!-- Font Awesome -->

26 février 2016

The Revenant

En deux mots ? La claque. Bon soyez prévenus : n'apportez pas à manger, car vous allez avoir le ventre retourné (certains plus d'une fois, je me fie aux bruits dans la salle). J'avoue que le tapage médiatique autour de ce film m'avait rendu quelque peu méfiante à l'égard de ce film - fort heureusement, il le mérite amplement.  Retour sur un grand moment de cinéma.

Tout le monde a du voir quelques extraits de la fameuse scène où Hugh Glass (Leonardo Di Caprio) est attaqué par un ours. J'avoue que j'avais trouvé la scène un peu trop "numérique" - eh bien cette scène n'apparait pas dans le film (ou j'ai oublié, genre l'ours le fait voler à 3m), non l'ours du film a l'air tellement réel qu'on se met à prier pour que Glass meurt très très vite, tellement les coups sont violents ! Mais je m'égare.. Remontons-le temps. 1823. Glass a été engagé par l'armée américaine, avec une cinquantaine d'hommes, des trappeurs, ils partent chasser les élans et autres bêtes à poil. Hugh Glass connaît très bien ce pays. L'homme, peu bavard, est accompagné de son fils, Hawk. Glass a vécu un temps avec les Pawnees, marié, et père d'un petit garçon, son bonheur s'est éteint le jour où un lieutenant de l'armée américaine est venu tuer tous les Indiens. Seul son petit garçon, gravement brûlé au visage a survécu. Devenu adolescent, il ne quitte plus son père.

Mais les hommes engagés par le Capitaine Andrew Henry (Domnhall Gleeson) sont des têtes brûlées, des trappeurs qui n'ont répondu qu'au bruit de l'argent. En particulier, John Fitzgerald (Tom Hardy) qui ne supporte pas la présence d'un "sauvage" (Hawk) parmi eux. Les hommes sont partis dans les terres sauvages du Dakota du Nord, l'hiver approche, et tous s'activent à finir leur boulot avant l'arrivée du blizzard (préparer les peaux pour le transport en les marquant). Ils veulent repartir en bateau sur la Yellowstone en direction du Fort au Nebraska. 


Mais les choses tournent mal : les Arikara, une tribu indienne, les attaque : les pertes sont nombreuses, seuls 9 hommes en réchappent, dont Glass et son fils. 

Glass souhaite quitter le bateau et s'éloigner de la rivière le plus vite possible, au grand dam de Fitzgerald qui se croit en sécurité en descendant la rivière. Le Capitaine fait finalement confiance au pisteur et les hommes abandonnent le bateau et cachent les peaux de bête. Fitzgerald est furieux. Les hommes entament alors une longue marche vers le fort. L'hiver s'abat sur eux. Des tonnes de neige. La menace des Ree (diminutif des Arikara) n'est jamais loin. 

Au même moment, des trappeurs français sont amenés à croiser un chef Arikara, Elk Dog, dont la fille Powaqa a disparu. Celui-ci veut partir à sa recherche et négocie 5 chevaux contre une partie des peaux récupérées lors de leur attaque sur la troupe de Glass. Mais le trappeur français refuse, elles sont marquées du sceau américain. Un voleur accuse un autre voleur. Mais qui a perdu le plus ? Elk Dog lui rappelle qu'on lui a pris ses terres, ses proies, sa vie. Le chef Indien part avec ses cinq chevaux à la recherche de sa fille. 

Un matin, Glass s'éloigne du campement et c'est à ce moment-là qu'une ourse accompagnée de ses deux petits le croise et l'attaque. La scène est extrêmement violente car elle est tout simplement très réaliste. Mais ici, on comprend l'attaque, elle protège ses petits. Lorsque les autres arrivent, il ne reste plus grand chose de Glass, l'ourse est morte. Le Capitaine Henry, dont le père était médecin arrive à le soigner (attention aux petites natures : je recouds direct les plaies). 



