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01 avril 2024

Anatomie d'une chute

Deuxième film, je bats des records de cinéma ! Je n'avais pas particulièrement envie de le voir mais voilà que mon amie américaine vient m'en parler. Elle vit à Boston et l'a vu. Il était donc temps de rattraper mon retard. 

Je connaissais les grandes lignes du film, une femme accusée d'avoir tuer son époux. Leur fils, malvoyant, est arrivé sur les lieux juste après et son témoignage est crucial. Je ne le cache pas, et vous le savez, je ne regarde presque pas de cinéma français.

En premier lieu, j'ai vraiment apprécié le jeu des acteurs, et surtout celui de l'actrice principale, Sandra Hüller et je tenais à le dire dès le début de cet article. 

L'histoire raconte celle d'un couple et leur fils âgé de 11 ans, malvoyant, vivant à la montagne en Isère. Sandra est allemande,  Samuel est français. Ils se sont rencontrés en Angleterre et ont décidé de revenir vivre dans le chalet d'enfance de Samuel afin qu'il puisse se consacrer à l'écriture de son roman. 

Romancière à succès, Sandra a invité une jeune journaliste chez elle. Mais ce jour-là,  Samuel qui travaille à isoler les combles, n'est pas d'humeur et il a mis la musique à fond. Les deux femmes décident de reporter l'entretien. Leur fils part se promener avec son chien-guide. A son retour, il découvre le corps de son père, mort au pied de leur chalet. Les premières conclusions du légiste sème le doute, suicide, accident ou homicide ? 

Un an plus tard, Sandra est mise en examen. Elle retrouve un ami d'enfance, avocat, qui la défend. Le spectateur assiste à une véritable dissection du couple. Et c'est cette partie qui selon moi fait la force du récit. Les experts s'affrontent et puis surtout on interroge Sandra et son fils. Ce dernier est revenu en partie sur son témoignage. 

Le film revient sur les disputes du couple, dont une m'a beaucoup parlé - quand l'un d'est d'eux réussit (Sandra publie) et l'autre non (il n'arrive pas à écrire son roman) et également lorsqu'ils abordent leurs cultures :  c'est un couple binational - ils échangent en anglais - comme le dit Sandra, une langue neutre. Elle regrette leur vie à Londres. Et l'exprime. Finalement, leurs disputes sont plus que légitimes. Et jamais je n'ai cru une seconde qu'elle l'avait poussé. 

Mais le film ne dit rien, chacun peut se faire son avis. J'ai vraiment aimé cette idée de départ, lorsque le doute repose sur les jurés. Que le procès peut basculer d'une minute à l'autre. Parce que le personnage de Sandra n'est pas particulièrement aimable, parce que le procureur se permet de dresser un portrait très glacial de cette femme qui a une fois trompé son époux. Elle devrait donc payer cet écart par la prison? 

J'ai donc bien aimé ce film même si je dois le dire, je l'ai trouvé trop long - j'aurais bien coupé tous les passages avec son avocat, qui étaient là pour semer le doute dans l'esprit du spectateur, je pense, mais qui pour moi n'a rien apporté à l'histoire qui se suffisait à elle-même.

Je suis quand même surprise de son succès mondial. Je suis ravie pour la réalisatrice et scénariste Justine Triet mais je m'étonne de voir l'emballement des Américains (est-ce parce qu'il est en grande partie en anglais ?). 

Mon avis : ♥♥♥♥

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