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27 décembre 2015

Star Wars VII (le réveil de la force)

J'arrive tout le monde avec mon billet sur ce nouvel épisode de Star Wars. J'ai vu le film avant les Fêtes mais j'étais trop occupée pour m'asseoir tranquillement et écrire cette chronique. Je ne suis pas une de ces fans, même si je connais assez bien l'histoire car quand j'étais enfant, mon frère était fan et j'ai vu rapidement les trois premiers épisodes avec Princesse Leia, Han Solo et Chewbacca. Je les ai revus ensuite, adolescente, en anglais et j'ai vu les trois autres épisodes (de nouveau en anglais) que j'ai beaucoup moins aimés. La preuve, je ne me souviens vraiment pas de grand chose sinon de la transformation d'Anakin Skywalker en Darth Vader.... 

Lorsque ce septième épisode a été annoncé, j'ai décidé de regarder à nouveau les 4ème, 5ème et 6ème épisodes les jours précédents ma séance au cinéma. Le lundi, Han Solo avait 30 ans, le mardi, il en avait 30 de plus ! Mais Harrison Ford avait gardé la pêche et son sourire en coin. J'ai retrouvé Chewie (je l'ai vu de nouveau en anglais) avec grand plaisir et puis les fameux robots, mais surtout j'ai découvert de nouveau personnages, que l'on va être amené à revoir : Rey et Finn. Me dois-je ici de raconter pour la énième fois l'histoire ? Sinon, que trente ans après la défaite de l'Empire et la mort de Darth Vader, une nouvelle menace a surgi sous le nom du First Order (le Premier Ordre).  Ils ressemblent en tout point à leur prédécesseur, et un mystérieux Kylo Ren, qui vénère Darth Vader au point de se vêtir de la même manière, veut diriger l'univers et surtout mettre fin à la Résistance et à la République qui dirige les galaxies de manière démocratique.

Un résistant, Poe Dameron (Oscar Isaac, dont on parle trop peu or il tient un rôle assez important), pilote de chasse émérite pour la Résistance, cache dans son robot (sorte de R2D2 moderne), nommé BB-8, une carte qui indique l'endroit où Luke Skywalker se serait réfugié il y a fort longtemps après avoir échoué dans son mission de formateur de guerriers Jedi. Luke n'avait pas supporté que l'un de ses élèves échoue et rejoigne les forces du Mal.


Mais Poe Dameron doit se séparer de BB-8 et le confie aux bons soins d'un déserteur (stormtrooper) de l'armée du Mal, prénommé Finn. Ce dernier a en effet réalisé lors de sa première attaque avec Kylo Ren qu'il commettait une grave erreur. Ce dernier avait d'ailleurs remarqué ce soldat qui ne bougeait pas au milieu du chaos. 

Finn (John Boyega), débarrassé de son uniforme, se fait alors passer pour un combattant de la Résistance, chargé d'une mission secrète (ramener BB-8 à la Princesse Leia, devenue depuis la Générale, un des gouverneurs de la République) auprès d'une jeune femme, Rey, qui survit seule sur une planète (un désert avec ses détraqués et ses sables mouvants), en attendant le retour hypothétique de sa famille. Les deux, accompagnés de BB-8 vont alors tout faire pour rejoindre la Résistance et déjouer le plan maléfique de l'armée du Premier Ordre.

L'aventure commence .. et on y croit ! D'abord parce que tous les éléments de Star Wars sont là - la même recette que les épisodes d'il y a trente ans. Le choix du réalisateur de ne pas tourner en numérique pour que la différence d'image ne soit pas trop flagrante entre le 6ème et le 7ème épisode, l'humour toujours présent, avec le fameux clin d'oeil de BB-8 aux spectateurs alors qu'elle (George Lucas l'a avoué : c'est une fille!) roule à toute vitesse dans le désert, l'amitié et l'honneur, la lutte du Bien contre le Mal, les bugs du Millenium Falcon... Alors oui, ça peut paraitre redondant mais pour les nouvelles générations, c'est très agréable. 



Et puis, comme pour la Princesse Leia dans les premiers épisodes, le personnage féminin de Rey (Daisy Ridley, la révélation) est intelligent, fort, combattif - bien plus que celui de Finn, qui ment très mal, mais à le mérite d'être un bon artilleur et un homme courageux. Il n'abandonnera pas Rey lorsqu'elle sera à son tour en danger. Et c'est amusant de voir un stormtrooper si peu menaçant.

