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21 décembre 2017

Star Wars VIII (The Last Jedi)

J'ai pris mon temps pour aller le voir même si je bavais un peu devant chaque bande-annonce. J'aime bien me laisser prendre au jeu et puis lorsque je suis partie en Guadeloupe, je me suis fait plaisir en regardant à nouveau le septième épisode. J'avais donc hâte de retrouver Rey et BB8. C'est chose faite!

Depuis sa sortie, je réalise que les avis sont mitigés. Le magazine Première demande même sur Twitter si cet épisode est le pire de la série. Euh non. Pour moi, aucun doute : les 3 premiers (ceux avec Hayden Christiansen et Natalie Portman) sont définitivement et assurément les pires. Ils sont rediffusés sur TF1 et j'ai tenté de regarder le troisième volet (ou Anakin sombre dans les ténèbres et devient le méchant Darth Vador). Je n'ai pas pu tenir dix minutes tellement je trouve les acteurs nuls. 

J'adore revoir (même s'ils ont pris un coup de vieux) les 5,6 et 7 - les tous premiers sortis au cinéma et j'ai retrouvé le même esprit lorsque le septième est ressorti l'an dernier. J'adore le côté aventurier/bon esprit de cette série. 

Revenons à ce huitième épisode. En tout premier, je ne pensais pas voir autant Carrie Fisher, l'actrice étant malheureusement décédée brutalement l'an dernier (le 26 décembre) et donc je ne pensais pas qu'elle avait tourné le huitième épisode. C'est donc assez émouvant de la voir autant et vivante. Et pareil pour le personnage de Luke Skywalker - j'ai retrouvé l'acteur avec plaisir et les années ne l'ont pas trop abimé. L'histoire ? Difficile de ne pas en dire trop, mais les acteurs l'ont dit : on retrouve l'histoire où elle s'est arrêtée dans le septième épisode (pas toujours le cas dans les séries). Rey est sur l'île où Luke a choisi de se retirer et elle tente désespérément de le persuader de venir les aider dans leur combat contre les forces du Mal. Les choses vont mal pour la Résistance - car le Premier Ordre (le méchant Snok (excellent Andy Serkis) et Kylo Ren (Adam Driver), avec le général Hux (Domhnall Gleeson) ont réussi à pister les rebelles même lorsqu'ils fuient à la vitesse de la lumière. 

La Princesse Leia a trouvé une solution mais ses dernières batailles ont presque détruit toutes ses armes de défenses. Rey (Daisy Ridley), accompagnée de Chewbacca, se rapproche de Luke qui lui annonce la fin des Jedi et refuse de l'aider mais notre héros va bientôt réaliser que cette jeune femme n'est pas n'importe qui.  Face à l'avancée des troupes, Poe Dameron (Oscar Isaac) réfléchit à un moyen de tromper l'ennemi. Il obtient l'aide de Finn (John Boyega) et de Rose, une jeune rebelle. Les trois amis s'embarquent dans une aventure contre l'avis de leur hiérarchie prenant des risques inconsidérés. De son côté, Kylo Ren est toujours secoué par ce qu'il a fait à son père et peu à peu, il est assailli de doutes...



Mon avis ? Voici le plus long épisode de la saga, plus de 2h30 et j'ai effectivement été surprise du temps que prend l'intrigue à se développer. Ce changement de rythme a sans doute perturbé pas mal de spectateurs, étonnés de ne pas être déjà dans la bataille à la moitié du film. Moi-même, j'ai presque sursauté à un moment donné, en me demandant s'il restait assez de temps pour raconter toute l'histoire ! Le Premier Ordre se rapproche dangereusement et la Rebellion est tellement mise à mal, que j'ai eu peur de voir l'histoire se terminer sur un foutu cliffhanger.  

Oh, il y aura bien une suite, c'est certain mais le réalisateur a quand même choisi de nous livrer un épisode complet. L'humour ? Il est présent mais il a été fait pour plaire à une génération plus jeune. Pas un humour sec ou noir, il s'adresse à toutes les tranches d'âge.  

L'autre explication aux avis mitigés est sans doute due en partie au fait que dans cet épisode, nos personnages sont séparés et effectivement on ne retrouve pas la "camaraderie" si plaisante à voir dans la série (Luke, Han et Leia et Chewie dans les précédents et Finn, Rey et Pom dans le précédent). C'est sans doute cela qui manque et qui a déplu aux spectateurs. Et pour moi, l'histoire d'amour (enfin ce n'en est pas vraiment une) est superflue. 

Le réalisateur a choisi de raconter des histoires séparées mais qui permettent de montrer que le combat se mène sur plusieurs scènes et pas uniquement celle des armes. Un combat mental, un combat intellectuel et enfin un combat physique. Une autre leçon : on ne gagne pas forcément seul. Le réalisateur a eu le temps de développer toutes ces idées. Et en cela, il respecte totalement l'esprit de George Lucas, de la trilogie - Yoda approuve ce message  ;-)




Si le film manque parfois de "punch", le scénario est néanmoins bien ficelé et tenu du début à la fin. Le film ne part pas dans tous les sens et les acteurs sont toujours fidèles au poste, comme RD2D2 ou C-3PO. Je l'ai toujours vu en VO donc je note les noms américains, désolée ! Mes personnages préférés restent Rey et Poe Dameron et j'ai trouvé Adam Driver excellent dans le rôle de cet homme avide de pouvoir, déchirés par ses sentiments. 

