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11 décembre 2011

The Red Riding Trilogy

"1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 all good children go to heaven"

This is the story of a child of Yorkshire.  Adapté d'un livre de David Peace The red riding quartet l'histoire se déroule en trois périodes (trois films) de 1974 à 1983 dans le nord de l’Angleterre, le Yorkshire, pendant les années Tchatcher, années synonymes de crise économique, de grèves et de guerre avec l'IRA.  Dans cette atmosphère déchantée, la police locale fait régner la terreur, de mèche avec l'homme d'affaires local, John Dawson, et des enfants disparaissent.

"In the year of  our Lord", le premier épisode situé en 1974, nous suivons le jeune reporter Eddie Dunford (Andrew Garfield) mener sa première enquête sérieuse. Suite à la disparition inquiétante d'une petite fille à la sortie de l'école (habillée d'une cape rouge (The Red Riding), le journaliste fait le lien avec deux autres disparitions d'enfants, en 1969 et 1972. Le corps de la fillette est retrouvé dans un terrain vague, appartenant au businessman local, qui aidé de la police, vient de brûler un campement illégal de gitans, pour y construire une immense galerie marchande. Eddie ignore dans quel "merdier" il vient de poser le pied. Un de ses collègues ne cesse de lui rappeler la corruption qui sévit autour d'eux et accuse ce John Dawson (Sean Bean) d'être l'instigateur. Pire encore, Eddie tombe amoureux de la mère de la victime (Rebecca Hall), sans savoir qu'elle-même est sous la coupe de ce businessman corrompu. Eddie met en lumière peu à peu la corruption et devient vite une pièce gênant dans cet échiquier. Le meurtre de son collègue puis son passage au tabac par des policiers ne font que confirmer ses craintes, et lorsque sa petite amie disparait, Eddie part en croisade. Mais Fitztown, ville fantôme où les habitants ressemblent à des zombies ne peut laisser éclater la vérité .


Ce premier opus est sans doute mon préféré, d'abord parce que l'histoire est sombre et prenante, et que le réalisateur a fait le choix intelligent de filmer avec une caméra 16 mm et en format 16/9ème ainsi les couleurs, le grain font que le spectateur finit par croire qu'il est bien en 1974. Tous les acteurs sont formidables, ainsi j'ai vraiment apprécié Andrew Garfield, que je n'avais pas beaucoup aimé dans "Never let me go". Sean Bean (que j'aime beaucoup) est impressionnant en magnat pourri jusqu'à l'os. La musique, qui reste la même dans les deux autres épisodes, est un allié fidèle de la caméra.  La scène finale est magistrale, plusieurs personnages clés meurent. La vérité, comme les petites filles "is still underneath the carpets" ("reste cachée sous les tapis", comme le répète l'épouse malade de John Dawson).

Les années passent et nous revoici dans le Yorkshire en 1980, dévasté par la grève des mineurs contre la Dame de Fer, un nouveau super intendant Peter Hunter (Paddy Considine) est nommé pour prendre la relève dans l'enquête sur le tueur en série "l'éventreur du Yorshire" qui sévit depuis 1976 et a déjà tué treize femmes.  La police locale, qui n'a pas beaucoup changé depuis 1974 a été incapable de trouver la moindre piste, aussi on leur envoie trois policiers de Manchester pour prendre la relève. Hunter est persuadé que l'une des victimes (qui apparaît dans le premier film) n'a pas été assassinée par le tueur en série et que son meurtre a été maquillé. Malheureusement, Hunter ignore à quel point la police locale, supposée l'aider est pourrie. Envoyé dans le nord avec son ancienne maitresse, Hunter a du mal à se concentrer sur l'enquête. Le film est moins explosif que le premier, mais tout aussi terrifiant. Installé dans un bâtiment froid et sombre, le spectateur est hanté par les visages des 13 victimes et le détail des atrocités qu'elles ont subies, il suit peu à peu Hunter démêler la pelote de laine, déterminé puis obsédé par ce meurtre inexpliqué. L'arrestation du tueur en série confirme ses doutes, la tension est palpable à chaque instant et la fin est brutale. La vérité n'a toujours pas droit de cité dans cette ville minière.

Cet épisode a été tourné en 35 mm et dans un format typique de l'époque, le dernier volet a utilisé une caméra Red One.


Le chef de la police célèbre le mariage de sa fille, il s'isole des convives avec ses collègues et tous entonnent "This is the North, where we do want we want !" (Nous sommes le Nord, nous faisons ce qu'il nous plaît !). Ainsi commence le dernier épisode. Nous sommes en 1983, cette phrase déjà entendue dans les premiers films prend ici tout son sens. Ce dernier opus mérite de la part du spectateur une attention toute particulière, car ici le réalisateur nous entraine dix ans en arrière, ces scènes de flashback font ainsi revivre les morts et révèlent au spectateur peu à peu la vérité. Mais le style du film ne change pas, ni le personnage principal, l'inspecteur super intendant Maurice Jobson (David Morrissey) qui navigue entre les deux mondes, était déjà présent comme enquêteur en 1974. Il revient dans cette ville dix ans plus tard, haut gradé pour enquêter sur la disparition de la petite Hazel Atkins, disparue elle aussi à la sortie de la même école. Le spectre du tueur de 1974 a refait surface, malgré l'arrestation de l'idiot du village en 1974. La lumière, le montage, font qu'il m'a été parfois difficile de distinguer 1974 et 1983, j'ai ainsi navigué dans une sorte de flou et d'abstraction, à la fois étrangement désagréables et envoutants. Mais fort heureusement, le réalisateur nous offre une deuxième paire d'yeux, celle d'un jeune avocat, John Piggott (Mark Addy) qui va aider à assembler les pièces du puzzle. Le policier vient ici faire son mea culpa afin de faire condamner les vrais coupables. La fin est cathartique. Le spectateur découvre alors qui est la voix qui les a accompagnées tout au long de ces trois films, cette voix qui vous chante tout doucement cette triste contine "1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 all good children go to heaven" Une sorte d'aura enveloppe les dernières minutes, et le soleil qui vient caresser le visage de ce jeune homme est salvateur, même pour le spectateur.

Maurice Jobson et Eddie Dunford (David Morrissey et Andrew Garfield)
Les trois réalisateurs (Julian Jarrold, James Marsh et Anand Tucker) ont organisé ensemble le casting de la Red Riding Trilogy  et leurs choix ont été excellents, tous les acteurs sont impeccables.

Étrange trilogie qui vous entraine dans cette Angleterre dévastée par la crise, il m'est difficile de rentrer dans les détails, tout est lié, tous les personnages sont importants, même ceux qu'on regarde à peine dans le premier épisode. J'ai vraiment aimé chaque épisode, j'imagine qu'une adaptation cinématographique par Hollywood aurait réduit ces trois films en un seul, mais honnêtement je crois que chaque volet avait sa place et pour comprendre qui a fait quoi à quel instant, 2 heures 30 de film n'auraient pas suffi ou alors ils auraient effacé tout un pan de l'histoire. J'espère qu'Arte ou France Télévisions vont se procurer cette trilogie. 

Ici la bande-annonce du premier épisode, vous pourrez voir sur Youtube celles des deux autres opus.


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