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27 février 2013

La Terre des Mensonges

Je vous racontais il y a une semaine comment j'avais craqué et acheté une dizaine de livres le même jour. J'ai pris le livre d'Anne B.Ragde un peu par hasard. En fait, aujourd'hui je me dirige toujours vers le rayon des auteurs scandinaves, enfin nordiques (sinon les Finlandais vont se sentir abandonnés). Comme je le disais dans mon précédent billet, c'est le dernier livre de la romancière norvégienne qui était mis en avant, mais à côté deux livres poche, par curiosité j'ai lu le quatrième de couverture.  Curieuse, je réalise que le premier tome n'est pas avec les deuxième et troisième volumes. Je repose le livre, non je ne dois pas craquer. J'ai déjà acheté pas mal de livres. Puis je file au rayon livres en anglais, avant de craquer et revenir. C'est dans une étagère, au ras du sol, que je déniche le premier volet de la trilogie des Neshov : la Terre des Mensonges.

Ne sachant pas si j'allais aimer cette trilogie, je n'ai acheté que le premier tome. Erreur

La romancière nous invite dans la ferme des Neshov, perdu dans la région de Trondheim en Norvège où vivent le fils ainé, Tor, la cinquantaine, la mère Anna et son époux fantomatique dont on ignore jusqu'au nom. Tor élève des cochons qu'il aime passionnément. Lorsque subitement sa mère se sent mal, Tor appelle ses plus jeunes frères Margido, qui possède son entreprise de pompes funèbres, et le benjamin, Erlend, qui est parti depuis vingt ans vivre à Copenhague. Enfin, une jeune femme, Torunn, fille cachée de Tor est à son tour prévenue.

Chaque personnage est présenté l'un après l'autre dans des chapitres qui nous plongent dans leur quotidien : Margido et ses enterrements (le livre commence par le suicide d'un adolescent), Tor et ses cochons, Erlend qui décore les vitrines et adore sa vie avec son compagnon Krumme à Copenhague et enfin la jeune Torunn, assistante dans un cabinet vétérinaire à Oslo. Lorsqu'Anna est finalement hospitalisée dans une état grave la veille de Noël, tous se retrouvent à la ferme familiale. Les retrouvailles sont évidemment compliquées, et le premier tome s'achève par la révélation d'un secret familial explosif.


Que puis-je dire ? Les romanciers nordiques ont ce pouvoir étrange de m'entrainer dans des vies ordinaires et de les rendre subitement passionnantes, au point qu'il m'est difficile de reposer le livre. Comment ces vies simples, de paysan, d'assistante vétérinaire deviennent pour moi une raison de rester tard éveillée dans mon lit, de pousser du coude le matin pour avoir une place dans les transports en commun, de vouloir retrouver mon canapé afin de rejoindre Tor et ses cochons !

C'est le pouvoir des Henning Mankell, Arnaldur Indridasson, et Anne B.Radge n'y échappe pas, elle possède le même don. Me voilà, bien bête, sans les deux autres tomes, impatiente de lire la suite, de repartir dans ces paysages lointains, où un froid glacial vient souffler sur votre visage. Pendant longtemps, j'ai lu très peu de romans, surtout les romans français que je trouvais toujours trop bavards - ici, les personnages sont souvent des taiseux, la nature n'est jamais chatoyante et pourtant à chaque fois je suis comme aspirée.

En voyant quelques photos sur Internet de Trondheim, cette ville me rappelle étrangement une ville finlandaise, Porvoo, que j'ai beaucoup aimée. J'ai eu la chance de visiter la Finlande sous la neige, aussi je peux très m'imaginer le paysage, la neige stoppe le temps, suspend toute activité, parfois le ciel est si bas qu'il en est menaçant puis un immense ciel bleu vient faire briller la neige. J'ai hâte de retourner dans la ferme des Neshov ;)


26 février 2013

My addictions of the week











Début de semaine en demi-teinte, j'ai la crève depuis hier, et le soleil a de nouveau disparu. Bref, je rêve de ma couette et d'un bon livre ;)

Mes drogues culinaires

Aujourd'hui, je suis malade donc parler de nourriture m'est un peu difficile. Juste pour vous dire que j'ai cuisiné un très bon gâteau au chocolat samedi dernier, et qu'il n'y a pas photo : je suis complètement accro au choco !  



Mes Drogues télévisuelles

Mad Men est terminé ! J'ai adoré cette saison, je vous ai bassiné avec à chaque billet, j'ai adoré la dernière image de Don Draper. Ils vont me manquer. 

La nouvelle saison de Dexter a commencé sur Canal - comme je l'ai dit auparavant, je ne suis plus aucune série en streaming, ni le temps, ni l'envie. Canal occupe mes jeudis soirs, et c'est déjà pas mal. Sauf que là, Arte a aussi commencé à diffuser des mini-séries le jeudi soir qui m'ont poussé à enregistrer les épisodes de Dexter, finalement vus hier (bref, j'ai une semaine de retard). Ma sœur, qui elle, regarde tout en streaming, m'a prévenue : "tu vas voir, cette saison est archi nulle". De quoi vous donnez envie. 
Pour les fans, je n'apprendrai rien - dans le "final" de la précédente saison Dexter, "en plein travail" est surpris par sœur, qui découvre donc, non seulement que son frère est un tueur, mais de plus, un tueur en série. 

Vous l'aurez compris, moins de meurtre mais plus de drama. Dexter s'essaie au sevrage pour faire plaisir à Deb, va-t-il y arriver ? J'avoue que les deux premiers épisodes se regardent sans trop de difficulté, et la série n'en compte qu'une dizaine d'épisodes.

Donc, comme je le disais, le jeudi soir, Arte nous joue des tours, d'abord la mini série britannique Injustice et puis là, je découvre Monroe. Monroe est l'alter ego britannique du Dr House, enfin presque, en mieux. J'avais regardé la première saison de House, mais je me suis lassée, j'aimais le côté odieux du personnage mais les autres rôles ne trouvaient aucune grâce à mes yeux (insipides pour mettre en lumière House sans doute) et j'ai vite abandonné. Monroe est un médecin également renommé, spécialiste du cerveau dont la vie privée est catastrophique, il est égocentrique et orgueilleux. Il se prend des claques, et surtout les autres personnages sont tout aussi intéressants. Monroe est une mini série, car jeudi prochain seront diffusés les trois derniers épisodes, que je vais m'empresser de regarder. 