Les effets spéciaux sont toujours aussi bons, j'ai particulièrement aimé la scène de la bataille où le sol de la planète est recouvert de sel (un blanc éclatant) et les avions de combat de la Rebellion (de vieilles breloques datant de l'époque de Luke et de Han) lâchent de la fumée rouge - l'image est saisissante ! 

Au final, j'ai vraiment aimé cet épisode même si évidemment j'ai une légère préférence pour le précédent car on aime toujours celui qui nous présente les personnages et le septième avait vraiment relancé la série et le rythme était spectaculaire. Mais celui-ci vaut aussi le détour.  

Mon avis : 


06 septembre 2017

Folie des Plantes

Samedi et dimanche prochain aura lieu la 30ème édition de la Folie des Plantes, édition Étoile et toiles. 

Principale manifestation florale du grand ouest, La Folie des Plantes, expo, vente et animations, réunit en un même lieu 200 exposants, producteurs de plantes, associations horticoles, jardins familiaux. Elle attire chaque année, le temps du weekend, 40 000 visiteurs, dans le cadre prestigieux du parc du Château du Grand Blottereau, folie nantaise du 18ème siècle. 

J'y assiste tous les ans avec ma famille, mon beau-père étant un passionné de cactées. Mais cette année, je compte y rester plus longtemps et dénicher de jolies plantes pour moi également ! Et tout est prévu : un garde plantes si vous êtes déjà trop chargé et de quoi vous rafraichir ;-)

Les ateliers potager, les animations coréennes, les artistes paysagistes comme Claude Ponti... tout ce petit monde a répondu présent ainsi que les élèves du lycée horticole du Grand Blottereau.

J'adore cet évènement, les amoureux des plantes (vertes ou à fleurs) sont les bienvenus (et les toutous aussi) ! Toutes les infos pratiques (ainsi que le dépliant en PDF avec tous les exposants, heures et dates des conférences et ateliers) sont disponibles ici.


05 septembre 2017

Wind River


J'attendais depuis un bout de temps la sortie de Wind River au cinéma et je ne regrette pas mon impatience, quelle claque ! J'ai a-d-o-r-é ce film, un véritable film coup de poing. Cela faisait fort longtemps qu'un film ne m'avait pas transporté aussi loin. J'ai totalement oublié que j'étais dans une salle de cinéma à Nantes. Je me suis retrouvée dans cette réserve indienne du Wyoming en plein blizzard à suivre cette chasse à l'homme, sans temps mort.

Ici, le réalisateur a réussi un véritable tour de force. Mais en premier lieu, revenons à l'histoire. Cory Lambert (Jeremy Renner) est pisteur (chasseur) pour le Département des Eaux et Forêts. Il est appelé sur la réserve indienne de Wind River pour y chasser un puma (et ses petits) qui ont tué des vaches. Se déplaçant sur un scooter des neiges, Cory parcourt de nombreux miles sur cette immensité blanche qu'est cette réserve, plus grande que l'état du New Hampshire. Mais les traces du puma laissent bientôt la place à des traces de pas humains, et Cory découvre le corps inanimé de Natalie, une jeune fille indienne. Natalie était l'une des meilleures amies d’Émilie, la propre fille de Cory, décédée il y a trois à l'âge de 16 ans. Natalie a couru dans la neige, pieds nus, jusqu'à s'effondrer dans cette zone déserte. 



Le FBI envoie alors une jeune recrue, Jane Banner (Elizabeth Olsen) pour seconder la police tribale, dirigée par Ben (Graham Green). Celui-ci doute que cette jeune femme puisse élucider seule ce crime. Jane Banner demande à Cory de l'aider dans son enquête. Son ex-femme, Wilma (Julia Jones) a grandi dans la réserve Arapahoe et ses parents y vivent encore. C'est là que Cory emmène leur fils avant de se lancer dans cette chasse à l'homme. 

Ce qui m'a profondément impressionné c'est la nature, ici elle est terrifiante. Ici, comme le dit le personnage de Jeremy Renner, il n'y a pas de place à la chance, l'homme doit survivre. Il doit se battre continuellement et seuls les plus forts résistent. La nature n'a pas de place pour la compassion, les hivers longs et froids, sont entrecoupés de tempêtes de neige violentes. Ces longs mois rendent les hommes fous. Comme beaucoup de réserves indiennes, la misère domine. L'alcool et la drogue ont ravagé la jeunesse. Et l'enquête s'annonce très difficile. Jane ne se laisse cependant pas faire et accompagnée de Ben et de Cory va s'assurer de rendre justice à cette jeune femme. 

Ici, la cité et ses règles n'ont pas parole. Ici, la justice est celle des hommes, pas des juges. Et moi qui suis partout pour une justice ordonnée, j'ai pourtant adhéré à celle du film. Tant la violence faite aux femmes est forte. Dans ce film, elle surgit à chaque fois sans qu'on s'y attende, et Taylor Sheridan n'épargne pas le spectateur. On assiste à la scène du crime et on sait ce qui va se passer et pourtant rien ne nous prépare à cette violence, à cette peur. Plusieurs scènes m'ont frappées. La première dans la caravane et la seconde lorsqu'on a l'impression que deux meutes de loups vont s'affronter, et lorsqu'ils passent à l'acte, fermez les yeux ! 


