Je ne pensais pas consacrer une chronique entière à cette série mais scotchée devant mon écran à chaque nouvel épisode, je me suis dit qu'elle méritait largement une chronique qui lui est entièrement dévouée.
En premier lieu, parce que cette série américaine, dont la troisième saison vient de commencer (elle diffusée en France sur Canal + séries dans la foulée de sa diffusion américaine), reste encore à ce jour plutôt confidentielle. Des deux côtés de l'Atlantique.
Pourtant, elle méritait largement plus de reconnaissance, car elle est tout simplement explosive (et dans tous les sens du terme) et les acteurs sont tous formidables.
L'histoire ? Dans une petite bourgade américaine, un homme entre dans un bar lorsqu'il assiste à l'assassinat du tout nouveau shérif tout juste arrivé en ville. L'homme, ex-taulard et voleur de 1ère classe décide d'endosser l'identité du shérif, Lucas Hood, tout en continuant à mener ses activités criminelles. Hood n'a pas choisi de s'installer là par hasard, il vient y retrouver l'amour de sa vie, Carrie qui a refait sa vie pendant qu'il croupissait en prison pendant quinze ans. Hood va alors imposer sa propre justice dans cette petite ville Amish de Pennsylvanie, Banshee.
Le casting des 3 saisons : Antony Starr (Hood), Ivana Milicevic (Carrie), Hoon Lee (Job), Frankie Faison (Sugar Bates), Ulrich Thomsen (Kai Proctor), Matthew Rauch (Clay Burton) mais également Ben Cross (Mr Rabbit), Matt Serpito (Brock Lotus), Anthony Ruivivar (Alex Longshadow), Lili Simmons (Rebecca Bowman), Geno Segers (Chayton Littlestone), Trieste Kelly Dunn (Siobhan Kelly), Odette Onnable (Nola Longshadow).
Imaginez un criminel de haute gamme endosser le rôle de shérif : détonant. C'est le terme. Et si l'homme pensait y couler des jours tranquilles, il a tout faux. Car Banshee concentre à elle seule tous les problèmes de l'Amérique :
- une communauté Amish, dont un des jeunes, Kai Proctor, a fui il y a trente ans pour devenir le chef mafieux de la ville. Il dirige les abattoirs et est propriétaire du night club et surtout gère tous les trafics illégaux existants, avec son bras droit, Clay Burton (sociopathe).
- une réserve indienne, où le chef (je parle ici des deux premières saisons), Alex Longshadow a comme ambition d'installer un casino et comme ennemi juré Proctor et doit gérer les Redbone, un gang d'indiens renégats, retournés vivre dans les bois, prêts à en découdre avec l'homme blanc, et mené d'une main de maître par l'effrayant Chayton Littlestone (saison 2 et 3).
- L'ex-patron de Hood et ses sbires, l'effrayant M.Rabbit - un mafieux de la côte Est, le père de Carrie qui les avait engagés pour voler des diamants et qui a ne cesse de poursuivre les deux ex-amants. Carrie a changé d'identité, a épousé le procureur et a eu deux enfants. L'arrivée de Hood va tout chambouler.
- Un groupe de motards néo-nazis qui ne cessent de venir semer la terreur dans la petite ville.
- Une réserve de l'armée américaine qui cache des millions de dollars (liés au trafic d'argent démantelé en Afghanistan et en Irak).
Aurais-je oublié quelqu'un ? Hood doit donc apprendre à agir et penser en tant que shérif, mission pas évidente au départ vous l'aurez deviné et sa manière de régler les problèmes va surprendre ses collègues policiers.
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Carrie |
Je n'en dis pas plus si ce n'est que la série compte de nombreuses scènes de violence, de sexe, de trafics, de bagarres, de prières Amish et de cérémonies indiennes mais aussi des scènes d'amour, d'amitié et de l'humour ! On pourrait parfois être tenté de qualifier cette série de "trash" mais elle va bien au-delà.
L'autre point fort de la série : c'est que les femmes assurent ! Ici, elles ne restent pas derrière leurs fourneaux à pleurer. Elles se battent, qu'elles soient Amish, indienne ou fugitive, elles éclatent la tronche à tous ces mecs qui se la pètent un peu trop (j'adore la scène du resto où Carrie puis Nola cassent la gueule à un mec). Et parfois, elles font même très peur, comme Rebecca.
J'ai récemment vu une interview des acteurs principaux et des créateurs de la série, qui ont répondu (enfin essayé) à deux questions que je me pose également :
- où dort Job ? (rires de l'acteur.... pas de réponse...)
- quel est le vrai nom de Hood ? (les scénaristes ont avoué ne pas le savoir eux-même mais déclarent que révéler son identité serait mettre fin à la série).
Surtout, si vous décidez de sauter le pas : profitez bien du générique de début et de fin. Ne vous levez pas de votre siège avant la fin d'un épisode car le générique comporte toujours une scène bonus (la dernière avec Chayton en guerrier est mémorable).
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Brock, Sugar et Job |
Surtout, si vous décidez de sauter le pas : profitez bien du générique de début et de fin. Ne vous levez pas de votre siège avant la fin d'un épisode car le générique comporte toujours une scène bonus (la dernière avec Chayton en guerrier est mémorable).
La musique est excellente et le générique de début change à chaque saison. Je l'adore, il laisse toute une série d'indices. Il se termine toujours par une serrure de coffre que l'on ouvre. Dans la première saison les chiffres étaient : 42,15 et 68. Les fans ont découvert que 42 correspond au nombre de décès (oui, on meurt beaucoup à Banshee), 15 correspond aux années de prisons que Lucas Hood a exécutées et 68 pour un extrait de l'Apocalypse 6 : 8 :
"Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre."
On ne s'ennuie pas une seconde à Banshee. Croyez-moi !