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26 février 2016

The Revenant

En deux mots ? La claque. Bon soyez prévenus : n'apportez pas à manger, car vous allez avoir le ventre retourné (certains plus d'une fois, je me fie aux bruits dans la salle). J'avoue que le tapage médiatique autour de ce film m'avait rendu quelque peu méfiante à l'égard de ce film - fort heureusement, il le mérite amplement.  Retour sur un grand moment de cinéma.

Tout le monde a du voir quelques extraits de la fameuse scène où Hugh Glass (Leonardo Di Caprio) est attaqué par un ours. J'avoue que j'avais trouvé la scène un peu trop "numérique" - eh bien cette scène n'apparait pas dans le film (ou j'ai oublié, genre l'ours le fait voler à 3m), non l'ours du film a l'air tellement réel qu'on se met à prier pour que Glass meurt très très vite, tellement les coups sont violents ! Mais je m'égare.. Remontons-le temps. 1823. Glass a été engagé par l'armée américaine, avec une cinquantaine d'hommes, des trappeurs, ils partent chasser les élans et autres bêtes à poil. Hugh Glass connaît très bien ce pays. L'homme, peu bavard, est accompagné de son fils, Hawk. Glass a vécu un temps avec les Pawnees, marié, et père d'un petit garçon, son bonheur s'est éteint le jour où un lieutenant de l'armée américaine est venu tuer tous les Indiens. Seul son petit garçon, gravement brûlé au visage a survécu. Devenu adolescent, il ne quitte plus son père.

Mais les hommes engagés par le Capitaine Andrew Henry (Domnhall Gleeson) sont des têtes brûlées, des trappeurs qui n'ont répondu qu'au bruit de l'argent. En particulier, John Fitzgerald (Tom Hardy) qui ne supporte pas la présence d'un "sauvage" (Hawk) parmi eux. Les hommes sont partis dans les terres sauvages du Dakota du Nord, l'hiver approche, et tous s'activent à finir leur boulot avant l'arrivée du blizzard (préparer les peaux pour le transport en les marquant). Ils veulent repartir en bateau sur la Yellowstone en direction du Fort au Nebraska. 


Mais les choses tournent mal : les Arikara, une tribu indienne, les attaque : les pertes sont nombreuses, seuls 9 hommes en réchappent, dont Glass et son fils. 

Glass souhaite quitter le bateau et s'éloigner de la rivière le plus vite possible, au grand dam de Fitzgerald qui se croit en sécurité en descendant la rivière. Le Capitaine fait finalement confiance au pisteur et les hommes abandonnent le bateau et cachent les peaux de bête. Fitzgerald est furieux. Les hommes entament alors une longue marche vers le fort. L'hiver s'abat sur eux. Des tonnes de neige. La menace des Ree (diminutif des Arikara) n'est jamais loin. 

Au même moment, des trappeurs français sont amenés à croiser un chef Arikara, Elk Dog, dont la fille Powaqa a disparu. Celui-ci veut partir à sa recherche et négocie 5 chevaux contre une partie des peaux récupérées lors de leur attaque sur la troupe de Glass. Mais le trappeur français refuse, elles sont marquées du sceau américain. Un voleur accuse un autre voleur. Mais qui a perdu le plus ? Elk Dog lui rappelle qu'on lui a pris ses terres, ses proies, sa vie. Le chef Indien part avec ses cinq chevaux à la recherche de sa fille. 

Un matin, Glass s'éloigne du campement et c'est à ce moment-là qu'une ourse accompagnée de ses deux petits le croise et l'attaque. La scène est extrêmement violente car elle est tout simplement très réaliste. Mais ici, on comprend l'attaque, elle protège ses petits. Lorsque les autres arrivent, il ne reste plus grand chose de Glass, l'ourse est morte. Le Capitaine Henry, dont le père était médecin arrive à le soigner (attention aux petites natures : je recouds direct les plaies). 



Les hommes transportent Glass, protégé par la peau de l'ourse. Mais le blizzard se lève et bientôt les conditions deviennent difficiles, impossible de grimper sur la montagne. Glass est plus proche de la mort que de la vie, seule la présence à ses côtés de son fils semble le retenir. Finalement, Henry décide de le laisser mourir, avec deux hommes, chargés de lui procurer une sépulture digne de lui. Hawk (Forrest Goodluck), Fitzgerald  (appâté par la prime offerte) et  Bridger (Will Poulter) restent avec Glass. 

Je vous tais la suite, mais si vous connaissez les grandes lignes. Vous savez que Glass va survivre (pourtant ce n'est pas gagné) et qu'il va entamer la plus longue marche en plein hiver, soucieux de venger les siens, traquant jusqu'à la fin son nouvel ennemi : Fitzgerald. 

Que dire ? Qu'on en prend plein la vue. J'avais vu un reportage sur les conditions de tournage et j'avoue que le réalisateur Alejandro G. Inarritu a réussi son pari : il a embarqué toute son équipe en Alaska et a voulu tourner chaque scène en lumière naturelle. Ici aucun décor n'est inventé et c'est EPOUSTOUFLANT ! On s'en prend plein la vue ! La nature est sublime, à la fois douce et effrayante, grandiose et mortelle. Les mots me manquent. Les amoureux du nature writing et de la nature en général seront comblés. La rivière, qui doit être à trois quatre degrés, accompagnent les hommes, elle trace son chemin à travers ces terres enneigés. Le blizzard ne cesse de se rappeler aux hommes, dont la survie tient souvent à ces feux allumés, éparses comme des lueurs d'espoir. 