Mais Taylor Sheridan réussit la prouesse de laisser les sentiments humains envelopper ces corps meurtris d'une chaleur humaine, seule rempart contre ce froid. Même si ces sentiments sont douloureux - Natalie et Émilie sont deux jeunes femmes indiennes mortes brutalement. Cory soutient le père de Nathalie, Martin (formidable Gil Birmingham). Comme dans tous les films indiens, l'humour y est toujours présent. J'ai beaucoup aimé la scène où Martin rencontre Jane et rappelle que l'homme blanc commence toujours par insulter l'Indien.

Taylor Sheridan a souhaité ici aborder un sujet grave : les disparitions inexpliquées de jeunes femmes indiennes. Contrairement aux jeunes femmes blanches, aucune enquête n'est menée, et il n'y a aucun recensement. Forcément, ce sujet fait écho aux disparitions d'autres jeunes femmes indiennes mais au Canada, le long des autoroutes où elles font souvent de l'auto-stop. Pendant des décennies, les autorités canadiennes ont fermé les yeux jusqu'à ce qu'un documentaire mettre à jour leur refus d'enquêter. 

Prémonition ? J'ai acheté un livre basé sur ce documentaire lorsque j'étais au Québec et je l'avais sorti de ma pile à lire samedi, sans avoir vu le film. J'ai désormais hâte de le lire et de vous en reparler. 

 

Les acteurs sont tous formidables, Jeremy Renner est un acteur étonnant, évidemment lorsqu'il enfile sa combinaison de chasse et qu'il se met en route, on pense à lui dans la trilogie de Jason Bourne. Je trouve que son jeu s'améliore sans cesse et la présence d'Elizabeth Olsen y est sûrement pour quelque chose, car elle joue très bien cette jeune recrue du FBI dépassée par les évènements et ce déchainement de violence.

La loi des hommes s'estompe face à celle de la nature, et ici cette phrase prend tout son sens. On se sent vraiment petit dans cette immensité blanche.


Petit aparté sur le réalisateur Taylor Sheridan. Acteur, il s'est lancé dans l'écriture d'un scénario : Sicario. Adapté au cinéma par Denis Villeneuve en 2015, il explorait le monde des cartels de drogue et suivait des agents du FBI entre le Mexique et les États-Unis. J'avais beaucoup aimé ce film sombre et violent. J'ai appris qu'une suite centrée sur le personnage de Benicio Del Toro devrait voir le jour en 2018.

Taylor Sheridan a souhaité poursuivre l'écriture pour créer une trilogie autour du "Nouvel Ouest". Il a signé ainsi le scénario de Comancheria, où on suivait deux frangins, braqueurs de banque dans des trous paumés du Texas, poursuivi par un shérif local vieillissant (formidable Jeff Bridges) et d'un adjoint très con (Gil Birmingham, déjà) J'ai adoré ce film ! 

Wind River est donc le film qui clôt la trilogie, mais cette fois-ci Taylor Sheridan a souhaité en être le réalisateur. Et je l'en remercie ! 

Bonne nouvelle : Taylor Sheridan, fidèle à son amour des grands espaces (et de la violence) travaille actuellement sur une série, appelée Yellowstone. Une forme de western moderne où y suit la vie d'un personnage interprété par Kevin Costner qui possède le plus grand ranch aux USA et doit affronter toutes sortes de danger. La série compte dix épisodes et devrait être diffusée à l'été prochain. Mais moi, j'ai hâte de voir la suite de Sicario.

Et, une première, je pense, retourner voir Wind River le week-end prochain. Rarement un film ne m'a marqué à ce point. En sortant du cinéma, j'étais un peu perdue. Et même si le sujet est grave, j'avoue que cette nature sauvage continue de me hanter et que j'ai hâte de retrouver la présence rassurante de Cory Lambert.

Mon avis :

20 août 2017

La planète des singes : Suprématie

Dernier volet de la trilogie, "Suprématie" offre ici au réalisateur l'occasion d'offrir aux spectateurs une explication à ceux qui n'ont vu que l'adaptation cinématographique datant de 2001 (réalisée par Tim Burton) ou la série télévisée des années 60. La planète Terre était alors dominée par les singes et les derniers hommes devenus leurs esclaves. 

Dans ce volet final, on retrouve César qui s'est installé au fond des bois, dans une caverne avec son peuple. César, toujours marqué par son dernier affrontement avec les humains, souhaite vivre libre dans les bois mais les hommes n'entendent pas le laisser en paix. Une mission de reconnaissance de plusieurs soldats met en péril son refuge. César les capture et les renvoie vivants avec ce message "laissez-nous vivre en paix, et on ne vous attaquera pas" mais quelques jours plus tard, un commando passe à l'attaque et tue le fils aîné et la femme de César. César, transformé par la haine et la rage décide de tuer le colonel à l'origine de l'attaque. 

Il tente d'organiser la fuite de son peuple et en compagnie de ses plus proches amis part en mission vers le campement militaire, dans le but d'affronter son pire ennemi. Mais en chemin les choses se compliquent, ils découvrent un singe qui vit caché depuis des années. Dernier survivant d'un zoo, "méchant singe" comme il se surnomme leur apprend l'existence d'un camp armé dans le nord où les militaires tentent d'ériger un mur. Peureux, le singe décide malgré tout de guider César au campement. Deux jours auparavant, César a tué un déserteur de l'armée. Mais son fidèle allié orang-outang a découvert qu'il protégeait une petite fille, Nova. Celle-ci est muette. Ne pouvant la laisser seule, ils décident de l'emmener. 

