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13 novembre 2011

Intouchables

Difficile d'échapper aux Intouchables, ce film phénomène a dépassé les 1,5 millions d'entrée en cinq jours, mieux que le dernier opus de Harry Potter (que je regarderais un jour..).

Les adjectifs éloquents sont nombreux pour décrire ce film, il est salué de toutes parts, aussi ai-je été surprise en regardant  l'émission le Cercle et trouver un critique ne PAS aimer le film. Les autres critiques présents l'avaient encensé, mais lui n'a aimé que les premières scènes (la rencontre de Driss et de Philippe, les personnages principaux) ensuite il parle de bons sentiments dégoulinants, et surtout n'a pas aimé quelques scènes où le personnage de Driss (Omar Sy), s'amuse à se moquer de son patron tétraplégique (François Cluzet).

C'est ce critique qui m'a décidé à voir le film, allais-je partager les sentiments du journaliste des Inrocks ou au contraire céder au tsunami pro Nakache-Toledano (les réalisateurs) ?

Inspirée d'une histoire vraie, le film raconte la rencontre improbable entre un jeune des banlieues, à peine sortie de prison et un millionnaire parisien tétraplégique, veuf et irascible. Vous l'aurez compris, l'histoire, aujourd'hui, n'est pas extraordinaire en soi, elle a même servi à plusieurs films. La différence, ce sont les dialogues, très éloignés des paroles cul-cul la praline des films qui abordent le handicap.

Car oui, les premières scènes valent de l'or - le personnage d'Omar Sy,  Driss (Omar Sy est excellent dans le film, son sourire, sa présence remplissent l'écran),  est comme un diamant brut qui rencontre le plus exigeant des orfèvres.  Il ne réalise pas au départ le handicap du personnage de François Cluzet (qui réussit à ne pas se faire voler la vedette dans un rôle où seule sa tête bouge), et va ainsi, redonner à ce millionnaire déprimé l'envie de vivre.

Ensuite, le film raconte la vie au quotidien, et le développement d'une complicité très forte entre ces deux hommes. Le critique a argumenté sa déception en citant plusieurs scènes clé du film, celle de l'opéra, et lorsque Driss se moque du handicap de son patron.


J'ai, pour ma part, beaucoup aimé la scène de l'opéra, en fait, je me suis reconnue, j'ai tendance à avoir de véritables fous rires, difficilement contrôlables lors de moments solennels. J'aime l'opéra, mais lorsqu'un homme déguisé en arbre entre en scène et chante en allemand, je trouve ça drôle. Sa réaction est humaine, et elle ne le rabaisse en rien - idem, lorsque l'inverse se produit, que Driss "joue" avec le handicap de son patron, si ça peut paraître assez dérangeant au départ - ainsi lorsqu'il mange du chocolat, et que Driss lui rétorque "pas de bras, pas de chocolat", on peut être supris.

Puis lorsque Driss décide de jouer au coiffeur. Le chroniqueur y a vu de la méchanceté, moi non et ni la majorité du public. C'est là que j'ai compris, que ce journaliste a ce terrible défaut dès lors qu'il est en face d'un handicap : la pitié. Elle l'empêche de voir derrière ce tétraplégique, l'homme qui a envie qu'on lui parle normalement, qu'on se comporte normalement, bref qu'on le taquine, que l'on se moque de lui, comme on le ferait avec une personne normale. Et le journaliste a oublié le contexte de cette scène,  Philippe est dépressif et Driss veut le faire réagir.

Yvonne, Philippe et Driss
Le handicap de Philippe est devenu un handicap pour le journaliste dans son appréciation du film. 

J'ai également aimé le rôle de la musique dans le film, d'ailleurs la bande-annonce est bien faite, ainsi si on commence avec du rap, les mêmes images de la banlieue seront plus tard montrées sur de la musique classique, car la musique ne connaît pas de frontières. Je n'ai pas vu de condescendance lorsque Philippe lui fait écouter plusieurs extraits de musique classique, et que Driss les associe à des pubs ou à des jingles. Moi aussi, je fais ces associations. C'est aujourd'hui notre culture et que je retiens de cette scène, c'est que la musique les réunit.

Alors oui, le film est effectivement plein de bons sentiments mais pour moi le film porte un autre message : qu'importe notre handicap, qu'il soit physique ou social, le libre arbitre existe, et rien n'est figé, on peut changer sa vie ou retrouver une nouvelle vie. La rencontre de ces deux destins brisés est le ciment de leurs nouvelles vies.

A noter l'excellente interprétation d'Anne Le Ny (Yvonne, la gouvernante), je l'ai adorée !

NB : c'est probablement une erreur de ma part de regarder des émissions où des critiques s'étranglent sur plusieurs scènes du film, et donc les montrent. Dommage car, je connaissais d'avance certaines chutes, le public, dans sa majorité non, et a beaucoup ri.

4 commentaires:

  1. Je viens de lire que le film a réuni plus de 4 millions de spectateurs en 2 semaines, impressionnant!!!
    Vendredi soir il y avait une soirée de deux très bons films avec François Cluzet : A l'origine et Le dernier pour la route. Conclusion c'est le spécialiste du non-jeu!

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  2. J'ai pas réussi à regarder A l'origine, car l'histoire même me dérangeait, et j'ai pas vu Le dernier pour la route pourtant je suis certaine que j'aurais aimé ;) Il est très bien dans Intouchables. C'est le Daniel Auteil des années 2010 !

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  3. Je te conseille de voir A l'origine, j'ai beaucoup aimé, une histoire hallucinante qui a réellement eu lieu.
    Je ne pensais pas enchaîner avec le 2e film et pourtant je suis restée devant l'écran!
    J'avais vu François Cluzet au théâtre il y a bien longtemps dans Jacques et Mylène, pièce complètement barrée avec Valérie Bonneton son ex.

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  4. Son ex ? Je savais qu'il avait eu un fils avec la regrettée Marie Trintignant, mais c'est tout. Oui, je commence à l'apprécier, je trouve que vieillir lui va bien ;)

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