Est-ce du au fait que j'ai vu les épisodes à 24h d'écart ? Mais je n'ai pas vu les 30 ans écoulés, si ce n'est en voyant la Princesse Leia (Carrie Fisher, toujours aussi déterminée) et Han Solo (Harrison Ford) qui ont vieilli malgré tout. L'enchainement se fait sans souci. L'histoire, vous diront les fans, est assez prévisible : oui le Mal est de retour, mais les Jedi aussi ! Et certains qui ignoraient même en être. 

Et puis les méchants, que dire de ce Kylo Ren (Adam Driver), qui avec le chef des troupes, le Général Hux sous les traits de Domhnall Gleeson  (Invincible, Il était temps, etc.) se battent pour attirer les faveurs du Leader Suprême Snoke. Oui, c'est toute la magie Star Wars - un scénario classique mais un divertissement bien rôdé. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. J'ai ri et j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce nouveau petit robot (ne vous inquiétiez C-3PO et R2D2 font leur retour) et pour Finn et Rey dont j'ai hâte de suivre la suite des aventures (2017 ou 2018?). 

L'utilisation de la 3D ? Ma réponse : pertinente et au bon moment : les scènes de combat dans l'espace, ou lorsque les personnage se déplacent à l'intérieur des vaisseaux (en descendant le long d'une corde ou en basculant dans le vide, cf. la bande-annonce), j'ai vraiment apprécié. Le reste du temps, on repasse en 2D.

Au final, un très bon divertissement, signé Lawrence Kasdan et George Lucas et J.J Abrams à la réalisation. Le réalisateur de Lost ne dirigera pas le prochain épisode (il en sera néanmoins producteur), dommage car il a définitivement réussi l'essai !

Et puis, ce que j'adore par-dessus tout, c'est contrairement à la science-fiction, qui nous place dans un futur hypothétique, on commence toujours l'histoire par le fameux : A long time ago, in a galaxy, far, far away (Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...) 

Mon avis : 

10 décembre 2015

Ma lettre au Père Noël

Cher Père Noël,

J'ai été très sage cette année. Si si promis ! Je te remercie encore pour les nombreux cadeaux reçus l'an dernier. J'ai été très gâtée et je t'en remercie encore une fois.

C'est pleine de gratitude que je t'envoie cette nouvelle lettre, je sais que tu es très occupé mais je sais que tu as à cœur de nous faire plaisir à tous ;-)

Comme tu le sais, j'ai un petit souci avec les montres : au contact de ma peau, elles s'arrêtent de fonctionner. Un problème de tension (ma tante a le même souci), elle continue de fonctionner une fois posée sagement sur un meuble ;-) J'ai donc arrêté d'en porter il y a une dizaine d'années. 


Mais après avoir essayé les pendentifs, j'utilise principalement mon iPhone or j'avoue que ce n'est pas pratique. Une amie m'a prêté sa montre Swatch pendant une journée et magie la montre a résisté à ma malédiction !

Donc mon rêve serait de trouver en bas du sapin de Noël la montre Lady Black LB170 de couleur noire si possible. Bracelet fin, poids ultra léger, et enfin l'heure à mon poignet !

Bon, il faut faire vite car c'est une ancienne collection ...

Sinon, tendinite oblige, mon kiné m'a parlé de mieux répartir le poids que je porte quotidiennement (sac à main). Ces temps-ci, j'utilise un sac léger et j'essaie de limiter au maximum son poids. Mais impossible de partir sans le livre du moment, sans mon déjeuner les jours où je mange au bureau, le parapluie, les gants ... 

J'ai donc repéré un petit sac à dos qui me ferait énormément plaisir. Bon, je vais jouer là aussi les difficiles, je n'aime pas les sacs qui mélangent cuir et tissu (surtout tissu coloré), ni les sacs rigides. J'aime sa petite taille, ses poches, son cuir "un peu vieilli"... 