Arrivés au campement, ils découvrent avec effroi que toute leur colonie a été kidnappée et est emprisonnée au campement. Les femelles et les petits sont séparés des mâles qui partent tous les jours travailler. Les singes portent des pierres pour ériger ce fameux mur. César et ses quatre amis ignorent comment les libérer. Et César n'y pense pas, trop consumé par la haine qu'il voue au Colonel, qu'il peut désormais apercevoir. Une nuit, César tente une attaque mais est arrêté. Enchainé, battu, César est livré au Colonel...


Le Colonel (Woody Harrelson) est un personnage emprunté au cinéma, d'ailleurs, le réalisateur ne s'en cache pas et c'est la musique d'Apocalypse Now qui accompagne la première apparition de cet homme assoiffé de sang. Mais celui-ci respecte César et surtout aborde la question de la suprématie des races, contrairement à César, il est persuadé que si les singes ne sont pas éliminés, ils prendront le contrôle et domineront la planète. L'homme a découvert que le virus qui a tué la majorité des hommes a muté et s'attaque à nouveau aux derniers survivants.  L'issue du combat déterminera donc l'avenir de la planète entière. Mais il sait aussi, ce que César va deviner, c'est qu'il est le seul à penser ainsi, et le mur qu'il construit n'est pas dirigé contre les singes, mais contre d'autres hommes. 

Un combat final, qui si vous connaissez la suite, prendra ici tout son sens. Une leçon de morale à l'encontre de l'homme et de son obsession pour la suprématie. Parallèlement, César est constamment assailli de doutes, la haine le dévorant, mais il doit penser à son plus jeune fils et la petite Nova lui rappelle que tous les humains ne sont pas méchants. C'est sans doute ici, à travers ces quelques scènes très "bien pensantes" que le film pêche le plus. Le message (ou la morale) de ce tiraillement aurait pu être passé de manière plus subtile mais les Américains aiment bien le "lourd". 


L'amie qui est venue avec moi et qui avait adoré les deux premiers volets a failli s'endormir à la fin (mais elle le fait à chaque film...) et a trouvé le film décevant, plein de longueurs et "trop américain". Pour ma part, je ne me suis jamais ennuyée, le réalisateur apporte au film quelques touches d'humour avec le "méchant singe" et le rythme m'a paru suffisamment soutenu.
J'ai pour ma part beaucoup aimé le fait qu'on prend totalement partie pour les singes et non pour les hommes. Plutôt intéressant comme concept quand on connaît la suite. 

Comme à chaque fois, je suis épatée par les effets spéciaux, Andy Serkis livre ici une superbe performance sous les traits de César, Woody Harrelson campe un Colonel fou tout à fait plausible. J'aime toujours la photographie et le détail apporté aux paysages et aux personnages. 

La fin est forcément très touchante car elle signe la fin de la trilogie. J'étais donc un peu triste de les quitter. 

Mon avis :

14 août 2017

J'ai fait le Voyage à Nantes ! (part #2)


Suite de mon parcours du Voyage à Nantes en photo avec plusieurs créations phares disséminées un peu partout dans Nantes ... suivons la ligne verte ! 

10 août 2017

J'ai fait le Voyage à Nantes ! (part #1)



Comme chaque année, le Voyage à Nantes propose toute une série d'évènements (de l'expo au repas champêtre), l'an dernier j'étais à Québec mais cette année je suis sur Nantes donc j'ai fait le parcours en suivant la fameuse ligne verte ! (mais dans le désordre)

17 juillet 2017

Song to Song

Il me tardait de voir le dernier film de Terrence Malick, Song to Song.  Ce fut une longue attente car le film a été en réalité tourné en 2012. Mais le réalisateur américain a eu une besoin d'une très longue post-production où il a fini par couper au montage du beau monde et que j'adore, comme les scènes de Christian Bale ou Benecio del Toro et le groupe Arcade Fire. Triste ? Oui, mais c'est le réalisateur qui a le dernier mot.

Song to Song ne va pas vous séduire si vous n'avez déjà pas aimé ces précédents films, comme sa Palme d'Or à Cannes, Tree of Life. J'adore ce film au point de regarder très souvent la bande-annonce. Et l'auteur y est depuis toujours fidèle : il aime mettre en scène la vie. Ici, il a choisi de s'attaquer à l'amour.  Je pense que seuls les fans du réalisateur pourront aimer le film, ou alors vous êtes curieux et la magie opère sur vous ! A chaque film, l'auteur vous emmène dans une ronde étourdissante où les personnages se perdent, se retrouvent. Il y avait son film autour de la vie et de la mort, ici c'est l'amour et la rupture. 

J'avoue, moi-même avoir été quelque peu désarçonnée au début du film, le réalisateur ne se fatiguant plus en mettant en scène de manière réaliste ces personnages les premières minutes. Ici, il choisit la forme narrative : plusieurs personnages qui vont s'aimer, se quitter, se retrouver et qui partagent à voix haute leurs peurs, leurs craintes. Le personnage principal, qui crève l'écran, et unit les autres est celui de Fay (Rooney Mara). Ceux qui me suivent savent que j'adore cette actrice et ici elle démontre encore une fois l'étendue de son talent. Fay ne semble jamais avoir connu le véritable sentiment d'aimer, elle s'est perdue dans le monde factice de la musique, de ses producteurs - elle reste toujours attirée par ce producteur froid et manipulateur, interprété par Michael Fassbender. Il joue bien les méchant mais j'avoue l'avoir trouvé quand même trop réservé, trop je ne sais quoi. Il m'a manqué un truc, même si sa souffrance semble réelle (une scène dans le film). L'autre homme qui va lui faire tourner la tête et pour la première fois, ressentir ce sentiment, est joué par Ryan Gosling, un musicien qui va se faire, évidemment, avoir par le producteur. Epris de Fay, il va se donner corps et âme avant de la quitter en apprenant sa trahison.