Sinon, je continue de regarder l'Inspecteur Lewis et j'ai bien aimé les deux derniers épisodes, soit je m'habitue au rythme oxfordien de cette série, soit ils font de nets progrès !

Enfin, j'ai hâte de découvrir deux nouvelles séries, diffusées toutes deux le jeudi soir tardivement, la première sur Canal et la deuxième sur tf1 (ils ne font pas exprès, me direz-vous !) :

- Hit and miss  cette série est une sorte d'ovni télévisuel. L'actrice américaine Chloé Sevigny interprète le rôle de Mia, jeune femme transsexuelle et tueuse à gages, lorsqu'elle découvre qu'elle a eu un fils avec une ancienne petite amie, à présent décédée. Nommée tutrice légale du garçon et des trois autres enfants de son ex, elle va devoir conjuguer son métier d'assassin et son nouveau rôle de "mère".  Qui a pu aller chercher une idée de scénario pareille ? Je suis très curieuse.

- The whole truth  Imaginez une corrida où l'arène est un tribunal où s'affrontent régulièrement deux amis d'enfance : Jimmy Brogan (Rob Morrow, vous savez le type de la série où son frangin est un génie des maths et lui un agent du FBI ?) brillant avocat de la défense et Kathryn (Maura Tierney, elle jouait dans Urgences), substitut du Procureur de Manhattan. Chaque semaine, le spectateur assiste donc à d'incroyables joutes verbales. 

Petit billet car petite forme ;)


25 février 2013

Les mille et une vies de Billy Milligan

L'une de mes résolutions pour 2013 est d'écrire enfin sur mes livres préférés. J'ai écrit ce billet en 2011, de retour du Vietnam. Bizarrement, je ne l'ai jamais publié, car ce livre reste à part dans ma bibliothèque. C'est la bibliographie d'un homme à part, unique. Billy Milligan. Il ne s'agit donc pas d'une critique à proprement parler, juste l'histoire d'un homme extraordinaire.


Difficile de raconter l'histoire de Billy Milligan, la vie d'un homme doté de 26 personnalités différentes. J'ai acheté ce livre la veille de mon départ pour le Vietnam, intrigué par la première et la quatrième de couverture. J'aime lire en avion, et sachant que de nombreuses heures m'attendaient, j'ai pensé que ce livre m'occuperait. Ce fut le cas, et je n'ai pas pu attendre le vol retour pour finir de le lire. Billy Milligan existe réellement, et lire sa biographie fut à la fois saisissant et terrifiant.

Le livre date de 1981 - il raconte la vie de Billy Milligan, premier homme condamné pour trois viols mais qui fut reconnu non coupable pour  trouble de la personnalité multiple.  Car Billy Milligan reste une énigme pour la science, pour tous les psychiatres, pour sa famille et principalement pour lui-même. 

Car les personnes atteintes de ce trouble ignorent tout de "leurs autres personnalités", celles-ci apparaissent et disparaissent brutalement, volant plusieurs heures, jours d'une  vie, et lorsque la vraie personnalité réapparait, elle ne peut s'expliquer ce qui s'est passé, et n'a aucun souvenir.  Billy Milligan existe, mais le vrai Billy (surnommé Billy-D dans le livre) s'est endormi à jamais l'année de ses seize ans.

Billy Milligan a grandi en ignorant tout de sa maladie, ses troubles étant si importants, il fut interné à l'âge de 15 ans dans un hôpital psychiatrique suite à une tentative de suicide, où l'on diagnostiqua chez lui une schizophrénie, les médecins de l'époque n'ayant jamais pensé à ce trouble. Sa famille s'inquiétait pour lui, et sa mère avait bien noté ses sautes d'humeur, son comportement étrange, voir contradictoire, ses longues absences inexpliquées. Billy fut un enfant mal aimé, chez lui et à l'école où tous les autres élèves en avaient fait leur souffre-douleur, les professeurs ne l'aimaient pas, car s'ils pouvaient se révéler très doué pour certaines matières (Arthur, sa personnalité britannique avait un QI de plus de 130), il pouvait tout envoyer balader la fois suivante. Contrairement à ce qui est souvent montré dans les films ou séries, la personne atteinte de cette maladie se trouve dans une grande détresse psychique, imaginez-vous, vous vous couchez un soir et soudainement vous vous "réveillez" dans une grotte. 

Comme le film Frankie et Alice, vous allez penser à cinq possibilités :
- vous êtes mort
- vous rêvez
- quelqu'un vous a joué un drôle de tour
- vous êtes devenu fou
- vous êtes vraiment dans une grotte
Billy n'avait pas encore quinze ans, qu'il vivait quotidiennement cet enfer.


Ses personnalités, si prégnantes et si nombreuses (10 puis 26) prenaient le dessus à chaque moment de stress, d'angoisse pour quelques minutes, ou quelques heures, et chaque personnalité ignorait l'existence des autres, ou croyait qu'il s'agissait de véritables personnes. Lorsque Billy réapparaissait, il ne pouvait s'expliquer ses derniers comportements, se croyait fou et il sombra logiquement dans la dépression. A l'âge de 16 ans, alors qu'il se trouvait au lycée, il décida de se jeter du toit - le suicide était la seule solution. Les autres personnalités (qui peu à peu avaient pris conscience qu'elles partageaient un seul et même corps, celui de Billy) ne souhaitant pas disparaitre, prirent alors la décision de 'l'endormir" à jamais.

Billy Milligan fut finalement diagnostiqué après son incarcération dans un hôpital psychiatrique suite à son arrestation pour les viols. Ce fut une femme, un médecin qui voyant le jeune homme de 23 ans se recroqueviller et parler comme un enfant, qui décela ce trouble.

