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30 janvier 2015

Unbroken (Invincible)


Vous avais-je dit que c'est au bout de la troisième tentative que j'ai enfin réussi à voir Invincible (Unbroken) au cinéma? Ma première tentative aura échoué au bout de trois minutes de film... Projecteur en panne, voici la salle plongée dans la noir, seules les voix des Louie et de ses potes aviateurs nous tiennent compagnie. Billets remboursés (2 places par personne). Deuxième tentative : je suis clouée au fond de mon lit. Troisième tentative : réussite ! Et deuxième fois que j'ai la salle de cinéma pour moi toute seule. 

Que dire ? Sinon que j'avais l'impression qu'Angelina m'avait invité à une projection privée. J'ai retrouvé Jack O'Connell, une semaine à peine après l'avoir vu dans Tower Block, du petit malfrat anglais le voici gamin italien, immigré en Californie, à l'aube d'un destin exceptionnel. 

Angelina Jolie a longuement parlé de sa fascination pour l'homme qu'elle aura eu la chance de rencontrer, avant son décès à 94 printemps passés. La réalisatrice a choisi d'adapter au grand écran le livre de Laura Hillenbrand qui raconte l'histoire extraordinaire de Louis "Louie" Zamperini, symbole du pouvoir de la résilience sur l'esprit humain. 

Louie a dix ans et fait les quatre cent coups, le rital est le souffre-douleur des autres enfants. Petit immigré dont les parents ne parlent pas anglais, il enchaine les petits larcins. Il maquille les bouteilles pour y cacher de l'alcool, court très vite pour échapper au policier local. Mauvaise graine, le jeune Louie doit sa destinée aus soutien de son frère ainé, Pete, qui va l'initier à la course. Car il court vite, très vite, le jeune Louie. Il va bientôt battre les records et finit par intégrer la sélection olympique américaine pour les J.O de 1936, qui se tiennent à Berlin. Louie y participe en tant qu'espoir, on compte sur lui pour les prochaines olympiades qui doivent se tenir au Japon en 1940. Évidemment, ces jeux n'auront jamais lieu mais l'histoire se chargera d'emmener le jeune Louie au Japon. 

Et Louie remporte une médaille olympique à la surprise générale. De retour au pays, il s'entraine lorsque le Japon attaque Pearl Harbor. Il s'engage alors dans l'armée, l'aéronavale. Californien, il part pour le Pacifique. Les premières scènes du film s'ouvrent sur lui, et ses potes, Phil (Domhnall Gleeson), Mac (Finn Wittrock) dans un bombardier, fonçant sur les îles japonaises, s'engageant dans les combats aériens. 



Angelina Jolie est une excellente réalisatrice, aucune erreur de plan, moi qui aime les films de guerre, les images sont sublimes, et les scènes filmées à l'intérieur du bombardier en vol sont un vrai plaisir. Le film dans sa totalité reste cependant très classique dans son format. D'où les critiques plutôt moyennes.

Lorsque l'avion plonge, le spectateur sait que Louie va survivre, mais qui d'autre ? Il est clair pour moi, que la partie la plus éprouvante du film sont ces cinquante trois jours passés à dériver dans l'océan Pacifique avec ses deux amis. Ce soleil implacable, la présence de requins, le désespoir, tout y est. J'ai vraiment souffert avec eux, comment ne pas perdre la tête ? Comment survivre ? Tout y est montré, et c'est particulièrement éprouvant.

Et lorsqu'ils sont finalement secourus, miraculés, c'est pour plonger dans un autre enfer. Prisonniers dans la jungle d'une île du Pacifique, ils sont torturés par l'armée japonaise. Leur survie est tout autant miraculeuse comme leur transfert vers Tokyo dans un camp d'internement où ils retrouvent des centaines de soldats américains, australiens ou canadiens. 