Les hommes transportent Glass, protégé par la peau de l'ourse. Mais le blizzard se lève et bientôt les conditions deviennent difficiles, impossible de grimper sur la montagne. Glass est plus proche de la mort que de la vie, seule la présence à ses côtés de son fils semble le retenir. Finalement, Henry décide de le laisser mourir, avec deux hommes, chargés de lui procurer une sépulture digne de lui. Hawk (Forrest Goodluck), Fitzgerald  (appâté par la prime offerte) et  Bridger (Will Poulter) restent avec Glass. 

Je vous tais la suite, mais si vous connaissez les grandes lignes. Vous savez que Glass va survivre (pourtant ce n'est pas gagné) et qu'il va entamer la plus longue marche en plein hiver, soucieux de venger les siens, traquant jusqu'à la fin son nouvel ennemi : Fitzgerald. 

Que dire ? Qu'on en prend plein la vue. J'avais vu un reportage sur les conditions de tournage et j'avoue que le réalisateur Alejandro G. Inarritu a réussi son pari : il a embarqué toute son équipe en Alaska et a voulu tourner chaque scène en lumière naturelle. Ici aucun décor n'est inventé et c'est EPOUSTOUFLANT ! On s'en prend plein la vue ! La nature est sublime, à la fois douce et effrayante, grandiose et mortelle. Les mots me manquent. Les amoureux du nature writing et de la nature en général seront comblés. La rivière, qui doit être à trois quatre degrés, accompagnent les hommes, elle trace son chemin à travers ces terres enneigés. Le blizzard ne cesse de se rappeler aux hommes, dont la survie tient souvent à ces feux allumés, éparses comme des lueurs d'espoir. 

Résultat : l'équipe ne pouvait travailler que deux à trois heures par jour, voire moins. Aussi, ils répétaient puis tournaient leurs scènes (un peu comme au théâtre, pas le droit à l'erreur). Et le résultat est bluffant : le paysage est sublimé, sans effets spéciaux, on redécouvre la nature à son meilleur. La lumière naturelle, les couchers ou levers de soleil sont magnifiques. Les paysages, souvent des forêts aux arbres immenses, et cette rivière puissante qui emporte tout sont présent à chaque plan. Ce qui explique pour moi en grande partie la réussite de ce film. 



Evidemment, les scènes sont parfois violentes, que ce soit les attaques des Ree ou les méthodes de survie (manger de la viande de bison à même le corps, se glisser dans le corps d'un cheval pour résister au froid) vont vous couper l'appétit. C'est là qu'on voit que l'homme a un instinct de survie extraordinaire. Mais il alterne avec d'autres scènes, comme celle où Glass croise un Pawnee qui va l'aider et le soigner avec une tente à sudation. 

Les conditions de tournage ont été très difficiles, sentiment partagé par l'ensemble des acteurs et je comprends. La neige, le blizzard et les nombreuses scènes où les hommes sont à l'eau, imaginez ..... J'ai eu froid pendant près de 2h35. 

Je ne vous en dis pas plus. Ou si, sachez que Glass a réellement existé mais qu'il n'a jamais eu de femme ou de fils indien, qu'il a bien été attaqué par un ours et laissé pour mort par les trappeurs. Sans fusil, couteau ou gourde. Son corps était lacéré, les os à l'air. Il a survécu à la gangrène en laissant des larves manger la chair infectée ! Qu'il a survécu et parcouru à pied près de 320 km jusqu'au Fort Kiowa, dans le South Dakota. Qu'il a retrouvé l'homme qui l'avait abandonné (ailleurs), celui-ci lui a rendu son fusil et Glass l'a épargné (pour éviter la pendaison, car l'homme s'était réengagé dans l'armée). Bref une autre histoire moins cinématographique mais incroyable et une fin tout aussi tragique, il finira par être tué par les Ree.



Je savais que la mort des êtres chers de Glass allait jouer comme un facteur dramatique mais le résultat est nettement plus positif : il met en avant tous ces peuples indiens, souvent méconnus, comme les Arikara, dont on leur a tout pris et qui, savaient eux, comment survivre à ces longs hivers et à ces conditions climatiques effroyables. Un véritable hommage leur est rendu et au final, les sauvages ne sont pas ceux qu'on croit. 

Foncez !