Mon
Midori est arrivé ! Je suis trop contente. Pour le compléter, quelques envies dont celle-ci : 
Cet organisateur de cartes sur Etsy chez Dokipaper :




Et donc des livres, encore et encore. Toujours plus !
Là-haut vers le nord de Joseph Boyden (Livre de Poche)
Bonsaï d'Alejandro Zambra (Payot et Rivages) 
Lignes de fuite de John Harvey (Payot et Rivages)
Médecine Apache d'Elmore Leonard (Rivages/Noir) Tome 1 
3h10 pour Yuma d'Elmore Leonard (Rivages/Noir) Tome 2 
L'homme au bras de fer d'Elmore Leonard (Rivages/Noir) Tome 3 
Tess d'Uberville de Thomas Hardy (Penguin classics en anglais)
Cotton Point de Pete Dexter (Points) 
Le grand cercle du monde de Joseph Boyden (Livre de Poche)

Et quelques sorties littéraires 2015 :
Battues d'Antonin Varennes (Édition Écorce)
M Train de Patti Smith (en anglais)
Steamboat de Craig Johnson (Gallemeister) 
Le monde disparu de Dennis Lehane (Payot et Rivages) 

Et puis aussi quelques beaux livre de photographies :

Diane Arbus de La Martinière et du Jeu de la Paume
Sally Mann - Southern Landscapes ou tout autre livre 

Helen Schmitz - tout autre livre de ses photos !



Et comme j'aime aussi l'art visuel et télévisuel,  bien évidemment, je ne demande pas au Père Noël de tout m'acheter, non, mais on ne sait jamais .... 

Damages - coffret intégral saison 1 à 5 



Si pas d'idées, ou si envie de me gâter et d'ajouter un dernier cadeau : 



30 novembre 2015

Hunger Games (la Révolte partie 2)

Oui, je suis allée voir le dernier volet de la saga Hunger Games. J'étais allée au ciné voir l'avant-dernier et j'en avais gardé un souvenir plutôt agréable. Arrivées parmi les dernières, on a eu de la chance de trouver deux places sur le côté pas trop près de l'écran - la salle était bondée, même pour une salle de taille plus que moyenne, perdue dans les étages car le film était diffusé en v.o. Indispensable pour moi - même  si la plus grande salle diffusait le film en français une heure plus tard.

Bref, que dire ? Que j'ai peur d'être trop méchante dans mon billet ? De ne pas avoir assez de recul? Aussi, j'ai décidé d'attendre demain pour le publier. Chose faite. Je ne change rien ! Le temps de le relire et peut-être d'être plus nuancée dans mes propos. J'ai repensé à une amie qui a confié récemment dans un tag qu'elle détestait les histoires à 3 - vous savez la fille dont 2 garçons sont amoureux. Qu'elle passe son chemin ! Si cette histoire était largement en filigrane dans les premiers épisodes, où l'action prenait le dessus, le dernier volet s'attache à enfin régler cette histoire, mais de quelle manière...

L'un des deux messieurs (je vais essayer de ne pas trahir l'histoire) sera congédié par l'héroïne. Il n'existe pas d'autres mots qu'un cinglant "good bye". Voilà comment régler une histoire de cœur qui aura occuper 3 précédents films en trente secondes. Le pauvre ! Un simple échange de mots et il disparait définitivement de l'histoire. Utilisé par cette demoiselle, il le fut et il sera viré comme le pauvre servant qu'il était à ses yeux. Passons sur l'histoire d'amour, qui ne m'a jamais vraiment intéressée et  retour à l'histoire sur Panem et la guerre en cours. La rébellion n'a pas réussi à déloger M.Snow du Capitole et la bataille fait rage. Peeta ne reconnaît plus Katniss, il a d'ailleurs essayé de la tuer.  Katniss est effondrée.  Elle accepte de rejoindre une unité d'élite qui devra aider la rébellion à continuer le combat mais rien ne se passe comme prévu.

Ma question : à quoi a servi ce volet ? Il souffre de terribles longueurs car l'histoire aurait pu être contenue en une petite demi-heure. Les treize districts ont pris le pouvoir, ne reste que le Capitole et le vil Mister Snow, alias le grand ennemi de Katniss (j'adore Donald Sutherland) Si j'aime l'histoire, et surtout la leçon sur le libérateur qui devient à son tour dictateur (formidable Julianne Moore) aucune surprise ! Car, croyant sans doute les spectateurs légèrement stupides, tout nous est dit et expliqué - bref, lorsque l'instant T arrive, ma sœur et moi nous nous sommes regardées : nous savions déjà qui Katniss allait abattre. Bref, point de suspense.


