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25 septembre 2011

Restless

Il y a presqu'un an (le 26 octobre 2010) je vous avais déjà parlé de Restless, le dernier film de Gus Van Sant. Je vous avais bassiné avec l'adoration que je porte à ce réalisateur, et mon impatience pour voir ce film. Il aura donc fallu que je patiente presque onze mois pour enfin le voir ! Mais patience fut récompensée.

Restless porte bien l'empreinte et la signature de Van Sant, même si il aborde cette fois-ci un thème plus classique : une histoire d'amour adolescente. Évidemment il ne s'agit en aucun d'une version hollywoodienne d'un film d'ados boutonneux, férus de musique et de joints. Le réalisateur nous emmène dans le monde fantastique peuplé de fantômes du jeune Enoch, interprété brillamment par Henry Hopper, fils du regretté Dennis.  Inconsolable depuis la mort accidentelle de ses parents il y a quatre ans, le jeune homme vit renfermé, ne s'échappant que pour aller assister à des enterrements ou jeter des cailloux sur les trains, accompagné de son seule fidèle ami, un fantôme japonais kamikaze tout droit issu de la dernière guerre mondiale.  C'est lors de l'un de ces enterrements, qu'il croise le regard de la jeune Annabelle, jouée par Mia Wasikowska (Alice in Wonderland, The Kids are all right et Jane Eyre), le coup de foudre opère instantanément.

Tous deux deviennent vite inséparables, mais le bonheur d'Enoch s'effondre avec cette terrible nouvelle : Annabelle est en phase terminale (tumeur au cerveau) et n'a plus que quelques mois à vivre. En ayant vu la bande-annonce, j'avais un peu peur de devoir sortir les mouchoirs et pleurer tout le long du film, mais ce ne fut pas le cas.

Les adjectifs qui me viennent à la bouche sont : ode à la vie, beauté, jeunesse, espoir, éphémère, poésie, refuge, rêve. Restless en anglais a plusieurs significations, agité, inquiet, impatient, énervé. Enoch décide d'offrir à sa belle les plus beaux mois de sa vie, mais la réalité le rattrape, il n'a toujours pas fait le deuil de ses parents (plongé dans le coma, il n'a pas pu assister à leur enterrement et ne se pardonne pas d'être en vie) et devoir perdre le nouvel amour de sa vie ne fait que remonter en lui toutes ses tensions, mais Annabelle va réussir à l'accompagner, là où son fantôme kamikaze n'avait pas su le faire : à affronter la vie, la vraie et apprendre à l'aimer.



Ce film est une sorte de parenthèse, difficile de croire que ces deux êtres puissent réellement exister (les tenues d'Annabelle et Enoch sont exquises, empruntées aux années 20) mais on veut y croire. Gus Van Sant a choisi d'offrir au spectateur de l'espoir, de l'amour et une vision positive de la vie.  On reconnaît son empreinte au choix de laisser la caméra filmer les silences, peu de musique, peu d'actions. Le spectateur voit leurs vies à travers une petite lucarne, témoin d'une tranche de vie.

Les acteurs sont formidables, la soeur ainée d'Annabelle, Schuyler Fisk est aussi exceptionnelle. Pour son premier rôle, le jeune Henry Hopper assure ! Et quelle ressemblance avec son père, il y a des moments où c'est troublant, les yeux verts, le regard, le sourire, c'est comme si le choix de l'acteur avait été calculé. Ainsi, j'ai eu parfois l'impression que Dennis Hopper jouait aussi au fantôme en prenant possession pour quelques secondes du corps de son fils !

Mia Wasikowska est superbe, drôle, fraîche et porte bien le rôle de cette jeune fille, en phase terminale. Rio Kase est Hiroshi, le fantôme de ce jeune kamikaze qui accompagne Enoch depuis son réveil. Sa présence est lumineuse et son jeu tout en subtilité.

Je ne vais pas en dire plus, j'attends de pouvoir acheter le dvd - sinon foncez-y si vous voulez vous promener dans les rues de Portland et le monde d'un jeune homme un peu spécial, mais vraiment attendrissant. Gus Van Sant n'est donc pas encore prêt de me décevoir !

2 commentaires:

  1. Surtout Mia Wasikowska, cette actrice me surprend de plus en plus. J'ai hâte de la voir en Jane Eyre.

    C'était un film doux et optimiste. La mort est très belle, et j'ai beaucoup apprécié l'absence de tire-larmes (même si le passage de la répétition de la mort était un bel exemple de la chose ^_^, tourné en dérision heureusement dans son développement.

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  2. Oui, j'ai aussi beaucoup aimé cette scène, très forte. Je l'aime beaucoup, tu avais vu The kids are all right ?

    Moi aussi j'ai hâte de voir Jane Eyre :)

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