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21 juillet 2015

La femme au tableau (Woman in gold)


C'est la pluie qui m'a poussé à regarder ce qu'il y avait au cinéma - j'avais une idée de film en tête mais en lisant les critiques dithyrambiques entourant ce film, intitulé The woman in gold (et traduit La femme au tableau) j'ai changé d'avis.  Me voilà donc plongée dans une histoire vraie et passionnante. J'ai été touchée parce qu'adolescente, j'adorais Gustav Klimt, j'avais un livre (Taschen) et des reproductions accrochées dans ma chambre. J'ignorais tout de l'histoire racontée dans le film. 

Reprenons les choses depuis le début : Gustav Klimt avait une très belle amie, amoureuse des arts et mécènes, Adèle Bloch-Bauer. Cette femme sublime lui commande un portrait. Il lui aura fallu trois ans pour réaliser une de ses toiles les plus célèbres : The woman in gold - Klimt était dans son cycle d'or, utilisant des feuilles d'or. Ce portrait rejoignait des centaines d'oeuvres d'art qui décorait l'immense appartement viennois où la famille d'Adèle, son époux, sa soeur, son beau-frère et ses deux nièces, Luisa et Maria habitaient. Les Bloch-Bauer appartenaient à la haute bourgeoise juive de Vienne lorsque l'arrivée au pouvoir d'Hitler changea la donne. En 1938, il annexa l'Autriche et une grande partie du peuple célébra son arrivée. 

1998 - Los Angeles - Maria Altmann (Helen Mirren), une septuagénaire fantasque enterre sa soeur ainée, Luisa. Elle requiert l'aide d'une amie dont le fils, Randolph Schoenberg, est un jeune avocat sans le sou, pour voir s'il lui est possible de récupérer une partie des oeuvres d'art ayant appartenu à sa famille - Maria a retrouvé plusieurs documents dans la correspondance de sa soeur lui laissant le mince espoir qu'il lui est possible de réclamer les cinq toiles de Gustav Klimt appartenant à sa famille. 

Adèle et sa nièce Maria

A l'époque, l'Autriche a souhaité effacer une partie de son passé Nazi en ouvrant le droit aux familles des juifs spoliés pendant la guerre (et autres victimes) de réclamer la restitution d'oeuvres d'art leur ayant été volées pendant la seconde guerre mondiale. Randy (Ryan Reynolds) n'écoute le projet de Maria que d'une oreille lorsqu'il voit la valeur astronomique de l'oeuvre d'art en question (environ 100 millions de $). Les voilà partis ensemble pour Vienne défendre leur cas devant la Commission. Ils font la connaissance d'un journaliste indépendant Hubertus Czernin (Daniel Brühl) qui leur apprend que la Commission refusera de leur rendre ce qu'ils considèrent comme "La Joconde de l'Autriche" et qui est exposée depuis plus de cinquante ans dans la galerie nationale. 

Le film, réalisé par un Simon Curtis réalise à la fois un travail historique minutieux mais également un film profondément humain, émouvant et puissant. On est happées par la grande Histoire à travers les souvenirs de Maria, qui se souvient de sa très belle tante, Adèle - et de ses années de bonheur à Vienne avant de fuir précipitamment le pays avant d'être arrêtés. Maria aura longtemps gardé ses souvenirs enfermés, ce sont les lettres et le portrait de sa tante qui la poussent ainsi à rouvrir la boite de Pandore. Et le portrait de sa tante viendra peu à peu vous hanter. 



Le film vous transporte entre ces deux époques - l'enfance de Maria avec sa tante adorée (décédée trop tôt) puis son mariage avec le très très beau Fritz (Max Irons) qui coïncide avec l'arrivée des Nazis et enfin la spoliation de leurs biens, et la fuite des jeunes mariés.  Le film est aussi fort puisqu'il permet à Randolph, lui-même petit-fils du célèbre compositeur autrichien (et viennois) de revenir sur son propre passé et réaliser enfin ce qu'ont été ces années de malheur. 

Le personnage de Maria est magnifiquement interprété par Helen Mirren (il m'a un peu fait penser à Philomena qui nettoies les lunettes de Randy ou lui offre des bonbons sucrés pour sa gorge). Une mention spéciale pour Tatiana Maslany qui interprète Maria jeune et à la troublante Antje Traue qui joue le rôle de la très belle Adèle. 



Et Ryan Reynolds m'épate encore une fois ! Il interprète avec force ce jeune avocat (nous sommes en 1998) qui a voulu épater son épouse (Katie Holmes) en montant sa boite pour couler après. Engagé dans une grande firme (grâce au soutien de sa famille), il va tout lâcher pour se lancer dans cette aventure risquée. Son personnage est gauche, myope, mal coiffé - un peu trop naïf mais passionné et téméraire qui va peu à peu réaliser la tâche immense qui l'attend (pas assez de place pour glisser une photo de lui mais qu'importe, le film est là).

La réponse de la commission autrichienne sera négative mais l'histoire ne s'arrête pas là ! 

Je n'en dirais pas plus - sinon qu'avec Le labyrinthe du silence,  voici deux films qui ont le mérite d'aborder cette phase de l'histoire à travers un autre prisme (des années plus tard) et de nous émouvoir du début à la fin (nous sommes loin du très fade Monuments Men).  Une très bonne surprise estivale ! Un vrai coup de coeur. Donc courez le voir !   

Et bonne nouvelle mon cinéma Gaumont le diffuse en v.o ;-) 

Mon avis : 


6 commentaires:

  1. je me rappelle de ce fait divers; ton article me donne envie d'aller voir le film! Klimt est un de mes peintres favoris. Des bises!

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    1. Alors tu aimeras ! Car on lui rend un bel hommage et l'histoire (moi je ne la connaissais pas) est passionnante ;-) Bises

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  2. J'irai le voir, c'est certain !

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  3. Je me souviens de cette affaire qui m'avait beaucoup intéressée, et j'adore Klimt donc je vais aller le voir...(nb: Monument Men, quelle déception!!)

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    1. Bizarre, où étais-je donc ? Mais si tu aimes Klimt et l'Histoire (ici l'Autriche) alors vas-y !

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