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29 août 2012

Sir Meryl Streep

Sir Laurence Olivier, Sir Peter O'Toole, Sir Sean Connery... ils sont tous adoubés par la Reine d'Angleterre pour leurs formidables carrières. Meryl Streep, elle, aura eu les honneurs des Oscars, nominée 17 fois (ou 18 j'hésite), un record, elle sera repartie trois fois avec la fameuse statuette :
- en 1980, pour Kramer contre Kramer
- en 1983, pour Le Choix de Sophie
- en 2012, pour La Dame de Fer.

D'ailleurs, je vous laisse le soin de regarder à nouveau son discours de remerciement devant une salle qui lui offre une standing ovation (ici), et où elle s'excuse d'être toujours là, presque tous les ans, comme si on devait s'excuser de gagner. Mais, quand j'y repense, elle mérite chacune de ses nominations, et chacun de ses Oscars, car à chaque rôle elle arrive à nous faire voyager, dans le temps, dans un pays, une culture, elle peut endosser tous les rôles, de la comédie au drame, et comme un vrai caméléon nous offrir pléthores de couleurs.  

Moi qui ai aimé le cinéma, j'ai grandi avec elle - je ne me souviens pas d'une époque où je ne voyais pas un film que j'aimais avec Meryl. Elle a sans doute la filmographie la plus prodigieuse (avec Marilyn, Katherine et Audrey Hepburn) qui soit pour une actrice professionnelle. Des rôles que l'on aurait tous aimés se voir confier. Pourtant, quand on la regarde, jeune comédienne, elle ne fait pas immédiatement penser à une italienne amoureuse d'un photographe dans les années 50, à la première femme britannique 1er Ministre menant de fer son mandat, à une mère australienne accusée d'avoir assassiné son enfant, à une jeune femme polonaise juive forcée de choisir entre ses enfants, bref, Meryl Streep est tout ça. Un sacré bout de femme.

Née Mary Louise Streep en 1949 à Summit dans le New Jersey, elle ne s'est passionnée pour le métier d'acteur qu'une fois à l'université. Diplômée du collège de Vassar, elle s'est ensuite inscrite au Conservatoire de Yale. Elle rencontre alors l'acteur John Cazale et devient sa compagne pendant 7 longues années jusqu'à son décès en 1978. L'acteur tourne avec elle dans Voyage au bout de l'Enfer, qui lui fera obtenir sa première nomination aux Oscars. Elle s'était fait remarquer l'année précédente dans le film Julia.

J'avais écrit un billet sur ce film, qui figure dans ma liste de films préférés, si vous ne connaissez pas l'histoire (avec De Niro et Christopher Walken), jetez-y un coup d’œil.

L'année suivante est celle de la consécration (1979), elle obtient la fameuse statuette avec son rôle d'épouse divorcée de Dustin Hoffman dans Kramer contre Kramer. J'ai vu ce film quelques années après, j'étais très jeune (10 ans) et j'ai été vraiment marquée par ses parents qui se déchiraient la garde de leur enfant. 
A l'époque, on parlait peu de divorces, et de la douleur engendrée par un tel évènement. Meryl y est encore très jeune, et sublime. 

Puis, elle tourne dans un des drames les plus puissants que le cinéma ait eu à nous offrir (1982), et que j'ai vu, je pense à l'âge de 14 ans, Le Choix de Sophie. Dans ce film, elle joue le rôle de cette jeune mère juive, envoyée dans un des camps de concentration pendant la Seconde Guerre Mondiale, qui devra faire le choix ultime à la demande de l'un des Nazis et ne s'en remettra jamais. L'histoire m'a évidemment beaucoup marquée, mais également l'interprétation de Meryl Streep - elle est devenue cette jeune femme polonaise, son accent, ses gestes, ses silences, son souffle - tout est là. Une claque. 
Comme dans nombre de ses rôles, Meryl Streep apporte une certaine pudeur à ses personnages, comme pour se protéger de leur terrible destin. 

L'année suivante, elle enchaine avec un autre de mes films préférés, le Mystère Silkwood. J'ai du voir ce film trois ou quatre fois. Elle joue le rôle d'une jeune femme, Karen Silkwood, qui a véritablement existé et qui est décédée dans d'étranges circonstances. Silkwood travaillait dans une usine de plutonium comme ouvrier métallurgiste, lorsqu'elle fut contaminée volontairement, puis menacée et probablement assassinée car elle risquait de mettre à jour les nombreuses violations de sécurité à l'usine. J'ignore pourquoi mais cette histoire m'a beaucoup touchée. Elle a interprété cette jeune femme avec beaucoup de douceur. On a beau connaître la fin de l'histoire, la voir quitter son amoureux un matin (un très beau jeune Kurt Russell), et ne jamais revenir, on ne s'en remet pas.

L'année suivante, elle se tourne vers des rôles plus légers, elle tourne ainsi une des rares comédies romantiques où elle retrouve Robert de Niro. Falling in Love est un film doux, sur la rencontre de deux personnes, chacune en couple, qui prennent le train tous les matins (les "commuters" pour NY) et vont tomber amoureux. Le film n'est pas tout rose, et j'ai adoré découvrir un De Niro en mode amoureux, sa carrière ayant pris un virage plus sombre par la suite. 

Meryl Streep va continuer sa lancée en interprétant la célèbre Karen Blixen et signer un des blockbusters des années 80 : Out of Africa, avec le beau Robert Redford.  Si le film ne m'a finalement pas autant marqué, j'ai toujours la musique dans la tête et le somptueux paysages africains, et cette fameuse scène, où il lui lave les cheveux. 


C'est trois ans après, en 1988, que Meryl va endosser un personnage inspiré d'une histoire vraie, celle de Lindy Chamberlain, cette mère australienne, qui partie camper avec sa famille dans l'outback australien en 1980, va accuser un dingo (chien sauvage) d'avoir enlevé et tué son bébé âgé de 2 mois, Azaria. Un cri dans la nuit m'a beaucoup marqué à l'époque. J'étais encore adolescente. Le corps n'ayant pas été retrouvé, la police allait tourner ses suspicions vers la mère et le père qui seront finalement arrêtés et condamnés. Dans le film (mes souvenirs sont lointains), le cinéaste nous donnait d'elle une vision presque effrayante. 

Nota Bene : la vraie Lindy Chamberlain (et son époux) fut donc emprisonnée mais n'a jamais cessé de clamer son innocence. Son histoire a fait la une des médias en Australie, l'opinion la considérant coupable, après 4 années en prison, une commission la déclara innocente suite à la découverte des vêtements du bébé. Depuis de nombreux témoignages et des enquêtes ont démontré le changement de comportement des dingos. Et c'est le 16 juin dernier, qu'un juge a définitivement innocenté la famille Chamberlain, plus de trente ans après les faits. 

Ce rôle est pour moi, la meilleure performance de Meryl - car on n'arrive pas à aimer cette femme, et on doute continuellement de son innocence. Ainsi, je me souviens qu'en me basant uniquement sur ce film, une version propre au réalisateur, j'avais aussi cru cette femme coupable. Cette histoire me fait penser aujourd'hui à l'affaire du petit Grégory, pour laquelle, la science n'a malheureusement pas pu faire éclater la vérité. L'actrice américaine est méconnaissable. De plus, comme pour ses autres rôles, elle a endossé l'accent australien avec une facilité déconcertante.