Il va trouver refuge un temps auprès d'une femme plus âgée, sensuelle et mystérieuse. Cate Blanchett y est sublime, même si je n'ai pas particulièrement aimé ces scènes. 

Mais Malick m'aura encore séduite une nouvelle fois, en nous apprenant ici l'espoir. D'autres auraient choisi l'inverse. Malick offre toujours des scènes magnifiques, j'ai adoré les toutes premières images avec l'eau, toujours présente. L'élément de la vie et puis ces envols d'oiseaux tout au long du film. Il filme la nature, les arbres. J'ai souvent la tête en l'air, dès que j'entends un oiseau chanter, je le cherche. J'adore m'allonger sous un arbre. Et il n'y a que Malick pour réussir à retranscrire ces moments de paix et de sérénité sur grand écran. 

Rooney Mara y est si fragile et ils forment un très joli couple avec Gosling (qui se répète un peu dans le rôle du musicien honnête et indie). Contrairement à ce que j'ai pu lire ci et là, Malick n'encense pas du tout le monde prétentieux d'Hollywood - il condamne au contraire cette consommation et ce mercantilisme de la musique. La musique a toujours été un élément très important de son oeuvre et il s'amuse avec ses spectateurs lorsque Iggie Pop rigole sur cette nouvelle mode de faire apparaitre des musiciens dans les films. La musique est un élément essentiel de chacun de ses films, ses BO sont toujours à tomber par terre, et celle-ci n'échappe pas à la règle !



Et puis, autre plaisir intense de ce film, la présence tendre, rassurante de Patti Smith, sa voix chaude, son sourire - chaque instant passé à ses côtés vous réconcilie avec les artistes. Un mot aussi sur Nathalie Portman, magnifique - je ne suis pas très fan de cette actrice, mais ici elle livre une très belle prestation.  Les autres vous parleront des RHCP qui font une apparition ou de Val Kilmer ou du moins ce qu'il en reste.

Le film est comme un long travelling, il aime suivre ses personnages, caméra à l'épaule parfois. Ici, ils aiment tous danser, ils possèdent une légèreté et leurs corps s'expriment à leur place. J'ai adoré à nouveau les dernières scènes, en sachant qu'elles étaient les dernières et j'ai adoré le fait que le réalisateur laisse ici place au silence. A la nature. 

Ceux qui n'ont pas aimé Tree of Life, n'aimeront probablement pas celui-ci, certains s'ennuieront ferme, d'autres seront déroutés et ceux qui ont succombé à la magie de Terrence Malick, y retrouveront certaines émotions ressenties dans A la merveille, son autre superbe film sur l'amour. 

Enfin, je suis pratiquement sûr que l'auteur fait un clin d'oeil à ses précédents films, en rejouant le même morceau dans chacun de ses films. 

Enfin, pour ceux qui doutent, mes billets sur Les Moissons du Ciel (le moins 'abstrait"), The Tree of Life, et La ligne Rouge) et la bande-annonce de Song to Song :




Mon avis :  


06 mars 2017

Lion

Je suis allée voir ce film, non pour l'histoire, non pour le pays, mais pour l'actrice Rooney Mara. J'adore cette actrice et j'avais donc vu qu'elle avait participé à ce film. Puis le film est sorti et a reçu de très bonnes critiques, une raison de plus de pousser la porte du cinéma. Et je n'ai pas regretté mon geste ! 

En premier lieu, je ne connais que de nom l'acteur Dev Patel. Je savais que l'acteur britannique avait été découvert avec une mini série anglaise et surtout son rôle dans Slumdog Millionnaire, que je n'ai pas vu. Pourquoi ? Parce que, comme j'en avais parlé précédemment dans mon blog, l'Inde ne m'attire absolument pas. J'ai déjà vu un film indien et pas mal de documentaires, des centaines de photos (amis passionnés par ce pays), et rien n'y fait. Mais revenons au film et à cette histoire !

1986. Saroo a 5 ans. Le petit garçon vit en Inde avec sa mère, son frère ainé (15 ans environ), Guddu et sa petite sœur Shekila. Sa mère les élève seule, ils sont extrêmement pauvres. Chaque jour, Guddu part ramasser des morceaux de charbon, tombés sur les rails des trains. Saroo veut absolument aider. La nuit, Guddu part chercher du charbon dans la gare de la ville d'à côté. C'est un exercice dangereux car les trains circulent encore mais Saroo insiste pour venir. Les deux garçons arrivent à la gare quand Saroo s'est déjà endormi dans les bras de son frère. Incapable de le réveiller, Guddu le laisse sur un banc du quai en lui faisant promettre de l'attendre. 

La nuit passe, le jour se lève et Saroo s'éveille. Guddu n'est plus là. Le petit garçon, perdu, monte dans un train vide et se rendort. Lorsqu'il se réveille quelques moments plus tard, le train est en marche. Le train, vide de passagers est en route pour Calcutta, dans la région du Bengale. Le train ne s'arrête jamais et le petit garçon est enfermé dans le wagon. Malgré ses cris, rien n'y fait. Il y a restera presque deux jours (on sait aujourd'hui qu'il a parcouru plus de 1 600 km). Arrivé à Calcutta, l'enfant est totalement déboussolé. Personne ne l'écoute et lorsqu'il demande un ticket pour Ganestalay, personne ne connaît le nom de ce village. De plus, Saroo ne parle pas le bengali, uniquement le hindi.