Mon avis : 


24 février 2016

Cher Oscar

La prochaine cérémonie des Oscars aura lieu le dimanche 28 février prochain. C'est Chris Rock qui présentera la cérémonie.

A lui revient la difficile mission de présenter la cérémonie après les débats qui ont secoué Hollywood sur l'absence d'acteurs ou actrices de couleur sur la liste des nominés. Si vous avez suivi, cela a donné lieu à des commentaires les plus ridicules ou souvent incompris et donné lieu à de plates excuses (suivez mon regard : Charlotte Rampling ou Julie Delpy, oui oui..). Chris Rock a dit avoir réécrit totalement son discours ! Hâte de l'entendre à ce sujet.

Comme chaque année depuis 2011, je vous présente les nominés et je m'amuse même à faire des pronostics. 

Je l'avoue de suite, à l'heure où j'écris ce billet,  je n'ai pas encore vu certains films, et je ne verrai malheureusement pas la totalité des nominés.

Voici en tout cas la liste des films ayant reçus le plus de nominations pour cette 88ème cérémonie :  

- The Big Short (Le casse du siècle) d'Adam McKay (sortie le 23 décembre 2015)
- Bridge of Spies (Le pont des espions) de Steven Spielberg (sortie le 2 décembre 2015)
- Brooklyn de John Crowley (sortie le 9 mars 2016)
- Mad Max : fury road de George Miller (sortie le 14 mai 2015)
- The Martian  (Seul sur Mars) de Ridley Scott (sortie le 21 octobre 2015)
- The Revenant de Alejandro G.Inarritu (sortie le 24 février 2016)
- Room de Lenny Abrahamson (sortie le 9 mars 2016)
- Spotlight * de Tom McCarthy (sortie le 27 janvier 2016)


Comme vous pouvez le voir ici, 2 films ne sortiront qu'en mars prochain et le plus nominé, The Revenant, sort aujourd'hui.

Allez jouons !

Best actor in a leading role / Meilleur acteur
Michael Fassbender, Steve Jobs
Eddie Redmayne, The Danish Girl
Bryan Cranston, Trumbo
Leonardo Di Caprio, The Revenant
Matt Damon, The Martian



Je n'ai pas encore vu le film, qui divise la critique, mais Leo rafle tous les prix et j'ai toujours pensé qu'il est l'un des meilleurs acteurs contemporains et qu'il aurait mérité à plusieurs reprises d'emporter la petite statuette. Ses échecs successifs ont donné lieu à de nombreux gifs très drôles. J'adore Michael Fassbender donc j'ai hésité mais bon, soit on assiste à un énorme brouhaha si Leo ne l'emporte pas (et à un déchainement sur les réseaux sociaux), soit on lui remet la statuette et tout le monde peut enfin passer à autre chose. D'ici là, j'aurais vu le film et je changerais peut-être d'avis :-)

Best actress in a leading role / Meilleure actrice
Cate Blanchett, Carol*
Brie Larson, Room
Jennifer Lawrence, Joy
Charlotte Rampling, 45 years
Saoirse Ronan, Brooklyn


J'ai adoré Cate Blanchett dans Carol mais j'avoue attendre avec impatience la sortie de Room. J'ai entendu le plus grand bien de la prestation de Brie Larson, que j'avais découverte dans le très joli film States of Grace (cf. mon billet). De plus, Cate et Jennifer ont déjà été récompensés. 

Best supporting actress / Meilleure actrice dans un second rôle 
Jennifer Jason Leigh, The Hateful Eight
Rooney Mara, Carol*
Rachel McAdams, Spotlight*
Alicia Vikander, The Danish Girl
Kate Winselt, Steve Jobs


Bon là, je ne suis pas du tout objective puisque Rooney Mara est sans doute mon actrice préférée ! Et que je l'ai trouvée géniale dans Carol, d'ailleurs elle a obtenu le Prix d'Interprétation à Cannes.  Depuis elle était toujours nominée, mais perdait face à Brie Larson ou Cate Blanchett. Les Oscars les ont mises dans des catégories différentes, pourtant elle a du souci à se faire car Hollywood s'est entiché de la suédoise Alice Vikander (qui n'a pas joué Lisbeth dans Millenium... le personnage suédois féminin le plus célèbre, oui je m'amuse... c'était Rooney ou Noomi). Donc ses chances sont minces, mais je me dois de la soutenir !