Les années passent, et Meryl continue à tourner dans des films de moins grande ampleur, elle s'amuse à jouer une sorcière dans La mort vous sa si bien,  avec une Goldie Hawn et un Bruce Willis désopilants.

Après une pause, Meryl Streep retrouve le devant de la scène et le succès grâce à ce vieux roublard de Clint Eastwood en 1995 - Sur la route de Madison. En interprétant cette mère de famille, italienne, tombant amoureuse d'un photographe venu photographier les fameux ponts couverts de Madison, Meryl Streep prouve à nouveau son immense talent.

A.I, The Hours et la participation à la mini série télévisuelle Angels in America l'occupent en ces premières années du nouveau millénaire. C'est une petite comédie, Petites confidences à ma psy (Prime), qui l'installe de nouveau dans nos salles de cinéma. Dorénavant, elle occupe des rôles de mère et cela lui va bien. 



En 2005, elle cartonne à nouveau - dans le rôle de la terrible Miranda Priestly, Le Diable s'habille en Prada cartonne dans les salles et surtout permette à l'actrice de toucher un public plus jeune. J'ai adoré ce rôle, il lui sied à merveille. La coupe de cheveux, ses tenues, elle a du beaucoup s'amuser à interpréter cette boss sanguinaire. 

En 2008, elle tourne dans Mama Mia ! La comédie sur Abba. J'avoue, je n'ai pas vu le film, n'ayant jamais trop aimé les comédies musicales et encore moins quand elles sont si gaies. Un tort sans doute.  Le succès est de nouveau au rendez-vous, le temps passe, mais Meryl ne semble pas être concernée par ce phénomène. 

Tout en continuant de prêter sa voix à des dessins animés, jouer dans des mini séries, l'actrice continue de tourner. Elle se tourne de nouveau vers la comédie en 2011, en interprétant cette sexagénaire déridée auprès d'un Alec Baldwin et d'un Steve Martin à ses pieds dans Pas si simple. Meryl Streep est une femme heureuse et on la comprend. Dorénavant elle prend plaisir à s'amuser sur un tournage.

Celle qui racontait dans un talk-show récemment n'avoir jamais su pourquoi les réalisateurs l'aimaient tant, et qui croit aux fantômes (l'un d'eux s'est installé dans sa maison d'amis, effrayant il y a quelques temps des hommes d'affaires japonais venus séjourner chez eux pour travailler avec son époux), s'avouait toujours aussi heureuse de travailler, et d'avoir réussi son mariage (et ses 4 enfants). C'est ce qu'on appelle être née sous une bonne étoile.

Mais Meryl s'était trop éloignée de la fameuse statuette (malgré ses nominations pour Doute, où elle jouait le rôle d'une sœur catholique en 2008 et Julie & Julia en 2009 où elle interprète une cuisinière célèbre américaine, Julia Child) et c'est en 2012 qu'elle repart une nouvelle fois avec le petit Oscar, pour sa performance de Margaret Thatcher dans La Dame de Fer. A 63 ans, elle en parait dix de moins et montre aux réalisateurs et producteurs qu'elle est incontournable et que son âge n'a que très peu d'effet sur elle. 

Elle est toujours restée discrète sur sa vie privée, jamais d'excès, n'est jamais apparue dans les tabloïds et semble toujours aussi surprise de plaire autant. Moi, elle m'aura permis de rencontrer et d'aimer des femmes réelles (Blixen, Silkwood, Chamberlain, etc.) aux destins extraordinaires, de me faire pleurer, rire, sourire et rêver. 
C'est une source d'inspiration

Et vous, un rôle préféré ?

Et puis, la meilleure nouvelle la concernant c'est qu'elle continue de tourner ;)

27 août 2012

My so-called life


Les chaleurs de l'été ... elles sont nombreuses et variées. Ainsi, en plus de ces températures très estivales, je rencontre depuis quelques semaines un autre genre de chaleurs : celles de mon chiot. Ma petite saucisse a donc fêté dignement ses 6 mois (et ses 3 kilos) en ayant deux jours plus tard ses premières chaleurs. Autant vous dire ma surprise. J'ai donc fait ce que tout le monde fait : j'ai googlé  "premières chaleurs chez le chien" et là j'ai découvert avec plaisir qu'elles duraient 3 longues, interminables semaines.. qu'elles s'accompagnaient de ce mot horrible (pertes) et qu'il était donc obligatoire de limiter ses rencontres avec le sexe opposé. 3 semaines. 


Moi qui prenais justement plaisir à filer le soir au parc ou sur l'île de Versailles, ou le long de l'Erdre (rivière nantaise), j'ai donc du me résoudre à arpenter les rues désertes de mon quartier pour éviter de croiser les autres promeneurs de toutous. Les premières manifestations sont physiques : son petit sexe a triplé de volume, bref on dirait qu'elle est affligée d'une paire de cacahuètes, elle me fait penser aux macaques que j'ai vus en Thaïlande dont l'arrière train gonfle pour attirer les mâles ! Et pire encore, on suit mam'zelle à la trace, elle sème des petites gouttelettes partout - et nous voilà à lessiver le sol tous les jours. A devoir recouvrir canapé, lit (elle a interdiction d'y aller mais en mon absence, elle se transforme en McGyver), panier, etc., et évidemment découvrir avec plaisir que non - la prendre dans ses bras n'est pas une excellente idée. J'ai donc du faire plusieurs lessives de linge, en priant pour ne pas devoir jeter mes hauts d'été. La joie, quoi. 

Puis, il y a les manifestations comportementales : elle se transforme en petit obsédé du sexe - non seulement elle "saute" ses deux peluches plusieurs fois par jour, mais a découvert que c'était encore plus jouissant de le faire sur un animal vivant, à sa voir un de mes chats. Et même s'il pèse le double, le pauvre, trop apeuré, se laisse faire. Autant vous dire que j'arrête immédiatement ce spectacle désolant ! (au minimum une fois par jour depuis le 7 août...). Et puis, en promenade, elle se comporte comme un mec : on sent qu'elle prend un malin plaisir à laisser ses petits féromones parfumer le quartier et s'exprime donc tous les dix mètres. Où est passé ma fifille ?

Et rassurez-vous, ça fonctionne à merveille. Les quelques mâles que j'ai croisés deviennent dingues - et leurs pauvres maitres ne comprennent pourquoi leurs toutous se transforment soudainement en loup garou. Me voilà aussi à m'excuser de fuir comme une trouillarde dès que j'aperçois un canidé - car généralement les heureux propriétaires de chiens aiment bien voir leurs toutous se flairer le museau et en profitent pour échanger quelques mots. Donc ma solution est de dire à la personne vexée que ma chienne a ses chaleurs. Et parfois le crier quand la personne est loin. Car mon vétérinaire et toute ma famille m'ont bien précisés qu'il fallait faire très attention, car en moins de dix secondes le tour était joué ! 