Que dire des mutants ? Ah si, une grosse sensation de déjà-vu : ils sortent tous droits des bois de Wayward Pines ! Les mêmes. Sans doute n'avaient-ils pas le temps, ou est-ce le même de studio de production ? Je suis méchante mais pourquoi des mutants ? La révolte suffisait à elle seule. Et c'est à peu près la seule scène de bataille, une part essentielle de la saga réduite à une triste scène où un de mes personnages préférés perd la vie. 

Enfin, tout le long du film, l'un des trois personnages principaux ne cesse de s'apitoyer sur son sort, de se lamenter - cette souffrance perpétuelle m'a vite lassée. Honnêtement, j'aurais eu un rôle de rebelle, je lui aurais mis une balle dans la tête ! Insipide, énervant - son personnage avait perdu le peu d'intérêt que je lui accordais. 

Et la fin, bref - le terme exact ? Mièvre. Pourtant ils tenaient la scène finale parfaite : lorsque tous deux sont assis sur le seuil de la maison et que le soleil se lève. Une fin qui laisse l'imagination du spectateur finir l'histoire. Mais non, le spectateur américain moyen doit avoir droit à une scène explicite et hop nous voilà projeté dans la publicité de la laitière .. Oui, je suis méchante mais même ma sœur a crié au ridicule.

Autre bémol cité par elle (beaucoup plus jeune que moi) : pas une seule scène de sexe, deux baisers chastes. Bref, une histoire prévisible, un fin happy-end et point de sexe ! Honnêtement, ce volet était clairement destiné aux 12-13 ans. 


Des points positifs : ne jamais se fier à vos libérateurs, une bonne leçon de démocratie ce qui est malheureusement tellement vrai. Autre point positif : les acteurs.

Jennifer Lawrence est vraiment sublime en brune, dommage qu'elle fasse la tronche tout le long du film. Mais sa taille imposante font vraiment d'elle une guerrière parfaite. Un plaisir à chaque fois de croiser le chemin de Woody Harrelson et un sentiment doux-amer de retrouver (j'avais oublié) ce cher Philip Seymour Hoffman, malheureusement disparu trop tôt.  Une vague d'émotion a parcouru l'assistance lorsqu'il est apparu. Et je ne peux m'empêcher de penser que sa mort tragique joue sur la morosité ambiante qui accompagne tous les personnages principaux. Enfin, Donald Sutherland et Julianne Moore sont toujours parfaits. C'est leur présence qui pour moi sauve le film. 

Voilà, j'ignore si le livre finit également en eau de boudin, mais j'en doute. La dernière phrase tient toute sa place dans un livre mais là elle n'était pas nécessaire.

Edit : une collègue m'a demandé ce matin si la fin du film était aussi "nulle" que dans le livre, j'ai donc répondu oui. Elle m'a seulement proposé une fin différente du film, j'ignore donc si le film est fidèle ou non au livre. Et j'aurais préféré sa fin à elle (ils meurent tous).

Mon avis : ♥(♥)


13 novembre 2015

Le coeur a ses raisons

C'est l'affiche de ce film, dont le titre original est Fill the void qui a attiré mon regard au milieu des autres DVD, puis l'histoire de cette jeune fille de juifs orthodoxes  de Tel-Aviv qui va devoir faire un choix crucial pour son avenir. 

Shira (Hadas Yaron) a 18 ans. Elle rêve de mariage comme toutes les jeunes filles, particulièrement dans cette communauté de juifs hassidiques israéliens. Elle a d'ailleurs repéré un jeune homme qui lui plaît énormément. Elle doit d'ailleurs le rencontrer prochainement afin qu'ils évoquent l'un et l'autre leurs attentes respectives dans le cadre de cette union. Elle prend conseil auprès de sa soeur ainée Esther, enceinte de neuf mois et mariée au discret Yochaï (Yiftach Klein). Réunis pour célébrer le Pourim, une fête où les hommes boivent plus que de raison (un petit merci à Guy Delisle qui le raconte très bien dans ses Chroniques de Jérusalem), Esther fait un malaise. La jeune femme décède en mettant au monde un petit garçon. 