Best supporting actor / Meilleur acteur dans un second rôle
Christian Bale, The Big Short
Tom Hardy, The Revenant
Mark Ruffalo, Spotlight*
Mark Rylance, Bridge of Spies
Sylvester Stallone, Creed



J'ai toujours cru que Sylvester Stallone avait remporté un prix lors de la sortie du tout premier Rocky en 1977, il avait été nominé à deux reprises (meilleur scénario et meilleur acteur) mais avait perdu à chaque fois. Hollywood s'est rattrapé avec la remise d'un Life Time Achievement Award et la France d'un César pour l'ensemble de sa carrière, mais Rocky est invicible ! Il vient d'empocher un Golden Globes et pourrait, comme Mickey Rourke, retrouver les sunlights ! Bon, j'ai quand même choisi de voter pour Mark Ruffalo car je l'ai adoré dans Spotlight

 Best original screenplay / Meilleur scénario original
Bridge of Spies
Straight outta Compton
Inside Out
Ex Machina



J'ai adoré Spotlight donc voilà, et puis je n'ai pas vu les autres. Bon, nos Papis vont peut--être vouloir faire jeune et vont voter pour Straight outta Compton mais moi je reste sur mon premier choix. 


Best director / Meilleur directeur
Alejandro G. Inarritu, The Revenant
Adam McKay, The Big Short
George Miller, Mad Max : Fury Road
Lenny Abrahamson, Room
Tom McCarthy, Spotlight*


J'aurais encore pu voter pour le même film, mais j'ai lu plusieurs interviews de Leo et quand il raconte le cauchemar que fut le tournage de The Revenant et le choix hyper osé du réalisateur de ne filmer qu'avec la lumière naturelle en Alaska, je ne serais pas étonnée qu'il remporte la statuette. Vu qu'il l'a déjà remportée l'an dernier, il rentrerait dans un cercle très privé.

Best picture / Meilleur film
The Revenant
Bridge of Spies
Brooklyn
Mad Max : Fury Road
Room
The Big Short
The Martian


Bon ok, là je joue le tout pour le tout ! Il y a de fortes chances que ce soit The Revenant qui rafle la statuette, mais comme je le disais, j'aimerais aussi qu'un vent vienne souffler sur la cérémonie et offre à la nouvelle génération une chance de percer ! J'aurais pu voter pour le seul film vu à ce jour, Spotlight mais si j'adore le fait qu'il remporte autant de succès dans les salles françaises, je crains que son accueil outre-Atlantique ne fut plus discret. 

Bon, mon vote changera peut-être d'ici le 28, j'aurais vu normalement The Revenant.

Best original score / Meilleure musique de film
Bridge of Spies
The hateful Eight

Pour une fois, j'ai vu trois des films nominés pour la catégorie de la meilleure musique de film. Moi qui adore ce genre, je suis ravie de pouvoir donner mon pronostic. C'est impression de retrouver nominé John Williams pour Star Wars ! Mais bon, faut-il rappeler qu'il a déjà emporté de nombreux prix (il a été plus souvent nominé) mais a ramené la statuette pour le premier volet de la saga, puis pour E.T, Les Dents de la Mer et la Liste de Schindler)? Résultat, j'hésite mais je vais quand même voter pour Carol ce coup-ci ! Même si j'avoue, les premières notes de Star Wars me reviennent en tête immédiatement !




Soyons clairs, mes pronostics sont totalement subjectifs et biaisés. Mes chances de gagner sont plus proches de zéro. Mais qu'importe, vive le cinéma !




22 février 2016

Deadpool

Deadpool bat les records d'entrées au cinéma et surtout c'est le film de la franchise Marvel qui a remporté le plus de succès Outre-Atlantique, n'est-ce pas ironique que ce soit l'anti-héros par excellence qui vienne rafler tous les prix ? Allez préparez-vous pour un film complètement barré !