Alors quand une de mes voisines, maitresse d'un gentil (ce qui pour moi n'est pas courant) caniche gris, me dit que "ça ferait de jolis chiots" .. euh non ..merci ... Imaginez un teckel croisé avec un caniche ? Et puis surtout, le chiot - c'est ma chienne ! Car le plus drôle, c'est qu'elle a beau connaître ses premiers émois, elle reste un chiot - et à l'approche d'un autre chien, mâle ou femelle - elle adopte le même comportement : elle saute, frétille et veut zouer. 

Lorsque hier soir, j'ai croisé un gentil jeune homme avec son adorable cavalier King Charles, qui a traversé pour venir me saluer - je lui ai évidemment crié dessus : "attention, elle a ses chaleurs !" (super phrase à dire dans une rue pleine de passants). Mais bon, il insiste et puis je craque, son chien est adorable. D'ailleurs ma chienne passe direct en mode jeu, et finalement ils ne font rien de mal. 

C'est alors qu'il me demande si j'habite dans le coin, question un peu indiscrète mais je comprends qu'il a une raison bien précise, je lui réponds que oui. Il exprime alors un grand soulagement, car son chien hurle pour sortir tous les soirs, et est complètement excité. Son vétérinaire lui alors expliqué qu'il suffit qu'il y ait une chienne en chaleur dans le quartier pour que cela le rende dingue. Et j'apprends ainsi, que mademoiselle embaume à chaque pipi le quartier dans une distance de 1,5 à 2 km ! La honte. 

Puis, son toutou est passé en mode explorateur et là j'ai dit stop. On s'est quittés en souriant, et moi j'ai tourné vite fait dans la première rue, en découvrant trop tard qu'il s'agissait de la rue où vit le monsieur. Il a donc patienté quelques instants pour tourner à son tour, et alors que j'étais à plus de 50 m, j'ai entendu son pauvre toutou pleurnicher en voyant s'éloigner la princesse de ses rêves ! 

Nomad in Paris
Bref, autant vous dire que je compte les jours (apparemment il faudra attendre les premiers jours de septembre) pour que ce cirque cesse, et encore deux mois avant la stérilisation. Sinon, ce matin, elle n'a croisé aucun toutou - et c'était mon chiot, heureux d'avoir attrapé une plume qui trottait en remuant la queue que j'ai enfin retrouvé. Le même qui m'a fait beaucoup rire ce matin en me voyant ouvrir mon tiroir de sous-vêtements et m'a piqué une culotte ;) C'est comme ça que je l'aime. Et mon chat aussi.


PS:  mon chiot est un teckel nain à poil ras, et c'est amusant de voir à quel point le teckel est un des chiens préférés quand il s'agit de peluches, jouets, etc. Comme ses adorables peluches de Nomad in Paris.Les autres articles parus sur mon chiot son ici, et là-bas.


25 août 2012

Dans ma petite lucarne


Hipipip..... de joie ! Parce que j'ai vu ce midi dans ma petite lucarne, l'annonce du retour de mon duo préféré : Castle sur France 2 à compter du 3 septembre. En ce moment, je regarde très peu de séries, car j'attends le retour de Dexter et de la dernière saison de Damages, et la diffusion en France de Homeland (hipipip x2). Je regarde peu de séries comme Castle, c'est-à dire légères et drôles. Il y a longtemps j'avais suivi les aventures d'Ally McBeal, mais rien de tel pour débuter la semaine de bonne humeur après un retour au travail toujours un peu difficile. La petite lucarne remplit aussi cette fonction.

En y repensant, je n'ai jamais accroché aux sitcoms, ces séries qui durent entre vingt et trente minutes, et qui sont ponctuées de fous rires du public (faux ou vrais). Excepté pour The Big Bang Theory (dont j'ai vu 2 saisons), je les trouve souvent trop futiles, redondantes. Je n'ai jamais trop apprécié Friends par exemple, alors que c'est considéré comme une série culte, le personnage de Rachel m'exaspérait, je trouvais les personnages masculins insipides et au final je ne les trouvais pas franchement amusant, comme la célèbre HIMYM (How I met your mother), j'ai du voir deux épisodes et rien. Nada. J'avais déjà écrit un billet sur les séries policières, ou dramatiques qui me correspondent mieux. Le coup de foudre avait débuté avec 6 Feet Under il y a très longtemps et depuis New York Section Criminelle, Cold Case, Damages, Dexter, Homeland, et les mini-séries comme Band of Brothers. 

Et puis j'essaie aussi de limiter le nombre, ou alors j'avale six ou sept épisodes à la suite. Ainsi, à mon retour de Thaïlande, j'ai regardé en quelques heures tous les épisodes de la série du jeudi soir sur Canal + avec Dana Delany (ex desperate housewife) Body of Proof et Life Unexpected (série qui n'aura duré que deux saisons, j'avais vu la première donc j'en ai profité pour voir la seconde, ce fut plié en deux fois, au total 13 épisodes).

Et vous, vous aimez les sitcoms ? Castle ?


Ah si, j'allais oublié, j'ai découvert vendredi dernier une mini-série danoise : The Killing, diffusée sur Arte. J'ai regardé les épisodes dans le désordre, d'abord les 4, 5 et 6, puis j'ai profité de leur super site  web Arte +7 pour regarder sur mon iPad les trois premiers épisodes (appli spéciale iPad disponible gratuitement sur iTunes, intéressante car l'iPad ne possède pas de flash player). J'aurais aimé voir la série en v.o (avec sous-titres) mais finalement je me suis habituée au doublage. Cette série me permet de mieux connaître ce petit pays scandinave, moi qui suis passionnée par les pays nordiques. Ici Copenhague fait froid dans le dos... Arte diffusé chaque jeudi et vendredi trois épisodes. Donc ce soir, j'ai vu les 7ème, 8ème et 9ème épisodes et de nouveau complètement accro ! Sauf au pull de l'actrice principale qui porte les mêmes fringues depuis le début de l'enquête ;) Mention spéciale à tous les acteurs, avec une petite préférence pour le politicien. 

Vous avez donc encore la possibilité de regarder les 12 premiers épisodes avant la diffusion des autres (la série en compte 20) sur le site de Arte+7. L'histoire est celle d'une jeune lycéenne, Nana Brik Larsen, sauvagement assassinée le soir de Halloween. L'enquête est confiée à l'inspectrice Sara Lund (en photo), qui doit quitter le soir même ses fonctions pour suivre son conjoint en Suède. Affublée de son remplaçant, elle décide de creuser à fond toutes les pistes qui lui sont offertes et ne cesse de reporter son départ, au grand dam de son conjoint. L'enquête suit en parallèle la course électorale aux municipales d'un candidat, dont l'un des véhicules de campagne a servi à transporter le corps de la victime.

Ma mère qui la regarde m'a dit que l'atmosphère lui faisait beaucoup penser à l'un de ses films préférés, Festen. J'ai aussi adoré ce film, réalisé par Thomas Vinteberg en 1998 qui avait remporté le Prix du Jury à Cannes. Je vous conseille vivement de le regarder. A nouveau, le Danemark y est dépeint comme ce fut un peu le cas de la Suède dans Millénium, si vous me suivez - inquiétant, austère, sombre, carré, à la beauté froide mais néanmoins passionnant.