La famille d'Esther et celle d'Yochaï sont anéanties. La communauté pousse bientôt le jeune homme à trouver une mère pour son enfant. Il envisage alors d'épouser une autre veuve qui vit en Belgique. La mère d'Esther et de Shira ne peut accepter son départ et celui de son petit-fils hors d'Israël. Lui vient alors l'idée d'unir Yochaï à Shira. Son idée choque tout le monde, y compris son époux, un Rabbin respecté. 

Shira refuse, puis hésite. J'arrête là mon histoire, mais j'ai été agréablement surprise par la réalisation de Rama Burshtein (qui a également écrit le scénario) car j'ai eu peur d'un film à sens unique. Si j'ai rapidement deviné la fin (bon il faut pas avoir BAC +10), j'ai beaucoup aimé suivre le parcours de Shira, ses doutes, ses incertitudes, ses croyances et l'actrice y est formidable. A 18 ans, Shira est confrontée à un choix terrible - car son père lui laisse le choix. Contrairement à ce que j'imaginais, ce choix n'est pas du tout guidé par la communauté, ni par le Grand Rabbin qui souhaite une union heureuse. Il me semble qu'à une époque lointaine, dans la communauté chrétienne ou même chez d'autres communautés de marier la plus jeune soeur au veuf. Or ici, ce n'est pas le cas. C'est au départ le cri du désespoir d'une mère. 



Ce que j'ai aimé dans ce film, c'est vraiment suivre le cheminement de Shira - le coeur a ses raisons, le titre en français est très parlant. Pour Shira, les premières raisons ne sont pas les bonnes. Shira est tiraillée entre faire son "devoir", sa fidélité à sa soeur ainée, son amour pour son neveu mais surtout par les sentiments qu'elle commence à éprouver envers son "ex" beau-frère. 

Autre point très intéressant du film, c'est forcément plonger dans une communauté dont on sait peu de choses. Je viens de lire les Chroniques de Jérusalem, qui donnent une toute autre image de cette Juifs orthodoxes. Mais ici nous sommes à Tel-Aviv, pas dans une colonie. Ici, on parle d'amour et de famille. Loin du débat sur les territoires occupés et les comportements violents des colons. Et ça fait du bien ! Evidemment, en tant que femme, je n'ai pas pu m'empêcher de voir à quel point les hommes et les femmes semblent vivre des vies parallèles. Les femmes sont reléguées à la cuisine et ne peuvent pas danser mais elles sont quand même écoutées et entendues. J'ai appris pas mal de choses. 

J'avais vu par deux fois un autre film (1993) A Stranger among us de Sidney Lumet qui abordait la vie et les codes de cette communauté mais à New York cette fois-ci et à travers le regard d'une policière chargée d'infiltrer cette communauté dans le cadre d'une enquête. Un autre film que je vous conseille. 



Pour revenir au film de cette chronique, tous les acteurs sont formidables de vérité et c'est bien la première fois que j'écoute de l'accordéon qui me procure de véritables moments d'émotion ! Mon seul bémol fut une scène où le personnage féminin doit, pour des raisons religieuses, se mouvoir d'avant en arrière non stop, et ce plan dure environ 3 minutes - croyez-le ou non, mais j'ai failli vomir ! J'ignore pourquoi mais cela aura quelque peu gâché mon plaisir. Enfin, je note la dernière scène du film. Un moment très fort. 


Ce film complète trois autres chroniques, de deux livres et d'un roman graphique, consacrés à ce pays fascinant, l'Israël que je connais assez peu au final. Ces trois autres chroniques sur son mon autre blog, Tombée du ciel,  dédié entièrement à la lecture. 

Mon avis : ♥(♥)


09 novembre 2015

Madame Bovary

Qui ne connaît pas l'histoire d'Emma Bovary ?! Moi ! Ayant été élevée par des professeurs en guerre contre l'éducation nationale,  je n'ai jamais l'oeuvre de Gustave Flaubert. Si le nom d'Emma croisait souvent ma route, je n'ai jamais eu l'idée d'ouvrir le livre. Ayant décidé de lire les classiques, j'ai acheté une édition l'an dernier mais le film de Sophie Barthes m'aura devancé. Et je ne pouvais pas dire non à Mia Wasikowska, que j'adore et encore moins non à Ezra Miller !

