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04 décembre 2010

Lullaby (for Pi)

J'ai vu "Lullaby for Pi" en version originale après avoir patiemment attendu sa sortie, avec dans les rôles principaux Clémence Poésy, Rupert Friend et Forest Whitaker. Et l'apparition furtive du chanteur Charlie Winston.

Voici le pitch (merci Allôciné) : 
Sam, libraire le jour et musicien la nuit, perd la femme de sa vie, Joséphine, et de fait, le sens de son existence. Jusqu’à sa rencontre incongrue et quelque peu loufoque avec une jeune femme mystérieuse, Pi, qui devient synonyme de renaissance. Une étrange relation se noue entre eux à travers la porte d’une salle de bains… absurdité et beauté des hasards de la vie à New York.

L'histoire est un peu plus compliquée que cela, et des personnages secondaires prennent une importance plus ou moins accentuée le long du film. J'avais beaucoup aimé la bande-annonce, l'ambiance jazz  et un peu désuète du film, et enfin les acteurs du film.


J'aime beaucoup Clémence Poésy, son jeu, sa grâce, sa quiétude - elle mène sa carrière paisiblement et intelligemment.
Elle donne peu d'interviews, je sais qu'elle aime beaucoup les livres, et elle en parle à chaque fois, une raison supplémentaire pour moi d'aller voir chacun de ses films. 

Pi and Sam singing together
J'ai découvert Rupert Friend dans "Orgueils et Préjugés" (il y a rencontré sa compagne Keira Knightley, pour celles qui se demandait où elles ont vu ce visage) et plus récemment dans "Chéri" avec Michelle Pfeiffer.  Enfin, à noter l'excellente interprétation de Forest Whitaker, qui apporte une présence lumineuse au film. 

Sam, Pi and Charles Cigar in the lobby
Mais je veux aussi parler de quelques rôles secondaires, en premier celui de Sarah Wayne Callies  par exemple, elle interprète l'amour perdu du héros Sam (Rupert Friend) - j'avoue que les premières secondes du film ont été une torture, j'avais reconnu le visage de cette jeune femme mais impossible de mettre un nom dessus. Puis en voyant son nom au début du film, j'ai eu un flash : elle jouait dans Prison Break, la fameuse Sara dont Michael Scofield tombait amoureux !  A noter également une présence forte, celle de William, interprété par Matt Ward, un jeune homme passionné de musique et de jazz.

Il ne faut pas négliger l'importance des lieux, tous emprunts de mystères, de fantômes et d'absents. L'hôtel où se réfugie Sam pour rêver de son amour disparu, son appartement vide, ouvert à tout étranger, le bar où tour à tour chacun vient y exprimer sa soie, ses tristesses. Et l'appartement de Pi (Clémence Poésy) qui tente de se construire sa propre histoire en écrivant sur ses murs, et en prenant en photo avec un Polaroid chacune de ses rencontres.

La musique est le lien qui unit les personnages, l'amour du jazz mais aussi du hip-hop, des mots, du partage, des moments de communion avec les autres. J'ai beaucoup aimé la scène du live bar avec le slam. Le titre du film n'est pas anodin : lullaby signifie berceuse. L'apparition musicale de Charlie Winston est belle car discrète et sensée. 


L'histoire est pleine de tendresse, d'espoir - les thèmes ne sont pas révolutionnaires, le deuil, l'absence, puis la renaissance mais aussi la reconstruction sont traités ici de manière intelligente, pas caricaturale. 

Chaque acteur remplit parfaitement ses obligations, les scènes du début où les deux personnages communiquent via la porte de la salle de bains sont très jolies.

Sam and Pi sharing a dinner

Une sorte de huis clos poétique ou comment deux êtres que la vie a brisés vont peu à peu s'apprivoiser et réapprendre à vivre. On est sous le charme des acteurs, et de leurs personnages que l'on a envie d'aider - je me suis beaucoup attachée à eux. Le rythme du film est parfois lent, mais il s'agit ici d'un film empreint de tendresse et de poésie, et on en ressort le cœur chaud.

J'ignore pourquoi on a vu si peu d'articles ou d'interviews pour ce film, les acteurs sont excellents, Clémence Poésy est une de nos meilleures ambassadrices à l'étranger, la musique est sublime. Pour la peine, j'ajoute une interview de la demoiselle qui aura, j'espère, fini de vous convaincre. Allez le voir ! 



Petite anecdote : pour le voir, j'ai du aller dans un de nos plus vieux cinémas (d'art et d'essai). Je me suis retrouvée dans une petite salle, à l'étage - je m'assieds habituellement dans le fond, ce que j'ai fait. Les fauteuils sont vieux mais très grands et confortables, on peut étendre les jambes. Mais le confort s'arrête là, j'avais oublié la cabine du projectionniste, le bruit des machines, de ses mouvements, l'air frais qui vient se glisser dans le coup. J'ai choisi d'aller vers le milieu, le film a commencé. Parlant couramment anglais, je n'ai pas tout de suite remarqué que le film était en version originale totale , sans sous-titres ! A peine avais-je pensé étrange qu'on ne puisse pas lire tous les noms des personnes dans le générique de début - finalement au bout de dix minutes de film, l'un des spectateurs s'est levé et deux minutes après, le film s'est arrêté subitement, la lumière est revenue. Étrange moment de flottement, puis la voix du projectionniste qui précise qu'il y a une erreur de format, pendant cinq minutes, on l'entend démonter, remonter, bouger, puis finalement le film repart ..du début ! J'ai vu deux  fois les dix premières minutes du film, la deuxième avec des sous-titres. Pour information, seul un spectateur a bougé, on devait donc tous être bilingues dans la salle !

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