Deadpool signe la fin des super-héros gentillets. Qui est Deadpool ? Il existe bien et appartient au même monde que les X-Men mais contrairement aux autres, il n'a aucune envie de rejoindre l'école des X-Men et d'ailleurs Deadpool s'y perd entre James McAvoy et Patrick Stewart. Car oui, ce film est une grosse comédie puisque le héros sait qu'il est dans un film, s'adresse à la caméra, et se moque de Hugh Jackman aka Wolverine et se fiche même de Ryan Reynolds, lui-même en l'occurrence !

Les blagues fusent à toute vitesse ! L'anti-héros est bavard, très bavard. Ancien soldat, Wade Wilson est revenu au pays bien énervé et depuis il gagne sa vie en jouant les gros bras en échange de quelques billets (ou sourires). Il sait aussi passer à la vitesse supérieure, tuer ne lui fait pas peur. Mais il prend plus de plaisir à foutre les jetons. Wade croise la femme de sa vie un soir dans son bar. Son double, aussi barrée que lui, Vanessa (sublime Morena Maccarin, vue dans Homeland) est drôle et tous deux forment un couple moderne à l'humour très très noir. Acide. Mais alors qu'il la demande en mariage, la vraie se rappelle à lui. N'est-elle pas, nous rappelle-t-il (il s'adresse aux spectateurs) qu'une série d'emmerdes ? Et le sien s'appelle cancer en phase terminale. C'est alors qu'un homme en costume (a man in a suit) vient lui proposer un drôle de marché : une opération qui le guérira et le rendra invincible. En échange ? Obéir à toutes sortes de malfrats à travers le monde. Rappelez-vous, nous sommes dans le monde déjà peuplé des X-Men, aussi notre héros, désespéré accepte. 



Mais une fois aux mains d'un docteur malfaisant, dont il ne cessera de se foutre du nom (Ajax.. amusez-vous!) ce dernier le prend en grippe. Et l'opération tourne mal : Deadpool se réveille le corps totalement mutil mais doté d'une puissance inégalée et surtout il est devenu presqu'immortel. Réfugié chez un ami (excellent) puis chez "Mamie Ikea" (scène culte), notre héros se cache. Le regard horrifié des passants le pousse à vivre reclus mais ses pouvoirs lui permettent de reprendre le dessus, notre "super-héros" est né : sa mission : retrouver Ajax (joué par Ed Skrein) qui avait soutenu qu'il était possible de lui rendre son ancienne apparence. Wade, devenu Deadpool (le nom est expliqué) va trouver deux membres des X-Men pour mener à bien sa reconquête.

Que dire ? Que le rythme est à cent à l'heure ? Que notre anti super-héros tue une trentaine de personnes les dix première minutes du film, qu'il adore les blagues cochonnes et que le film lui-même se transforme en parodie des films de super-héros, se moque des histoires d'amour (mais ne résiste pas à Cupidon) et surtout balance des vannes à la seconde, autant de vannes que de balles. Il y en a des géniales (le teaser de 127 heures...), celles sur Hollywood, ou l'homme le plus sexy au monde (Ryan et Hugh y passent) et plusieurs blagues qui resteront sans doute incomprises par le public français. 

Ainsi, lorsque Deadpool fantasme sur Meredith Baxter, moi je sais qui c'est, mais j'image que dans la salle, certains se sont sentis perdus. Si vous ne l'avez pas vu, Meredith Baxter est une célèbre comédienne de télévision américaine, surtout connue pour la série Family Ties (où elle jouait la mère d'un autre acteur célèbre, Michael J.Fox). 

On ne s'ennuie pas une seconde, ici pas de politiquement correct, bon la fin est évidemment, comme l'a dit une amie "très américaine" mais il n'y a rien à la base de plus américain que les super-héros, non ?!