Billy fut alors transféré dans un centre réputé et suivi par plusieurs médecins, qui ayant déjà soigné quelques cas similaires, décidèrent de s'occuper de lui, et surtout d'obtenir sa libération en faisant reconnaitre ce trouble. J'ai oublié de vous dire, que certaines personnalités étaient également des femmes, et l'une d'elle à l'origine des viols.  Le livre est fascinant, car il contient toutes les interviews réalisées, le résultat de nombreux tests, chaque personnalité avait un QI différent et excellait dans un domaine différent (un peintre extrêmement doué, qui a toujours vendu ses œuvres, un excellent conducteur, un mécanicien hors pair, un homme extrêmement cultivé (l'anglais), un serbe violent (il écrivait des missives en serbo-croate), etc, un excellent musicien.

Les médecins décidèrent de faire prendre conscience à Billy de sa maladie, en le filmant - mais les médecins eux-mêmes ignoraient à l'époque que le vrai Billy dormait profondément. Chaque personnalité avait un prénom différent, mais puisqu'ils avaient découvert l'existence des uns et des autres, ils s'étaient accordés pour ne répondre qu'au nom de Billy, l'un d'eux Allen, qui ressemblait beaucoup à Billy, pouvait facilement se faire passer pour lui. Aussi, les psychiatres furent bernés les premiers temps.

Les personnalités, ayant compris que le monde extérieur ne voyait que "Billy" racontèrent comment il leur était facile ou au contraire difficile d'être en présence de "la mère ou la petite amie de Billy". Ils expliquèrent, que cela fonctionnait ainsi : ils se trouvaient dans le projecteur (la conscience) soudainement, et ignoraient combien de temps ils allaient pouvoir y rester et lorsqu'ils quittaient la lumière, ils allaient dormir dans une pièce attenante.

C'est la deuxième méthode, celle de la "fusion absorption" qui fonctionna le mieux, elle consistait à faire prendre conscience à Billy de son potentiel dans chaque personnalité, et les amener à accepter de fusionner en une seule et même personne. Cela ne pouvait fonctionner que si Billy était en confiance.

L'un des moments les plus émouvants du livre, fut lorsque, pendant quelques heures, le vrai Billy revint à la vie après un sommeil de près de six ans. Les vidéos l'aidèrent énormément - il put enfin mettre un mot sur sa maladie, comprendre qui il était. Billy revint à la vie, mais malheureusement ce ne fut que passager.

L'histoire est très longue, et l'auteur, qui était devenu son ami et biographe, put enfin connaitre la joie d'écouter chaque personnalité assembler toutes les pièces du puzzle, reconstituer sa vie. Les psychiatres découvrirent alors l'existence d'autres personnalités, bannies pour n'avoir été que des éléments négatifs ou inutiles, en tout 26 personnalités


Billy Milligan eut une enfance extrêmement malheureuse, et violente, son père adoptif abusa de lui, et l'enterra vivant lorsqu'il était enfant. C'est lorsqu'il vivait encore avec son vrai père, un homme dépressif et atteint de troubles mentaux (qui se suicida), que sa première "autre" personnalité apparut, une petite fille, et il avait seulement trois ans. 

Je vous invite à lire ce livre, où chaque personnalité raconte ce qu'elle a vécu, permettant ainsi de raconter l'histoire d'un même et seul homme. Sa vie est tellement passionnante, que de nombreux producteurs de films et acteurs sont entrés en contact avec lui,  mais Billy Milligan a toujours refusé. S'il fut acquitté pour les viols, - il se retrouva néanmoins interné en hôpital psychiatrique, traqué par un Procureur et des journalistes, qui obtinrent son transfert dans un centre où sa maladie ne fut plus soignée, mettant de ce fait fin à la fusion complète. 

L'auteur a mené une enquête minutieuse, et a même recueilli le témoignage des victimes (qui témoignèrent à la barre de "son changement et de ses sautes d'humeur, avant et après les agressions), jamais le livre n'atténue ou ne cherche à cacher les actes de Billy. Celui-ci tenta de nouveau de se suicider après avoir appris pour les viols.

Billy Milligan fut bizarrement reconnu officiellement guéri, dix années après son incarcération et libéré. Il s'installa en Californie, où il mena une vie discrète, son nom fit de nouveau la une des journaux (il était en faillite personnelle et mis sous tutelle). Il contacta les journaux une nouvelle fois, et fit paraitre sa propre version de sa vie (le livre fut publié au Japon). Hollywood tentant de le joindre pour un film, il accorda une dernière interview où il expliquait qu'il avait été trahi par les journalistes, les médecins, la justice, et que surtout il craignait que l'on tourne en dérision sa maladie.

A ce jour, l'auteur, Daniel Keyes et sa propre famille le recherchent sans succès. Dans une dernière lettre, Arthur, sa personnalité britannique explique que Billy-D, l'original avait trop souffert lors de son retour à la lumière et qu'ils ont du décider de l'endormir à nouveau et à jamais. 

En lisant aujourd'hui ce billet un an et demi après l'avoir écrit, je suis à nouveau très émue et j'ai de nouveau une pensée pour Billy. J'ai pensé à lui lorsque j'ai sorti son livre d'un carton de déménagement. Il est dorénavant rangé précieusement avec mes livres préférés. 

J'ai une pensée pour pour Arthur, Allen, Ragen, Tommy, David et tous les autres !

So long Billy, wherever you are or whoever you are. 


24 février 2013

Cérémonie des Oscars

Ce soir aura lieu la 85ème Cérémonie des Oscars, j'avoue être un peu passée à côté cette année avec mon déménagement. Je n'ai évidemment pas vu tous les films en compétition mais je suis surprise par certaines nominations. Vous me direz ce que vous en pensez !

Les Césars ont donc eu lieu et ont confirmé Amour comme raz-de-marée de l'année, en lui attribuant la statuette pour le meilleur film, réalisateur, acteur et actrice ! Je ne l'ai pas vu, pourtant le sujet ne m'était pas inconnu (je travaille sur la problématique de la dépendance) mais j'ai privilégié d'autres films.

Revenons à ce cher Oscar ...

Les films les plus nommés sont donc :
- Lincoln 
- The Silver Linings Playbook (traduit Happiness Therapy, cf. mon billet)
- The Master
- Argo (cf.mon billet)
- Beasts of the Southern Wild
- Amour
- Zero Dark Thirty (cf.mon billet ici)

En vert, ceux que j'ai vus ! J'ai adoré Argo, et je suis surprise de voir autant de nominations pour The Silver Linings Playbook, j'ai bien aimé le film mais j'avoue ne pas comprendre les raisons d'un tel succès.

