proche de Malmö et surtout de Copenhague, la capitale danoise, donnant sur la mer Baltique.  La ville, peuplée de près de 18 000 habitants est devenue célèbre en partie, grâce au personnage de Mankell. J'ignore si ses descriptions sont exactes, mais j'étais heureuse de la trouver sur la carte, étape nécessaire pour comprendre mieux la proximité de la Lettonie, et la dérive du bateau de survie.

Le style de Mankell est comme son âge (il est né en 1948, Jo
Nesbø en 1960), plus mûr et plus posé, les mots plus étudiés, moins nerveux mais tout aussi intéressant. Comme pour Nesbø, il nous emmène à la découverte de la vie provinciale en Suède, où le temps semble toujours passé plus lentement, où la dépression est fortement liée au froid et au manque de soleil.

Maintenant, j'ai envie de lire les autres opus de ces auteurs, ce qui ne m'empêchera de piétiner d'impatience pour la suite des aventures d'Erlendur, mon bougon Islandais qui a trouvé le moyen de disparaître dans les fjords dans le dernier opus.

J'avais aimé mon voyage en Finlande, les peuples nordiques sont fascinants, ils sont beaucoup plus aux prises avec la nature (le froid, la neige) que nous le sommes, ils vivent dans des sociétés privilégiées économiquement, mais où leur rigueur protestante vient à l'encontre d'un certain fatalisme et d'une latence dépressive omniprésents. 

Et si vous êtes curieux, les deux romanciers ont des sites web à leurs noms (en anglais).

Bonne lecture ! 
 
PS : petite information si vous êtes curieux, la Scandinavie au sens strict est représentée par ces trois pays: la Suède, la Norvège et le Danemark, à l'histoire et à la culture commune,
dont les habitants, assez homogènes ethniquement (hormis les Samis et les Finnois), parlent des langues apparentées (encore plus proche que l'italien et l'espagnol par exmple, d'origine indo-européenne). Depuis peu, on y inclut les Iles Feröé et parfois l'Islande, mais jamais la Finlande, le finnois n'étant pas une langue indo-européenne. Demandez à n'importe quel suédois ou danois qui vous expliquera à quel point la langue finnoise est compliquée à apprendre. J'ai rencontré un pauvre Danois, qui parle couramment le suédois, le norvégien, l'anglais et qui marié à une finlandaise, avait un mal fou à apprendre le finnois. Et je confirme ! Le finnois appartient aux langues finno-ougriennes qui comprennent leur voisin proche Estonien (dont la capitale Tallin est en fait située juste en face, en ferry) et plus étrangement leur lointain cousin hongrois.

Même si ici, j'ai parlé principalement d'un auteur norvégien et d'un auteur suédois, mon héros Erlendur, étant islandais, je préfère donc employer le terme de nordique.


2 commentaires:

  1. Mon beau-père a adoré la Suède (voyage en camping-car l'été dernier) et la mentalité des gens. Après avoir vu les deux films Millenium j'ai été pour ma part un peu traumatisée même si j'ai été à Stockholm pour un voyage d'études il y a plus de 20 ans qui s'était très bien passé!

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  2. J'ai vraiment envie de visiter ces deux pays, j'ai vu un film norvégien (URO) violent mercredi, en norvégien (sous-titré français) et ce soir un film en Suède, bref c'est ma période ! Sans doute un signe !

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