!-- Font Awesome -->

02 mars 2013

Möbius

Parfois on attend trop d'un film, et ce fut le cas pour moi concernant le dernier film d'Eric Rochant, Möbius.  Déçue je fus, et si j'ai attendu une journée pour écrire ce billet, c'est pour avoir du recul et éviter de faire un faux procès au film.

Premièrement, je ne suis pas fan des films français, mais après avoir vu pas mal d'interview et de buzz annonçant ce film comme un vrai film d'espionnage à la largeur internationale avec une histoire d'amour extraordinaire (et Tim Roth au casting !), j'avais commencé à imaginer le film de l'année.

Je pique le pitch à Allociné : Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré, sous la fausse identité de Moïse. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

La rencontre ne s'est pas faite, en tout cas, de mon côté. Suis-je passée à côté ? Avant de passer aux critiques, je veux aussi dire du bien : j'ai vraiment aimé la prestation de Jean Dujardin - j'ai pris beaucoup de plaisir à le voir endosser ce rôle d'espion, même si parfois je regrette de ne pas le voir faire une grimace à la OSS 117. Je l'avais dit en son temps, je n'avais pas aimé The Artist (j'étais la seule) - fan de Ginger Rogers et Fred Astaire, je n'avais rien appris dans ce film. Ici, j'ai vu l'acteur que j'aime. Les rôles sombres lui vont bien. Pour moi, il est l'atout principal du film.

J'ai aussi l'aimé le scénario, j'adore les films d'espionnage, et s'il faut s'accrocher pour comprendre comment les espions se piègent entre eux dans ce film (une guerre entre le FSB, ex-KGB et la CIA) , le film y gagne en suspens, et évidemment l'histoire d'amour en parallèle.


J'ai adoré entendre parler russe, car j'ai étudié cette langue pendant longtemps, et Dujardin excelle ! J'ai vraiment apprécié revoir Tim Roth qui lui semble se "balader" dans le film, aucun souci pour lui. Bref, oui le film n'est pas nul, loin de là.

J'aime beaucoup Cécile de France, je l'ai déjà vu dans plusieurs films. J'ai lu beaucoup sur elle dans ce film, comment Eric Rochant souhaitait faire d'elle une femme fatale. Chez moi, ça n'a pas opéré. Je l'ai trouvé mille fois plus sublime dans le Secret. Ici, elle campe avec succès Alice, cette femme d'affaires qui a fait chuter avec Goldman et Sachs en 2008. Elle devient ici "crapule", une marionnette aux yeux des russes e un pion pour la CIA qui obtient en échange d'un passeport, sa coopération.

Cécile de France est belle, au naturel, elle a ce quelque chose, mais ici, en tailleur pantalon et veste, elle m'a refroidi. Je n'aime pas ses tenues, je la trouve trop sévère. La sensualité, je ne la vois pas. L'assurance, oui - l'amour, oui mais pas la sensualité. Une scène brève résume à elle seule ce moment lorsqu'elle entre dans un restaurant, sa démarche est tout sauf féminine ! Une démarche de déménageur. Bref, un décalage entre les gestes et le personnage. Je l'aime lorsqu'elle se laisse aller avec Moïse (Jean Dujardin), amoureuse, elle est de nouveau belle, avec sa petite voix mutine.

Et puis, faute à moi, ayant vécu longtemps aux États-Unis, impossible de croire à sa nationalité américaine (son père est américain), j'aime les échanges qu'ils ont via Skype mais l'accent de l'actrice est trop fort ! Elle s'exprime correctement, mais sépare chaque mot, il n'y a pas ce flot que l'on retrouve chez les personnes qui parlent couramment deux langues (pour information, son personnage vivait aux USA jusqu'en 2008, donc on peut assumer qu'elle doit parler couramment). Bref, des détails qui m'ont empêché de croire totalement à son personnage.

L'histoire d'amour est belle, très belle - ils sont très beaux ensembles, j'emploierais le mot "touchant". Ils m'ont ému, mais quand je vois le foin qui a été fait autour des scènes d'amour, là je dois mettre mon hola ! Ai-je trop vu de films ? Car elles n'occupent que dix minutes de film, n'espérez pas voir le beau corps de Dujardin, ni celui de l'actrice belge. Vous ne verrez que leurs visages, le sien, lorsqu'elle jouit. La scène où elle se lève pour aller s'habiller, c'est une doublure. Et puis, surtout les deux scènes sont identiques, là je ne comprends pas. Le réalisateur est tombé amoureux de l'actrice, car il ne filme qu'elle. Le personnage masculin lui n'a droit à aucun regard, il est doué et c'est l'extase pour la jeune femme.

Les scènes sont belles mais j'ai vu au cinéma des scènes beaucoup plus sensuelles, fortes, intenses. Là, j'ai été extrêmement déçue et comme je l'ai dit, il film les deux scènes à l'identique, fixé sur le visage de la jeune femme et sur ses spasmes (car la deuxième fois, ça finit par ressembler à ça...).

Bref, le film m'a laissé une sorte de goût doux-amer, impossible de dire que je n'ai pas aimé, ou que j'ai aimé. La scène finale n'a pas résolu ce conflit, même si elle est belle, on reste sur notre faim (elle ouvre sur plusieurs interprétations).

En tout cas, je sais dorénavant que M.Dujardin fait partie de mes acteurs "chouchous" (non trop facile celle-là !)

2 commentaires:

  1. Bon, moi et Jean Dujardin ça fait 12.... je suis fan de Cécile de France, mais ça ne suffit pas à me motiver à voir le film, et ton avis mitigé ne m'y encourage guère plus...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu m'as fait rire avec ton "ça fait douze" ! Bon j'avoue que mon avis n'aide pas beaucoup, j'en ai parlé longtemps ce midi à une amie et j'ai encore trouvé plein d'autres choses qui m'ont parues presque absurdes (les dialogues au lit)....

      Sinon, moi mon type c'est pas Dujardin non plus ;) Le mien il est blond aux yeux bleus et il conduit soit une moto soit une belle voiture dans Bullitt ;)

      Supprimer