Enfin, pour ceux qui ont vu et aimé le film, sachez que Ryan bossait dessus depuis onze ans et qu'il y a cinq ou six ans, il a tourné un essai pour la Fox, qui l'avait remisé au tiroir. Il faut dire qu'à l'époque on aimait les X-Men, gentils super héros.  Et puis, chose bizarre, l'essai s'est retrouvé sur la toile et les fans de Deadpool ont fait un tel pataquès que la Fox a finalement accepté de tourner le film l'an dernier, et résultat ? Le film bat tous les records. Ryan Reynolds a rassuré ses fans en disant qu'il était à "peu près sûr à 70% qu'il n'était pas à l'origine de la fuite" ;-) 

Mon avis : 


16 février 2016

My addictions of the week



Moi qui croyais pouvoir dire au revoir au froid, c'est raté ! Après une semaine sous la tempête, voilà que le froid signe son retour. Le résultat a été immédiat : je suis passée ne mode marmotte. J'en ai profité pour dévorer un roman, un classique me direz-vous, la ferme africaine de Karen Blixen et pour regarder quelques séries et un documentaire. 

Au menu cette semaine : Gilmore Girls le retour, Jonas Ney, Deutschland 83Gone Baby Gone, L'inspecteur Vera, The Good Wife, Casey Affleck, Trapped,  etc.

07 février 2016

Les brasiers de la colère

J'avais eu très envie de voir ce film lors de sa sortie au cinéma, mais sa sortie avait été si limitée qu'il m'était passé sous les doigts. Or je savais déjà que j'allais vraiment aimer cette histoire. Finalement, c'est jeudi soir que j'ai pu découvrir l'histoire de Russell et de Rodney, deux frangins qui vivent dans une petite ville dévastée par le chômage, l'un travaille à l'usine, où leur père et grand-père ont travaillé avant eux et le second revient entre deux tours en Irak. Mais le retour devient de plus en plus difficile, Rodney est totalement désorienté, les images de la guerre, son père qui se meurt lentement sur le canapé du salon et une ville en ruines., tout participe à son mal être. Russell, au contraire, a accepté son destin, il bosse comme soudeur à l'usine et fréquente une jeune femme, Lena, dont il est très épris. 

Mais les vieux démons de Rodney (Casey Affleck) ressurgissent, incapable de trouver un job, il boit et dépense ses toutes ses économies dans des jeux d'argent, des paris sur des courses qu'il perd à chaque fois. Russell (Christian Bale) connaît son bookmaker, c'est John Petty (Willem Dafoe) et va régulièrement payer les dettes de son frangin. Mais un jour Russell boit un peu trop et de retour chez sa copine provoque un accident de la route qui fait deux victimes. Russell part en prison. Rodney, seul à devoir gérer la maison, leur père malade, accepte alors de faire des combats illégaux de boxe (à mains nues). L'argent rentre mais Petty remarque bientôt que le jeune homme ne peut plus s'arrêter et surtout il refuse de se coucher alors qu'il est souvent payé pour. Petty ne veut plus l'engager. Il repart une dernière fois en Irak, en revient vivant et est même là pour assister à la sortie de prison de Russell. Lena (Zoë Saldana) ne l'a pas attendue, elle est en couple. Russell déprime à son tour. Il part à la chasse avec son oncle Red (Sam Shepard), sa seule famille dorénavant puisque le père est décédé alors qu'il est encore emprisonné. Russell doit réintégrer le domicile familial mais heureusement il réussit à retrouver son emploi de soudeur à l'usine. Les relations avec son frangin se dégradent lorsqu'il découvre ce que Rodney trafique. Les deux frères ont alors une énorme dispute et Rodney disparait. 



Quelques temps plus tard, Russell reçoit une lettre : Rodney et Petty sont partis dans les Appalaches mener un dernier combat de boxe organisé par un fou, Harlan DeGroat (Woody Harrelson). Rodney lui promet qu'il s'agit de son dernier combat et qu'il ira bosser à l'usine dès son retour. Russell respire. Mais le père de Lena, le chef de la police locale, Barnes (Forest Whitaker) vient les trouver un soir pour leur faire écouter le téléphone du bras droit de Petty, ce dernier l'a appelé par erreur et on y entend les voix de Rodney et de Petty et soudain ....

