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23 avril 2013

Perfect mothers

J'ai remarqué qu'il m'était bizarrement difficile parfois d'évoquer mes livres ou films préférés. C'est encore le cas. J'ai vu Perfect mothers (Two mothers) mardi dernier, une semaine déjà. J'avais vu la bande-annonce à plusieurs reprises au cinéma, et j'étais intriguée par l'histoire, la musique, les actrices et la réalisatrice. Ma soeur l'avait vue avec moi et m'avait jeté un regard grave, au vu de l'histoire : comment deux femmes adultes, meilleures amies, presque sœurs, vont tomber amoureuse chacune du fils de l'autre.

Anne Fontaine, réalisatrice française a pris le plus beau pari de sa carrière : adapter librement un roman de l'impressionnante Doris Lessing, auditionner des actrices géniales et aller tourner cette histoire scandaleuse dans un coin paradisiaque d'Australie.

Le film m'a totalement chamboulé,j'ai été emportée à la fois par l'histoire, le lieu, cette mer bleu, ce coin presque isolé de la terre, la musique, et les acteurs, tous formidables. Ma sœur m'avait surpris en me demandant d'aller avec elle. Nous sommes sorties toutes les deux dans le même état. 




La réalisatrice française a réussi à éviter tous les écueils face à ce genre d'histoire et a eu le talent d'engager deux immenses actrices, l'australienne Naomi Watts et la sublime Robin Wright. Elles jouent ici sans fard (au sens propre comme au sens figuré) le rôle de ces deux femmes, quadragénaires qui vont s'éprendre chacune du fils de l'autre, âgés d'à peine vingt ans. Elles ont reproduit avec ces garçons cette amitié particulière, presque virale qui les unit. Les deux jeunes hommes vivent dans cette baie reculée, voisins, dans deux immenses maisons qui dominent la mer, ils se rejoignent chaque matin pour aller surfer. Le silence ici a toute sa place. Ce sont les vagues qui rythment le film.

L'océan a ce rôle primordial, il semble avoir un pouvoir, à la fois sensuel, ses vagues sont érotiques. L'océan efface toutes les douleurs, toutes les fractures, il les unit. Et il les isole totalement du monde extérieur, et leur apporte une protection où le monde réel n'a plus aucune prise sur eux. 


La force du scénario et du livre de Doris Lessing est d'éviter l'aspect moralisateur, il est jeté aux orties cinq minutes après le début du film. Car on parle ici d'amour, un amour qui unit les deux femmes, dont les amis communs les soupçonne d'être plus que "sororal",un amour de deux mères pour leurs enfants, un amour fraternel pour les garçons, enfin un amour tout court entre deux hommes et deux femmes. 

Ce n'est pas un film américain, ici pas de morale chrétienne, ni de manichéisme et pas de "drama", les deux femmes restent amies, malgré ce passage à l'acte, elles continuent à s'aimer et à prendre soin de l'autre, à protéger l'autre. Leur amitié est sublime à voir, elles ont grandi et vieilli ensemble et aucune ne cherche à juger ou condamner l'autre.

J'ai adoré le film car l'histoire prend sans cesse des chemins auxquels je n'avais pas songé. La bande-annonce est magnifique car la réalisatrice vous induit totalement en erreur, ce que vous croyiez être un acte unique n'en est pas un, ce que vous croyiez avoir compris est tout l'inverse. La fin aussi m'a totalement surprise et totalement enchantée.

La musique et la mer accompagnent ce quatuor amoureux. Un quatuor impénétrable, nous en avons beaucoup échangé avec ma soeur - ils me font penser à un soleil autour duquel gravitent des planètes, qui rêvent de s'en approcher, car ils sont magnifiquement attirants, solaires (chauds, lumineux) mais les planètes n'y arrivent pas car leur univers est impénétrable. Ils excluent tous leurs proches de leur monde (parents, amis).   

Leur force ? Leurs sentiments, j'avoue (et ma sœur a ressenti la même chose) que très vite nous nous attachons à tous les personnages, Roz - Robin Wright est renversante, Lil - Naomi Watts d'un naturel désarmant, et les deux jeunes acteurs australiens, Xavier Samuel qui interprète Ian, le fils de Lil et James Frecheville, dans le rôle de Tom, le fils de Roz et Harold (Ben Mendelshon).

