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17 juin 2015

Loin de la foule déchainée

Un seul film me faisait envie ces temps-ci : Loin de la foule déchainée, adapté du roman éponyme de Thomas Hardy. Le réalisateur danois nous embarque dans l'Angleterre Victorienne à la rencontre d'une jeune femme spirituelle, indépendante et volontaire, Bathsheba Everdene.  J'étais intriguée par le choix du réalisateur de Festen ou de La chasse d'adapter cette histoire romantique du 19ème Siècle. J'avais, entre temps, vu quelques images de la bande-annonce et lu quelques critiques, pas toujours très enthousiastes. 

Aussi m'asseyais-je dans cette salle avec une certaine appréhension, mais très vite le paysage magnifique de la campagne anglaise, de ces matins brumeux ont fait fuir mes derniers doutes. Bathsheba (Carey Mulligan) orpheline, vient vivre auprès de sa tante - jeune femme impétueuse, insouciante et indépendante, elle fait tourner la tête à son voisin, Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts)- jeune berger, fier de son troupeau de 200 bêtes. L'attirance est immédiate entre les jeunes gens, mais Bathsheba refuse le mariage et tout ce qu'il implique à l'époque - l'obéissance et une vie dévouée à des enfants. Alors le jour où Gabriel lui déclare sa flamme, la jeune femme prend peur et refuse. 

Le destin vient tout basculer le jour où Bathsheba hérite de la ferme d'un oncle et voit soudainement sa condition de jeune femme désargentée transformée. Mais la même nuit Gabriel perd toutes ses bêtes et doit partir à la recherche d'un travail. Les deux jeunes gens se quittent. 
Le destin se charge de les réunir lorsque Gabriel découvre que son nouvel employeur n'est autre que Miss Everdene. Leurs deux conditions les séparent à présent, mais Gabriel veille à ce que Bathsheba prenne son nouveau rôle de maîtresse à coeur. 

Rapidement, la jeune femme fait tourner la tête à William Boldwood (Michael Sheen), son voisin, riche propriétaire terrien et célibataire notoire. Mais c'est dans les bras d'un jeune soldat esseulé, le sergent Francis Troy (Tom Sturridge) que Basthsheba perd la raison. 

Je m'arrêterais là, sinon je risque d'en dire trop. Que dire ? Sinon que j'ai adoré me retrouver à nouveau dans l'Angleterre Victorienne, j'ai quitté Jane Austen, Lizzie Bennettt et je découvre la jeune et jolie Bathsheba dans le Sud-Ouest de l'Angleterre. Honnêtement à ceux qui s'étonnent de voir le réalisateur danois derrière la caméra, j'y trouve au contraire mille raisons. Impossible de résister à cette histoire et surtout à cette époque et à raconter la vie de ces gens simples (les bals, les mariages, les récoltes) et puis filmer la campagne anglaise, époustouflante de beauté - bref que du bonheur !



J'ai pris le film comme il l'est, une histoire romantique mais sauvée d'un excès de guimauve par cette rigueur scandinave - et le talent de Thomas Hardy. Je suis toujours étonnée par ces écrivains qui mettaient en avant des héroïnes clamant haut et fort leur droit à l'indépendance mais piégées par une société patriarcale et conservatrice. Quelle liberté de pouvoir monter à cheval ainsi ! De pouvoir être libre de vivre seule ! Thomas Hardy a écrit Tess d'Uberville et Jude et semble cette fois-ci disposé à réserver un avenir plus gai à ces personnages (mais pas à tous...) et aime tant décrire la campagne anglaise, loin de la capitale industrielle, grouillante et puante. 

Et puis l'amour .. Ici, on n'est pas loin du vaudeville ... 3 amants.. la jeune Bathsheba ne peut que perdre la tête. Thomas Vinterberg a l'oeil vif et la patience pour raconter cette histoire dont la tension monte a crescendo jusqu'à l'explosion. On craint un instant qu'il est décidé de remanier la fin à sa sauce, mais non !