Louie se lie d'amitié avec le caporal Fitzgerald (Garrett Hedlund). Mais nous sommes en guerre, et avoir fait prisonnier un champion olympique va faire de lui la bête noire du chef du camp, l'impressionnant Watanabe (Miyavi), surnommé l'Oiseau. 


L'Oiseau est fou : il va alors passer son temps à torturer mentalement et physiquement Louie, cherchant à briser le soldat. Mais Louie est incassable, invincible. 

Je raconte le film ? Oui et non. Car si vous regardez la bande-annonce, vous verrez chacun de ces trois parties. Non, car je laisse ici de côté les séances d'humiliation mais aussi celles de résistance où des plans rapprochés permettent au lecteur de mieux saisir la volonté extraordinaire de ce jeune homme. Son instinct de survie est une leçon pour nous tous.

Les reproches à faire au film? Une construction très classique, un film très américain par le thème : l'histoire d'un homme ordinaire qui va se révéler extraordinaire. Mais je n'ai jamais trouvé le film lent ou long, comme je l'ai lu ci et là. 



La réalisation est soignée, et surtout la réalisatrice a voulu être fidèle à la réalité, à Louie. Elle n'y ajoute pas une dose d'effets spéciaux, ou des scènes de combats improbables à la Rocky ou piqués à des jeux vidéos. Ici, elle reste fidèle à l'histoire, qui en elle-même contient déjà tous les effets spectaculaires qu'un réalisateur pourrait souhaiter ajouter à son film. 

Contrairement aux films américains dramatiques qui ont tendance à surjouer de la musique, elle privilégie le silence. Ici peu de musique, peu de dialogues. Les regards priment sur les échanges. Comme pour la vision de la guerre, ici Angelina ne joue pas "aux gentils et aux méchants". L'Amérique n'est pas idéalisée, le jeune Louie est victime de racisme. L'armée fait voler ses soldats dans des tombes volantes, son bombardier n'est pas descendu lors d'un combat. Créé en toutes pièces de bric et de broc, ses moteurs lâchent. La propagande de guerre permet à certains officiers américains d'éviter les camps et de vivre agréablement au Japon (je me demande ce qui leur est arrivé lorsque le Japon a perdu la guerre). 

Résultat : ses choix apportent suffisamment de profondeur au film et lui permettent d'éviter certains écueils. 



Pour revenir au casting, les acteurs sont tous formidables. Jack O'Connnell a décidément le don de me surprendre. Cet acteur anglais a su endosser le rôle avec une facilité déconcertante. 

Mais s'il fallait en choisir un, j'ai été le plus impressionnée par le jeu de Miyavi dans le rôle du chef de camp Watanabe. Pour moi, il s'agit d'un vrai tour de force d'avoir confié le rôle d'un tortionnaire à un tout jeune acteur au visage d'ange. Un visage très féminin (comme ses mains, les doigts si fin, les ongles coupés) qui cache une noirceur exceptionnelle. Le diable en personne. J'avais par hasard aperçu l'artiste japonais (chanteur, acteur) à une émission et il est méconnaissable. 

Ma sœur, qui avait vu le film avant moi, m'avait dit qu'on reconnait un acteur à sa voix, et dans ce cas, il est vrai que la voix grave de Garrett Hedlund emporte l'adhésion. Cet acteur représente pour moi une génération d'acteurs américains, de la carrure de Cary Grant ou Jimmy Stewart, qui peuvent jouer à peu près tous les rôles. Une valeur sûre du cinéma américain.



Enfin, j'ai beaucoup aimé le jeu de Domnhall Gleeson (dont je vous avais parlé pour le film About Time) et j'ai découvert Finn Wittrock (qui ressemble étrangement à Brad Pitt dans le canot pneumatique), tous sont formidables.

Enfin, moi qui aime l'Histoire avec un grand "H", j'ai été comblée. J'avais adoré la mini série The Pacific et j'ai encore appris sur cette guerre dans ce film. 

Mon avis : 


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