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15 février 2013

Etranges rivages

Erlendur est de retour ! Pour tous les fans des romans d'Arnaldur Indriðason comme moi, ce ne pouvait être qu'une excellente nouvelle. Le romancier islandais avait fait disparaitre dans les fjords son plus fin limier lors de ses deux derniers romans (La rivière noire et la Muraille de lave). 

Le lecteur croise à nouveau le chemin du policier dans les fjords du côté d'Eskifjördur où enfant il a grandi, et où son jeune frère, Bergur, est mort lors d'une tempête, perdu dans le blizzard, à l'âge de huit ans. Depuis, Erlendur revient chaque année arpenter les sentiers à la recherche d'une trace. Mais c'est une autre disparition qui va l'obséder, celle du jeune femme, Matthildur, en 1942.

Erlendur est toujours obsédé par la disparition brutale de son jeune frère. Chaque nuit, il rêve de lui et aimerait trouver ici une manière de mettre fin à cette souffrance lorsqu'il croise la route d'un chasseur de renard, Boas, qui lui parle de Matthildur, disparue mystérieusement en 1942 lors d'une tempête. Cette même nuit, une patrouille de soldats britanniques s'était égarée, mais tous avaient été retrouvés (vivants ou morts), seul le corps de la jeune femme n'est pas réapparu. Erlendur va alors interroger tous les proches de la jeune femme, souvent octogénaires ou nonagénaires, tout en continuant ses recherches personnelles sur la disparition de son frère.

Et en quelques pages, j'ai été happée par cette nouvelle histoire, j'ai lu le livre en deux jours, et je me suis forcée à le reposer, sinon je l'aurais lu d'une traite. Le pouvoir d'Indriðason sur moi reste mystérieux, son enquête se résume principalement à des rencontres, des échanges près de quarante ans après les faits, où les fjords sont omniprésents, comme ce climat qui semble rythmer la vie de ce pays.
Indriðason rend ici un hommage vibrant à son héros en racontant son passé, en expliquant cette souffrance et cette obsession de découvrir la vérité "Ce qu'il voulait, c'était découvrir la vérité dans chacune des enquêtes qu'il menait. La seule chose qui lui avait toujours importé était d'obtenir les réponses aux questions qu'il se posait. De découvrir ce qui s'était perdu, avait été oublié et que personne avant lui n'avait jamais trouvé". Ainsi retrouver son petit frère est devenue pour lui l'obsession d'une vie, et son métier d'enquêteur n'en est que le reflet. 

 
Même si finalement l'auteur décrit peu la jeune femme, le lecteur, comme le héros, veut découvrir ce qui lui est arrivé. Impossible aux parents et amis d'une personne disparue de pouvoir faire leur deuil, et c'est Erlendur, dans sa quête de vérité qui leur apportera la paix de l'âme. Je n'en dirais pas plus, mais sachez que les langues vont se délier.

Ce voyage dans le temps c'est à la fois celui du policier, et celui de l'Islande - ce pays étrange, celui des elfes et des fantômes, des tempêtes, des naufrages, des noyés et des disparus. Un pays où le temps semble souvent suspendu. L'auteur islandais est obsédé par le froid, il avait déjà abordé l'hypothermie dans ses romans précédents, ici il nous explique le syndrome de Lazare et la mystérieuse taphéphobie (dont ma mère souffre aussi), la peur d'être enterré vivant.

Erlendur ne cessera d'importuner Hrund, la sœur de Matthildur, ses amis dont Ezra et Ninna, il ne cessera de remuer le passé, de les provoquer, à la limite du harcèlement pour qu'enfin la vérité sorte. Ce livre est multiple, il ravira les fans d'Erlendur, mais ses thèmes (le deuil, les disparitions, la vengeance, le pardon et le recueillement) parleront à tous.  L'enquête est passionnante et les chapitres consacrés à la disparition de son frère sont sublimes.

Décidément, Indriðason ne cesse de me surprendre ! J'avoue cependant que la dernière page m'a laissée un terrible doute, aussi ai-je parcouru quelques blogs, mais apparemment j'ai interprété différemment ces dernières lignes, liées à la vie personnelle du personnage principal. J'espère effectivement m'être trompée, et le retrouver rapidement, de retour à Rekjavik auprès de Sigurdur Oli et Elinborg pour de nouvelles aventures !

2 commentaires:

  1. Dieu que ma PAL s'allonge ces jours-ci j'ai eu moins de temps pour lire, mais je compte bien me rattraper !
    Merci pour cet avis bon à prendre, les polars c'est une gourmandise chez moi :)

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    1. J'ai acheté 14 romans la semaine dernière, j'en ai lu deux ... pour les polars, je suis comme toi ! Bon dimanche

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