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24 janvier 2011

Hereafter ou Au-delà

J'ai toujours aimé les films réalisés par Clint Eastwood, mes préférés : One Million Dollar Baby, Mystic River, Unforgiven (Impitoyable) et A Perfect World (un monde parfait) (avec un Kevin Costner impeccable). J'attendais donc avec impatience sa dernière réalisation, mais peu à peu les critiques sont arrivées, mitigées, voire mauvaises. Difficile à croire, alors je suis allée voir par moi-même.

Résumé : Au-delà ou Hereafter (je l'ai vu en vo) est l'histoire de trois personnages hantés par la mort et les interrogations qu'elle soulève. George est un Américain d'origine modeste, affecté d'un "don" de voyance qui pèse sur lui comme une malédiction. Marie, journaliste française, est confrontée à une expérience de mort imminente, et en a été durablement bouleversée. Et quand Marcus, un jeune garçon de Londres, perd l'être qui lui était le plus cher et le plus indispensable, il se met désespérément en quête de réponses à ses interrogations. George, Marie et Marcus sont guidés par le même besoin de savoir, la même quête. Leurs destinées vont finir par se croiser
(Je ne suis pas d'accord avec la phrase finale d'Allôciné : pour tenter de répondre au mystère de l'Au-delà).

Le casting est international, comme l'action qui se déroule simultanément à Paris avec Marie (Cécile de France et Thierry Neuvic), Londres avec le jeune Marcus (George McLaren et son jumeau Jason alias Frankie McLaren) et à San Francisco avec George (Matt Damon).

Un bon casting. J'ai choisi l'affiche de la version américaine, car j'ai vu le film en version originale, même si au début j'ai pensé voir le version française, car on commence par les Frenchies ! Mais dès qu'on arrive à Londres, les sous-titres apparaissent. J'ai aimé voir le film en deux langues, et en plusieurs accents.

Le tsunami arrive ...

Clint Eastwood nous offre une première scène impressionnante, celle du tsunami qui a ravagé le 26 décembre 2004 les côtes asiatiques. J'avais entendu parler de cette scène, et effectivement on se prend une grande claque.  La scène est presque surréaliste, et pourtant elle ne reflète que la triste réalité. Il n'y a rien à dire de plus, on vit chaque moment intensément. Et on s'attend à ce que cette scène reflète l'ensemble du film, mais malheureusement non.

On découvre le personnage de Marie, interprété par une Cécile de France que j'ai trouvé convaincante, mais étonnamment éteinte. Je l'ai toujours trouvé lumineuse dans ses autres rôles. Celui-ci est effectivement particulier, elle interprète le rôle d'une femme dont la vie est complètement bouleversée et qui remet en cause toutes ses croyances. Mais j'avoue qu'elle a réussi (volontairement ou involontairement) à perdre ce charme un peu fou qui me plaisait tant chez elle. J'ai donc, comme pour le personnage de Thierry Neuvic (qui joue son petit ami), du mal à savoir si cela vient du jeu des acteurs ou des rôles qu'ils interprètent. Mais j'avoue avoir été assez insensible au personnage de Marie.  Le rôle de Thierry Neuvic m'a un peu surpris, présent lors du tsunami, il se remet très vite des évènements. Amusant de voir cet habitué du petit écran dans une salle de cinéma.

George McLaren
Clint Eastwood nous fait ensuite voyager à Londres, et à San Francisco. Londres où vivent deux jeunes frères jumeaux, inséparables, élevés par une mère seule droguée et alcoolique. Ils sont inséparables, se soutenant dans cette vie triste. Malheureusement la mort vient les frapper. Les jeunes acteurs (Frankie et George McLaren) jouent admirablement bien, j'ai préféré à Paris les scènes de Londres. La mère est brillamment interprétée par Lyndsey Marshal (qui joue Cléopâtre dans la série Rome). J'ai tout de suite éprouvé plus de sympathie envers le personnage qui vient d'être touché dans sa propre chair que celui de Marie (Cécile de France).