Que dire ? D'abord le casting époustouflant pour ce film. Une ville : Braddock, dévastée par la crise économique, une famille, les Baze, qui semble condamner à disparaitre, et Russell qui voit ses quelques rêves s'effondrer les uns après les autres. Et puis Rodney, revenu de la guerre avec ces images atroces, qui n'a jamais su trouver la paix. 



Une réalisation soignée, avec cette attention apportée à filmer les visages (l'avant-dernière scène finale vous restera longtemps en tête, avec le visage de Russell), une photographie magnifique et une bande-originale sublime (et la voix entêtante d'Eddie Vedder) - tout y est ! Alors oui, le film s'essouffle un peu en deuxième partie avec de s'envoler vers une scène finale impressionnante, un lyrisme maitrisé et moi qui adore Springsteen, on reconnaît chez Russell, Red ou Lena, les héros de ses chansons : ces Américains qui gardent la tête haute malgré tout ce que la vie leur met comme bâtons. Des gens simples, des ouvriers. Le titre original, Out of the furnace - est très parlant. Tout y est. 

Le film est loin d'être parfait mais c'est mon genre de films. J'aime ces histoires dont les personnages sont très attachants malgré leurs faiblesses. Où l'on s'accroche à la moindre lueur d'espoir. Moi j'avais très envie d'aller manger dans un diner avec le personnage de Russell !

Je précise que la toute dernière scène a donné scène à de multiples interprétations, mais le réalisateur, Cooper a expliqué à un journaliste que c'est un hommage au deuxième épisode du Parrain. Et moi, qui imaginais le pire, je m'étais trompée. Il est bien vivant. Je n'en dis pas plus. Le réalisateur précise qu'il est optimiste, et que même si la prison peut être dans sa tête, il reste toujours de l'espoir. Les lettres, celles de son frère ? Je vous laisse voir le film. 



Je ne peux pas finir sans dire à nouveau mon admiration pour Christian Bale - dont le visage est taillé à la pierre et qui trouve en Sam Shepard, son alter ego. Deux figures du cinéma. Magnifique ! Et j'aime beaucoup Casey Affleck. Je le dis parce qu'il le mérite, et que j'aimerais beaucoup voir son dernier film au passage. Et puis la BO, moi qui adore Pearl Jam et la voix puissante d'Eddie, que dire ? Sublime. Un petit bijou. 

Impossible de trouver une vost, mais bon entre les images, la voix lancinante d'Eddie et le magnétisme de Bale .. allez résister :-)


Mon avis : 


01 février 2016

Spotlight

Il me tardait de voir ce film ! C'est chose faite. Après quelques frayeurs, Gaumont Nantes n'apparaissait pas dans la liste des cinémas diffusant le film (il était dans leur petit programme mais pas sur le site d'Allôciné). Finalement, le film est bien diffusé, en vf et en vo. J'ai choisi une séance en vo pensant être reléguée dans une petite salle, erreur ! C'était dans la salle principale et la salle était presque pleine quand je suis arrivée.  Moi qui adore ce genre de films (une enquête de longue haleine menée par des journalistes), je ne croyais pas que tant de gens pouvaient être aussi intéressés.

L'histoire est basée sur des faits réels. En 2001, une équipe du journal du Globe à Boston a mené une enquête de longue haleine (8 mois) sur l'Eglise Catholique. Boston est une ville ouvrière, avec une forte population catholique (irlandaise et italienne). L'Eglise est présente partout : les écoles, les centres de loisirs sont gérés par le Diocèse. Le Globe doit accueillir son nouveau chef, en provenance de Miami. Marty Baron (Liev Schreiber) découvre l'équipe "Spotlight". Celle-ci mène des enquêtes secrètes qu'elle ne partage qu'avec le rédacteur en chef du journal. Ils sont installés au sous-sol et ne communiquent pas ou peu avec leurs collègues. Baron leur propose un jour de pousser leur enquête sur l'église. Le Globe a publié des articles au fil des ans sur des histoires supposées de pédophilie mais n'a jamais mené une véritable enquête depuis deux affaires célèbres, où deux prêtres avaient été poursuivis en justice. L'un d'eux, Geoghan, a été accusé d'avoir à lui seul fait plus d'une centaine de victimes. Le Diocèse, représenté par l'éminent Cardinal Law, a toujours maintenu ne pas être au courant des faits. L'équipe du Spotlight se met au travail. 