Résultat : l'équipe ne pouvait travailler que deux à trois heures par jour, voire moins. Aussi, ils répétaient puis tournaient leurs scènes (un peu comme au théâtre, pas le droit à l'erreur). Et le résultat est bluffant : le paysage est sublimé, sans effets spéciaux, on redécouvre la nature à son meilleur. La lumière naturelle, les couchers ou levers de soleil sont magnifiques. Les paysages, souvent des forêts aux arbres immenses, et cette rivière puissante qui emporte tout sont présent à chaque plan. Ce qui explique pour moi en grande partie la réussite de ce film. 



Evidemment, les scènes sont parfois violentes, que ce soit les attaques des Ree ou les méthodes de survie (manger de la viande de bison à même le corps, se glisser dans le corps d'un cheval pour résister au froid) vont vous couper l'appétit. C'est là qu'on voit que l'homme a un instinct de survie extraordinaire. Mais il alterne avec d'autres scènes, comme celle où Glass croise un Pawnee qui va l'aider et le soigner avec une tente à sudation. 

Les conditions de tournage ont été très difficiles, sentiment partagé par l'ensemble des acteurs et je comprends. La neige, le blizzard et les nombreuses scènes où les hommes sont à l'eau, imaginez ..... J'ai eu froid pendant près de 2h35. 

Je ne vous en dis pas plus. Ou si, sachez que Glass a réellement existé mais qu'il n'a jamais eu de femme ou de fils indien, qu'il a bien été attaqué par un ours et laissé pour mort par les trappeurs. Sans fusil, couteau ou gourde. Son corps était lacéré, les os à l'air. Il a survécu à la gangrène en laissant des larves manger la chair infectée ! Qu'il a survécu et parcouru à pied près de 320 km jusqu'au Fort Kiowa, dans le South Dakota. Qu'il a retrouvé l'homme qui l'avait abandonné (ailleurs), celui-ci lui a rendu son fusil et Glass l'a épargné (pour éviter la pendaison, car l'homme s'était réengagé dans l'armée). Bref une autre histoire moins cinématographique mais incroyable et une fin tout aussi tragique, il finira par être tué par les Ree.



Je savais que la mort des êtres chers de Glass allait jouer comme un facteur dramatique mais le résultat est nettement plus positif : il met en avant tous ces peuples indiens, souvent méconnus, comme les Arikara, dont on leur a tout pris et qui, savaient eux, comment survivre à ces longs hivers et à ces conditions climatiques effroyables. Un véritable hommage leur est rendu et au final, les sauvages ne sont pas ceux qu'on croit. 

Foncez !

Mon avis : 


11 commentaires:

  1. waouw!! rien que ton billet est déjà une énorme claque! ça fait très Gallmeister cette histoire!
    J'hésitais à aller le voir, notamment parce que j'ai du mal avec les films de plus de deux heures , mais là je sens que je vais faire une énorme erreur si je ne le vois pas!

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    1. Merci ! J'ai trouvé une ou deux longueurs (mais c'est le cas comme toi avec les films assez long) j'ai tendance à m'évader quelques secondes mais les images (oui Gallmeister aurait du acheter les droits du livre) sont tellement impressionnantes, à vous couper le souffle. Il faut le voir , et au cinéma !

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  2. J'ai adoré le livre et je sens que je vais adorer le film :p

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    1. Je veux le livre !Je me suis retenue de l'acheter mardi mais ça sera chose faite la semaine prochaine

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  3. On a prévu d'aller le voir dans les prochains jours. Ça fait un moment que je l'attends ce film !

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  4. Je suis très mitigée pour ce film : à cause d'une certaine réécriture de l'histoire, sur le fait que les français sont décris comme des massacreurs d'indiens, alors que bon ils étaient bien plus en commerce et bonnes relations, que les anglo-saxons de l'époque.
    Mais ceci mis à part, il y a un magnifique souffle dans ce film et surtout j'espère que cette nuit verra le couronnement de Leo pour un de ses meilleurs rôles !!

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    1. Oui j'ai été surprise pour l'image des français, c'est vrai qu'ils étaient plus dans le commerce et beaucoup ont eu des squaw et au Canada les métis étaient fort nombreux, mais je pense qu'ici le but c'était de montrer que les victimes c'était les Indiens et que les Français ou les Anglais venaient s'enrichir.

      Sinon, oui le souffle est tel et la nature, impressionnante et quelle performance ! J'enregistre cette nuit et demain matin, je me lève de bonne heure pour regarder les plus grandes récompenses comme si j'y étais ;-)

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  5. Il faut que j'aille le voir. Oui il le faut !
    Ta chronique est parfaite. Comme toujours.

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    1. j'ai voulu dire "ont eu des squaws comme épouses" dans mon précédent commentaire, tant pis ! sinon merci pour ton gentil mot. Oui, vas-y - tu vas découvrir l'Alaska et puis les Indiens .. je dis ça, je dis tout !

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  6. Je crains d'être petite nature. Bon, se chauffer "dans" les chevaux, ça ne s'est pas fait durant la retraite de Russie (ou alors les manger crus?)Les vers dans la plaie, j'en ai entendu parler (un ancien combattant guerre de 14 18). Sinon, pour les paysages, ça me dirait. Prévoir petite laine

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    1. Petite laine et évite les pop corns à l'entrée !

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