Pourquoi à ne pas jouer aux pronostics ?



Best Actor / Meilleur acteur
Bradley Cooper, Silver Linings Playbook
Denzel Washington, The flight
Daniel Day Lewis, Lincoln
Joaquin Phoenix, The Master
Hugh Jackman, Les Misérables

Difficile pour moi car je n'ai vu qu'un seul film, et ce week-end, pas le temps non plus d'aller au cinéma. J'ai un faible pour Denzel mais Daniel est le favori à la course aux Oscars (c'est la version masculine de Meryl Streep !).

J'avoue trouver les choix finalement très classiques pour les Oscars, les acteurs sont tous un peu des vieux de la vieille, si vous me pardonnez l'expression. Je n'ai pas été impressionnée par Bradley Cooper même si j'ai aimé le film. Je ne doute pas un seul instant du talent de Daniel Day Lewis ou de J.Phoenix, j'aurais bien aimé voir d'autres noms. 

Best actress / Meilleure actrice
Emmanuelle Riva, Amour
Jessica Chastain, Zero Dark Thirty
Jennifer Lawrence, Silver Linings Playbook
Naomi Watts, the Impossible
Quvenzhané Wallis, Beasts of the Southern Wild

J'ai beaucoup entendu parler de la performance de la jeune Miss Wallis dans les Bêtes du Sud Sauvage et Emmanuelle Riva est encensée dans Amour. Mais si je pouvais voter, mon vote irait à Jessica. Je suis un peu étonnée par le choix des Oscars cette année, comme pour les acteurs.

Best supporting Actor / Meilleur acteur de second rôle
Alan Arkin, Argo 
Philip Seymour Hoffman, The Master
Robert de Niro, Silver Linings Playbook (Happiness Therapy)
Tommy Lee Jones, Lincoln
Christoph Walz, Django Unchained

J'hésite car j'ai également adoré Robert de Niro en père désabusé et plein de TOC dans SLP mais j'avoue que j'ai pris énormément de plaisir à voir Alan Arkin dans Argo. Ses scènes avec John Goodman restent un de mes meilleurs souvenirs de cinéma de l'année ;)
   
Best supporting Actress / Meilleure actrice de second rôle
Sally Field, Lincoln
Amy Adams, The Master
Helen Hunt, The Sessions
Anne Hathaway, Les Misérables
Jacki Weaver, Silver Linings Playbook

J'ai aimé Jacki Weaver mais je suis surprise de la voir nommée aux Oscars. Sinon j'adore Sally Field - une immense actrice, un peu oubliée du grand écran depuis quelque temps,  aussi mon vote va à elle ;)

J'en parle souvent sur mon blog : j'écoute énormément de musiques de film, donc je ne loupe jamais cette récompense (il y a également une récompense pour la meilleure chanson, et là on va avoir droit à Adèle pour le dernier James Bond).

Best original score /Meilleure musique de film
Lincoln
LIfe of Pi
Argo
Skyfall
Anna Karenina 


Best original screenplay / Meilleure scénario original
Amour
Django Unchained
Flight
Zero Dark Thirty
Moonrise Kingdom

A ne pas confondre avec la meilleure adaptation. Ici il s'agit vraiment de création, et là j'avoue que j'ai vu trois de ces films, j'ai beaucoup aimé le film coup de poing, Zero Dark Thirty, mais si on veut apporter une touche de douceur et d'émotion, je vote pour Moonrise Kingdom !

Best director/ Meilleur réalisteur
Michael Haneke, Amour
Ben Zeitlin, Beasts of the Southern Wild
 Ang Lee, Life of Pi
Steven Spielberg, Lincoln
David O.Russell, Silver Linings Playbook
 
De retour Steven Spielberg, évidemment son nom est souvent cité, mais dernièrement plus du côté de la traduction. Ang Lee est nommé pratiquement à chacune de ses réalisations, un petit nouveau (tant mieux) avec B.Zeitlin - Haneke va-t-il encore tout rafler ?

Les paris sont lancés ! 

Best picture / Meilleur film
Argo
Life of Pi
Amour
Lincoln
Beasts of the Southern Wild
Silver Linings Playbook
Zero Dark Thirty
Les Misérables
 
Je n'ai pas vu tous ces films donc difficile de faire un choix, mais j'avoue que j'ai vraiment eu un coup de cœur pour Argo. Vous aurez noté que si Ben Affleck a remporté le Golden Globes du meilleur réalisateur, ici son nom n'est pas cité - aussi s'il réussissait à voler cette statuette, ça serait super ! Mais il a à faire à du lourd entre Lincoln et Les Misérables, car les américains adorent les Mis. Je n'y crois pas trop pour les autres ...

Je suis par contre heureuse de voir qu'Amour a réussi à être dans cette catégorie prestigieuse, il est nommé également dans la catégorie du meilleur film étranger où on l'attendait logiquement. Une coproduction européenne avec des acteurs français, pas mal, non ? Un petit coup de chauvinisme de ma part !

La cérémonie est diffusée sur Canal + - je vais donc l'enregistrer, car demain je travaille.
Bon dimanche !

 


22 février 2013

Surf City

J'ai repris mon rythme normal de lecture, et quand j'emporte un livre que j'emporte avec moi partout, c''est signe qu'il est excellent. Et c'est le cas avec le premier roman de Kem Nunn, Surf City.

J'ai découvert le romancier américain il y a un an environ en achetant son quatrième roman,Tijuana Straits. J'ai eu un énorme coup de foudre pour cet auteur qui m'a fait découvrir encore une autre facette de l'Amérique, celle des surfeurs de la Baja California. Depuis, je ne cesse d'en parler. Aussi, j'ai craqué, et lors des vacances de Noël, j'ai commandé ses trois premiers romans.

