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13 février 2013

Shadow Dancer

Il y a Clive. Il y a l'histoire. Il y a Clive. Il y a l'Irlande. Non j'arrête là ! Mais ces divers éléments m'ont motivés à aller voir Shadow Dancer dans un cinéma indépendant où je vais rarement. Et j'ai bien fait, car ce film mérite amplement toutes les critiques qui l'ont encensé.

Étrangement, j'ai regardé l'émission Le Cercle après avoir vu le film, et j'étais ravie de voir l'enthousiasme des critiques et particulièrement de Marie Sauvion (qui partage également ma passion pour ce cher Clive et que j'aime beaucoup comme critique cinéma).

Le romancier Tom Bradby a choisi d'adapter son roman au cinéma en écrivant le scénario, la réalisation a été confiée à James Marsh, le réalisateur de l'excellent documentaire Projet Nim (diffusé actuellement sur Canal +).

L'action se situe à Belfast au début des années 90 alors que les premiers pourparlers de paix entre l'IRA et le gouvernement britannique émergent. Un agent du MI5, Mac (Clive Owen) offre à la jeune Colette McVeigh (Andrea Riseborough) un drôle de marché : arrêtée pour avoir déposé une bombe dans le métro londonien, il lui offre la chance d'échapper à vingt cinq années de prison si elle accepte d'espionner ses propres frères, membres actifs de l'IRA.


Le film n'a pas comme sujet la lutte indépendantiste mais bien la famille, une famille irlandaise qui vit dans cette ville en guerre depuis des décennies, et qui comme toutes les autres a un jour a été touchée dans sa chair et dont certains membres sont devenus des combattants. Cette famille vit unie, la mère, très digne, la fille, Colette et son petit garçon qui concentre sur lui tout l'amour de sa famille, ses oncles et ce "clan". Le réalisateur nous offre l'occasion de voir Belfast différemment, loin des briques rouges, nous sommes dans les quartiers populaires oui, mais le réalisateur nous offre aussi la mer, l'espace, et la couleur rouge que porte tout le long du film l'héroïne.

L'affiche anglaise (cf. ci-dessous) est beaucoup plus parlante, car elle présente la jeune femme comme elle est, seule, comme une mère, une fille, une sœur et une espionne.  Et comme dans le générique, c'est elle qui a le premier rôle, le nom de Clive Owen arrive en fin. Le choix d'une affiche mettant en scène l'acteur est un choix purement "marketing" pour attirer les spectateurs.


J'ai adoré le film, qui nonobstant le choix cornélien de la jeune femme, vous embarque dès la première scène dans un suspense qui vous prend au ventre. La scène du métro, où le réalisateur fixe sa caméra sur le sac à main à la jeune femme semble avoir été filmée en temps réel pour accrocher le spectateur et installer cette sensation de peur, qu'à chaque instant une bombe peut exploser. Elle explosera, plus tard, à un moment où je ne m'y attendais pas.

C'est la réussite de ce film : être imprévisible tout en laissant le temps au temps. Ici, les personnages ne sont pas transformés en héros, ils restent profondément humains, faillibles, et cyniques. La fin aura laissé tous les spectateurs comme sonnés. Une impression de coup de poing.

L'histoire va vite et à l'heure où tous les films à l'affiche durent plus de deux heures, celui-ci est court mais fort, très fort.



A noter le casting exceptionnel. J'ai toujours aimé Clive Owen, il me fascine. Il a réussi l'exploit de mener une belle carrière tout en conservant une part de mystère. Il ne manque pas de charme mais ici il incarne un agent du Mi5 dépassé par les évènements, qui "utilise" des êtres humains à des fins loin d'être nobles. J'ai toujours trouvé qu'il dépassait l'écran, pas comme un Depardieu, qui pour moi a toujours mis le personnage au second plan, au contraire, il arrive ici à faire ressortir tous les travers du personnage et ses failles en remplissant l'espace.

Un grand bravo à la jeune Andrea Riseborough qui arrive à lui voler la vedette ! Elle incarne magnifiquement cette jeune mère, embarquée dans les combats de ses frères,  forcée à les espionner et menacée à chaque minute d'être dévoilée et assassinée par ses pairs. Mais le réalisateur se refuse à la glorifier, et son dernier acte sera comme sa vie, très controversé.  Tout le casting est d'ailleurs parfait, celle qui interprète sa mère, ses frères. Ils sont tous très convaincants. A noter la présence de Gillian Anderson (X-Files).

Bref, une réalisation réussie, un casting parfait, des choix scénographiques rares, une photographie soignée avec ces couleurs beige/bleu métallique (lle réalisateur a choisi des teintes des années soixante-dix, comme si cette ville, en guerre, appartenait à une autre époque) font de ce film un film hors pair.  Le cinéma comme je l'aime. Allez le voir, vite !

2 commentaires:

  1. En fait j'avais déjà lu ton billet, mais je l'ai relu différemment maintenant que j'ai vu le film ;o) Je trouve que tu en parles très bien, j'ai moi aussi beaucoup aimé!

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  2. Ravie que tu aies vu et aimė le film ;) il est sorti en toute discrétion. Merci ! Maintenant je veux savoir quel autre film que tu as vu ;0)

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