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26 décembre 2014

Whiplash

C'est en lisant une critique que j'ai eu envie d'aller découvrir Whiplash au cinéma. Et j'en suis ressortie ravie, mais tout aussi lessivée et fatiguée, que le héros, Andrew, prêt à tout donner pour devenir l'un des meilleurs batteurs de jazz. Damien Chazelle nous offre ici près d'une heure cinquante d'intense émotion, pas de temps mort, le rythme est soutenu et le spectateur voit son rythme cardiaque battre la mesure avec les baguettes du héros. 

L'histoire a en fait commencé à Sundance en 2013, Damien Chazelle y présentait son film dans un format différent, un court-métrage. Remarqué puis récompensé, il décide finalement de sauter le pas et de lui offrir un grand format. Et quelle excellente idée ! 

L'histoire est celle de deux êtres, Andrew (Miles Teller) et Fletcher (J.K Simmons) , tous deux passionnés de jazz et surtout persuadés que les plus grands artistes se sont révélés au prix d'extrêmes efforts : aller plus loin que tout pour réussir. Le jeune Andrew, élève au conservatoire finit par être remarqué par le grand professeur, Fletcher et intègre son groupe. Mais rapidement, il découvre un professeur violent, agressif, impétueux et sadique. Celui-ci ne cesse de le décourager ou de le mettre en compétition avec d'autres batteurs. Il ignore que le jeune homme est lui-même obsédé par la réussite. Le film, tourné presque en huit-clos, observe ainsi le jeune homme devenir obsédé par les répétitions. Whiplash est un des titres de jazz qu'il ne cesse de répéter, jusqu'au sang. Jusqu'à oublier de vivre, il vit ainsi comme un ermite, prêt à tout pour intégrer ce fameux groupe et participer ainsi à des compétitions. Mais le professeur reste fidèle à lui-même, et lorsqu'Andrew obtient une position de titulaire, ce n'est que pour le rabrouer la semaine suivante.



Peu à peu, Andrew perd pied dans ce duel qui ressemble en tout point à un match de boxe - c'est à quoi j'ai pensé en voyant peu à les deux personnages en venir aux mains. Mais le film ne se limite pas à ce combat, c'est d'abord un merveilleux hommage au jazz - et aux musiciens en général, prêt à se donner corps et âme à leur passion. Charlie Parker est le Dieu que le professeur vénère. Et comme le dit Andrew "Mieux vaut mourir, alcoolique et drogué à 34 ans mais à jamais célèbre que riche à 90 ans oublié de tous". 



Damien Chazelle nous présente ici tous les rounds d'un match de boxe, quand le professeur balance son uppercut, que l'élève s'écroule, puisqu'il se relève, et à son tour lui envoie une droite mémorable. Les deux hommes sont tour à tour à terre, mais la passion du jazz les fait se relever pour continuer le combat. Comme Andrew, le spectateur sort lessivé, fatigué, blessé, éreinté mais soulagé et heureux. Parce qu'Andrew, s'il a pris des risques insensés, partage le même objectif que son professeur : le dépassement de soi. Toujours aller plus loin, même si la manière du professeur d'y arriver peut poser questions, au final les deux hommes ont le même amour de l'art, du grand, du meilleur. 

L'autre magie du film, c'est l'instrument : la batterie. C'est mon instrument préféré, je ne sais pas en jouer mais j'ai toujours été admirative, et là quand je vois à quel point en jouer peut être physique, à jouer jusqu'au sang. Je reste bouche bée.



Un film coup de poing, mais qui peut dérouter ceux qui n'aiment pas le jazz ou la batterie, car le film se concentre sur ces scènes de répétitions, ainsi on entend le même titre, over and over again...

Dernier mot : les deux acteurs sont juste parfaits - Miles Teller, que j'avais découvert dans le très beau film, Rabbit Hole en 2011, et J.K Simmons - un habitué du petit écran,qui ici interprète avec virtuosité ce professeur maniaque, violent mais hypnotisant. Une véritable performance. La magie de l'histoire : le réalisateur ignorait que Teller jouait déjà de la batterie (il réalise 70% des scènes et s'est entrainé trois mois avant le tournage), et J.K Simmons avait été chef d'orchestre dans une vie antérieure. 

Mon avis : 


2 commentaires:

  1. C'est étonnant de revoir JK Simmons, acteur que j'aime beaucoup, pour un tel rôle, et cela excite ma curiosité !

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    1. Oui, il a déjà joué un rôle de méchant dans le passé (si tu connais la série Oz..)
      et là il est parfait dans le genre sadique !

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