J'ai donc pris son premier livre, publié en 1990, intitulé Tapping the source et traduit une première fois Comme frère et sœur puis dans une nouvelle traduction, Surf City. Titre que je préfère largement au premier mais qui ne rattrape le titre original.
J'ai écrit mon premier billet sans rien savoir sur ce romancier, puis je suis allée longtemps après faire un tour sur sa fiche Wikipédia qui confirme en tout point les propos que je tenais dans mon billet. Kem Nunn a un style, une empreinte unique. Son style est à la fois lyrique et hyper-réaliste. Comme les grands romanciers américains, ses personnages reflètent une Amérique désenchantée, des personnages à la recherche de leurs rêves, à la poursuite du bonheur promis, des personnages fracassés par la vie. 

Kem Nunn raconte son Amérique, celle du sud de la Californie, où des jeunes vont trouver dans le surf une forme de rédemption. Ses envolées lyriques résonnent particulièrement, car ici l'océan est le meilleur compagnon de l'homme.

Ses personnages sont tous fragiles à la recherche du temps de leur grandeur, à la recherche d'un bonheur qui semble toujours leur échapper. Wikipédia le compare à Chandler, Hemingway et à mon chanteur préféré, Bruce Springsteen. C'est une comparaison fort intelligente, tous deux chantent les gens ordinaires, les héros de cette Amérique qui peut vous porter au firmament pour ensuite vous briser en mille morceaux. Cette Amérique des petites gens.

Kem Nunn écrit sur le surf, sa trilogie sur ce thème en a, dit-on, fait une célébrité dans cette communauté. J'ai toujours aimé l'océan et j'ai toujours été fascinée par ces hommes qui dansent avec la mer. Chez Nunn, le surf est un échappatoire à une vie terrestre sombre et difficile. Ces hommes brisés reviennent à la vie au contact de l'eau, toujours à la recherche de "la vague". Dans les deux romans que j'ai lus, Nunn choisit souvent comme personnages d'anciens champions de surf, oubliés, ceux des premières vagues, loin de la médiatisation contemporaine. J'avais adoré Tijuana Straits et j'ai énormément aimé Surf City, impossible de ne pas aimer ces personnages. Kem Nunn est un génie. Un immense auteur.

L'histoire a lieu dans les années soixante, lors du mouvement de libération sexuelle, où la Californie concentre tous les interdits : drogue, sexe et surf. L'auteur nous présente Ike, un jeune homme paumé qui n'a connu que le désert et le cambouis. Il quitte tout après qu'un type lui ait annoncé la disparition mystérieuse de sa sœur au Mexique, sœur qui a fugué deux ans auparavant. Il va alors se rendre à Huntington Beach en Californie, et pour approcher les soi-disant responsables va être amené à acheter une planche et se lancer.

Le romancier s'attache à nous faire partager le parcours initiatique de ce jeune homme, dont la vie va basculer subitement. Les personnages sont tous attachants, Kem Nunn sait raconter de belles histoires, et vous faire aimer chacun de ses héros, qu'ils soient bons ou mauvais. Chez Nunn, l'histoire ne se passe jamais comme prévue, Ike fera de belles rencontres mais plongera dans cette abysse avant de trouver une forme de rédemption.

Je n'en dirais plus, mais j'ai encore voyagé grâce à la prose de M.Nunn et je l'en remercie chaleureusement ;)


Edit : ce billet a été écrit il y a déjà une dizaine de jours, j'étais persuadée de sa publication. Mais non !





20 février 2013

Les portraits de Man Ray

Copyright Man Ray
La National Portrait Gallery de Londres expose du 7 février au 27 mai prochain pour la première fois une grande rétrospective des portraits du photographe américain Man Ray. Plus de 150 tirages, réalisés par l'artiste entre 1916 et 1968 sur les deux continents sont exposés.  Si le public connaît bien les oeuvres en noir et blanc du photographe, il pourra découvrir ses premiers essais sur la photographie en couleur.

Man Ray,  né en 1890 à Philadephie et décédé dans son pays d'adoption la France en 1976, est un peintre, photographe et réalisateur de films, acteur important du dadaïsme à New York, puis du surréalisme à Paris. Proche de Marcel Duchamp, ils participent au mouvement dadaïste à New York. Peintre, il est déçu des photos prises de ses œuvres et se met à la photographie. En 1921, il débarque à Paris et est présenté aux surréalistes Louis Aragon, André Breton, il est proche de Dali, de Miro et Picasso. 

Man Ray révolutionne l'art de la photographie. Il est célébré pour ses portraits de femmes (ses amantes), ses auto-portraits, les portraits de nus (de célébrité). L'exposition montre également son travail réalisé à Hollywood (portraits d'Ava Gardner).

Pour ma part, je suis fascinée par Lee Miller, artiste peintre, photographe, et mannequin. Après avoir connu la gloire comme mannequin aux États-Unis, elle arrive à Paris où elle devient l'assistante du photographe, puis sa muse et son égérie - les photos, réalisées dans les années 20, sont résolument modernes, avec elle il développe une technique : la solarisation qui le rendra célèbre. Man Ray a réalisé ici pour moi ses plus beaux portraits et je trouve cette femme sublime. 

Amie de Jean Cocteau, elle joue dans l'un de ses films et aura comme amant Picasso. De retour à New York, elle se marie, puis quitte son époux et s'installe avec un écrivain et partage sa vie entre Londres et Paris, lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate. Elle devient photographe de guerre pour le magazine Vogue, elle photographie les bombardements de Londres, la libération de Paris et les camps de concentration de Dachau et Buchenwald. Fortement éprouvée par ses derniers, elle sombre dans la dépression. Si vous voulez en savoir plus, de nombreux livres lui ont été consacrés. 

