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03 juin 2012

Tijuana straits

J'ai acheté ce polar un peu par hasard, j'avais déjà croisé la couverture de ce livre mais je ne m'y étais jamais attardée. Et puis, en cherchant de nouvelles lectures, j'ai finalement porté mon choix sur ce livre de Kem Nunn, Tijuana Straits.

"Straits" signifie "détroits" en anglais, ce qui a son importance lorsque l'on sait que le lieu choisi pour cette histoire a une importance capitale. L'auteur (que je découvre également) a en effet choisi de nous emmener entre la frontière californienne et la frontière mexicaine, séparée par ces détroits naturels, aussi magnifiques que dangereux. De forts courants, des sables mouvants rendent toute immigration illégale très dangereuse, ainsi des dizaines de personnes perdent la vie en tentant chaque jour de franchir cette frontière marine. L'autre particularité de ce détroit sont les vagues énormes, qui parfois, avec l'aide d'El Nino transforment ce lieu en un spot de surf unique. Malheureusement oublié, comme ces champions des années 60 dont seules des plaques avec leurs noms gravés, rappellent à la population leur gloire passée.

L'auteur nous invite à suivre la vie de Sam Fahey, ancienne gloire du surf surnommé La Mouette car il positionnait son corps d'une manière qui évoquait cet oiseau. Fahey vit dans ce no man's land, éleveur de vers (pour la pêche), il coule une vie paisible, lorsqu'un soir il sauve la vie d'une jeune femme mexicaine, Magdelena, qui en voulant fuir des tueurs mexicains a réussi à survivre aux Tijuana Straits. Entre eux, deux mondes, deux idéaux vont se croiser et s'affronter. Autant vous le dire tout de suite : si vous n'avez pas encore lu ce polar, allez l'acheter ! Un véritable coup de foudre, pour le style, la passion de l'auteur pour cette région méconnue, pour ce sport, pour ce détroit.

La confrontation entre deux mondes, la description de ce Mexique miné par la corruption, la violence, et ces usines américaines installées pour une main d’œuvre à leur merci et ces femmes qui tentent de lutter, lorsqu'elles ne sont pas assassinées violemment, l'auteur manie la plume comme peu de romanciers savent le faire. J'ai tout aimé dans ce roman, le rapprochement des deux personnages, la folie qui s'empare des personnages mexicains et la description de ce lieu, à la fois magique et tragique. L'auteur possède un don pour le détail, la description est parfaite de ces lieux, de la culture, de ces peuples. Et il sait manier le rythme de l'histoire, en accélérant au bon moment et en vous faisant courir aux côtés des personnages. Je découvre le style de Kem Nunn,  une écriture lyrique avec de magnifiques envolées.

Copyright : Leroy Grannis

J'aurais voulu continuer à suivre les aventures de ce couple mal agencé mais l'auteur en aura décidé autrement. J'ai hâte de découvrir les autres œuvres de cet auteur qui se fait rare et prend du temps entre chaque roman, à savoir La Reine de Pomona (1993), Surf City (1995) et le Sabot du diable (2004). C'est la première fois que j'ai envie de prendre ma plume pour le remercier de ces heures passées dans le Tijuana Straits.  

4 commentaires:

  1. Les histoires de violence et de corruption ne me disent en général pas des masses, en revanche j'adore le surf, alors pourquoi pas? Merci en tout cas pour cet article car je n'avais jamais entendu parler de cet auteur! ;o)

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  2. Oui, et ne t'inquiète pas, le livre est surtout l'histoire d'une rencontre entre deux idéaux ! Bon, il y a de la violence mais elle est réelle, celle du Mexique aujourd'hui. N'hésite pas à le lire ;)

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  3. Je sens que je vais aimer ! D'autant que la situation du Mexique est passionnante, même si assez morbide en ce moment malheureusement. C'est une façon de comprendre un peu plus ce qui peut s'y passer.

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    1. Oui, je pense que tu vas aimer et puis c'est surtout son style d'écriture, il est le seul aussi à pouvoir aussi bien parler du surf - mettre des mots sur la vague, le ressac, les sensations.. son lyrisme... j'adore!

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