Très vite, l'enfant se retrouve seul et devient un enfant des rues, comme des milliers d'autres. Il parcourt les immenses zones de déchets, le long du fleuve, pas loin de la gare, à la recherche d'objets à revendre. Les mois passent quand il est finalement confié à la police. Saroo ne connaît ni le nom de sa mère et dans ce pays de plus de 790 millions d'habitants à l'époque, plus de 80 000 enfants disparaissent chaque année. 20 ans ont passé, Saroo a été adopté par une famille australienne, John (David Wenham) et Sue Brierley (Nicole Kidman). Élevé en Tasmanie par des parents très aimants, Saroo est très sportif et part poursuivre ses études à Melbourne. 

Arrivé dans une école (qui forme les managers d'hôtels), Saroo (Dev Patel) fait la connaissance de Lucy (Rooney Mara), une jeune américaine dont il tombe amoureux. Un soir, il est invité à une soirée organisée par une femme d'origine indienne - contrairement aux autres étudiants indiens, Saroo ne parle pas la langue et ne connaît pas la culture indienne. Mais lorsqu'il voit les plats, dont un en particulier, il est soudainement assailli par des images de son frère ainé, Guddu, l'appelant. Les images vont finir par l'envahir, tout son passé lui revient, le visage et la voix de sa mère, ses jeux et promenades avec Guddu. Saroo est déboussolé....



Que dire ? Rien de plus. Le film est assez classique dans son format, l'enfance puis sa rencontre avec Lucy, et les images de son enfance qui vont l'assaillir - et la fin, très belle et très émouvante. Où le film se distingue, c'est d'une part, par la photographie, magnifique, et les acteurs (Saroo enfant et adulte, et Lucy et Nicole Kidman), tous incroyables de justesse. Dev Patel occupe tout l'écran et ce n'est pas plus mal ! Comme l'acteur qui joue son rôle enfant. J'ai trouvé Nicole Kidman formidable en mère adoptive qui ne comprend pas l'attitude de ses fils (tous deux adoptés) mais les aime tels qu'ils sont. Je pense qu'ayant elle-même adopté des enfants, elle a du se remémorer ses premiers instants avec eux. Et puis forcément, j'ai adoré revoir sur grand écran, mon actrice chouchou, Rooney Mara, toujours aussi belle et photogénique. Un très joli rôle.

La réalisation est très soignée et la photographie est superbe, l'Inde, ses campagnes, le mouvement de la caméra, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film.

Une histoire très touchante, très émouvante, qui a réussi à m'embarquer pendant près de deux heures. J'ai été, comme à chaque fois, frappée par l'extrême pauvreté et toute la partie sur les enfants des rues est très émouvante et très dure à regarder.

J'ai versé quelques larmes à la fin, mais comment résister ? 

Mon avis : 


26 février 2017

Cher Oscar



La prochaine cérémonie des Oscars aura lieu ce soir et j'ai totalement oublié de publier ce bille. C'est Jimmy Kimmel qui présentera la cérémonie.

A lui revient la mission de présenter la cérémonie après l'élection de Trump et le débat sur l'absence des minorités, cette année aucun souci ! Ils sont représentés dans chaque catégorie. Le plus amusant sera sans doute la présentation des actrices nommées pour l'oscar de la meilleure actrice puisqu'on y retrouve, une fois de plus, Meryl Streep ! L'actrice que Trump a qualifié d'overrated. Apparemment, il est le seul à le penser. J'imagine déjà les rires dans la salle. Hâte de voir ça !

Comme chaque année depuis 2011, je vous présente les nominés et je m'amuse même à faire des pronostics. 

Je l'avoue de suite, à l'heure où j'écris ce billet,  je n'ai pas encore vu la totalité des films, ayant été adepte du canapé ou du grand air en 2016, et je ne verrai malheureusement pas la totalité des films, certains étant diffusés en France 4 jours avant la cérémonie (Fences) ou après (Les figures de l'ombre).

Voici en tout cas la liste des films ayant reçus le plus de nominations pour cette 89ème cérémonie :  


La La Land, de Damien Chazelle (sortie le 25 janvier 2017)

Moonlight, de Barry Jenkins (sortie le 1er février 2017)

Premier contact,  de Denis Villeneuve (sortie le 7 décembre 2016)


Allez jouons !


Best actor in a leading role / Meilleur acteur
Ryan Gosling, pour La La Land
Casey Affleck, pour Manchester by the sea
Andrew Garfield, pour Tu ne tueras point
Viggo Mortensen, pour Captain Fantastic
Denzel Washington, pour Fences
(sortie le 22 février 2017)



Viiiigoooo ! Bon okay, vous aurez compris que je ne suis pas vraiment objective, puisque je suis fan depuis plus de quinze de cet acteur (et de l'homme). Et dans ce film, il joue le rôle de cet homme dont la vie va basculer du jour au lendemain. Il est magnifique et transcende l'histoire. En face, on a du poids lourd en la personne de Denzel Washington. Suspense total !