Copyright Man Ray Trust





Si vous souhaitez découvrir ses photos, je vous invite à aller faire un tour sur le site Internet officiel de Man Ray (ici) ou de sauter dans un Eurostar et aller visiter l'expo !



de son vrai nom Emmanuel Radnitsky, est né en 1890 à Philadelphie. Issu d’une famille immigrée russo-juive, il passe la plus grande partie de sa jeunesse dans le quartier de Brooklyn à New York. Peintre à l’origine, il devient photographe parce qu’il n’est pas satisfait des photos prises de ses tableaux.
Il fonde avec Marcel Duchamp la branche américaine du dadaïsme à New York. ll s’installe à Paris en 1921 et devient partie intégrante du mouvement surréaliste, aux côtés d’André Breton et Tristan Zara. Il s’installe à Montparnasse et tombe amoureux du mannequin Kiki de Montparnasse.
- See more at: http://leblogdesovena.com/man-ray-photographer/#sthash.3MRz4a70.dpuf
de son vrai nom Emmanuel Radnitsky, est né en 1890 à Philadelphie. Issu d’une famille immigrée russo-juive, il passe la plus grande partie de sa jeunesse dans le quartier de Brooklyn à New York. Peintre à l’origine, il devient photographe parce qu’il n’est pas satisfait des photos prises de ses tableaux.
Il fonde avec Marcel Duchamp la branche américaine du dadaïsme à New York. ll s’installe à Paris en 1921 et devient partie intégrante du mouvement surréaliste, aux côtés d’André Breton et Tristan Zara. Il s’installe à Montparnasse et tombe amoureux du mannequin Kiki de Montparnasse.
- See more at: http://leblogdesovena.com/man-ray-photographer/#sthash.3MRz4a70.dpuf

17 février 2013

A quiet Sunday



A peine rentrée d'une belle promenade, depuis cinq jours le soleil nous réchauffe le cœur, la preuve, mon chat Bambou tend le coup vers le balcon !  La fraicheur s'installe mais le soleil nous avait tant manqué.  Le parc n'avait jamais eu autant de succès, ni le sentier de randonnée, nous sommes tous à la recherche de ce soleil, qui pourtant un jour disparaitra (la faute au documentaire vu sur Arte ce matin). Dans un mois le printemps sera là, mais je crains que nous n'échapperons pas aux gelées de mars. Qu'importe !

Les services municipaux s'attaquent enfin à notre immeuble, j'ai hâte, car l'ancien aménagement devant notre garage, fait que chaque jour des voitures se garent devant ! Dans une semaine, nous aurons enfin une sortie aménagée et des emplacements de stationnement déplacés, sinon je vais finir par m'attaquer à l'un de ces véhicules ;) 

Au menu ce midi, cake aux patates douces et linguini au crabe avec un bon verre de vin blanc, j'adore me faire plaisir !


En vous souhaitant une excellente fin de week-end, ce soir l'Inspecteur Lewis mène une nouvelle enquête, je serai devant ;)

15 février 2013

Etranges rivages

Erlendur est de retour ! Pour tous les fans des romans d'Arnaldur Indriðason comme moi, ce ne pouvait être qu'une excellente nouvelle. Le romancier islandais avait fait disparaitre dans les fjords son plus fin limier lors de ses deux derniers romans (La rivière noire et la Muraille de lave). 

Le lecteur croise à nouveau le chemin du policier dans les fjords du côté d'Eskifjördur où enfant il a grandi, et où son jeune frère, Bergur, est mort lors d'une tempête, perdu dans le blizzard, à l'âge de huit ans. Depuis, Erlendur revient chaque année arpenter les sentiers à la recherche d'une trace. Mais c'est une autre disparition qui va l'obséder, celle du jeune femme, Matthildur, en 1942.

Erlendur est toujours obsédé par la disparition brutale de son jeune frère. Chaque nuit, il rêve de lui et aimerait trouver ici une manière de mettre fin à cette souffrance lorsqu'il croise la route d'un chasseur de renard, Boas, qui lui parle de Matthildur, disparue mystérieusement en 1942 lors d'une tempête. Cette même nuit, une patrouille de soldats britanniques s'était égarée, mais tous avaient été retrouvés (vivants ou morts), seul le corps de la jeune femme n'est pas réapparu. Erlendur va alors interroger tous les proches de la jeune femme, souvent octogénaires ou nonagénaires, tout en continuant ses recherches personnelles sur la disparition de son frère.

Et en quelques pages, j'ai été happée par cette nouvelle histoire, j'ai lu le livre en deux jours, et je me suis forcée à le reposer, sinon je l'aurais lu d'une traite. Le pouvoir d'Indriðason sur moi reste mystérieux, son enquête se résume principalement à des rencontres, des échanges près de quarante ans après les faits, où les fjords sont omniprésents, comme ce climat qui semble rythmer la vie de ce pays.
Indriðason rend ici un hommage vibrant à son héros en racontant son passé, en expliquant cette souffrance et cette obsession de découvrir la vérité "Ce qu'il voulait, c'était découvrir la vérité dans chacune des enquêtes qu'il menait. La seule chose qui lui avait toujours importé était d'obtenir les réponses aux questions qu'il se posait. De découvrir ce qui s'était perdu, avait été oublié et que personne avant lui n'avait jamais trouvé". Ainsi retrouver son petit frère est devenue pour lui l'obsession d'une vie, et son métier d'enquêteur n'en est que le reflet. 

 
Même si finalement l'auteur décrit peu la jeune femme, le lecteur, comme le héros, veut découvrir ce qui lui est arrivé. Impossible aux parents et amis d'une personne disparue de pouvoir faire leur deuil, et c'est Erlendur, dans sa quête de vérité qui leur apportera la paix de l'âme. Je n'en dirais pas plus, mais sachez que les langues vont se délier.

Ce voyage dans le temps c'est à la fois celui du policier, et celui de l'Islande - ce pays étrange, celui des elfes et des fantômes, des tempêtes, des naufrages, des noyés et des disparus. Un pays où le temps semble souvent suspendu. L'auteur islandais est obsédé par le froid, il avait déjà abordé l'hypothermie dans ses romans précédents, ici il nous explique le syndrome de Lazare et la mystérieuse taphéphobie (dont ma mère souffre aussi), la peur d'être enterré vivant.

Erlendur ne cessera d'importuner Hrund, la sœur de Matthildur, ses amis dont Ezra et Ninna, il ne cessera de remuer le passé, de les provoquer, à la limite du harcèlement pour qu'enfin la vérité sorte. Ce livre est multiple, il ravira les fans d'Erlendur, mais ses thèmes (le deuil, les disparitions, la vengeance, le pardon et le recueillement) parleront à tous.  L'enquête est passionnante et les chapitres consacrés à la disparition de son frère sont sublimes.