Ils retrouvent des articles qui remontent aux années 80 et rencontrent les avocats des victimes de Porter. Ils découvrent (comme moi) qu'il y a prescription pour abus sexuels au bout de trois petites années, or les victimes attendent souvent l'âge adulte pour enfin raconter ce qui leur est arrivé. De plus, l'Eglise est protégée car même en dédommagement civil, elle ne peut être condamnée à verser plus de 20 000$ ! Mais en fouillant dans leurs archives, ils rencontrent une association de victimes qui va leur apporter leurs premiers noms et leurs premières pistes. Et l'un des journalistes (Mark Ruffalo) entre en contact avec un ancien prête devenu chercheur et qui enquête depuis trente ans sur les prêtres pédophiles. 

Peu à peu, les langues se délient, l'avocat de l'Eglise leur apporte quelques noms. Et le pire se produit : la liste des prêtres soupçonnés s'allongent à n'en plus finir. Croyant s'arrêter à 13, ils tombent des nues en découvrant le chiffre réel. Face à l'omerta, aux pressions à peine déguisée de l'Eglise, au silence des avocats, à la réticence même de la justice de leur donner accès à d'anciennes plaintes, l'équipe doit aller frapper à chaque porte, écouter en détail le témoignage de ces hommes, adultes à présent, et toujours brisés par ce qu'ils ont vécu. 



Je n'en dirais pas plus, mais comme d'habitude, j'ai été happée par l'histoire, les personnages et leur volonté infaillible de livre à leurs lecteurs une enquête poussée au bout. Ce qu'ils feront. Et qui leur vaudra même le Prix Pulitzer. Mais derrière cette enquête, on découvre surtout tout un système que l'Eglise a mis en place pour protéger ces hommes malades, pédophiles et s'arranger pour que les familles refusent de porter plainte. Les spectateurs présents dans la salle n'ont pas pu, comme moi, s'empêcher d'exprimer leur dégoût et étonnement face aux chiffres ou aux paroles prononcées par certains membres de l'église. 

Les acteurs sont tous formidables, j'adore Rachel McAdams et c'est toujours un plaisir de la retrouver dans ce genre de rôle (mon autre film préféré du genre est Jeux de Pouvoirs où elle jouait déjà une journaliste). Mais Michael Keaton, Mark Ruffalo, Liev Schreiber ou John Slaterry sont tous parfaits. Le personnage de Mark Ruffalo est touchant. Et j'ajoute Stanley Tucci qui est tout simplement génial dans ce rôle d'avocat dévoué lié par les liens du secret. Oh zut, idem, l'autre avocat (qui rappelle qu'il avait alerté le journal sans succès 5 ans auparavant) joué par Billy Crudup est aussi très bien interprété. Rappelez-vous que tous ces journalistes sont réels et étaient présents à la première du film.



Ce n'est pas un film d'action, alors n'y allez pas si vous voulez des courses poursuite, un rythme effréné. Vous verrez bien le personnage de Ruffalo courir, mais c'est pour accéder à des documents avant les autres journaux concurrents. Ici, le réalisateur a choisi de montrer le travail ingrat qu'est souvent le journalisme d'investigation : les heures passées au téléphone, celles à lire, relire, à aller frapper des portes, à se voir rejeter la majorité de leurs demandes. Mais au final, ils arrivent toujours à trouver une porte ouverte. L'autre point intéressant du film est l'hésitation du rédacteur-chef entre deux enquêtes : la manière dont l'Eglise, au courant, a tout fait pour protéger et cacher cette épidémie de pédophilie en son sein ou comment depuis des années quelques avocats se font de l'argent en signant des pactes de confidentialité entre les familles des victimes et l'Eglise, empochant au passage une coquette somme.

Bref, le film interroge vraiment le citoyen que l'on est sur les pouvoirs de l'Eglise. Et puis, j'ai adoré retrouver Boston, une ville qui m'attire toujours.

Un film passionnant et instructif. 

Mon avis :