Un mot sur les acteurs tous formidables qui ont, il est clair, pris énormément de plaisir à vivre à la campagne au grand air. Carey Mulligan est toujours naturelle et talentueuse- la petite soeur de Lizzie Bennett a bien grandi ! Bon, je me dois quand même d'apporter un bémol (mais qui au fil du film a fini par presque disparaitre) lorsqu'on lui présente Boldwood comme le célibataire le plus convoité du village... et comme un très bel homme.. J'avoue que Michael Sheen, version actuelle ou version victorienne (barbu et chapeauté) ne provoque en moi aucune espèce d'attirance .. le nez rouge, le pauvre homme (affreusement romantique) aura eu chez moi beaucoup de mal à s'imposer. Mais était-ce le genre d'homme qui plaisait à l'époque ? Certes il est fortuné mais semble dénué de tout charme. Fort heureusement l'acteur réussit à nous faire oublier ce désagrément.



Que dire de Sturridge ? J'étais presque soulagée en le voyant - enfin un visage sans barbe, une fine moustache rousse, sa peau pâle, ses tâches de rousseur, ses yeux bleus et cette chevelure noire, bref mettez-lui cet uniforme rouge de militaire et hop on comprend la faiblesse de Bathsheba ! Je connais mal l'acteur mais il joue bigrement bien. Ses yeux se remplissent d'amour et de larmes comme j'ai rarement vu. L'homme aime, éperdument et on le croit presque lorsqu'il dit "à la mort" mais il reste un homme......

Enfin, Matthias Schoenaerts (écrire son nom correctement est un challenge en soi) - a priori, il ne me faisait aucun effet. Je n'ai pas vu ses autres films (la faute à Marion...) et son physique, un peu trop fort, bourru, ne me faisait aucun effet mais voilà il a hérité du plus beau rôle, du magnifique Gabriel Oak - l'homme amoureux qui est près à tout, comme écouter l'amour de sa vie lui confier ses émois. Et la magie opère, la caméra et le photographe sont là, et peu à peu, on tombe sous le charme du beau berger. 

Bref, un film frais et joyeux qui m'a fait un bien fou. Il me procure le même plaisir que ses cousins germains, signés Jane Austen.  



Sachez quand même, que je ne connaissais pas l'histoire, n'ayant jamais lu le roman. D'ailleurs, j'avais hésité à me le procurer puis au début du film, je me suis dit que si j'aimais la fin, j'irais l'acheter et bien, ça sera chose faite ! En anglais de surcroit (je l'ai vu en vo). 

Et que j'ai deviné la fin ! Oui, je l'ai su au moment où son ombre est apparue .. j'y ai pensé ! Hop d'une pierre deux coups me suis-je dit, en riant presque car je n'aurais jamais cru que Thomas Hardy l'ait fait, mais si ! J'étais vraiment sur le c...  Mais finalement, ça convient bien au reste de l'histoire (allez voir le film!)

Et pour ceux qui pensent encore à guimauve, sachez que Vinterberg aurait pu envoyer le chien après son maître à la toute fin (ceux qui le verront comprendront) et là oui, j'aurais tiqué, mais non !

Bon, une belle histoire d'amour dans la campagne anglaise. Rien de plus, rien de moins. Mais quel plaisir ! Comme les glaces à l'eau que j'adore manger après une jolie balade au soleil. 

Mon avis : 

4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup Carey Mulligan, on entend beaucoup parler de ce film, mais il y a un jenesaisquoi quoi ne me convainc pas...
    Sauf, qu'après cette chronique, et étant totalement influençable, je me dis que je lui laisserai une chance.

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    1. Merci :-) Moi j'aime beaucoup Carey également, le reste du casting ne m'emballait pas mais si tu pas le cœur léger, c'est parfait ! Bon il faut aimer l'époque, la campagne anglaise et oui c'est une histoire d'amour ...

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  2. C'est le film que je veux voir! Le seul qui m'intéresse en ce moment, comme toi! Comment résister à une héroïne qui s'appelle Bathsheba??

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