Le film, tourné en anglais, laisse quand même la part belle au français, on chante en français, les enfants jouent en français. Nous voilà transportée à la moitié du 19ème siècle. La petite Emma, orpheline de mère, a été confiée à un couvent. Elle y apprend tout ce qui est nécessaire à une jeune femme de l'époque : coudre, repasser, cuisiner. N'ayant point de vocation religieuse, elle est finalement "libérée" pour épouse le Docteur Charles Bovary. Emma est une romantique, elle lisait des romans à l'eau de rose (et en était punie) et ne rêve que de passion et de belles choses. Mais le mariage avec Charles se révèle catastrophique pour la jeune femme. Le couple emménage à Yonville, dans le campagne normande, loin de la ville (Rouen), et de toutes distractions. 

Son époux est un homme tendre et charmant, mais aussi rigide et ennuyeux. Il se dévoue entièrement à son métier, médecin de campagne et Emma s'ennuie. Vite. Très vite. Emma rêve de passion. Elle la trouvera ailleurs, dans la soie et les bijoux, lorsqu'elle croise la route de Monsieur Lheureux, un marchand qui "fait crédit" et qui va ruiner le couple Bovary. Car Emma ne rêve que de voyages, de luxe et de volupté. Elle lui achète robes et tissus. Très vite, elle est la plus jolie femme et la femme la mieux habillée du comté. On la remarque et lorsqu'elle croise la route du jeune clerc de notaire, Léon Dupuis (Ezra Miller),  amoureux des belles lettres et qui rêve aussi d'ailleurs, elle trouve son double.



Lorsque Léon lui avoue ses sentiments, Emma le rejette. Il part immédiatement pour Rouen. Emma plonge dans la déprime... Mais son physique avantageux fait d'elle une proie facile et lorsqu'elle croise la route du beau Marquis Andervilliers (Logan Marhsall-Green), son sang ne fait qu'un tour !

Je ne vous raconterais pas toute l'histoire, mais sachez qu'elle recroise le chemin du beau Léon !

La réalisatrice a pris des libertés avec l'histoire originale - ainsi Emma n'a jamais eu d'enfant dans cette version et le propriétaire du château Rodolphe Boulanger est devenu Marquis. Mais l'histoire est là, celle d'une femme, dont le romantisme la poussera, elle et son époux à la perte. Si l'histoire peut paraitre quelque peu fade, il n'en reste néanmoins une réalisation très soignée - la campagne normande, la vie à l'époque (surtout celle des paysans, des domestiques) est magnifiquement filmée et puis il y a les acteurs et en particulier Mia Wasikowska, qui interprète avec talent cette jeune femme névrosée. Décidément, j'ai du voir l'actrice dans tous ses films et elle ne cesse de m'étonner. 



J'ai passé deux heures dans la campagne normande hivernale, à m'ennuyer avec elle dans cette maison où l'époux ne peut imaginer qu'une femme puisse rêver d'une autre vie (à l'époque, les femmes n'ont pas leur mot à dire) et lorsqu'elle lui cuisine avec amour un dessert, il lui préfère une pomme, car c'est à la domestique de les ramasser ! On comprend aisément que la dépression vienne vite ! Mais à l'époque, ce sont ses moeurs dissolues qui auront raison d'elle et le jugement de la société sera sévère. Emma Bovary appartenait au 20ème Siècle, ce fut là son malheur. 

Que dire des personnages masculins ? Un libertin et une jeune homme trop sérieux mais follement amoureux ? Des hommes de leur époque. Tous les acteurs, que ce soit l'époux, interprété par Henry Lloyd-Hugues (un inconnu pour moi) ou Logan Marshall-Green, le Marquis volage, acteur américain (son visage me parlait, il a joué dans Prométhée), ils sont tous très bons. Et que dire de Rhys Ifans ? Je ne cesse de le croiser et dans le rôle du vil M.Lheureux (sorte de Cetelem qui fait crédit..), il excelle. On le déteste avec plaisir. Evidemment, je ne peux pas finir ce billet sans parler d'Ezra Miller qui joue à merveille, toujours aussi magnifique. Un vrai plaisir des yeux, je l'avoue !

J'aime toujours autant les classiques, surtout lorsqu'ils ouvrent sur un matin brumeux en campagne.

Mon avis : ♥(♥)

04 novembre 2015

Just kids



Chose dite, chose faite ! J'ai décidé de publier en double mes coups de  littéraires, ici et sur mon autre blog dédié aux livres.  Bonne lecture ! 

