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23 avril 2014

Une promesse

Une promesse... tout un titre. J'avoue, j'ai eu envie de voir ce film uniquement à cause de l'affiche que j'ai trouvé sublime. Ensuite, j'ai reconnu Rebecca Hall et le nom de Patrice Leconte, et Stefan Zweig.

J'attendais donc sa sortie et puis ma route a croisé la critique plutôt acerbe d'un magazine, qui reprochait au réalisateur français une erreur de casting, de lieu, de langue. Patrice Leconte a choisi en effet de tourner en anglais et engagé des acteurs britanniques. Mais voilà, quelque chose me poussait à aller voir ce film. 

Et je ne le regrette pas car pour moi Patrice Leconte a bien tenu sa promesse. 

L'histoire, inspirée d'une nouvelle de Stefan Zweig "Le voyage dans le passé" raconte l'histoire d'amour impossible entre l'épouse d'un grand chef d'entreprise allemand et son jeune secrétaire particulier au début du XXème Siècle.  Lorsque Karl Hoffmeister (Alan Rickman) recrute le jeune ingénieur Friederich Zeitz, il décèle dans ce jeune homme une grande intelligence et vivacité. Malade du cœur, il est bientôt obligé de garder le lit, et charge Zeitz de d'assurer la gestion de son usine (une fonderie). Le jeune homme (Richard Madden), pupille de l'état, se dévoue entièrement à cet homme à son bienfaiteur lorsqu'il rencontre son épouse, de vingt ans plus jeune, la belle Lotte (Rebecca Hall).  Le coup de foudre entre les deux jeunes gens va les entrainer rapidement dans la tourmente.



Alan Rickman et Richard Madden
Car à l'histoire personnelle de ces deux personnages, c'est l'histoire avec un grand H qui vient les séparer, la Première Guerre Mondiale - le réalisateur filme donc avec soin la fin d'un monde, le monde de Zweig - le monde de la bourgeoisie, des grands sentiments et d'un classicisme très marqué.

Le film de Patrice Leconte ne vient donc pas révolutionner l'histoire, celle-ce est d'une facture classique, rien d'exceptionnel dans la réalisation non plus - même si, je dois l'avouer, j'ai ressenti pendant les premières minutes, les mêmes sensations que la journaliste critique, l'impression d'être transportée dans l'Angleterre de Dickens - d'un côté la bourgeoisie, le blanc, le propre, la dentelle et de l'autre, la classe populaire, les chambres de bonnes, les enfants gauches et sales.  Mais peu à peu, je me suis de nouveau sentie transportée en Allemagne au début du siècle. Et puis, je me suis posée la question : Angleterre, Allemagne, quelle importance au fond ? 

Je ne crois pas que le mode de vie déviait fondamentalement entre les deux pays, les classes sociales existaient des deux côtés, séparant les peuples, non par leur nationalité mais pas leur appartenance à telle ou telle classe. Et puis, ce film raconte une histoire d'amour et elle, elle est là bien présente. L'amour est là, dans chaque scène

Les deux acteurs sont formidables - encore peu connus du grand public, ils incarnent avec talent ces personnages pudiques, très consciencieux de leur appartenance sociale, du quand dira-t-on mais dont les sentiments viennent chambouler toutes leurs craintes. 



Rebecca Hall, que j'avais découvert et beaucoup aimé dans The town, le thriller de Ben Affleck, s'est fait remarquer dans Vicky, Christina Barcelona de Woody Allen et Richard Madden a déjà ses fans depuis qu'il interprète Robb Stark dans la série Game of Thrones. Je l'avais découvert pour ma part dans le téléfilm Birdsong avec Clémence Poésy (cf. mon billet). Quant à Alan Rickman, j'ai trouvé l'acteur juste dans ses rôles et il l'est à nouveau ici.

Que dire ? Oui, la réalisation est très classique comme l'histoire. Le film est très romantique et l'intrigue, à notre époque, a un goût de réchauffé  (une épouse trompe son époux plus âgé) et j'avoue que pendant les trois-quarts du film, je pouvais prédire la scène suivante. Mais je ne me suis jamais ennuyée, leurs émois sont là et l'émotion présente. La révélation de leurs sentiments réciproque m'a émue et puis surtout, j'ai été très suprise par la fin.


Je ne parle de la réalisation, ni même de la scène finale en elle-même qui je l'avoue est même un peu "plate" et manque de panache mais cette fin, non je ne m'y attendais pas. J'avoue, je ne l'avais pas du tout venir, m'attendant à toute autre. 

Et c'est elle qui m'a fait quitter la salle le sourire aux lèvres en me disant que si le pari de Monsieur Leconte était de nous emporter dans une belle histoire d'amour, comme une valse de Vienne, un peu désuette mais si sincère, alors lui il a réussi son pari. Il a tenu sa promesse.

Mon avis :

4 commentaires:

  1. J'ai également beaucoup aimé ce film. Grand admirateur de Leconte, je trouve qu'il s'était perdu ces dernières années dans des films qui ne lui ressemblaient plus. Et il revient avec ce long-métrage en filmant le désir avec une belle sensibilité. Ah et la fin du livre est totalement différente de celle du film (mais peut-être le sais-tu déjà).

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    1. Oui, une très belle sensibilité - non j'ignorais la fin du livre (j'ai tous les livres de Zweig), ma curiosité est donc piquée ! Merci pour l'info

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  2. On va dire que la fin du livre est aux antipodes de celle du film ;-)

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