Sinon dans ma petite lucarne, j'ai beaucoup regardé les JO et les documentaires d'Arte, mais depuis peu je passe beaucoup de mon temps sur le net (la faute à l'iPad) et sur ce réseau de blogueurs, Hellocoton, une mini révolution pour moi qui vit toujours dans mon monde :)

23 août 2012

Mes lectures estivales



Les pieds dans le sable, j'ai enfin pu replonger dans une de mes activités préférées : la lecture. L'esprit serein, installée confortablement, je me suis plongée dans plusieurs livres, apportés ou achetés à Bangkok ou sur la route, dans les rares galeries possédant un rayon anglophone. Voici, en résumé quelques lignes sur ces lectures estivales.

Ma première lecture : The midnight Club de James Patterson (lu en anglais)

Acheté à un vendeur de rue à Bangkok pour 40 baht, j'ai choisi un des nombreux romans du très prolifique James Patterson. L'histoire remonte à 1988, avant qu'il n'écrive les histoires avec son personnage fétiche Alex Cross qui ont fait sa renommée (romans que je n'ai jamais lus). L'histoire se concentre sur John Stefanovitch, policier à NY qui a en poursuivant un tueur sadique français, Alexandre St Germain, est gravement blessé et perd sa femme assassinée par ce meurtrier sans scrupules. Deux années ont passé, lorsque Stef reprend du service, confiné dans son fauteuil roulant pour enquêter sur l'assassinat de son pire ennemi. Stefanovitch rencontrera alors une journaliste et s'associera à un flic (lui-même en quête de justice pour son frère assassiné par St Germain) pour faire exploser la pieuvre mafieuse créée par St Germain.

Les critiques ne sont pas très favorables à ce policier, pourtant j'ai aimé le choix de l'auteur de mettre en avant un héros en fauteuil roulant, et un flic afro-américain, animé par un désir de vengeance qui va alors franchir la ligne rouge. Il y a une véritable intrigue, du suspense et surtout l'auteur sait transmettre l'action et ainsi j'ai pu aisément visualisé les scènes de poursuite dans les rues de NY et d'Albany. Un bon polar dont j'aurais aimé voir l'adaptation cinématographique.


Mon coup de foudre : The Fifth Witness de Michael Connelly (lu en anglais)

J'avais eu le coup de foudre pour un film noir, repassé depuis sur Canal The Lincoln Lawyer (résultat : il est sur ma Box et je l'ai revu genre trois fois). Ce film (billet ici) est une adaptation cinématographique d'un roman éponyme de Michael Connelly mettant en scène le personnage Mickey Haller (au cinéma, un Matthew McConaughey très convaincant). Bizarrement, je n'avais jamais lu de roman de Connelly malgré sa notoriété et mon amour pour les thrillers. Mais lorsque j'ai aperçu un roman où Mickey Haller était de retour, je n'ai pas hésité une seule seconde. A noter que j'ai failli repartir avec tous les livres de Connelly (afin de connaître son autre héros Harry Bosch) de la librairie Kinokuniya à Bangkok, mais le prix et la taille de ma valise m'en ont dissuadé.

Mickey Haller, avocat travaillant principalement à bord de sa voiture, une Lincoln, a décidé de s'éloigner des cours pénales pour faire du civil, et gagner de l'argent, mais également tenter à sa manière de lutter contre cette terrible crise économique qui a comme conséquence principale de faire perdre leurs maisons à de nombreux américains. Son boulot consiste donc, non pas à les empêcher d'aller en prison, mais à leur assurer de garder aussi longtemps que possible un toit au-dessus de  leurs têtes. Ainsi,  il défend depuis huit mois une jeune mère de famille divorcée, Lisa Trammel, qui a fait de son malheur la cause d'un combat à l'ampleur nationale. Et si elle n'a pas encore été expulsée par la banque, propriétaire de son emprunt, elle se voit affligée d'une mesure d'éloignement, l'obligeant à se tenir à une distance minimale du directeur de la banque. Lorsque ce dernier est retrouvé assassiné dans le parking, tout près de sa voiture, Lisa Trammel devient la suspecte principale. Mickey Haller va alors accepter de porter à nouveau la robe (d'avocat) devant une cour pénale pour défendre cette affaire très médiatisée. Mais au fur et à mesure de l'avancée du procès, Haller va alors découvrir lentement la terrible vérité et remettre en question sa pratique d'avocat.

J'ai lu avec plaisir ce livre même si j'ai quelques reproches à lui faire. En premier lieu, il faut savoir qu'il s'agit ici d'un drame qui se noue dans l'enceinte d'une cour de justice, avec la plaidoirie, les preuves indirectes, les contre-enquêtes, etc. Très américain. Si vous n'aimez pas tant que soit peu le droit, la justice pénale, les discours d'avocat, alors épargnez-vous cette lecture. Si à l'inverse, vous aimez ce jargon juridique, ces coups bas, le système judiciaire américain, alors n'hésitez pas à une seconde. En second lieu, j'ai été ravie de retrouver le personnage de Mickey Haller, aucun doute qu'il s'agit ici d'un coup de foudre de ma part pour un personnage de fiction. Il possède autant de défauts que de qualités.

Enfin, j'aime la vision de l'auteur qu'il porte sur la société actuelle américaine, à travers le regard de son héros. Un regard réaliste, parfois désabusé, parfois idéaliste qui tente, à sa manière, de sauver ce qui reste du rêve américain (la maison avec les barrières blanches). Depuis plus de quatre ans, l'Amérique connait une crise économique et financière très importante, dont l'impact le plus troublant est l'éviction de milliers de familles américaines de leurs maisons et de vider parfois des quartiers entiers de leurs âmes. J'ignore si vous avez vu des reportages ou documentaires à ce sujet, mais c'est édifiant (les villes de Détroit, de Cleveland ont à présent des quartiers "fantômes"). L'ère du "tout crédit" aura eu raison de la classe moyenne qui en contractant ce type de crédit auprès de banques peu scrupuleuse, voit aujourd'hui leurs dettes explosées.

Connelly a donc décidé de s'emparer de ce sujet, pour dire, j'imagine, ce qu'il pense de ce système et il y réussit parfaitement. Mon seul reproche ? En est-ce vraiment un d'ailleurs, c'est peut-être la fin ou la manière dont l'auteur a su me faire douter de l'innocence de l'accusée. Je n'ai jamais apprécié le personnage de Lisa Trammel, et j'ignore si c'était volontaire ou non de sa part.

Enfin, vous l'aurez compris : j'ai immédiatement wikipédié ce cher Michael Connelly pour noter la liste de tous ses romans. J'ai découvert que son personnage préféré n'est pas Haller mais Harry Bosch. J'ai hâte de découvrir ses aventures.



Autre roman : Le dernier homme bon de A.J Kasinski

Anders Rønnow Klarlund est un auteur, réalisateur et scénariste danois. Il a publié plusieurs livres et réalisé plus films. Derrière le pseudonyme de A.J Kasinski, se cachent Anders et un autre auteur danois, Jakob Weinech. Ils ont publié ensemble Le dernier homme bon, premier volet d'une trilogie écrite à deux mains.