Parfois, il est bon d'en connaître peu sur un artiste pour découvrir sa vie. Patti Smith a promis, lors de sa dernière conversation avec Robert Mapplethorpe, alors qu'il se mourait, qu'un jour, elle écrirait sa vie. Patti a tenu parole. Il lui aura fallu onze ans pour tenir sa promesse. Patti a tout juste 19 ans lorsqu'elle débarque à New York à l'été 1967, sans un sou en poche. La jeune femme a quitté son ancienne vie, ouvrière dans une usine pour réaliser son rêve : devenir artiste. Patti s'exprime à travers le dessin et la poésie. Elle vénère Rimbaud et Bob Dylan. Mais les début sont difficiles, Patti se retrouve rapidement à la rue, l'estomac vide.

Patti and Robert

Le destin ne l'a pas oublié - ainsi Patti, après des semaines à dormir partout et nulle part, finit par décrocher une adresse mais l'ami en question n'est pas là. C'est un jeune homme, en tee-shirt blanc, aux cheveux bruns bouclés et aux yeux émeraudes qui lui sert de guide. Patti l'oublie et accepte quelque temps après d'aller diner avec un auteur de science-fiction horrible, c'est alors que son ange gardien réapparait, il la sauve en prétendant être son prince charmant. Il s'appelle Bob mais elle préfère Robert et comme elle, il est artiste .. et à la rue. Ils ne se quitteront plus pendant presque onze ans. Ce coup de foudre est double : amoureux et artistique. Elle est sa muse, il est son prince. Leurs âmes sont siamoises. Ils s'inspirent et partagent absolument tout.

Patti livre ici ces premières années dans une ville où tous les artistes en herbe semblent converger - New York les attend. Patti dessine mais surtout écrit, des poèmes - Robert dessine, peint, photographie, un touche à tout. Ce sont des années de vaches maigres qui les attendent. Pour survivre, ils passent d'un hôtel minable à un autre, ne comptant que sur la générosité de bienfaiteurs - fort heureusement New York en regorge. Ils habiteront longtemps au célèbre Chelsea Motel - où tous les artistes, compositeurs, musiciens, plasticiens, dessinateurs, écrivains et acteurs se croisent et se soutiennent. Robert rêve de reconnaissance et de gloire. Il vénère Warhol qu'il tentera d'approcher toute sa vie. Il touche à toutes les drogues, pas à l'alcool. Patti apprécie le vin mais ne touche pas aux drogues. Ils partagent de minuscules logements où leurs créations s'entassent partout, sur les murs, le sol, le plafond. Robert se passionne pour la photographie mais ils comptent chaque dollar. Robert va alors faire le gigolo, pratique assez répandue à l'époque. Il découvre alors sa latente homosexualité. Même s'ils sont toujours ensemble, Patti le voit peu à peu s'éloigner. Elle-même continue de se découvrir - elle participe intensément à des sessions de poésie, fréquente Allen Ginsberg, Burrough et rêve de Rimbaud - mais les fréquentations de Robert la ramènent sans cesse vers la musique. Patti croise alors Janis Joplin, elle lui écrit un poème et lui lit. A la même époque, elle croise Jimi Hendrix - timide, elle n'ose entrer au fameux studio 54, c'est Jimi qui vient lui tenir compagnie. Trop jeune pour comprendre que ces personnes sont des "géants" elle ne cherche pas à faire leur connaissance et le destin ne lui en laisse pas le temps. Tous seront fauchés l'année qui suit. Elle regrette ainsi d'avoir ignoré les Doors et Jim Morrison, un poète comme elle.