J'ai retrouvé Ben Mendelshon, toujours aussi parfait et James Frecheville que j'avais découverts dans le sublime Animal Kingdom dont j'ai beaucoup parlé ici. J'avoue que le James d'Animal Kingdom s'est métamorphosé  en un dieu grec ! Il ne faut pas se cacher les yeux, les deux jeunes acteurs sont juste à tomber par terre et la réalisatrice sait parfaitement filmer leurs corps d'Apollon.

J'ai vraiment eu un coup de cœur pour le personnage d'Ian (Xavier Samuel) dont la détresse m'a beaucoup émue, comme celle de sa mère. Les deux jeunes acteurs s'en tirent haut la main face à ces immenses actrices, ils sont sur un pied d'égalité, parfois plus fort qu'elles dans leur détermination, et je reste fascinée à vie par ce bout de terre isolé, au bord de l'océan, et j'imagine que dans une autre dimension, ils continuent de vivre ainsi à quatre, cette passion amoureuse, inséparables. Quand à Robin Wright, j'aime cette actrice depuis ses premiers films (Les anges de la nuit, She's so lovely, ou dernièrement Les vies privées de Pippa Lee)





Je vais m'empresser d'acheter la bande-originale et ensuite le DVD. Nous avions prévu de retourner le voir lorsque nous avons découvert que Gaumont le jouait en fait pour la dernière fois lorsque nous l'avons vu ! Par contre, je remercie le Gaumont d'avoir une fois de plus proposée par la v.o et le charmant accent australien du casting.

C'est sans aucun doute mon film préféré depuis très longtemps.


Je vous offre de regarder la bande-annonce avec moi ;)




4 commentaires:

  1. Quel enthousiasme! C'est intéressant de lire ton avis, assez différent du mien ;o)

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    1. J'ai enfin lu ton avis ... je n'avais pas du tout vu le côté "esthétiquement parfait" comme tu l'as ressenti et d'autres spectateurs. Ton idée du prolongement est intéressante. J'ai également préféré le couple formé par Robin Wright et Xavier Samuel.

      Pour info, ma sœur connait bien l'Australie et moi les States pour y avoir vécu, et nous confirmons que les beaux mecs c'est cent fois plus courant qu'en France, surtout en Australie. Anne Fontaine a d'ailleurs confirmé qu'elle avait trouvé de plus beaux mecs en vrai (des surfers) mais qu'elle préférait des comédiens. Donc, oui ils sont beaux mais si tu vas faire un tour en Australie ou aux States, tu verras que ce physique est assez commun. Avec ma sœur, on en parle souvent d'ailleurs. Ils sont grands, la mâchoire puissante,héritage d'un mélange européen (tu as sûrement noté ça chez les Ecossais), et quand on a 20 ans et qu'on surfe tous les jours, et bien normalement on est bien foutu, et en plus leurs mères sont pas mal non plus. Bref, moi ça ne m'a pas choqué.

      Je vais en reparler à ma sœur ;-) Merci pour ton avis. J'attends le dvd et ma soeur m'a parlé que le film lui a collé à la peau un bout de temps aussi ;)

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  2. Bien sûr que les gens beaux existent dans la vie, et je sais pour y avoir été également qu'il existe des endroits paradisiaques comme celui du film en Australie ;o) Mais c'est un ensemble de choses, je trouve que la situation décrite est tellement irréelle que le côté scandaleux de l'histoire s'en trouve amoindri...
    En tout cas le film fait réagir et c'est intéressant de voir la vision de chacun ;o)

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    1. C'est bizarre, je t'avais répondu de mon i-Phone mais ça n'est jamais passé ! Oui, je te comprends, peu de gens ont "'aimé" le film, en même temps on voit souvent l'inverse (homme âgé, femme jeune) et ça choque toujours moins. Et puis point de mensonges, pour avoir vécu aux States et ma sœur en Australie, ils sont vraiment très beaux !

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