Décidément, Indriðason ne cesse de me surprendre ! J'avoue cependant que la dernière page m'a laissée un terrible doute, aussi ai-je parcouru quelques blogs, mais apparemment j'ai interprété différemment ces dernières lignes, liées à la vie personnelle du personnage principal. J'espère effectivement m'être trompée, et le retrouver rapidement, de retour à Rekjavik auprès de Sigurdur Oli et Elinborg pour de nouvelles aventures !

14 février 2013

My addictions of the week




Une semaine d'abstinence, pas de drogues culinaires particulières, ni musicales, par contre beaucoup de scéances de cinéma ! Je suis enfin en vacances, j'en profite pour dormir beaucoup (gros gros besoin), profiter de mes amis et de mes animaux, et aller et me préparer de bon petits plats.

Mes drogues télévisuelles

Je donne l'impression d'être une vieille mémé qui se répète, mais je n'en reviens pas de la qualité de cette nouvelle saison de Mad Men. Chaque nouvel épisode surpasse le précédent. J'ai un plaisir immense à suivre les aventures des personnages de cette série. Ils peuvent être absolument craquants comme être les pires salauds de l'histoire. Don Draper n'y échappe pas.  Je n'ai jamais autant adoubé une série (excepté Damages, vous aurez d'ailleurs reconnu Rose Byrne au début de l'article)  mais il faut le reconnaitre, ils ne se répètent jamais et l'étude psychologique de l'âme humaine est épatante. La mort de l'un des personnages est surprenante mais l'auteur a réfléchi à chaque mot, geste et le résultat est impressionnant. Comment pourront-ils faire mieux à la prochaine saison ?





J'ai découvert cette série sur France 3 mettant en scène un détective privé, Jackson Brodie qui, il faut l'avouer, en prend plein la tronche à chaque épisode. France 3 avait fait le bon choix, j'ai aimé le personnage, rugueux comme les paysages écossais. J'aurais aimé que la version originale soit disponible mais France 3 reste définitivement franco-française. Ce soir, elle reprend la diffusion d'une autre série britannique, Inspecteur Lewis. La série souffre parfois d'une Derrickite aiguë (longuet), mais je suis accro aux séries policières et celle-ci est toute en finesse, de plus j'aime beaucoup le bras droit de l'Inspecteur Lewis, le Sergent Hathaway, cet ancien séminaire.
(edit : vu dimanche soir sur France 3, très bon épisode, et Hathaway est toujours aussi intrigant)
Enfin, j'ai vu les premiers épisodes d'une autre mini série anglaise, Injustice, diffusée sur Arte le jeudi soir. L'histoire est prenante, on suit deux enquêtes en parallèle, où l'avocat de la première est également l'assassin de la seconde. J'adore les acteurs, on retrouve des visages familiers du petit écran britannique tels que Nathaniel Parker en accusé, l'excellent James Purefoy dans le rôle principal (William Travers) et le policier bourru, à la limite du con.... joué par un génial Charlie Creed-Miles.

Je regarde la série en v.o et cet acteur a une voix unique.  Son visage m'a obsédé jusqu'à ce que mon cerveau fasse la connexion, il jouait le rôle du jeune prête David dans Le 5ème Élément. L'histoire se penche sur un homme, William Travers, brillant avocat à Londres dont la dernière affaire va bouleverser toutes ses croyances et le plonger dans une profonde dépression. Retiré des affaires criminelles, il va devoir enfiler de nouveau sa robe d'avocat lorsque son meilleur ami de fac, interprété par N.Parker va faire appel à lui. Accusé du meurtre de sa secrétaire, il demande à Travers de le défendre. L'histoire est multiple, tous les rôles sont très bien écrits, et les acteurs sont tous parfaits. La mini série compte cinq épisodes. Je ne manquerai pas la diffusion des deux derniers épisodes.

Merci à Arte qui sait puiser chez nos voisins européens d'excellentes séries.
J'ai également décidé de regarder la première saison de Game of Thrones, diffusée sur Canal +. J'avais vu les trois premiers épisodes (enfin deux et demi) puis je n'ai plus eu accès à la chaine câblée le temps de mon déménagement (3 semaines). J'ai donc regardé trois épisodes en deux jours, et j'avoue que je reste mitigée. Je n'ai pas lu les romans, mais j'ai toujours entendu de bonnes critiques. Si je la trouve largement meilleure que la deuxième saison des Piliers de la Terre, une scène m'a choqué, car les décors étaient en carton pâte ;) Je ne suis pas non plus fan de tous les acteurs, excepté l'excellent Sean Bean. L'histoire de guerres de clans semble répétitive : trahison, complot, trahison. Bref, je n'ai pas accroché. Il me reste encore trois épisodes à regarder, ce que je vais faire mais je lui reproche son manque d'originalité.

*  *  *  *


Mes drogues livresques



Me voilà en vacances, je pars en ville rejoindre une amie pour déjeuner, j'arrive en avance, car je dois déposer ma voiture chez un garagiste. Que faire de ce temps ? Filer dans une de mes librairies (livres d'occasion) préférées, et évidemment je craque ! Comme je l'avais déjà dit, j'essaie de lire plus d'auteurs français et de rattraper ainsi des lacunes d'où mes choix :

- Romans (La proie pour l'ombre, La meurtrière et l'Ile des morts) de P.D James, mon goût pour les policiers, la collection les Classiques Modernes du Livre de Poche et le petit prix m'ont convaincus ;)


- Trilogie New-Yorkaise de Paul Auster (Cité de Verre, Revenants et La chambre dérobée)


- Madame Bovary et L'éducation de Gustave Flaubert (mon éducation littéraire fut quelque peu à part au collège, mes profs refusant les classiques)


- Thérèse Desqueyroux de François Mauriac (dont j'ai vu le film). Le livre est ressorti en poche, j'avais failli l'acheter mais j'ai trouvé une vieille édition à 90 centimes ! Lu ;)


Comme je le disais à une amie, certains livres restent introuvables dans les bouquineries, pourquoi ? Épuisés ? Trop vendus ou trop peu ? Plus édités ? Ainsi, impossible de trouver des livres de Philip K.Dick ou du Stefan Zweig. Je me replie sur la FNAC, et là une bonne surprise m'attend : Étranges rivages, le dernier Indridason est sorti !!! Je réfrène un petit cri de joie !  Ses livres sortent toujours à la même époque, quelques jours avant l'anniversaire d'une autre fan (ma mère) aussi voici un cadeau tout trouvé (elle a tous ses livres brochés).