Un livre que je n'ai pas lâché d'une seconde - Patti Smith est une poétesse et une superbe conteuse. Le lecteur est projeté dans la mégalopole new-yorkaise et lorsque Patti raconte son époque, on aimerait pouvoir voyager dans le temps et assister à ses soirées dans les bars devenus mythiques, écouter Patti déclamer de la poésie, passer d'une chambre d'hôtel à l'autre au Chelsea. Une ville immense mais un village lorsqu'il s'agit d'artistes. Patti a toujours été punk, jamais attirée par le glamour - c'est Robert qui vénère Andy Warhol (et ne le rencontrera jamais) qui lui fait rencontrer toutes ces célébrités - Patti ne s'y sent jamais à sa place. La liste est impressionnante. Mais Patti s'en fout. Robert lui a toujours dit qu'elle serait chanteuse et deviendrait célèbre. Il sera là pour y assister lorsqu'elle sort Because the night (une de mes chansons préférées, car coécrite avec Bruce Springsteen et je suis fan du Boss).
One late afternoon, we were walking down Eight Street when we heard "Because the night" blasting from one storefront after another. (...) Robert was our first listener after we had recorded the song. I had a reason for that. It was what he always wanted for me. (...) Robert was smiling and walking in rhythm with the song. He took out a cigarette and lit it. We had been through a lot since he first rescued me from the science-fiction writer and shared an egg cream on a stoop near Tompkins Square. Robert was unabashedly proud of my success. What he wanted for himself, he wanted for us both. He exhaled a perfect stream of smoke, and spoke in a tone he only used with me - a bemused scolding - admiration without envy, our brother-sister language.
"Patti", he drawled, "you got famous before me".
Patti ne cesse de répéter qu'elle écrit ici la vie d'un artiste extraordinaire : Robert Mapplethorpe - elle semble parfois s'effacer de l'équation. Leur liaison amoureuse cesse mais leur aventure artistique se poursuit. C'est lui qui la photographie pour la plupart de ses albums. Ils vivent ensemble mais ont des amants. Patti rencontre un beau gosse, batteur dans un groupe underground, il se fait appeler Slim Shadow. Tous deux parlent textes. Patti aime profondément les mots - elle cite tous les poètes, français, russes - une passionnée. Elle s'installe avec lui, un matelas et une machine à écrire comme seul ameublement. Puis un soir, alors qu'elle dine avec lui, une amie la surprend et lui annonce que ce Slim n'est autre que le dramaturge Sam Shepard, déjà couronné de succès pour ses pièces de théâtre. Patti ne semble pas réaliser que c'est elle la véritable étoile qui attire les gens et même si Robert dégage un magnétisme qui attire les hommes et les femmes, c'est plus souvent pour son physique que son talent. Elle deviendra célèbre avant lui.

patti smith creemPatti livre ici une sublime histoire d'amour mais elle montre aussi pour moi une autre facette de l'artiste : celle d'une femme qui touchera peu aux drogues, alors qu'à l'époque, son amant et ses amis y plongent totalement, qui continuera de travailler longtemps (en librairie, toujours l'amour des mots) pour payer le loyer. Une femme qui aime l'art et les mots par-dessus tout mais qui garde profondément les pieds sur terre.  Elle le dit sans le dire : Patti a grandi dans une famille aimante, elle voyage d'ailleurs à deux reprises en France avec une de ses sœurs cadette. Elle y retourne pour aller à Charleville, musée et tombeau de Rimbaud. Une passionnée. Sa famille la soutient et approuve son choix de vie. Robert vit l'inverse, des parents catholiques strictes, peu démonstratifs. Robert cherche sans cesse l'amour et la reconnaissance dans son art. Patti est une artiste pleinement accomplie mais qui vit sa vie d'artiste différemment. Oui, Patti Smith est "la première femme punk" (je le confirme, ses concerts continuent de m'épater, la soixantaine bien tassée) mais à part ses années de vaches maigres, Patti est restée terriblement sage. Elle raconte ses rares "trips" (qui ne le font pas vraiment décoller) et préfère aller vivre à Détroit avec Fred Sonic Smith, l'épouser et lui faire deux enfants.

Mais Patti reste toujours la muse de Robert, même éloignés, ils sont inséparables alors quand ce foutu SIDA apparait, Patti rentre à New York.
There are many stories I could yet write about Robert, about us. But this is the story I have told. It is the one he wished me to tell and I have kept my promise. We were as Hansel and Gretel and we ventured out into the black forest of the world. There were temptations and witches and demons we never dreamed of and there was splendor we only partially imagined. No one could speak for these two young people nor tell with any truth of their days and nights together.
Une histoire d'amour, d'amitié - une histoire de l'art, ou Ginsberg et Burrough sont des amis, ou Jimi drague et Janis pleure un petit ami parti avec une plus jolie fille, un histoire où deux gosses, Just kids, s'aiment d'amour et d'art. Superbe. Intense. Magnifique. J'ai refermé ce livre envoutée.

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Just kids, Patti Smith, éditions Bloomsbury, 320 pages