L'histoire ? Voici la quatrième de couverture : un tueur sévit à travers le monde, avec des cibles pour le moins singulières : médecins, militants des droits de l'homme, avocats.Tous œuvrent pour le bien. Les meurtres sont d'autant plus étranges qu'une marque représentant une suite de nombres indéfinissables figure chaque fois sur le dos des cadavres. Niels Bentzon, négociateur au sein de la police de Copenhague, reconnu pour son talent mais incompris par ses homologues, est persuadé que c'est au Danemark qu'aura lieu le prochain drame. Mais qui peut être la future victime ? Aidé par l'astrophysicienne Hannah Lund, Niels va tenter de décrypter les brûlures laissées sur les victimes. Personne ne prend au sérieux ces deux personnages un brin fêlés, pourtant brillants, dont la quête devient de plus en plus impossible. La clé de l'énigme réside dans ces chiffres - mais que signifient-ils ? Qui est le mystérieux assassin et que cherche-t-il à montrer ? 

En allant vite fait chez mon libraire avant mon départ pour les plages thaïlandaises, j'ai craqué pour ce roman qui a été récompensé d'un Prix des Lecteurs du magazine Elle. Ce roman conjugue plusieurs genres : policier, ésotérique, religieux, scientifique. Je n'ai jamais lu le Da Vinci Code, non - j'ai vu le film et j'en ai retenu très peu (sinon que les spécialistes avaient démontré que toutes les données indiquées étaient fausses). Aussi, cette lecture était une première pour moi. 

J'aime énormément les auteurs scandinaves, et la nationalité de l'auteur et de deux personnages principaux, danois - ne m'ont pas laissé indifférente et bingo j'aime énormément le genre policier. Difficile de ne pas révéler quelques secrets en écrivant un billet, sinon qu'il vous parle de croyances religieuses et/ou ésotériques (l'existence de 36 justes sur Terre supposés maintenir l'équilibre fragile entre le le bien et le mal) et de théories scientifiques, à travers le personnage de Hannah Lund (les mathématiques, la théorie de la relativité, etc.). 

Les auteurs ont donc décidé de nous entraîner dans une aventure qui prend ses marques au Danemark et plus étonnement à Venise, en empruntant aux religions certaines croyances. Donc oui, j'ai aimé ce roman, que j'ai lu très vite, car le suspense est très bien structuré, comme l'intrigue qui est bien développée. On s'attache facilement aux personnages et on tente de comprendre ces évènements très étranges, même si j'avoue m'être posée quelques questions après la lecture. J'ai eu parfois du mal à comprendre comment le personnage principal a su ce qui se passait.

Par contre, j'ai été déçue par la fin - je ne peux la révéler ici, mais la solution pour échapper au destin divin est plus que circonspecte. Un peu loufoque. Je viens d'apprendre qu'il s'agit d'une trilogie. Qu'en sera-t-il du second volet ? Va-t-on suivre la même enquête dans une autre partie du monde ? Car il s'agit ici de 36 justes. 

J'aurais également aimé que les auteurs soient un peu plus sérieux, précis et détaillés dans les nombreuses explications. Moi qui était nulle en sciences mais reste admirative des scientifiques, j'ai aimé la présence d'un personnage scientifique, sceptique et dont la personnalité est extrêmement bien étudiée.

Je l'avoue donc, si le deuxième volet est traduit en français (car mon danois pêche un peu ...), je le lirais fort probablement. 

Pour info, par manque de place de ma valise, j'ai du abandonné ce livre derrière moi. Une première. Maintenant il me manque, encore plus depuis que je sais qu'il appartient à une trilogie.


Et je n'ai toujours pas envie de lire le Da Vinci Code. Ni la série Harry Potter. Ni la série Twilight :)



Une erreur de parcours: Cache-cache avec le diable de Patricia Wentworth


L'histoire ? Engagée pour tenir compagnie à une riche héritière de dix-sept ans, Sarah Trent, découvre bien vite que ses tâches ne se limitent pas à jouer au tennis. Très vite, les accidents se succèdent. Quelqu'un veut tuer Ludmilla. À moins qu'elle ne sombre dans la folie ? Quand les jeux les plus anodins se transforment en pièges mortels, une macabre partie de cache-cache s'engage.

Un peu pressée, j'ai pris ce livre un peu par hasard. Pour moi, il s'agit en fait d'un roman jeunesse qui s'adresse aux pré-ados. J'avais été principalement tentée car ce livre me faisait penser aux romans d'Agatha Christie (par l'époque, époque synonyme pour moi d'Art Déco et Hercule Poirot). Ainsi on y retrouve l'Angleterre, la décadence, l'après-guerre, les mystères .. mais très vite, j'ai compris que je n'avais simplement pas le bon âge pour apprécier ce roman à sa hauteur. 

Je l'ai lu rapidement, mais ma vision en aurait été toute autre si j'avais eu 12 ou 13 ans. Car l'auteur réussit à nous faire aimer la jeune héroïne, Sarah Trent. Attention, il ne s'agit pas ici d'une énième version de Jane Eyre. Il y a du mystère, des secrets, et notre personnage principal se transforme en Alice, détective privé. Elle ne va pas rester insensible au charme d'un mystérieux invité tout en tentant de protéger la vie de son élève, dans une propriété hantée. 

Bref, vous l'aurez compris - j'ai laissé ce livre derrière moi en Thaïlande, sans aucun regret. 



Enfin, un dernier : 658 de John Verdon.


Idem que pour les précédents achats, je l'ai pris un peu par hasard, la quatrième de couverture m'avait plu : 

Vous recevez une lettre anonyme dans laquelle il vous est demandé de penser à une chiffre entre 1 et 1000. Dans une autre enveloppe jointe à cet envoi, est noté le nombre précis que vous venez de choisir... - Un tueur psychopathe envoie des lettres anonymes où il fait choisir à ses destinataires un chiffre entre 1 et 1000. Dans une deuxième enveloppe se trouve le nombre exact que la victime a choisi. Mark Mellery, ancien alcoolique reconverti en gourou pour milliardaires, fait appel à un détective légendaire, David Gurney, pour résoudre le mystère 658. Mais à peine Gurney commence-t-il à démêler les fils de cette énigme diabolique que Mellery est sauvagement assassiné. Le tueur a pris un malin plaisir à disséminer plutôt qu'à dissimuler, sur les lieux de son crime, les indices les plus flagrants..

De retour en Amérique, loin de la Californie de Mickey Haller, en route pour la Nouvelle-Angleterre et les petites villes cossues de cette Amérique, où se morfond un ancien policier célèbre à la retraite : David Gurney - lorsqu'un ancien camarade de fac vient le trouver pour démêler une drôle d'énigme. Pour information, ce livre a été plébiscité et est devenu un best-seller aux États-Unis. 

Autre information de taille : j'ai tenté de commencer la lecture de ce livre à mon arrivée au refuge pour animaux sauvages. Et si je pouvais lire, l'esprit si tranquille, allongée sur une plage paradisiaque, c'en était tout autre d'essayer de lire trois pages le soir à 9h30, après avoir coupé, porté, recoupé à la machette des bananiers pour les éléphants. J'ai découvert la joie du travail physique vs. travail intellectuel. Le soir, à peine allongée dans mon lit, mes yeux se fermaient, résultat : j'ai à peine lu 4 pages en quinze jours... 