Je file chercher aussi le livre de K.Dick, malheureusement, si huit de ses livres sont présents, manque à l'appel celui que je cherche. Au tour de Stefan Zweig, je trouve tous ses livres, je n'hésite pas longtemps, de plus ils ne sont pas chers. Je craque pour trois :
- Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
- Lettre d'une inconnue et le joueur d'échecs

- La confusion des sentiments

Toujours à l'affut de nouvelles lectures, mon œil est attiré par le dernier ouvrage d'une romancière norvégienne, Anne B.Ragde, Je ferai de toi un homme heureux. En allant au rayon des auteurs européens, je trouve alors ses précédents ouvrages, La Tour d'Arsenic mais surtout la trilogie qui l'a rendue célèbre. Bizarrement la FNAC met en avant les deux derniers tomes. Il faudra aller chercher dans les étagères du bas le premier volet : La Terre des Mensonges.

J'ai hésité à acheter les deux autres tomes, La Ferme des Neshov et l'Héritage impossible, mais les poches ne sont pas gratuits. Je l'avoue, j'ai de plus en plus d'affinités avec les auteurs nordiques, comme je l'ai avec les auteurs classiques américains.

Résultat : 14 livres ! Ma Pal grandit, mais je suis revenue ravie de ma petite escapade !

13 février 2013

Shadow Dancer

Il y a Clive. Il y a l'histoire. Il y a Clive. Il y a l'Irlande. Non j'arrête là ! Mais ces divers éléments m'ont motivés à aller voir Shadow Dancer dans un cinéma indépendant où je vais rarement. Et j'ai bien fait, car ce film mérite amplement toutes les critiques qui l'ont encensé.

Étrangement, j'ai regardé l'émission Le Cercle après avoir vu le film, et j'étais ravie de voir l'enthousiasme des critiques et particulièrement de Marie Sauvion (qui partage également ma passion pour ce cher Clive et que j'aime beaucoup comme critique cinéma).

Le romancier Tom Bradby a choisi d'adapter son roman au cinéma en écrivant le scénario, la réalisation a été confiée à James Marsh, le réalisateur de l'excellent documentaire Projet Nim (diffusé actuellement sur Canal +).

L'action se situe à Belfast au début des années 90 alors que les premiers pourparlers de paix entre l'IRA et le gouvernement britannique émergent. Un agent du MI5, Mac (Clive Owen) offre à la jeune Colette McVeigh (Andrea Riseborough) un drôle de marché : arrêtée pour avoir déposé une bombe dans le métro londonien, il lui offre la chance d'échapper à vingt cinq années de prison si elle accepte d'espionner ses propres frères, membres actifs de l'IRA.


Le film n'a pas comme sujet la lutte indépendantiste mais bien la famille, une famille irlandaise qui vit dans cette ville en guerre depuis des décennies, et qui comme toutes les autres a un jour a été touchée dans sa chair et dont certains membres sont devenus des combattants. Cette famille vit unie, la mère, très digne, la fille, Colette et son petit garçon qui concentre sur lui tout l'amour de sa famille, ses oncles et ce "clan". Le réalisateur nous offre l'occasion de voir Belfast différemment, loin des briques rouges, nous sommes dans les quartiers populaires oui, mais le réalisateur nous offre aussi la mer, l'espace, et la couleur rouge que porte tout le long du film l'héroïne.

L'affiche anglaise (cf. ci-dessous) est beaucoup plus parlante, car elle présente la jeune femme comme elle est, seule, comme une mère, une fille, une sœur et une espionne.  Et comme dans le générique, c'est elle qui a le premier rôle, le nom de Clive Owen arrive en fin. Le choix d'une affiche mettant en scène l'acteur est un choix purement "marketing" pour attirer les spectateurs.


J'ai adoré le film, qui nonobstant le choix cornélien de la jeune femme, vous embarque dès la première scène dans un suspense qui vous prend au ventre. La scène du métro, où le réalisateur fixe sa caméra sur le sac à main à la jeune femme semble avoir été filmée en temps réel pour accrocher le spectateur et installer cette sensation de peur, qu'à chaque instant une bombe peut exploser. Elle explosera, plus tard, à un moment où je ne m'y attendais pas.

C'est la réussite de ce film : être imprévisible tout en laissant le temps au temps. Ici, les personnages ne sont pas transformés en héros, ils restent profondément humains, faillibles, et cyniques. La fin aura laissé tous les spectateurs comme sonnés. Une impression de coup de poing.

L'histoire va vite et à l'heure où tous les films à l'affiche durent plus de deux heures, celui-ci est court mais fort, très fort.



A noter le casting exceptionnel. J'ai toujours aimé Clive Owen, il me fascine. Il a réussi l'exploit de mener une belle carrière tout en conservant une part de mystère. Il ne manque pas de charme mais ici il incarne un agent du Mi5 dépassé par les évènements, qui "utilise" des êtres humains à des fins loin d'être nobles. J'ai toujours trouvé qu'il dépassait l'écran, pas comme un Depardieu, qui pour moi a toujours mis le personnage au second plan, au contraire, il arrive ici à faire ressortir tous les travers du personnage et ses failles en remplissant l'espace.

Un grand bravo à la jeune Andrea Riseborough qui arrive à lui voler la vedette ! Elle incarne magnifiquement cette jeune mère, embarquée dans les combats de ses frères,  forcée à les espionner et menacée à chaque minute d'être dévoilée et assassinée par ses pairs. Mais le réalisateur se refuse à la glorifier, et son dernier acte sera comme sa vie, très controversé.  Tout le casting est d'ailleurs parfait, celle qui interprète sa mère, ses frères. Ils sont tous très convaincants. A noter la présence de Gillian Anderson (X-Files).

Bref, une réalisation réussie, un casting parfait, des choix scénographiques rares, une photographie soignée avec ces couleurs beige/bleu métallique (lle réalisateur a choisi des teintes des années soixante-dix, comme si cette ville, en guerre, appartenait à une autre époque) font de ce film un film hors pair.  Le cinéma comme je l'aime. Allez le voir, vite !