San Francisco - une bulle d'espoir qui éclate malheureusement trop tôt. Matt Damon joue bien, toute en subtilité et en retrait le rôle de cet homme (George), qui vit comme une malédiction ce don de voyance. Pour entrer en contact avec les morts, il lui suffit de serrer les mains de n'importe qui pour voir apparaître leurs proches disparus. Mais tout n'est pas perdu et si la lumière apparaît enfin dans le film, c'est grâce à Bryce Dallas Howard, qui joue le rôle de Mélanie. Sa rencontre avec le très solitaire George dans le cours de cuisine, est magnifique. La scène où l'un d'eux doit porter un bandeau et doit deviner ce que l'autre lui fait manger est sensuelle, douce, pleine d'espoir. Clint Eastwood nous fait soudainement croire que la vie peut et doit être plus forte que la mort. Espoir de courte durée.

Matt Damon et Bryce Dallas Howard

Enfin, l'autre lumière du film est Marthe Keller. Actrice à mon goût bien trop discrète, j'ai adoré ses rôles américains (à l'époque où elle vivait avec Al Pacino, dans Bobby Dearfield par exemple), depuis je compte ses apparitions cinématographiques. Moi qui adore sa voix, son accent, j'ai été déçue de la voir échanger en anglais ses impressions sur l'au-delà avec Cécile de France.
Marthe Keller, la trop grande absente du cinéma français et Cécile de France

Contrairement à ce que beaucoup disent, Clint Eastwood n'offre aucune réponse à l'au-delà. Certains y croient, d'autres pas, d'autres expliquent les visions de Marie par sa situation physique : en arrêt cardiaque, son cerveau a provoqué ces images. D'ailleurs, j'y ai repensé lorsqu'elle rencontre le personnage médecin de Marthe Keller, qui se déclarant athée a fini par croire les témoignages de ses patients (en soins palliatifs), ceux qui revenus de l'au-delà ont tous ces images douces, avec ses êtres qu'on a du mal à distinguer, qui vous attendent. Moi j'ai eu au contraire le sentiment, que pour tous le cerveau avait eu la même réaction chimique. Mais alors que dire du médium ? Clint Eastwood nous montre tous les charlatans qui parcourent le monde en déclarant être en contact avec l'au-delà et le seul qui ne ment pas, vit lui un véritable enfer.

Chacun peut donc repartir avec ses propres croyances, les mêmes qu'il avait en venant voir le film. Rien de bouleversant. En fait, c'est le film même qui n'a rien de bouleversant, trois fenêtres de vie qui s'ouvrent, ces personnages qui finissent par se rencontrer et trouver, non pas la réponse qu'on attend tous (qu'est-ce qui se passe après la mort ?) mais simplement l'écoute et les mots qu'ils souhaitaient entendre. Des mots de réconfort.


C'est le premier film de Clint Eastwood qui semble sorti tout droit d'un studio hollywoodien  : un film qui ne lui ressemble finalement pas. Je crois qu'on a tendance à oublier que tout réalisateur peut faire des films de qualité différente (comme les Woody Allen qui parfois ne me plaisent pas). Alors oui, quand je repense à One Million Dollar Baby, je suis forcément un peu déçue.

En même temps, je n'avais pas regardé la durée du film et je viens de voir sur Allôciné qu'il durait 2h08. Je ne l'ai pas trouvé long, je ne me suis pas ennuyée, mais deux jours après je l'avais déjà oublié.








2 commentaires:

  1. "Chacun peut donc repartir avec ses propres croyances, ..." moi je repars surtout déçu et perplexe face au déluge de louanges. Les critiques cinématographiques ne voient-ils pas les incohérences et les platitudes dont est truffé le film ? La fin est ridicule. Tout est mâché, fabriqué, aucune subtilité. Quelques scènes à sauver mais c'est tout.

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  2. J'ai découvert les louanges des critiques cinéma après avoir vu le film, dont celles des Cahiers du Cinéma et là j'avoue également ne pas comprendre ! Dire qu'il s'agit du film le plus abouti de Clint Eastwood est incompréhensible. Pour moi, il s'agit du film le plus "hollywoodien"et le moins personnel du réalisateur.

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