J'ai d'ailleurs aussi abandonné la lecture de mon autre roman, Le Léopard de Jo Nesbo, gros regret de ma part, mais mon corps éteignait la machine et qu'importe si je souhaitais lire. 

J'ai donc repris la lecture de ce polar à mon retour en France, dans mes trajets en transports communs mais j'ai vite arrêté, car je profite de ces jours calmes pour venir en voiture. Il aura fallu une après-midi de farniente un samedi, bien installée dans un transat pour reprendre la lecture et surtout enfin apprécier ce livre, au point d'en lire les 3/4 en une demi-journée. 

Cela m'arrive rarement, mais j'ai eu du mal à mordre à l'hameçon. L'intrigue se met en place très doucement, l'auteur n'ayant pas comme seul objectif l'enquête policière, il nous entraine dans les méandres psychologiques de son personnage principal, dont la retraite fraichement arrivée, à réussi à l'entrainer dans une déprime et à l'éloigner de son épouse. Puis finalement le suspense s'installe, de manière assez classique, le jeu du chat et de la souris (le narrateur est double : le flic à la retraite et le tueur) et j'ai été finalement harponnée et magie je n'ai pas pu lâcher le livre pendant deux heures. Un grand soulagement !

Le style est classique, sans fioritures, on reconnaît ici la côte Est, loin du soleil et des palmiers de la Californie de Connelly. Les personnages sont profonds, bien étudiés et l'enquête connait d'agréables rebondissements. Impossible de deviner (enfin pour moi) l'identité réelle du tueur avant la fin, et j'ai beaucoup aimé l'incongruité de la scène du crime et les nombreux pièges tendus par le tueur. Un polar de bonne facture. 


22 août 2012

Où je râle...

Un jour où il fait beau, chaud et je bosse... donc un jour parfait pour râler ! Et jouer "à la française", car râler est un sport national. On ne s'en rend pas compte, mais le français ressemble comme deux gouttes d'eau au vilain petit canard, jamais content. Ou plutôt satisfait, bien entendu je souris souvent après avoir râlé - le beau temps c'est super, ainsi depuis mon retour de Thaïlande, il fait beau ! L'été parfait, mais voilà, je suis coincée dans mon bureau - et je ne rêve que d'une chose, m'envoler par la fenêtre et aller me promener au fil de l'eau !

Alors, si je dois râler (travaillant avec des étrangers, ils sont toujours surpris d'entendre les français commenter autant la météo, la circulation, la nourriture, etc.), je râle ! Je vous le dis, jamais content ! 

Si j'ai râlé, c'est pour une recherche un peu stupide, qui s'est transformée en marathon : depuis que j'ai eu un très beau lave-vaisselle à Noël (j'adore), j'utilise rapidement tous mes couverts, les couteaux en particulier. Je ne vais pas faire tourner mon lave-vaisselle pour 4 verres, 4 assiettes et 10 couteaux ... donc j'ai d'abord racheté des couteaux "à viande". Mais je manquais cruellement de couteaux à bout rond, vous savez les couteaux "à beurre". Les couteaux pour les gosses quoi ou pour les nantais qui adorent manger du pain avec du beurre en complément de leur repas ou comme goûter.  Ces couteaux ne coupent que les légumes bien cuits (haricots verts) ou le jambon et servent essentiellement à beurrer vos tartines, ou étaler vos rillettes (au porc, au thon, à la sardine), beurrer de Philadelphia Cheese vos bagels, de moutarde vos hot dogs, etc.

Et bien, je ne m'attendais pas à devoir faire pratiquement tous les magasins ! Vu l'usage attendu (et le passage au lave-vaisselle), j'ai commencé à chercher des couteaux en inox sans autre particularité. J'aime la simplicité, et là surprise : impossible d'en trouver. La mode est aux superbes couteaux à viande, à poisson, à sushi.. mais à beurre ? sinon le tout petit au manche amusant pour les gosses.

Mon supermarché habituel : nada, enfin si de beaux couteaux pointus, à viande (Super U).  Je vais parfois à Carrefour, magasin beaucoup plus grand, donc mieux achalandé ? Ah oui, trois rayons de vaisselle .. mais point de couteaux à bout rond ! Encore des couteaux pointus, toutes les tailles... 

Je ne désespère pas, je file chez Leclerc. Idem, sauf si évidemment vous êtes prêt à racheter le service entier (donc 6 petites cuillères, 6 grandes cuillères, 6 fourchettes) pour environ 30 euros... Je n'y crois pas, en route donc le week-end dernier pour Ikéa ! Le royaume du célibataire.. eh bien surprise ! Rebelote, à moins d'acheter le service ... oubliez ! 



La question de la râleuse : les gamins de 4 ou 5 ans en France apprennent donc à couper leurs légumes ou jambon avec des supers couteaux à viande pointus ?? Car moi, le couteau pointu, j'ai du attendre d'être plus grande .. la peur de mes parents de voir le bout pointu entrer directement dans ma bouche .. ou alors je vieillis ? 

Finalement, c'est en allant par hasard accompagner ma mère à Intermarché Les Mousquetaires acheter un nouveau micro-ondes (autre périple intéressant) que je tente une dernière fois, le rayon "vaisselle" et là surprise ! Ils en vendent, des beaux (le manche est plus orné), ou des simples, 3 en inox pour 1 € ! Autant vous dire que je n'ai pas hésité, j'en ai pris 6. Ma mère a souri de me voir crier victoire dans le magasin ! Merci donc à Porto, Aramis et leur copain de continuer à fournir ce que je considère être le minimum dans une cuisine ! Ma mère m'avait donné 3 vieux couteaux très gentiment, mais leur manche en bois empêchait leur passage au lave-vaisselle.

Bref, je râle ! Mais je trouve ça incroyable, non ?

* * *
Copyright
Mon autre sujet de râlerie : la voiture ou plutôt certains conducteurs...  Depuis que j'ai acheté ma Titine (que j'adore, je ne vous le cache pas), j'ai donc l'honneur de parcourir la ville la plus en travaux de France, où rond-point et sens interdit vous attendent à chaque coin de rue - avec l'été, en prime le jeu des déviations, où comment vous envoyer vers un sens interdit pour vous éviter d'aller vous écraser contre la millième grue installée en centre-ville ! Car oui, j'ai osé : habiter le centre-ville et posséder une voiture. Le test ultime. Bon, j'ai la chance de posséder un garage, au deuxième sous-sol (dont la jolie porte m'a gentiment arrachée mon antenne radio) ; autant vous dire que pour le moment, Titine profite aussi du soleil et dort dehors. La chance aux aoûtiens qui travaillent : les rues sont vides, mais c'est la dernière semaine, le retour des étudiants (car j'ai la chance d'habiter à côté de logements étudiants IUT/BTS) est prévu lundi prochain. Autant dire que les places deviendront extrêmement chères. Mais je m'égare.