Best actress in a leading role / Meilleure actrice
Emma Stone, pour La La Land
Isabelle Huppert, pour Elle
Ruth Negga, pour Loving
(sortie le 15 février 2017)
Nathalie Portman, pour Jackie
Meryl Streep, pour Florence Foster Jenkins



Pour être honnête, je n'ai vu qu'Emma Stone et Ruth Negga au cinéma - et pour moi, Emma Stone ne mérite pas une statuette mais je pense pourtant qu'elle va la décrocher, vu le succès du film ou alors Isabelle Huppert qui remporte tout sur son passage. Je vote donc pour Meryl, juste pour le plaisir de la voir. J'aime tellement la femme et l'artiste. 


Best supporting actress / Meilleure actrice dans un second rôle 
Viola Davis, pour Fences (sortie le 22 février)
Naomie Harris, pour Moonlight
Nicole Kidman, pour Lion
Octavia Spencer, Les Figures de l’ombre (sortie le 8 mars)
Michelle Williams, pour Manchester by the sea





Je n'ai vu que Lion (je le vois cet après-midi)  et Moonlight et j'ai adoré la performance de Naomie Harris, qui joue le rôle de la mère du héros, dévorée par le crack.  Je sais qu'Octavia joue aussi très bien et puis Nicole Kidman, dont je vais pouvoir juger la performance dans moins de 2 heures. Donc mon choix peut changer d'ici là. Michelle Williams a un petit rôle (et disparait vite du film) mais on ne sait jamais ! 


Best supporting actor / Meilleur acteur dans un second rôle
Mahershala AliMoonlight
Jeff Bridges, pour Comancheria
Lucas Hedges, Manchester by the sea
Dev Patel,  Lion
Michael Shannon, Nocturnal Animals


Je vote pour Mahershala Ali - il est connu pour beaucoup d'entre nous grâce à son rôle récurrent dans House of Cards. Pour ma part, j'avais craqué pour lui il y a fort longtemps dans la série 4400. Il a une classe incroyable et dans ce film, il occupe tout l'écran. Bon, en face, il y a du lourd - Jeff Bridges dont j'ai adoré le rôle du shérif dans Comancheria et surtout Dev Patel dans Lion. Mais je maintiens mon choix, même si Dev Patel a de très bonnes critiques. 


 Best original screenplay / Meilleur scénario original
Comancheria
The Lobster
La La Land
Manchester by the sea
20th Century Women



J'ai adoré le film Comancheria - un croisement entre un road movie et western, des acteurs formidables (Jeff Bridges) et une musique de film superbe, qui malheureusement n'est pas citée !

Best director / Meilleur directeur
Damien Chazelle, pour La La Land
Denis Villeneuve, pour Premier contact
Mel Gibson, pour Tu ne tueras point
Kenneth Lonergan, pour Manchester by the sea
Barry Jenkins, pour Moonlight




Je ne sais pas qui obtenir cet Oscar, même si je penche pour Damien Chazelle tout simplement parce que Hollywood est très nombriliste - mais pour moi, j'ai trouvé son précédent film (Whiplash) nettement meilleur. Donc je vais voter pour le réalisateur de Moonlight, même si une controverse sur son passé a fait pas mal de bruit. 

Best picture / Meilleur film
La La Land, de Damien Chazelle
Lion, de Garth Davis
Fences, de Denzel Washington
Premier contact, de Denis Villeneuve
Les Figures de l’ombre, de Theodore Melfi
Manchester by the sea, de Kenneth Lonnergan
Moonlight, de Barry Jenkins
Comancheria, de David Mackenzie
Tu ne tueras point, de Mel Gibson



Un énorme coup de coeur cinématographique pour le film de Barry Jenkins. Un film qui me redonne espoir ! Le cinéma américain peut encore nous réserver des moments intenses d'émotion. Il y a aussi  Comancheria que j'ai vu et beaucoup aimé. 

Je vais aller voir Lion, donc j'ignore si mon vote va changer. Il se peut forcément que ce soir La La Land. Disons que Hollywood peut couper la poire en 2 entre le meilleur réalisateur et le meilleur film, en récompensant l'un et l'autre. Si tout va à La La Land, je serais extrêmement déçue.


Best original score / Meilleure musique de film
Jackie
La La Land
Lion
Moonlight



J'aime beaucoup la musique au début de La La Land, pour une fois, je pourrais voter pour ce film ! 


Soyons clairs, mes pronostics sont totalement subjectifs et biaisés.  J'aimerais bien qu'Hollywood nous surprenne. Mes chances de gagner sont plus proches de zéro. Mais qu'importe, vive le cinéma !

Il se peut qu'à mon retour ce soir du cinéma, je change encore mon vote. J'ai le temps vu le décalage horaire avec la cérémonie  ;-)



06 février 2017

Moonlight

A part l'affiche du film, et ses 8 nominations aux Oscars, j'ignorais tout du film de Barry Jenkins. Quelle erreur ! Heureusement, j'ai corrigé tout cela en allant voir le film en v.o (sous-titrée) vendredi soir. Et quel coup de coeur ! 

Moi qui suis sortie mitigée de La La Land - et le temps m'a donné raison : j'ai  depuis presque tout oublié de ce film. Alors que j'ai pleuré devant Moonlight. Pleurer d'émotion, cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps au cinéma, croyez-moi. 

Le réalisateur a tourné dans le quartier de son enfance, Liberty City à Miami. Un ghetto aux maisons jaunes, bleu ou roses plombé par un soleil éternel. Dépaysant pour les spectateurs habitués aux tours grises et sombres de New York ou de Chicago. Mais la pauvreté est là. La violence aussi. Et la solitude. 