Donc, tous les jours, je vais travailler joyeusement dans ma belle Titine (Pause parlotte : vous savez la voiture pour les nanas : pas besoin de sortir la clé de votre sac pour ouvrir ou conduire (bon là c'est plus de la râlerie, mais de l’idolâtrie vous l'aurez compris). Ma sœur s'est achetée la même marque (d'une couleur différente), on est accro à ce système ! mais en réfléchissant s'agit pas de la marque de la pub télé) Le plus drôle, c'est que n'ayant plus besoin de mes clés, elles sont donc toujours rangées à la même place dans le sac, alors qu'avant je passais mon temps à les chercher ;)

Mon dieu, vais-je arriver à râler ? Oui, sur mon chiot qui a décidé de venir m'embêter .. bref j'ai du arrêté d'écrire ce billet depuis dix minutes...

Donc, voilà entre les déviations, qui apparaissent tous les jours pendant que d'anciennes disparaissent (c'est le jeu quotidien de la découverte), il faut jongler aussi avec ce genre de type qui conduisent leurs gros cabriolets ou puissants 4x4 (car c'est bien connu que Nantes est situé en pleine montagne où les routes sont impraticables) et vous doublent n'importe comment .. ainsi, encore ce soir, le type arrive comme un dingue et choisit la file de gauche (réservée à ceux qui, le tunnel passé, tourneront à gauche) - mais son objectif est tout l'inverse : il se rabat sur votre voie à la dernière seconde, puis recommence en se plaçant cette fois-ci à droite pour être le premier de la file et se rabattre ensuite sur celle du milieu. 

Bon, la bonne nouvelle, c'est que je me contente de marmonner, je ne crie pas, je marmonne une seule insulte mais qui résume à elle seule le peu de respect que j'accorde à ces personnes. Ils oublient les nombreux deux-roues qui zigzaguent déjà pas mal, les passants qui prennent des risques en passant au feu vert.. les gamins qui s'approchent trop près de la chaussée et le simple fait de conduire en plein centre, à une heure de trafic ...

Alors croyez-moi, lorsque ces mêmes types ralentissent, comme ce soir encore, pour me reluquer alors que je promène mon chiot, c'est à mon majeur qu'ils ont droit ! Moi j'ai une voiture dont la taille et le modèle sont adaptés à mon environnement, na !
* * *

Ma dernière râlerie : la fermeture annuelle des boulangeries. Côté fermeture, j'ai de la chance me direz-vous : ma boulangerie reste ouverte ... mais uniquement le matin, de 9h à 13h... cool me direz-vous, sauf que moi je bosse - j'ai bien pensé à y aller en partant bosser, sauf que :
1. Elle ne se trouve pas sur ma route
2. Elle se trouve sur une minuscule place, sans stationnement ou réservé aux livraisons, avec le parvis de l'église - et je déteste me garer illégalement - même si c'est pour deux minutes. 3. Et ma boulangerie, autant vous le dire - a vu son boulanger remporter le titre du meilleur artisan de France, donc non - oubliez les deux minutes. On en a au minimum pour dix minutes qu'importe l'heure, toujous quinze personnes devant vous, bavant devant les pâtisseries .. (encore un signe d'idolâtrie). Bref, elle est ouverte et je n'en profite que le week-end. Donc je râle...

J'ai encore trois boulangeries plus loin (une chance me direz-vous), mais deux sont fermées dont une ... pour 3 mois ! Je ne blague pas, du 1er juillet au 30 septembre. Comme quoi, ça rapporte le métier de boulanger, et notez le bien : son pain est plus que moyen. Et l'autre, dont le pain est artisanal reste donc mon ultime solution, mais voilà .. les chiens sont interdits depuis une semaine ! Alors, que la boulangerie est minuscule, et que tout est sous vitre (et les pâtisseries enfermées dans une tour vitrée)... et moi, je porte mon chiot (qui pèse à peine 3 kg). Bref, comme des milliers de français, je promène mon chien et achète mon pain et journal en même temps, mais depuis peu, il faut choisir.
Je comprends les contraintes sanitaires (je me refuse à mettre les pieds dans bon nombre de fast-food à la propreté douteuse) mais mon chien est dans mes bras, elle ne pose pas une seule patte à terre, et ne peut s'approcher du pain ou des pâtisseries .. et c'est un chiot. Alors oui, on peut trouver maintenant ces petits crochets à l'extérieur pour y attacher votre toutou, mais vu la race et l'âge de mon chien, c'est presque une annonce : chien gratuit à voler ! J'ai failli demander si la boulangerie en posant ce crochet avait pris une assurance ;) 

Donc, je râle .. mais j'obéis à la loi, comme d'habitude -  et donc c'est décidé, le pain je vais finir par le faire moi-même !

20 août 2012

Summer


Quelques souvenirs de la Thaïlande .. .. j'aurais pu les prendre ce week-end à la plage, mais là il n'y aurait pas eu de palmiers, et je ne suis pas certaine qu'on puisse en profiter aussi longtemps que là-bas. Bon courage aux autres travailleurs ! 




 



Copyright The amazing story of the Flying Electra - (me contacter si vous souhaitez les utiliser)

19 août 2012

From Eggleston to Shore

Artist : William Eggleston
J'ai déjà évoqué sur ce blog ma passion pour la photographie, et l'inspiration puisée chez plusieurs photographes américains. Voici en quelques mots et quelques photos, le parcours de deux photographes, William Eggleston et Stephen Shore qui ont choisi leur pays, les États-Unis, comme source d'inspiration et qui ont donné à la photographie couleur ses lettres de noblesses.

Né en 1939 dans le Tennessee, William Eggleston découvrit la photo à travers les œuvres de Henri Cartier-Bresson et Robert Frank. Adepte du noir et blanc comme nombre de ses disciples, il s'orienta finalement vers la couleur au milieu des années 60, pour photographier des sujets ordinaires, s'isolant des autres artistes. Mais il fut bientôt remarqué par le monde artistique, et au début des années 70, il fut présenté au célèbre Andy Warhol. L’œuvre d'Eggleston se focalise sur le monde ordinaire, mais ces instantanés sont comme des rayons X de la société américaine à une heure donnée. Certains comparent son œuvre (Eggleston s'est focalisé sur les habitants de la banlieue de Memphis et le Delta du Missippi) à celle de Faulkner, ils se sont ainsi appropriés le Sud d'une manière différente, "sinistre mais lyrique".

Stephen Shore est né quelques années après Eggleston, et a également épousé la photographie couleur pour photographier des thèmes ordinaires. Son souhait étant d'avoir un regard plus objectif sur la société américaine, sur ce pays gigantesque, en s'éloignant d'une recherche d'esthétisme (si propre au noir et blanc). 
Comme son grand frère, il fit également la connaissance d'Andy Warhol dont il devint proche. Il a expliqué avoir été influencé dès l'âge de dix ans par un livre de Walker Evans (un de mes photographes préférés), qui avait pour sa part, photographié l'Amérique lors de la Grande Dépression.

Tous deux ont participé à révolutionner la photographie, en prenant position contre des "photos d'art" et en voulant montrer la société telle qu'elle est, sans fioriture, dans sa grandeur comme dans sa décadence, en offrant au monde un instantané de la société contemporaine américaine (les années 60, 70 et encore aujourd'hui). 

Pour ma part, ayant habité dans le Sud des États-Unis, et ayant parcouru des milliers de kilomètres à la découverte de cette immense contrée, ces photos m'inspirent une certaine nostalgie, pourtant elles ont été prises à une époque que je n'ai pas connue (les années 60 et début des années 70), mais on trouve toujours les mêmes motels à la moquette orange, et au mobilier comme figé dans le temps, on peut encore s'acheter une Oldsmobile et Las Vegas brille encore de tous ses feux.

N'hésitez pas à vous procurer le livre Uncommon Places (the complete works) de Stephen Works si vous voulez voyager dans le temps.


17 août 2012

Opération Napoléon

Préparant mon séjour en Thaïlande, j'avais décidé d'emporter trois livres avec moi. Arrivée à Bangkok, j'ai découvert une des plus belles librairies anglophones de la capitale thaï, située dans la galerie du Siam Paragon, Kinokuniya. Évidemment, après avoir parcouru tous les rayons (ce qui m'a pris pas mal de temps), à admirer livres d'art, j'ai ensuite passé une bonne heure dans le rayon thriller (romans policiers) - et là évidemment difficile de ne pas craquer.

J'aurais pu repartir avec une dizaine de livres sous le bras, mais deux choses m'ont freinées : le prix, qui s'approche du prix français et ma valise qui pesait déjà une tonne. J'ai donc fait un choix, et je ne le regrette pas, car j'ai trouvé un des premiers romans de mon auteur islandais préféré: Arnaldur Indriðason, Opération Napoléon,  publié en 1999. Il a depuis été traduit en anglais mais pas encore en français. Je viens de regarder et on peut le commander (en anglais) sur Amazon. 

J'étais comme une gamine repartant avec un trésor et je l'ai lu en moins de deux jours, sur une des très belles plages thaïlandaises à l'ombre des palmiers. J'ai tout de suite reconnu la patte de l'auteur, mais ici point de détective Erlendur, même si en le lisant, j'ai soupçonné qu'il s'agissait bien de notre commissaire, à qui l'auteur avait d'ailleurs choisi de ne donner aucun nom, qui aidait l'héroïne plongée dans une histoire sordide.

Le roman se déroule sur deux périodes distinctes : 1945 et 1999.
En 1945, un bombardier allemand survole l'Islande lorsqu'ils sont frappés par une énorme tempête de neige. Incapables de se repérer, l'équipe se perd et l'avion s'écrase sur le glacier Vatnajökull (ah les noms islandais). Étrangement, l'équipage est composé d'officiers allemands et américains. Une partie de l'équipage a survécu, et l'un des officiers allemands les plus gradés décide que leur meilleure chance de survie est d'essayer d'aller chercher de l'aide. Il quitte l'avion, un attaché-case attaché au poignet. Il disparait bientôt avalé par l'épais manteau blanc.

1999. L'armée américaine mène, en plein hiver, une mission secrète sur le glacier Vatnajökull. Deux jeunes islandais croisent par pur hasard leur chemin et sont capturés. L'un d'eux a réussi à contacter sa sœur ainée, Kristin. Celle-ci, devenue soudainement une proie à abattre, va alors tout tenter pour aller sauver son frère et découvrir le mystère qui se cache dans ce glacier dont la clé est l'Opération Napoléon. Son obstination la mènera jusqu'en Argentine.

Kinokuniya - Siam Paragon - Bangkok
Je ne vais pas en dire plus, sinon que le roman est captivant et que je l'ai lu très rapidement. Écrit à l'époque, où Arnaldur Indriðason créait les premières aventures de son flic préféré, Erlendur - le romancier avait choisi de mettre en avant une jeune femme intelligente et déterminée. Le roman se présente comme un roman historique, et sociologique.

Historique car l'auteur islandais nous plonge dans l'histoire méconnue de la deuxième guerre mondiale, la guerre entre les super puissants (USA et Union Soviétique). Effrayés de voir l'Union Soviétique étendre son pouvoir sur les pays de l'Est, les États-Unis réfléchissent alors à la possibilité d'entrer en guerre avec eux, en s'alliant avec les allemands. Apparemment, ces contacts secrets entre officiers nazis et officiers américains auraient vraiment eu lieu. Depuis, le gouvernement américain aurait nié farouchement tout rapprochement. 

Sociologique car l'Islande, petite île, a alors servi de base à l'armée américaine, qui, la guerre terminée, n'est jamais repartie. Ce n'est que récemment qu'elle s'est transformée en base militaire de l'Otan, reste que des milliers de GIs sont présents en permanence sur le sol islandais. Aujourd'hui les islandais dénoncent en grande majorité cette occupation de leur territoire qu'ils jugent illégale (excepté le Gouvernement qui y voit une grande manne financière).

Arnaldur Indriðason nous invite donc à découvrir l'histoire de son pays, il l'avait déjà fait avec un autre roman paru en 2004, L'homme du Lac que j'avais beaucoup aimé. Pour moi l'un des meilleurs, aussi j'ai été ravie de découvrir un de ses premiers romans. Dans ce roman, l'enquêteur Erlendur trouve un squelette vieux de quarante ans faisant appel au passé communiste d'une partie des Islandais durant la guerre froide.

L'auteur déclare à ce propos : « Je m'intéresse aussi aux squelettes qui collent aux basques des vivants. Ce qui m'intéresse le plus, ce sont les "squelettes vivants", pourrait-on dire. Mes romans traitent de disparitions, mais ils ne traitent pas principalement de la personne qui a disparu, plus de ceux qui restent après la disparition, dans un état d'abandon. Je m'intéresse à ceux qui sont confrontés à la perte. Ce sont ces gens-là que j'appelle les "squelettes vivants" : ils sont figés dans le temps. […] J'aime beaucoup remonter le temps, et envoyer mes personnages sur les traces du passé. J'aime exhumer des événements oubliés. Le temps en tant que concept est quelque chose qui m'intéresse énormément - la manière dont le temps passe, mais aussi son influence, les conséquences de son passage sur nos vies. J'aime déceler les liens entre une époque et une autre. Évidemment, la thématique du temps est une partie très importante des histoires que je raconte, que ce soit son pouvoir destructeur ou son pouvoir de guérison qu'il peut avoir. Même si dans ', La Femme en vert', Erlendur déclare que le temps ne guérit aucune blessure. » (Passeur d'Islande, propos recueillis par Mikaël Demets pour Evene.fr).

Petite anecdote amusante sur ces fameux noms islandais, l'Islande étant un tout petit pays, les gens s'appellent uniquement par leur prénom. On le découvre en lisant les enquêtes d'Erlendur. Ainsi l'auteur est désigné par son prénom, Arnaldur. Son patronyme (qui, selon la tradition islandaise, est une simple marque de filiation ,« Fils de Indrid », pour le distinguer d'autres personnes prénommées Arnaldur) est parfois transcrit par Indridason comme dans ses livres traduits en français, alors que la traduction correcte aurait été Indridhason, le ð se prononçant comme le th dans l'anglais the.