Ici, la population, en majorité noire (et d'origine cubaine en partie) survit comme ailleurs : des trafics en tout genre et la drogue (crack, met, etc.) qui détruit des centaines de vies. Dont celle de la mère de Chiron. Ce petit gamin chétif est élevé par cette dernière, Paula, aide-soignante, elle travaille à toute heure, et depuis peu sort beaucoup. Elle délaisse son fils. Ce dernier est le souffre-douleurs de son école, la première scène est frappante : Chiron fuit ses attaquants et se réfugie dans une maison abandonnée. 

Les coups pleuvent. On a mal pour Chiron. C'est alors que Juan (Mahershala Ali) apparaît - ce dernier est un dealer respecté dans sa communauté. Il faisait le tour de ses revendeurs lorsqu'il a vu la scène. Il vient à la rescousse du gamin qui refuse de parler. Il le recueille chez lui et le gamin va trouver en lui, et sa compagne, Theresa (magnifique Janelle Monae), un semblant de vie de famille. La mère s'offusque mais celle-ci est dévorée par son addiction au crack, dont le revendeur n'est autre qu'un sbire de Juan. Le petit comprend et subit en silence. Les années passent. 




Chiron est à présent adolescent - il est à nouveau seul, et à nouveau le souffre-douleurs de son lycée. On comprend très vite que sa démarche mal assurée, sa timidité cache autre chose, que tous soupçonnent depuis son enfance : une homosexualité latente mais jamais assumée dans ce monde de brutes. Dans cette communauté, les hommes doivent être forts, machos, sexistes. Son seul ami, Kevin, n'a-t-il pas été envoyé en colle pour avoir couché avec une fille dans son école ? Lui reste la risée des autres - et pourtant, Barry Jenkins évite tout misérabilisme. 

Il y a sa caméra, la lumière, les angles de vue - Barry se focalise sur les visages, le regard. Des scènes mythiques, où il plonge son visage dans l'eau puis se regarde longtemps dans le miroir. Le spectateur est hypnotisé. Chiron bascule. Sa vie bascule. 

Troisième acte : Chiron est adulte. Il vit dans un autre ghetto, celui d'Atlanta.  Dix ans ont passé. 

Je ne vais pas raconter l'histoire - mais cette pièce en trois actes est tout simplement UN PUR MOMENT DE BONHEUR même si l'histoire est parfois triste. Elle reste lumineuse et surtout pleine d'espoir. Trop longtemps, les Américains ont privilégié des happy end qui nous rendaient dingues, puis ce fut l'inverse - la violence, la noirceur et les fins tristes ont pris le relai. 

Adaptée d'une pièce de théâtre par Barry Jenkins, l'auteur se défend d'avoir voulu faire "passer un message". Il y a trois ans le Président était noir mais le réalisateur savait qu'en abordant le sujet de l'homosexualité chez les jeunes hommes noirs des ghettos, il allait forcément toucher un sujet sensible et faire de la politique. Pourtant, le film, s'il tourne autour de ce sujet, se focalise surtout sur l'impossibilité pour ces jeunes hommes d'exprimer  leurs sentiments, leurs émotions. Chiron vit enfermé, emprisonné dans son propre corps. Il n'arrive pas à articuler plus de trois mots. Cette souffrance, on la porte avec lui. 

C'est dans le troisième acte que la parole va venir libérer Chiron et sa mère. Un acte proche de la tragédie. Je me souviens de la tension palpable, ressentie par le personnage, mais aussi par l'ensemble des spectateurs. Ma soeur et moi avons tremblé, craignant que tout se casse la figure. 

Un énorme coup de coeur et en écrivant ces mots, je me dis que je veux revoir ce film, très vite. Deux autres spectateurs, assis à mes côtés, ont cru aller voir un simple film de gangstas ! Aussi, forcément, ils ont été surpris mais enchantés.  Enfin, mes amis hommes ont moins aimé la dernière partie (où les sentiments l'emportent), sans doute mal à l'aise face à l'homosexualité ? J'ignore, parce que nous les filles, on tremblait comme des feuilles mortes et on a pleuré devant tant d'amour et surtout face à cette solitude que vit Chiron.

Et je suis ravie de découvrir un nouveau réalisateur qui offre des scènes cultes au cinéma, et qui maîtrise aussi bien le rythme que le tempo (une musique magnifique) et a choisi magnifiquement ses acteurs. 



En premier, Mahershala Ali, que j'ai découvert il y a plus de dix ans dans la série Les 4400, puis dans plusieurs films et enfin dans la série House of Cards. Je suis trop contente qu'il soit nommé pour le meilleur second rôle aux prochains Oscars ! 

Un énorme bravo aux trois acteurs qui jouent Chiron à trois époques : Alex R.Hibbert (Little), Ashton Sanders (Chiron) et Trevante Rhodes (Black).  A tous les acteurs, dont Naomie Harris qui joue le rôle de Paula, la mère de Chiron et qui a aussi obtenu une nomination aux Oscars ! 

Et à tous, en particulier André Holland qui joue Kevin adulte. La tension sexuelle entre les deux acteurs est à couper le souffle ! et ce type est bourré de charmes ;-)

Courez au cinéma ! C'est le meilleur film de cette rentrée. 

La bande-annonce, que je n'avais pas vue avant de voir le film, pour ceux qui auraient encore des doutes : 



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